Allez, ça se fête. Un beau chiffre rond, presque l’âge de la retraite. La retraite de Russie? Que non, guenon!
C’est la fête des 60. Du haut de l’Histoire 60 ans nous contemplent.
Du grand bond en avant (ou en arrière) qui a accentué la grande famine des années 59-62 (30 millions de morts) à l'élevage des chenilles de chars (place Tien An Men) lors du printemps de Pékin.
De la Révolution culturelle (1 million de morts) où les gardes rouges torturèrent et tuèrent des intellectuels par camions avant d’être eux-mêmes massacrés, aux laogaï - camps de concentration qui feraient pâlir d’envie Staline, le drapeau rouge dégouline du sang du peuple chinois.
Mao voulait créer un «homme nouveau» en brûlant les bibliothèques, les musées et le passé (du passé, faisons table rase - tiens, ça me fait penser aux Talibans et aux bouddhas explosés - toutes les dictatures se ressemblent, la même mafia, le même délire).
L’homme nouveau est rouge, rouge foncé des plaques de sang séché sur son corps.
60 ans de Chine "populaire". 60 années de sang, de terreur et de dictature.
- Allez, vous reprendrez un un canon de rouge pour fêter ça?
Tchin-tchin!
PS: Les otages doivent aussi voir rouge dans leur retraite involontaire et secrète où les tient le gouvernement Libyen ou de quelconques sbires d’une quelconque faction.
Commentaires
Vous avez raison sur tous les points.
Et pourtant…
Vous oubliez dans vos remarques acerbes que sans l’aide de la Chine communiste jamais le Vietnam n’aurait pu battre les USA et chasser ces barbares hors du pays.
Aujourd’hui réunifié et grâce à l’aide fournie par les membres de la diaspora non-inféodée aux néocons européens et américains et grâce au travail de la population toute entière le Vietnam a atteint un niveau qui le place comme
•Deuxième plus grand exportateur de producteur de café
•Deuxième plus grand exportateur de riz
donc acte et merci à tonton Mao!
Ce qui nous manque au sujet de la Chine, c'est une vision objective de ce que fait et pense la population. Ce sont des centaines de millions de personnes qui nous sont finalement assez peu accessibles, et dont nous ne savons quasiment rien. Notre axiocentrisme nous pousse à penser qu'ils doivent être très malheureux, mais ce n'est pas nécessairement le cas.
Fêter l'anniversaire d'un régime, c'est fêter les illusions d'un nouveau départ, d'une rupture franche avec le passé, d'un retour aux sources. Ce qui est intéressant avec la Chine, c'est que cette rupture est d'inspiration scientifique européenne. L'expérience communiste a été tentée en Europe. Elle a pris fin en dépit d'une victoire militaire éclatante contre les troupes nazies, en dépit de la dette que l'Ouest a contractée envers le communisme durant la deuxième guerre mondiale. Le communisme chinois, lui, continue de durer. Ce serait intéressant de se demander pourquoi.
Hypolyte: "Vous oubliez dans vos remarques acerbes que sans l’aide de la Chine communiste jamais le Vietnam n’aurait pu battre les USA et chasser ces barbares hors du pays."
Et si on parlait de la guerre de Corée où, sans l'aide de la Chine contre l'ensemble de la communauté internationale, les communistes auraient été battus et le pays n'aurait pas été scindé en deux ? Pensez-vous que les Coréens du Sud, qui vivent sous la barbarie d'un régime pro-américain, sont moins heureux que les Coréens du Nord avec leur éclatant leader Kim Jong Il ? Sans parler de la menace nucléaire que ce pays fait aujourd'hui peser sur le Monde...
Décidemment, j'aime beaucoup les les Anti-Américains primaires...
Lord Acton : "Notre axiocentrisme nous pousse à penser qu'ils doivent être très malheureux, mais ce n'est pas nécessairement le cas."
Pour ma part j'ai passé pas mal de temps en Chine il y a quelques années. Et je peux vous dire qu'il y a des Chinois qui sont très heureux : ce sont ceux qui font partie du système, les communistes. J'imagine aussi que la nouvelle middle class de Pékin, Shanghai ou Canton se porte pas mal. Pour les autres, l'écrasante majorité de la population, j'ai de la peine à croire que leurs conditions de vie misérables leur conviennent.
@ kad
J'apprécie toujours à sa juste valeur les amis des USA... Quant à moi je ne suis pas prêt à perdre mon indépendance pour un plat de lentilles, non ?
Les Coréens du Sud ne semblent pas être aussi à l'aise que les médias européens le prétendent. Il suffit de constater que les manifestations sont fréquentes et que pour enrayer ces troubles sociaux la police coréenne est l'égale de la chinoise.
@Kad:
Merci pour le partage de votre expérience. Quelles sont les "conditions de vie misérables" dans lesquelles vit l'écrasante majorité des Chinois? D'un point de vue subjectif, le bonheur est une question d'attentes légitimes et réalistes.
Si vous êtes habitués à vivre sans luxe, et à dépenser plus de 90% de votre revenu pour vous nourrir, à voir des gens mourir de dysenterie plutôt que d'une maladie iatrogène ou liée à l'extrême vieillesse, et qu'une partie importante de vos amis sont dans la même situation, vous n'êtes pas nécessairement malheureux. De même, si vous êtes habitués à vivre dans un régime où celui qui ne respecte pas les règles ou qui s'oppose aux puissants disparaît, et qu'autour de vous tout le monde trouve cela normal, vous vous tenez à carreau et vous n'êtes pas nécessairement malheureux.
On s'étonne de l'hermétisme de certains régimes. Et on part, certainement à juste titre, du principe que les régimes hermétiques ont peur de la vigueur et du pouvoir de contamination des valeurs extérieures. Nos valeurs sont-elles solubles dans la Chine? rendraient-elles les Chinois plus heureux? comment et pourquoi?
@ Lord Acton : "L'argent ne fait pas le bonheur" est une philosophie de riche. Ca me fait penser à ces écolos bobos qui pensent qu'on est bien plus heureux en vivant sans rien. Mais ils n'iraient jamais jusqu'à le démontrer par eux-mêmes ! Faites ce que je dis mais pas ce que je fais...
Sinon, je ne sais pas si la démocratie telle quelle fonctionnerait en Chine. Mais c'est plus que probable quand on voit comme elle fonctionne au Japon qui ne l'a pourtant adoptée que depuis une soixantaine d'années.
@ Hypolithe : Si j'ai passé pas mal de temps en Chine, j'ai passé encore bien plus de temps en Corée du Sud et je peux vous dire qu'on y vit bien mieux ! S'il y a parfois des manifs d'étudiants (d'extrême-gauche en général) dans le centre de Séoul, elles sont réprimées avec des lacrymogènes. En Chine c'est des chars qu'on envoie !
Et juste pour info, je trouve aussi idiot d'être pro-américain primaire qu'anti-américain primaire. Ce qui me gêne dans ces deux positions, c'est leur côté primaire !
@Kad:
Vous avez certainement raison. Cependant la question n'est pas de savoir si les "écolos bobos" survivraient sans le luxe occidental. Mais de savoir si notre système (que l'on essaie d'imposer un peu partout par les diverses agences de l'ONU) est en tant que tel capable de rendre les gens plus heureux qu'ils ne le sont. Partir de l'idée que tel est nécessairement le cas, c'est persister dans l'erreur que le reste du monde nous reproche. On essaie toujours de croire que la majorité opprimée voudrait vivre comme nous, et que des forces minoritaires et malsaines contrecarrent ce beau projet. Est-ce vraiment le cas?
Notre modèle peut être divisé grossièrement en trois piliers: La démocratie (libre choix de l'organisation de la société par la volonté de la population); développement technologique; séparation des idéologies ou des religions et de l'Etat (laissant plus de choix à l'autodétermination).
Il découle beaucoup de choses de cela: plus d'autonomie individuelle, de liberté de pensée et d'expression, de choix de vie, d'inventivité, de mobilité, et j'en passe.
Notre modèle, de plus, est sorti de systèmes proches de ceux qui nous contestent et dont nous nous sommes distancés par des révolutions intellectuelles et cultuelles successives.
Pourquoi notre modèle n'aurait-il pas vocation universelle? Nous avons connu les systèmes uniques, la féodalité, l'absence de droits civiques, la dépendance à l'égard d'Etats centralisateurs, la censure de la pensée et de la science, le totalitarisme. Nous sommes peut-être bien placé pour dire au monde notre expérience et proposer de la tenter, après tout.