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Quelques réflexions sur l’infanticide

Que se passe-t-il dans l’esprit du parent qui tue son enfant? Et peut-on traiter de la même manière l’infanticide paternel et maternel, celui du bébé qui naît ou celui de l’enfant déjà plus grand? Et quel est la situation du couple?

bébé5-grossesse(1).jpgLe sujet est relancé par la série d’infanticides découverts en France. La justice doit suivre son cours. Mais cela pose question, comme tout crime pose question.

En ce qui concerne la différence entre un père et une mère infanticide, l’homme tue l’enfant quand il est plus grand. Il accueille le bébé sans rejet, cela d’autant plus qu’il ne l’a pas porté et donc qu’il n’a pas encore de relation, de préavis sur cet enfant. Quand il tue c’est par un désespoir reconnu par lui: rupture du couple, graves pertes financières. Il tue pour ne pas mourir seul. Il ne peut imaginer que les survivants auront une vie, avec peut-être des rires et des bonheurs, alors que lui est dans le noir. Il tue aussi pour priver la mère de l’enfant en cas de rupture. Il tue pour faire mal à la mère. Car cette blessure qu’il lui inflige est terrible et durera longtemps.

La mère tue plus souvent le nourrisson, le bébé qui vient de naître. Soit par sentiment d’incapacité - elle ne pense pas pouvoir l’élever ni en avoir les ressources financières. Elle pourrait l’abandonner, et certaines le font. D’autres, aussi dans un désespoir, veulent éviter à l’enfant une vie de souffrances.
bébé3-maternite-r.jpg
Certaines tuent par déni de l’enfant. Cette thèse s’est beaucoup développée depuis l’affaire Courjault. Le grand public a entendu parler du déni de grossesse, des psychiatres éminents en ont parlé à la télévision et dans la presse écrite. Certaines femmes «gommeraient» la grossesse de leur esprit. Elle vivent la présence du foetus comme un corps étranger. Il semblerait même, à ce que j’ai compris, qu’elles perdent conscience de leur grossesse, et quand le bébé naît ce ne serait pas un bébé pour elles.

Le déni de grossesse a poussé des jurés belges à acquitter une mère infanticide l’an dernier. Doit-on vraiment en arriver là? Personnellement j’en doute. Pour disculper entièrement un-e auteur de crime de sang, il faut habituellement des circonstances extrêmes: une véritable folie, reconnue comme gravement invalidante. Le déni de grossesse est-il de cet ordre? Je ne suis pas psychiatre, mais je suis surpris de voir que ces personnes ont une vie normale par ailleurs, socialement et professionnellement. Elles sont appréciées, autonomes, peuvent montrer de l’empathie. Ce n’est pas un comportement qui trahit une grave perturbation psychique. J’admets qu’elles sont perturbées, forcément, mais à quel point?

Que se passe-t-il quand on étouffe son bébé et qu’il cesse de vivre? Une perte du plus nécessaire et instinctif respect du vivant. Car on tue, et on sait que l’on tue et qu'en tuant on bafoue une valeur essentielle à la survie même d'une société. Pourquoi le sait-on? Parce qu’après on cache, on enterre, ou l’on garde près de soi au congélateur. Si on cache cela signifie que l’on sait. Si on n’avait pas conscience de tuer, on laisserait le cadavre à la vue.

Cela vaut pour n’importe quel meurtre: cacher, c’est être conscient de son acte et conscient qu’au yeux du monde on a dépassé une limite presque absolue, celle de ne pas tuer. Aucune société ne peut accepter le meurtre - sauf en légitime défense. Donc tant que l’on cache on sait que l’on est hors de l’admissible. Il reste donc une trace de conscience de son acte, et de son aspect répréhensible aux yeux du monde.

bébé2-Leander_berceau_1.jpgOn doit tenter de comprendre de tels actes, comme on doit comprendre ce qui pousse à commettre des crimes en général. La compréhension n’a pas cependant pour but de disculper de la faute. Je dis cela parce que d’emblée, les commentateurs télé suggéraient le déni de grossesse, comme si cela pouvait atténuer l’horreur et la responsabilité de l'acte.

Ces situations ne sont pas simples. S’en tenir à a loi, à la rigueur de la loi, sans compassion, c’est parfois inhumain. Donner trop de place à la compassion, sans la rigueur, c’est détruire les règles sans lesquelles une société ne peut survivre. Je n’ai pas de solution à ce dilemme, sinon de voir de cas en cas, en essayant d’être au plus juste entre les piliers de la compassion et de la rigueur.

Par contre je reste sans piste de compréhension en ce qui concerne le mari ou le conjoint. Comment peut-on ne pas voir des signes d’une grossesse chez une femme qui a déjà eu des enfants avec soi, et à côté de qui on vit? Soit des signes physiques même si certaines grossesses sont peu apparentes - mais il faut quand-même être bien grosse pour ne pas le voir. Et comment ne pas sentir les mouvements du bébé quand on se couche contre sa femme? Comment ne pas sentir le gonflement durci des muscles quand on est sur elle en position du missionnaire? N’a-t-elle aucune nausée, aucune envie spéciale? Rien, rien qui donnerait le moindre soupçon? Là, je suis très, très perplexe.

Mais qui donc sont ces hommes qui ne voient rien de leur femme? Et quel est le fonctionnement de ces couples pour en être là?

Catégories : société 10 commentaires

Commentaires

  • Mais qui donc sont ces hommes qui ne voient rien de leur femme? Et quel est le fonctionnement de ces couples pour en être là?

    Moi aussi je me pose cette question. Et je n'ai pas de réponse.
    Souvenez-vous du "docteur" Romand qui a "blousé" tout le monde - sa femme en premier - et qui a fini par trucider ses parents, sa femme et ses enfants.
    Personne, dans son entourage, n'a rien vu venir.

    (...)Je n’ai pas de solution à ce dilemme, sinon de voir de cas en cas, en essayant d’être au plus juste entre les piliers de la compassion et de la rigueur.

    C'est ce que j'appelle la sérénité de la justice. En son âme et conscience.
    J'ai parfois le désagréable sentiment que dans l'esprit des gens la vengeance est très proche de la justice.

  • Pour prendre l’exemple de cette mère qui a tué ses 8 bébés, dès leurs naissances, que constatons-nous ? L’article décrit cette mère comme une « perle ».
    L’on y décrit une belle famille où tous sont soudés et unis !! Voilà un beau modèle familial, comme les juges nous en vanteraient le mérite !!!...
    Cette mère ira très probablement en « psychiatrie » durant un moment, le temps nécessaire à sa « reconstruction ». Et puis, nous n’entendrons plus parler d’elle. Triste histoire ! Comment peut-on imaginer ça, à notre époque, avec tout ce que l’on dispose comme moyens de contraceptions ?

    "Pauvre femme, qu'est ce qu'elle a pu souffrir pour en arriver à commettre ça?"... ne dit-on pas, en particulier ? Par pitié ?

    Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir… (Jean de La Fontaine). Moi, je dis : « Selon que vous serez femme ou homme, les jugements de cour vous seront cléments ou sévères »
    Car lorsqu’il s'agissait d'un père désespéré, qui n’entrevoyait plus aucune solution pour pouvoir s’en sortir… et qui commet l'irréparable... l’on ne constate aucune pitié… ni de la part des médias… ni de la part des juges… Ne le qualifie-t-on pas de lâche ? De monstre ? De déséquilibré ? De forcené ?...

    Cette femme n’est, en réalité, qu’un MONSTRE ! Au même titre que Landru ! Comme Jack l'éventreur, et d’autres ! Elle mérite amplement de se retrouver derrière les barreaux pour le restant de ses jours. Mais quelle sera en fait la durée de sa détention ? Je suis convaincue qu'elle bénéficiera très certainement d'une libération anticipée pour "bonne conduite" ultérieurement !

    Alors, déni de grossesse, ou déni de justice ?
    Il est bien plus difficile de briser un préjugé qu'un atome (A. Einstein).

  • Je suis bien d'accord avec Mayaz! Cette femme est un monstre!!!!! Je peux p-e concevoir que ça arrive une fois, et encore, c'est horrible... mais 8 fois??!!! aucune excuse!!! C'est une folle furieuse!! Comment peut-on tuer 8 bébés!!!?? Elle mérite la prison à vie.

    Comme pour vous hommelibre, je ne comprend pas comment un homme ne peut pas voir que sa femme est enceinte... ou alors ils ne doivent pas beaucoup se toucher et faire l'amour... ou p-e fait-il lui même une sorte de rejet... on ne le saura jamais :(

  • Je suis bien d'accord avec Mayaz! Cette femme est un monstre!!!!! Je peux p-e concevoir que ça arrive une fois, et encore, c'est horrible... mais 8 fois??!!! aucune excuse!!! C'est une folle furieuse!! Comment peut-on tuer 8 bébés!!!?? Elle mérite la prison à vie.

    Comme pour vous hommelibre, je ne comprend pas comment un homme ne peut pas voir que sa femme est enceinte... ou alors ils ne doivent pas beaucoup se toucher et faire l'amour... ou p-e fait-il lui même une sorte de rejet... on ne le saura jamais :(

  • Ils ne se touchent pas beaucoup ? Ils ne font pas l'amour ?
    Mais alors, comment font-ils les bébés ?
    Et puis, un bébé, ce n'est pas un foie ou un estomac. Cà bouge ?
    Comment peut-on le sentir vivre en soi tout en sachant qu'on va le tuer ?
    Que les voisins n'aient rien remarqué, si elle avait un problème de poids, çà peut se comprendre, mais son mari ?

    Et pour les accouchements, c'était chronométré ? Jamais la nuit ? Jamais le dimanche ? Tout était fait en deux ou trois minutes, pile-poil entre deux patients, et sans laisser de traces ? Ou peut-être prenait-elle un jour de congé ?

    Et puis, ce monsieur, par ailleurs bricoleur, n'a jamais eu, en plus de dix ans, à chercher un outil ou un chiffon, et n'a donc jamais eu la curiosité de regarder ce qui se trouvait dans ces sacs plastique ?

    Par ailleurs, dans la plupart des cas qui nous sont relatés, ce ne sont pas des personnes miséreuses qui vivent en HLM dans des quartiers "défavorisés". Elles ont une vie sociale, des responsabilités, habitent dans des pavillons...
    Dans le cas présent, elle n'était visiblement pas rejetée par le voisinage, puisqu'au contraire, tout le monde semblait l'apprécier.

    Une erreur de jeunesse... un accident de parcours... à la limite, on peut comprendre. Mais huit !?

  • Tintin01: question crues, cruelles. Questions précises. Incontournables.

  • Les femmes comme Véronique Courjault et Dominique Cottrez sont des serials killeuse.
    Mais la société ne veux pas voir la violence féminine et l'occulte, la nie, au grand damne des victimes de cette violence.


    Mais qui donc sont ces hommes qui ne voient rien de leur femme? Et quel est le fonctionnement de ces couples pour en être là?

    ==> Ces hommes ne voient rien car ils sont sous l'emprise psychologique de leurs femmes, ce sont justes des pantins.
    C'est la première phase, la manipulation, le sentiment de supériorité puis vient la deuxième phase la puissance de Dieu, donnez la vie et la reprendre, très jouissif pour ce genre de personnes c'est d'ailleurs pour cela qu'elles recommencent.

  • "Mais qui donc sont ces hommes qui ne voient rien de leur femme? Et quel est le fonctionnement de ces couples pour en être là?

    ==> Ces hommes ne voient rien car ils sont sous l'emprise psychologique de leurs femmes, ce sont justes des pantins.
    C'est la première phase, la manipulation, le sentiment de supériorité puis vient la deuxième phase la puissance de Dieu, "

    Ah tiens.. un nouveau leclerq!!! :)

  • Doctissimo : Mais n’y a-t-il que des mères infanticides, ou le père peut aussi être un meurtrier ?
    Marc Ferrero : Il arrive aussi à des pères de devenir meurtriers de leurs enfants – assez souvent d’ailleurs par vengeance contre la mère– mais l’évolution des moeurs les a éloignés – pour certains – des enfants et leur absence a contribué à diminuer leur part d’action dans ce domaine. Là encore, historiquement, quand l’infanticide était plus socialement "acceptable", c’était l’affaire du père qui se chargeait du meurtre de l’enfant. Quand il est devenu répréhensible, il est devenu une affaire privée et c’est la mère qui est, maintenant, en première ligne.
    Aujourd’hui, c’est souvent par son effacement que le père contribue à l’acte infanticide…
    Doctissimo : Comment faire baisser le nombre d’infanticides en France ?
    Marc Ferrero : Pour faire en sorte que l’infanticide régresse encore en France, il me paraît important de rappeler à une mère qu’elle a le droit d’éprouver à l’égard de son enfant des sentiments contradictoires et non perpétuellement angéliques, de rappeler à notre société qu’elle a besoin d’un entourage attentif, affectueux et, dans certains cas de professionnels comme peut l’être la Protection Maternelle et Infantile dont je garderais volontiers le sigle en le transformant en Père, Mère et Infantile… pour tenter de remobiliser les pères qui ne s’impliquent pas suffisamment. Enfin, j’encourage les médias à s’interroger sur la nécessité de passer en boucle des informations que sur tel ou tel évènement spectaculaire en faisant courir le risque de lever quelques inhibitions enfouies sous le travail de la culture et de l’éducation…
    Propos recueillis par Alain Sousa

    http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/dossiers/famille/articles/10212-infanticide-meurtre.htm

  • Des études pointues, américaines, dévoilent que 78% des enfants victimes de la violence psychologique est causée par des femmes.
    Tous les spécialistes le savent !!! Sauf les exploiteurs de cette violence !

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