Comme les humains sont changeants, versatiles, peu fiables au fond! On le sait bien: ils aiment par-dessus tout idolâtrer. Sans idoles, c’est à croire qu’ils sont perdus, privés de leur miel, de leurs guides, de leur soumission favorite. Privés de l’objet de leurs prières, fussent-elles hystériques comme celles des fan devant la scène des vedettes modernes.

Mais on sait aussi comment l’humain brûle ce qu’il a adoré, comment il renie facilement ses amours. Comment il peut lyncher ses idoles, les piétiner dans la boue après s’être agenouillé devant elles. Comment l’ado peut arracher les posters dans sa chambre, comment l’adulte peut condamner sur de simples rumeurs.

Versatile l’humain. Cela fait des siècles que des philosophes le disent. J’y pensais hier en entendant un peu partout les tubes de Michael Jackson: les multiples radios locales, les cafés et restos, par les fenêtres des voitures! C’était impressionnant.

Au point où je me suis dit qu’on allait peut-être avoir un été très Michael Jackson!

Oublié les rumeurs, les accusations jamais prouvées de pédophilie. On le porte aux nues, ce n’est à nouveau que louanges et dévotion. Certes, quelques-uns - des jaloux professionnels, des râleurs compulsifs, des teigneux par vocation - doivent bien lui garder un chien de leur chienne. Ne serait-ce que pour ne pas bêler avec le troupeau.

Mais le troupeau, lui, a bel et bien repris sa procession derrière l’idole - dont l’immense talent est indiscutable.

D’ailleurs loin de moi l’idée de critiquer l’artiste et tout ce qu’il a apporté à la pop music. Quand le talent, le travail et un bon entourage musical se conjuguent, cela donne un beau résultat.

Rien donc contre MJ ni contre ses fans fidèles depuis le début dans ce billet.

Juste un constat sur la versatilité des humains. Le besoin de soumission-domination, d’amour-haine. Le peu de fiabilité à accorder à ses louanges comme à ses dénégations.

Après tout, et si les dictateurs avaient raison? Si les humains n’étaient que des vaches à traire puis à conduire à l’abattoir? Des moutons bêlants?

Si la masse d’intelligence des humains ne pouvait compenser le trou noir de la bêtise?

Hum, deviendrais-je pessimiste? Je crois que la condamnation de Khalid, ajouté à de nombreuses autres fausses accusations,  a changé quelque chose en moi... Ca me rappelle le livre «J’ai menti», sur la fausse accusation d’une adolescente contre son père. Elle était crédible, a tenu longtemps avant d’avouer, et tout le monde la suivait en criant Au loup! Les jurés ont condamné le père à 12 ans de prison, forts de leur «intime connerie de préjugés» - je veux parler de leur intime conviction.

Ils devraient parfois faire la toilette de leur intime, les jurés, parce que ça commence à sentir le poisson et le rat dans la justice, et dans la tête pleine de préjugés des humains-moutons.