Georges Orwell l’avait imaginé dans “1984”. Google le réalise peu à peu: la planète entière sera bientôt archivée en images. La comparaison avec 1984 est encore excessive car Google n’a pas placé de caméra dans nos postes de télévisions. Mais, va savoir...
Il y a déjà Google Earth, qui permet de zoomer sur une ville, un quartier, une rue depuis le ciel. Utile pour se repérer à l’avance dans un lieu que l’on ne connaît pas, ou pour préciser un itinéraire. Les images fortement grossies restent un peu floues et ne permettent pas de reconnaître une personne.
Il y a Google Sky, pour voyager entre les étoiles et les nébuleuses. Là, étant fan d’astronomie et du ciel, j’adore! Que de beautés, que de rêves en quelques clics.
Il y a maintenant Google Street. Ici c’est différent. Des voitures équipées de caméras photographient les villes depuis le sol. On va donc voir de près ce qu’il y a sur le bord des balcons, qui est derrière une fenêtre, les fleurs de votre jardin. Google passe au détail, donc. Et, alors que la vidéosurveillance se répand à la vitesse d’une déferlante, ce pas de plus confirme à quel point notre vie, notre environnement dans ses moindres détails deviennent surveillés.
Google se défend en floutant les visages et les plaques minéralogiques. Mais n’est-il pas possible de déflouter? Quelle protection y a-t-il au cas où des personnes malveillantes veuillent utiliser les images dans un but préjudiciable?
J’avoue utiliser Google pour le 90% de mes recherches Internet. Le reste étant pour Yahoo. Mais je lis aujourd’hui dans Le Temps:
“Prenons une femme qui a utilisé Google à plusieurs reprises pour s’informer à propos d’un crédit pour une voiture. Elle verra désormais s’afficher des publicités, spécialement ciblées pour elle, pour des organismes de prêt, sur ses sites préférés: un blog québécois sur la cuisine, un site américain sur le multimédia, son site suisse d’informations culturelles et même les vidéos de YouTube.”
N’assiste-t-on pas à la mise en place d’une utilisation détaillée, personnalisée des recherches? Jusqu’où Google peut-il aller dans l'appréciation de l'individu et l’organisation de l’information?
«Le pouvoir d’organiser l’information est très proche du pouvoir de contrôler l’information, analyse Greg Lastowka, professeur à la Columbia Law School.
“Mais nous devons avoir une tierce partie qui puisse vérifier les agissement de Google, estime Frank Pasquale, professeur de droit à l’Université de Yale. Il faudrait ainsi vérifier que les recherches soient anonymisées, comme l’annonce la société.”
En effet, il me paraît opportun d’avoir une forme de contrôle sur une société commerciale qui, elle, tend à devenir un organe de contrôle de nos vies.
Le contrôle sur la vie des gens s’étend, et cela ne semble pas être une inquiétude majeure pour nombre de citoyens pris dans tant de préoccupations.
M’ouais... Mais quand-même, j’ai comme le sentiment que 1984 n’est pas si loin.
Commentaires
Petites précisions :
- Google earth utilise des images satellites achetée commercialement. Les satellites espions militaires ont de bien meilleures performances.
- Le fait que google puisse recouper des informations, reposent essentiellement sur le fait que les particuliers lui donne ses informations sans se soucier de leur caractère privatif.
Il y avait le point G, le point de non-retour, voila le teufelG!
Décidément, Google est le symbole de l'impérialisme Américain marquant une volonté de tout contrôler (Et une domination excessive, limite abusive). Ce qui me rassure, c'est le fait que tout empire a sombré un jour ou l'autre, que ce soit dans plusieurs années ou dizaine d'année. En l'occurrence, je ne pense pas que les réseaux sociaux puissent détrôner google. Du moins pas en l'état actuel, la recherche d'informations étant trop limitée à mon sens.
cadomax, l'impérialisme américain a du bon: il vous a appris comment faire de la pub pour votre site commercial en squattant les blogs...