C’est compulsif chez elle. Elle ne peut rester longtemps sans faire parler d’elle ni se mettre du monde à dos. Une vraie Sarkozyste, question méthode. Deux initiatives ces derniers jours, qui interviennent alors qu’un récent sondage donne Dominique Strauss-Kahn meilleur candidat de l’opposition aux yeux des français avec 52% de bonnes opinions. Il devance largement François Bayrou (33%), Bertrand Delanoë (27%), Ségolène Royal (22%), Martine Aubry (18%) ou encore François Hollande (17%).

Les faits.

Samedi se tenait une journée de travail du rassemblement «L’espoir à gauche». Les thèmes tournaient autour de l’éducation: gérer l’hétérogénéité des classes scolaires, lutter contre la violence à l’école, harmoniser le suivi éducatif depuis la petite enfance, etc. Autour de la table, une quarantaine d'intervenants d'horizons divers : professeurs,  élus locaux et nationaux, représentants des principaux syndicats français, chercheurs spécialistes de l'éducation, pédagogues, militants. Les présidentiables avaient été délibérément mis de côté afin d’éviter que la réunion de travail ne devienne une tribune politique.

Ségolène Royal s’est toutefois invitée, faisant capoter les travaux par sa présence qui a pris le dessus sur les ateliers. Les réactions sont au mieux humoristiques, au pire franchement acerbes. Trois parmi d’autres:

«François de Rugy, député Vert de Loire-Atlantique, peine à masquer sa colère. «Je n'ai pas traversé toute la France pour venir assister à cette foire. Le Royal circus ça suffit», dit-il. Très remonté, il ajoute : «Elle fait un coup médiatique personnel sur le dos des profs et des questions d'éducation, elle est lamentable !». Un autre: «Vous savez à quoi on reconnaît les c… ? Ce sont ceux qui osent tout !» Un autre encore parle de «hold-up en bonne et due forme». De son côté, Gabriel Cohn-Bendit, le frère de Daniel, pense détenir la raison de la venue de Ségolène Royal. «Puisqu'on avait dit qu'il ne fallait pas de présidentiables, sans doute veut-elle faire passer le message qu'elle ne sera plus candidate !».

Voilà comment Madame Royal a fait foirer une réunion où elle n’avait rien à faire.

Quelques jours plut tôt, elle a décidé, contre l’avis du ministre de l’Education nationale, d’envoyer un «chèque contraception» aux mineures des lycées. Le chèque contraception, d’un montant de 82 €, doit permettre aux jeunes filles mineures de financer une consultation médicale, des analyses de sang en cas de besoin et l’achat d’un contraceptif sur une période de six mois. La pilule à 14 ans, sûr que c’est une grande avancée médicale!

L’objectif est de lutter contre les grosses des mineures. Idée louable en soi. Mais est-ce le rôle de l’Education nationale? Il est prétexté que dans trop de familles le sujet de la sexualité des mineures est tabou. Soit. Alors qu’on engage un débat national, ou région par région, que l’on informe les parents, que l’on en parle en classe.

Dans ce projet l’Etat se substitue une fois de plus aux parents. La mineure utilise la pilule dans leur dos. Cette initiative met les familles hors-jeu. Avec Ségolène l’Etat est de plus en plus maternant et déresponsabilisant, et la famille mise à l’écart.

De plus il n’y a aucune réflexion collective sur la sexualité des mineurs, sur ce que représente l’acte sexuel dans une relation. Ségolène Royal, sous prétexte de jouer la sauveuse, gomme complètement la dimension sociale et affective de la relation sexuelle. La pilule est le seul message des adultes.

Tout cela pour quoi? Il ne faut pas chercher bien loin: pour les élections régionales de 2010. Elle utilise les grossesse des mineures pour se faire réélire. Car pourquoi ce chèque n’interviendrait-il que maintenant, alors que la situation dure depuis des années, des dizaines d’années?
C’est la schizophrénie selon Sainte Ségolène: sourire bienveillant et alibi sociétal devant la caméra, calcul froid derrière.

Je crois que je ne m’habituerai jamais au cynisme en politique.

PS: Je ne m’habitue pas non plus au cynisme du klan Kadhafi, qui retient les otages suisses depuis 16 mois...