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Traders et mineurs chiliens: même combat

Y a pas que les traders qui courent après l’argent. On en fait tout un plat, on les rend responsables de la déroute de la société, de la déliquescence des valeurs humaines au profit des seuls valeurs financière ou pécuniaires, on fustige leur opportunisme à faire de l’argent à tout prix.

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Banquiers et traders, hop, sur la charrette et à l’échafaud: vous seriez les méchants, ceux par qui le mal s’est insinué dans le monde, faisant passer l’argent au premier plan. Le don, la gratuité, ringards? C’est à cause de vous! Voilà, c’est dit.

D’ailleurs on sait bien que le bon peuple, celui qui vit de peu, est beaucoup accroché aux valeurs humaines essentielles, comme le partage, la solidarité, la mise en commun des bonheurs et des difficultés.

Et bien non. Le bon peuple, le petit peuple, est comme le «grand»: cupide et intéressé. Je me demandais ce qui allait sortir de l’histoire des mineurs du Chili. C’est cela qui sort: la course à l’argent commence. C’est la grande leçon: faites de l’argent avec tout ce qui est possible. Vos enfants vous applaudiront, vos femmes ou vos maris vous admireront, vous vous la coulerez douce, plus besoin de bosser, vous serez dans le monde virtuel où l’on gagne sans plus rien faire. Vous participerez à la corrosion de la vraie économie, au découragement face au travail, à la déstructuration des sociétés organisées sur le fruit de l’action.

Au fond, pas de différence entre un trader et un mineur chilien, c’est la même chanson: money.

Mais qu’ont-ils donc fait pour être comparés à la cupidité des traders? Voyons Le Figaro:

«Dans un courrier que s'est procuré le Telegraph, un des mineurs piégés écrit en effet à a sa femme qu'ils s'apprêtent à monter tous ensemble une fondation afin de négocier collectivement la vente de leur histoire. Il auraient déjà fait appel à un avocat qui leur aurait transmis les papiers nécessaires.

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Les télévisions offriraient quant à elle des sommes mirobolantes pour des interviews exclusives. Le quotidien canadien Globe and Mail évoque des sommes de 300.000 euros par mineur sans préciser les médias concernés. Les 33 se seraient toutefois mis d'accord pour négocier ensemble le montant de ces apparitions et partager leurs gains.


Un des mineurs, Viktor Zamora, avait commencé à tenir un journal quotidien sous terre et comptait «écrire un livre sur cette expérience», rapportait sa mère en septembre. Il pourrait être la plume du livre à venir. Les droits d'adaptation au cinéma de ce récit pourraient se chiffrer par la suite en millions. Un réalisateur chilien, Rodrigo Ortuzar, a déjà démarré de manière indépendante le tournage d'un long métrage mêlant fiction et réalité qui s'intitulera «Les 33». Le cinéaste a promis que les recettes du film iraient à une fondation veillant à l'avenir des fils des mineurs.


Un millionnaire chilien, Leonardo Farkas, a de son côté promis de réunir un million de dollars pour les familles des «33». Il s'est déjà rendu sur place en août pour donner à chacune d'entre elles 10.000 dollars (soit un tiers environ de la somme promise).»


De plus les familles ont commencé des procédures de dédommagement à hauteur de 9  millions d’euros.

Bon, voilà, ils ne seront pas restés enfermés pour rien. Ils ont gambergé, se sont organisés pour tirer un max de leur aventure. Vous me direz: pourquoi pas? Pourquoi ne profiteraient-ils pas de l’argent facile à se faire? En effet, pourquoi pas. D’ailleurs, on peut dire pareil pour les traders: pourquoi pas. Ils choquent plus, pourtant: parce que les sommes ne sont pas les mêmes. Ok. Mais le principe est le même: faire le maximum d’argent. Point barre. Ils tirent profit d’une opportunité. Je ne sais pas si je ferais autrement qu’eux. Après tout certains médias vont gagner de l'argent en vendant les images et les témoignages: pourquoi n'en profiteraient-ils pas?

chili1--13-0.jpgTant mieux pour les mineurs. Tant mieux pour les traders. Et tant pis pour ceux qui n’ont pas la chance d’être dans une mine au Chili ou d’avoir été plus malins que Kerviel.

Au fait, vont-ils raconter les détails à leurs femmes et enfants? Ou bien vont-ils aussi les faire payer? Car nul doute que les paparazzi voudront en savoir plus. Donc un gamin qui voit son père demander 300‘000 euro pour une interview pourrait être motivé pour faire des déclarations à la presse contre de l’argent.

Moi, je serais mineur rescapé, je ne dirais rien à ma femme ni à mes gamins. Ils pourraient faire de l'argent sur mon dos! Ou alors je prends mon pourcentage. Il n’y a pas de petit profit.

Tiens, idée: puisque les mineurs gagneront de l'argent grâce à moi (et à vous), oui, grâce au fait que je (et vous) lirai et regarderai leur histoire, ils devraient me donnent un pourcentage! Je crois que je vais mandater un avocat...

 

Catégories : société 4 commentaires

Commentaires

  • Sans compter que s'ils sont encore en vie, c'est assez certainement parce que les médias du monde entier ont braqué les projecteurs sur les autorités chiliennes... Les mineurs doivent la vie aux médias. Un témoignage gratuit sera la moindre des politesses.

  • Michael: en effet. Depuis deux mois les médias leur ont fait une pub rare. Pas pour rien qu'un donateur veut leur offrir un million: la médiatisation le sert aussi. Alors qu'en terme de philanthropie il y a des gens dénués de tout dans certaines régions du Chili. Mais ceux-là on n'en parle pas. Ils ne valent donc rien?

  • Satire politique sur le sujet sur : http://douillon.canalblog.com/
    BONS SOURIRES
    Jean Patrick

  • tout ce qu'on ne sait pas ne fait pas mal au ventre,mais le Giec aurait-il eu mauvaise conscience face aux nombres de femmes chiliennes stérilisées de force?

Les commentaires sont fermés.