La justice internationale a qualifié de génocide le massacre d’environ 8‘000 hommes musulmans à Srebrenica, en Bosnie. C’était il n’y a pas longtemps, les 11 et 12 juillet 1995.
On est donc en été 1995. Depuis deux ans l’armée serbe assiège cette enclave, causant la mort de 20‘000 personnes par maladie laissées sans soins faute de médicaments, ou par malnutrition.
Le 6 juillet les forces serbes lancent l’assaut contre la ville. Le 11 juillet l’enclave était prise et 15‘000 habitants musulmans la quittaient. La colonne de réfugié était composée de femmes, d’hommes et d’enfants. Pour quitter l’enclave ils ont pris un chemin de forêt, où les soldats serbes commandées par le général Ratko Mladic (toujours en fuite) ont tiré et tué un grand nombre d’hommes en particulier.
Sur la base de l’ONU de Potocari, tenue par des casques bleus hollandais, les serbes ont pris la Forpronu en otage et ont massacré tous les hommes et jeunes hommes qui y avaient trouvé refuge.
C’est environ 8‘000 morts que la Bosnie honore et pleure en ce quinzième anniversaire. 8‘000 morts qui n’avaient d’autre tort que d’être musulmans.
Commentaires
Merci pour cette note hommelibre... Oui honte à l'ONU qui leur avait promis sécurité, et protection. Ces tristes casques bleus les ont abandonnés et livrés à l'ennemi sanguinaire!!
Un génocide qui vient frappé aux portes de l'Europe, sous nos yeux, surtout ceux de nos politiques, incapables d'arrêter ou même de prévoir ce massacre. Et encore aujourd'hui, un des principaux investigateurs, véritable criminel de guerre (Mladic), est toujours libre. Un scandal, une honte!!! Les politiciens serbes qui défilent aujourd'hui à Srebrenica sont aussi des complices. Ils devraient avoir honte.
Et j sais de quoi j parle, à cette période j'étais en Ex-Yougoslavie... En Bosnie en particulier...
Amitiés.... Laurent.
oui les casques bleus reflets de nos pays avec des cultures pacifistes.
et voilà le triste résultat, des forces d'interposition qui en arrivent a n'avoir plus le droit de s'interposées, donc inutiles. des forces tellement bridées par leurs réglements quelles ne protégent personne.
En réalité, les casques bleus ne sont pas responsables. C'est les politiciens qui ont ce massacre sur la conscience. Les casques bleus sont une force de maintien de la paix, et non d'imposition de la paix. C'était donc une grossière erreur de les envoyer sur un théâtre de guerre. En réalité, la politique internationale est passée avant la population de ce petit pays sans intérêt stratégique. En particulier, il ne fallait pas froisser la Russie en intervenant dans son ancienne zone d'influence. Donc au lieu de prendre la bonne décision tout de suite, on a tergiversé, accepté d'envoyer des casques bleus dont la mission était hors de leur champ d'action. On a prétendu qu'une intervention de l'ONU conduirait à l'enlisement. Pourtant quand la décision a finalement été prise après tant d'années, c'est en quelques jours que la paix a été imposée !
Au final, le massacre de Srebrenica est une tache qui ternira à jamais l'image de l'ONU. Merci hommelibre de nous le rappeler.
"On a prétendu qu'une intervention de l'ONU"
Je voulais dire une intervention de l'OTAN.
Tout à fait d'accord avec le commentaire de Kad! merci HL d'avoir consacré un petit billet à une de ces nombreuses horreurs dont on se dit toujours que des leçons seront tirées......doux rêve
On supposait que l'Europe se souviendrait de la shoah et qu'elle ne renouerait pas avec ces démons. Ou que le monde anticiperait et ne laisserait pas faire. Pourtant, en 1995, il était toujours possible de massacrer de manière systémique des humains pour une appartenance religieuse, ethnique ou genrée.
L'humain a-t-il appris de son expérience? Rien n'est moins sûr. Le 20e siècle est marqué par plusieurs génocides et par la banalisation du meurtre de masse pour cause d'une appartenance ethnique ou religieuse. On a pu penser qu'en étant allé aussi loin dans l'horreur que la shoah, une prise de conscience se ferait, une condamnation internationale se ferait définitivement. Ce n'est pas le cas. Et si ce pas supposément fait dans la conscience de l'horreur par une partie de l'humanité, était doublé d'un pas fait dans la mise en action de cette horreur?
Et si les génocides du 20e siècle, au lieu d'avoir montré les limites de l'horreur, avaient ouvert une boîte de Pandore? Et s'ils avaient ouvert une possible nouveauté dans le pire de l'humain? S'ils avaient montré que planifier et mettre en oeuvre la mort de milliers ou de millions d'humains au nom de la religion ou de la race, n'était au final pas cher payé et donc que cela pouvait devenir habituel? Pas assez cher payé par les peuples dont seuls quelques dirigeants finissent en procès, alors que des milliers, des millions ont, par peur, par soumission, été complices, été les exécutants des chefs?
Les soldats qui ont tué par système à Potocari et à Srebrenica, sont-ils moins responsables que leurs chefs? Doivent-ils être épargnés parce qu'ils n'étaient qu'exécutants, alors qu'ils étaient le bras armé consentant des chefs, alors que pas un d'entre eux n'a retourné son fusil contre les chefs - au prix de leur mort peut-être, mais au pris de la vie des milliers qu'ils épargneront?
Et si la dénonciation, l'indignation, l'émotion, ne changeait rien à l'humain?
Et si demain cela pouvait recommencer n'importe où? A la même dimension? Ou pire?
Les casques bleus sont une force de maintien de la paix, et non d'imposition de la paix. C'était donc une grossière erreur de les envoyer sur un théâtre de guerre.