Premier jour du procès de Joseph Fritzl, hier. L’homme arrive au tribunal en cachant son visage. Que cache-t-il? Sa honte? Sa respectabilité impossible? Ou les années de cauchemar imposées à sa fille, qui brillent peut-être encore au fond de son regard?
L’accusé a été entendu. Il a parlé un peu. De ses relations avec sa mère surtout. Selon lui - car ce n’est pas vérifiable - sa mère le maltraitait. Pourtant Libération reproduit cette affirmation sans conditionnel:
- “Joseph Fritzl est élevé par sa mère qui le bat et l’injurie sans cesse. Elle lui interdit de se faire des amis ou de pratiquer un sport.”
- «Ma mère ne voulait pas de moi, elle ne voulait pas d’enfant et m’a traité en conséquence», expliquait-il hier à l’audience. Il éprouvait pour elle un sentiment «d’amour et de haine». «Sa vie non plus n’a pas été belle, elle a grandi dans une ferme et a dû travailler dès l’âge de huit ans», a-t-il précisé au premier jour du procès.”
- «Je suis un bon mari et un bon père de famille», assurait Joseph Fritzl pendant ses interrogatoires.
Jospeh Fritzl - comme c’est difficile d’écrire “Monsieur Fritzl” -s e pose en victime. Possible qu’il dise vrai sur son enfance. Ou bien stratégie pour amadouer les jurés. Comment savoir? Mais enfin, tous les enfants maltraités ne deviennent pas des criminels, des bourreaux. La plupart d’entre eux sont au contraire des adultes sensibles, prévenants, évitant de reproduire leur vécu. Et puis, la première victime est sa fille.
Ses propos permettront-ils de comprendre au moins ce qui se passe dans l’esprit d’un criminel de ce genre? Un homme aussi organisé dans le sordide? Parlera-t-il de ses pulsions - il avait été condamné pour viol bien avant de séquestrer sa fille pendant 24 ans dans la cave sous sa maison? Un “bon père de famille” ne fait pas cela.
Je veux bien croire qu’il y a une part de pathologie dans un tel comportement. Mais la pathologie elle-même n’explique pas tout. Pas pendant 24 ans, pas dans une organisation aussi méthodique de son crime.
Victime, Joseph Fritzl? Je ne pense pas qu’il puisse se prévaloir de cette enfance pour atténuer ses actes. Ou alors, chaque blessure d’enfance devrait faire de nous des criminels.
Comprendre son parcours, oui. Mais jusqu’à un point. Jusqu’à ce point de non-retour qu’il a lui-même décidé de franchir.
Commentaires
Que Fritzl soit mis hors circuit en guise de punition ou non, que Fritzl comprenne le mal qu'il a fait ou non, il doit être et rester incarcéré pour protéger sa famille et son entourage de ses pulsions ou de son incapacité de comprendre le mal qu'il a fait.
Teufel, j'ai quelque chose à écrire la-dessus de non politically correct, aber matinée de rafale, réarmenment, rafale, etc.,aber nicht bloggesque. Je reviens, si vous êtes o.k!
Revenez quand vous voulez redbaron, pas de soucis.