Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Gang des barbares: le directeur, Emma, et les autres...

J’ai fait un billet il y  six jours sur l’affaire du directeur de prison et de ses relations intimes avec Emma, dite Yalda, l’appât du Gang des barbares. Dans la première information parue le 13 janvier, il était question d’un directeur fou amoureux qui voulait refaire sa vie avec la jeune femme.

prison-femme_versailles-201x300.jpgLe débat suite à ce billet a été âpre, comme il l’a été sur d’autres blogs.

Le lendemain 14 janvier une nouvelle information tombait: le directeur aurait eu d’autres favorites. Il nie cependant avoir eu des relations sexuelles avec elles. Selon 110 autres détenues elles auraient bénéficié d’avantages qui facilitaient leur vie en prison. Deux d’entre elles ont écrit au contrôleur général des lieux de privation de liberté, ce qui a déclenché une enquête. Elles auraient été déplacées à la prison de Fresnes à titre éventuellement de représailles.

Je sais combien il faut être prudent sur des accusations non prouvées. Et jusqu’à preuve du contraire le directeur de prison n’a pas reconnu ces faits. S’ils sont démontrés il s’agirait alors d’un système d’abus de pouvoir et non d’une histoire d’amour. Mais nous n’en savons rien. Il peut aussi bien s’agir d’un complot contre le directeur, d’une vengeance, ou d’une jalousie.

Je n’aurais pas écrit ce deuxième billet si, en relisant les articles et billets de blogs parus sur cette affaire, je n’avais réalisé le biais dans lequel tous, moi compris, sommes tombés - à l’exception de rares commentateurs. Je pense qu’il est juste et équilibré de corriger quelque peu mon premier billet.

Je lis sur un billet assez extrême: «Le directeur de prison est une victime». L’auteur affirme entre autres: «Ce qui est passionnant dans cette affaire, est que la jeune femme nous éclaire véritablement sur un don que partagent beaucoup de schizophrènes qui ont cette faculté toute particulière de s’emparer de la personnalité de leur victime en leur imposant de l’empathie.»

L’excès de ce billet saute aux yeux et ne le rend guère crédible. Toutefois il résume en les caricaturant la plupart des prises de positions. De par son crime, pour lequel elle paie, Emma est forcément la mauvaise, et continuera de l’être. Elle est «la barbare», comme l’affirme ce titre de La Dépêche du 14 janvier: «Le directeur de prison a eu des relations sexuelles avec la "barbare"». Elle est l'objet de haine.
soleil-DSC_0255.JPG
Pourtant le directeur a fauté. Quelle qu’ait été la séduction d’Emma dans ce cas, réelle ou non, c’était à lui de poser la limite. Tout simplement parce que ce genre de relation contre des faveurs est un trafic d’influence. De plus il a enfreint le règlement de la prison. La faute est consommée. Le directeur est responsable de ses actes.

Il ne s’agit pas de faire d’Emma une victime: la victime est Ilan, qui n’avait fait que donner sa confiance à cette jeune femme. On ne sait pas quel sera son avenir et sa psychologie quand elle sortira de prison. Il y a beaucoup de vies gâchées dans cette affaire, dont Ilan qui lui ne pourra plus jamais revoir le soleil de la liberté. On peut déjà imaginer, au vu de tous les articles, qu’Emma sera pour toujours «la barbare». Je ne vois pas quelle porte de sortie peut exister pour elle, tant dans sa tête que dans la société.

Mais encore une fois, même en faisant abstraction de l’hypothèse que le directeur ait eu ou non d’autres favorites, il est responsable de ses actes. Histoire d’amour ou système d’exploitation des détenues? Cela ne change plus grand chose.  Le préjugé contre Emma a fait de cet homme une victime. Mais quelle qu’ait été la tonalité des articles et billets ainsi que l’horreur qu’inspire encore aujourd’hui de crime, quelle qu’ait été la très lourde responsabilité et le comportement d’Emma dans la mort d’Ilan, cet homme ne saurait être considéré comme une victime.

Catégories : société 10 commentaires

Commentaires

  • entièrement d'accord avec vous! ce "coorectif" ou ces précisions sont tou à votre honneur...

  • J'ai envie de vous répondre ,je suis atterré par tous les articles fallacieux
    que j'ai pu voir ici ou là . Emma et moi nous sommes aimés sincèrement , sans échange, sans avantages particuliers. Quant aux pseudos avantages dont auraient bénéficié les autres "favorites" , en fait ce sont les détenues embauchées par la prison . Elles ont un régime un peu différent avec plus de souplesse , il en est ainsi dans tous les établissements pénitentiaires .

  • oula! j'ai tapé trop vite! il fallait évidemment lire "correctif" et touT à votre honneur...!!!

  • @goncalves: intrigante votre intervention... si vous etes vraiment celui que vous prétendez être, il va falloir être un peu plus précis... ces détenues auraient été embauchées à quelle titre? pour faire quoi?
    il me semblait que le travail en détention permettait au détenu de se constituer un compte, sur lequel sont prélevées des sommes pour indemniser la ou les victimes et leur permettant de "cantiner" c'est à dire d'améliorer leurs conditions de détention par l'acquisition de bien divers (cigarettes, etc...) ou la location de tv etc... je n'ai jamais vu de travail en détention permettant d'obtenir des puces de téléphones...

    de surcroît siu vous êtes vraiment la persone concerné je me dois de vous rappeler qu'en tant que mis en examen vous etes tenu au secret de l'instruction... je vous invite donc à prendre immédiatement attache avec votre avocat car vous êtes entrain de commettre une nouvelle infraction...

  • J'ai pas forcément envie de développer (car justement l'instruction apportera les éclairages nécessaires) , seulement signaler que cette histoire n'est qu'une histoire de sentiments partagés et rien d'autre . Les journalistes et et ceux qui ont repris toute cette "affaire" ont imaginé tout le reste .
    J'en reste pas moins coupable ne n'avoir pas respecté les règles !!

  • tres étonnant... je reste sceptique...

  • "seulement signaler que cette histoire n'est qu'une histoire de sentiments partagés et rien d'autre ."

    Oh ! Vous inquiétez pas, vous n'êtes pas seul dans votre cas, il paraitrait qu'aux USA chaque tueur en série a, lui aussi, son fan club, des histoires de sentiments partagés quoi, et puis Carlos n'a t-il pas fait craquer une "belle" du sérail, non ? En revanche je n'ai pas bien compris votre saillie relative aux collègues de la dame de vos pensées. Est-ce à dire que l'administration pénitentiaire recrute ses "confort girls" in situe ? Travail préparatoire à la réinsertion sociale, je suppose ? Amoral, c'est un fait mais balance de surcroît !

  • "Est-ce à dire que l'administration pénitentiaire recrute ses "confort girls" in situe ? "

    Pourquoi toujours vouloir tordre la réalité? Obsession du sexe?

    Je peux facilement imaginer que les détenus ou détenues ne restent pas forcément les bras croisés en prison. C'est mauvais pour le moral, non? Il y a les cuisines, les nettoyages, les ateliers, que sais-je? Toutes activités qui peuvent être menées par des prisonniers pour le bon fonctionnement de la prison. Ca coûte évidemment moins cher, mais je peux imaginer qu'il n'y a pas forcément des postes pour tout le monde, surtout si la prison est surpeuplée. Donc certains seront privilégiés : moins de temps en cellule, toucher un pécule, etc. Le temps passe plus vite quand on a une activité que lorsqu'on regarde le plafond, non?

    Quant à la sincérité des sentiments en prison, quand il y a un rapport de pouvoir manifeste et coercitif en plus, heummmmm...! Mais bah, ça pourra toujours faire un film!

    En attendant Yalda a plus besoin d'un psychothérapeute que d'un directeur... de prison.


    Solidarité en faveur de la liberté d'expression :

    http://blogdesamialdeeb.blog.tdg.ch/

  • "Pourquoi toujours vouloir tordre la réalité?"

    Bon.

    "Je peux facilement imaginer"

    Ah ! je comprends mieux votre perception de la réalité.

  • "ce qui a déclenché une enquête."

    Pas tout à fait ça, mais des employés se sont étonnés du va-et-vient de la fille dans le bureau du directeur et de la durée des "entrevues"....

    "
    Je sais combien il faut être prudent sur des accusations non prouvées."

    C'est prouvé et en public aux infos télévisés toutes chaînes confondues.- Je fais donc un bis de mon précédent commentaire, d'autant que c'est cet employé qui a été intrigué par ces allées et venues, qui a écrit et dénoncé ce fait:

    Lors de l'interview d'un employé, depuis 20 ans dans cette prison, les arguments du directeur sont bons pour les journaux. Il le décrit comme libidineux ayant des antécédents avec le personnel féminin. Il sera aux premières lignes pour témoigner contre ce directeur dénoncé depuis Avril 2009 "qui a entaché le sérieux de cette prison dès son arrivée."

Les commentaires sont fermés.