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Einstein et Dieu

S’il y a peut-être encore besoin du concept de Dieu, il est très sérieusement en voie de changer définitivement. C’est ce que je me disais en écoutant les frères Bogdanov. Nous vivons actuellement dans un système religieux poly-monothéiste. Il y a plusieurs dieux: celui des juifs, celui des chrétiens, celui des musulmans. Pourtant chaque religion prétend qu’il n’y a qu’un seul dieu. C’est la même enseigne (dieu) avec plusieurs propriétaires (les religions).

dieu2.jpgJe ne vois pas pourquoi on devrait croire et adhérer à l’une plus qu’à l’autre. Quels seraient les critères pour choisir une religion? Ceux qui suscitent l’adhésion la plus sincère, librement et en pleine conscience. Car si Dieu parle à la conscience de chacun comme le prétendent les religions, l’adhésion individuelle sans aucune pression extérieur en est le passage obligé. Pour qu’une adhésion individuelle soit pleine et sincère, elle suppose que le croyant puisse décider d’adhérer en étant parfaitement libre de sa décision. Cette liberté doit s’appliquer tout au long du cheminement du croyant. Celui-ci doit même pouvoir remettre en question son appartenance à la religion. C’est ce qu’ont montré Jésus et Mahomet qui ont justement créé de nouvelles religions, incitant ainsi à quitter les anciennes.

On peut donc éliminer tout ce qui dans les religions ne permet pas la liberté de conscience et de pensée totale du croyant. En conséquence les critères positifs qui permettent de différencier une religion d’adultes d’une secte sont:

- la liberté d’adhérer ou non, à un âge où l’on est capable de prendre une telle décision;

- la liberté de quitter une religion sans pression ni représailles ou menaces;

- la liberté de discuter les principes et croyances ainsi que la hiérarchie et la transmission à l’intérieur des religions;

Sur ces trois seuls critères on peut éliminer les religions qui proclament l’appartenance dès la naissance, ou le baptême à un âge où il n’y a pas de conscience personnelle organisée - donc avant, disons au moins 15 ans. On élimine également les religions qui interdisent aux croyants de la quitter et celles dont la hiérarchie ou la contrainte morale du clergé empêche de discuter librement des dogmes et pratiques.

J’ajoute que la déification ou l’intouchabilité de l’initiateur d’une religion est une forme de culte de la personnalité qui détourne la religion de son vrai inspirateur: Dieu. On ne doit donc pas plus respecter un prophète que n’importe qui d’autre. Et puisque même que les prêtres, rabbins et imams se permettent de commenter les enseignements du fondateur (enseignements transmis oralement pendant plusieurs générations avant leur transcription, ce qui laisse un doute sur l’exactitude de ladite transcription), tous les croyants doivent pouvoir discuter des principes et pratiques et les infléchir comme le font le clergé. Car le clergé n’a pas plus de droit sur une religion que les croyants de base, à moins que l’on ne considère une religion comme un système féodal avec des privilèges.
bigbang.jpg
Je reviens aux frères Bogdanov qui reprennent l’idée que dans l’univers primordial on trouve «Le visage de Dieu». A ce moment précis, dès le Big Bang, tout est écrit, toutes les lois de l’univers sont en place. avec une précision redoutable. Ces lois, et ce qui les a engendré, c'est peut-être le visage de Dieu. Non plus d’un Dieu d’appartenance mais d’évidence. Un vrai Dieu unique, sans religions, et dont l’utilité sera simplement de nous permettre de comprendre l’univers.

Ce n’est pas par hasard que les religions traditionnelles sont contestées et mises en question depuis longtemps. Quand je vois le pape se laisser filmer par TF1 en prière dans la grotte de Lourdes, je me dis que les religions se sont mises au marketing. Détestable, mais intéressant car quand l’offre des religions ne correspond plus à la demande des clients, la religion dépose son bilan. L’islam est celle qui résiste encore mais quand la contrainte qu’elle impose aux inconscients individuels et quand la peur de la désobéissance relâcheront leur domination sur les esprits, il y aura un grand vent de liberté sur la planète. L’islam aussi posera son bilan. Comme le christianisme n’en finit pas de le faire.

Il est nécessaire que le concept de Dieu évolue pour en finir avec le prosélytisme et les guerres de religion.

Albert Einstein avait aussi réfléchi aux religions et à la notion de Dieu. Voici quelques citations dans lesquelles il propose sa manière de penser:

"Je crois au Dieu de Spinoza, qui se révèle dans l'ordre harmonieux de ce qui existe, et non en un dieu qui se préoccupe du sort et des actions des êtres humains."

"J'affirme que le sentiment religieux cosmique est le motif le plus puissant et le plus noble de la recherche scientifique."

einstein1.jpg"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons."

"Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j'y crois."

"Le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito."

"A force de lire des ouvrages de vulgarisation scientifique, j'ai bientôt eu la conviction que beaucoup d'histoires de la Bible ne pouvaient pas être vraies. La conséquence a été une véritable orgie fanatique de libre pensée accompagnée de l'impression que l'Etat trompe intentionnellement la jeunesse par des mensonges. C'était une impression écrasante. Cette expérience m'a amené à me méfier de toutes sortes d'autorité, à considérer avec scepticisme les convictions entretenues dans tout milieu social spécifique : une attitude qui ne m'a jamais quitté, même si par la suite, parce que j'ai mieux compris les mécanismes, elle a perdu de son ancienne violence."

"Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton."

"Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce ne peut être que par erreur qu'ils ont reçu un cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement."





Max Göldi est-il en vol vers la Suisse à l’heure qu’il est (21h44)?



Catégories : Philosophie 5 commentaires

Commentaires

  • La Pensée chinoise avait abandonné le concept de dieux/Dieu, issu du chamanisme, il y a 2'300 ans pour passer à une cosmologie scientifique. L'idée d'une puissance invisible toute puissante sur les créatures terrestres est remplacée par l'image du Ciel, avec les astres et les phénomènes naturels qui influencent la vie sur Terre. Les Chinois étant toutefois superstitieux, rien ne les a empêchés jusqu'ici d'accaparer tout symbole religieux étranger passant à leur portée (en particulier le panthéon hindou), pour favoriser la chance.

  • L'humour trouve souvent des réponses, là où la raison s'égare :

    Avant le Big Bang, il n'y avait que le néant. Mais le néant, c'est quoi ?

    A cette question ébouriffante, le regretté Raymond Devos avait trouvé la réponse :
    " Rien, c'est rien ; deux fois rien, c'est rien encore et toujours, mais trois fois rien, c'est déjà quelque chose !"

    Et ce "Quelque Chose" semble être ce que par défaut l'on nomme "Dieu".

  • L'humour trouve souvent des réponses, là où la raison s'égare :

    Avant le Big Bang, il n'y avait que le néant. Mais le néant, c'est quoi ?

    A cette question ébouriffante, le regretté Raymond Devos avait trouvé la réponse :
    " Rien, c'est rien ; deux fois rien, c'est rien encore et toujours, mais trois fois rien, c'est déjà quelque chose !"

    Et ce "Quelque Chose" semble être ce que par défaut l'on nomme "Dieu".

  • @ Rabbit: c'est ce que j'ai aussi compris de la philosophie chinoise, et ce qui m'a d'ailleurs séduit. On retrouve cette notion du ciel, le l'idée, de la loi fondamentale dans le Yi King.

    La morale n'est du coup plus clivée dans les attitudes enfantines occidentales remplies d'affect: "si tu fais bien tu es aimé, si tu fais mal tu n'es pas aimé". Elle est comme une évidence, une règle au-delà de l'affect.


    @ Santo: sacré Raymond Devos. Humoriste, oui, et un peu plus que cela.

  • éduquée darbyste,je ne renie pas leur église,ces gens là surtout juste après la guerre étaient de vrais travailleurs discrets,ne faisant pas de porte à porte,les grands parents prenant leur rôle d'éducateurs très au sérieux,ok faisant d'énormes bétises,je baignai très vite dans l'enfer,ces phrases poursuivent l'enfant durant des décennies,se sortir de cette éducation faite de punitions,que je répugnai très vite,je réalisai dès l'âge de trois ans,qu'entre ce qui était dit ou fait,il y avait une énorme différence,les structures sévères et encombrées de préjugés,n'arrange pas le caractère de certains enfants révoltés de naissance et qui pousse celui-ci ensuite à très vite chercher à se différencier de la majorité,l'enfant devient méfiant,mais le plus enrichissant malgré tout,on peut lui demander n'importe quoi,il devient un adulte malgré tout responsable et prenant très vite à coeur tout ce qu'on exige de lui,tous les secrets confiés,l'enfant va le garder,ce qui faisait le bonheur des entreprises,oui le secret professionnel faisait partie de l'éducation.Se sortir de ces églises sectaires demande beaucoup de caractère,et souvent c'est seulement quand tous les protagonistes sont décédés qu'enfin l'enfant devenu adulte se met à révéler.Et pour terminer ce texte,la Tchéchoslovaquie ,patrie de ma grand-mère maternelle a un drapeau avec cette phrase,la vérité fini toujours par vaincre

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