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Egypte, Tunisie: l’Homme est-il anéthique?

Le parti unique c’est le mal. Tout le démontre. Des dictatures sanglantes européennes du 20e siècle aux autocraties ou clanocraties des pays arabes, tous les régimes de parti unique ont dérivé vers la terreur et/ou la spoliation totale du pays et de ses habitants. Sans parler de l’absence de liberté.

egypte1-moubarak1.jpgAnémique? Non: anéthique!

Pourtant Nasser avait pris le pouvoir sur des valeurs d’indépendance du pays et de plus grand partage des richesses. Le résultat est effarant. Une cinquantaine d’années plus tard on voit un président multimilliardaire, ayant placé sa famille à des postes clé, pendant que la majorité de la population vit avec en moyenne 2 dollars par jour. Et cela dans un pays qui se disait socialiste. Dommage. Le socialisme, qui était le libéralisme du 19e siècle, avait pourtant contribué à plus de liberté et à de grands bonds vers la démocratie et le multipartisme.

Les régimes autocratiques arabes se croyaient détenteurs d’une vérité qu’eux seuls pouvaient appliquer. Le résultat, on le connaît: ces pouvoirs sont devenus des clans de voleurs et des bandes anti-démocratiques.

Mais pourquoi donc les humains, animés souvent des meilleures intentions et parfois de nobles idéaux, deviennent-ils un jour des bandidos? Voire des bêtes sauvages pour leurs compatriotes?

L’Homme est-il anéthique? Je veux dire: an-éthique? Sans réelle éthique? Est-il à ce point faible, pétri d’opportunisme, anxieux de la mort et de manquer, qu’il ait tôt ou tard cette propension à prendre, prendre le maximum pour lui-même et de dominer les autres? Le problème des sociétés humaines n’est pas la lutte des classes ni l’abus de pouvoir. Ce ne sont que des symptômes.

Le problème est la peur de ne plus exister, ou de mourir, et de manquer. Le manque a été endémique dans les sociétés humaines avant la société industrielle. La mémoire en est récente. La peur du manque, de disparaître, de mourir, rend incapable de partager. Quand cette peur s’incarne puissamment dans un caractère dominant, le pire est à craindre. Si l’on palabrait plus, si l’on partageait davantage d’être à être, il y aurait peut-être moins besoin d’avoir plus que son voisin.

Il y a des humains avec de l’éthique. Ils tiennent toute leur vie des principes de justice et d’équité, de respect, d’indépendance d’esprit, d’insoumission à l’oppression. Mais si l’on regarde les regroupements qui donnent du pouvoir, comme les gouvernements ou assemblées politiques, l’éthique fiche le camp comme des moineaux quand éclate l’orage.

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Le parti unique ou la sauvagerie du désordre

J’ai appris qu’il ne faut pas attendre la perfection dans l’humain. Ce serait déraisonnable. La plus élémentaire lucidité m’oblige déjà à reconnaître ma propre imperfection, ce qui, dans mon besoin de cohérence personnelle, m’interdit de l’exiger ailleurs. Mais enfin, même sans perfection, n’y a-t-il pas globalement ce minimum d’éthique susceptible de compenser la sauvagerie du désordre des Hommes?

L’humain est-il définitivement moulé dans l’ordre du plus fort? Faut-il admettre de vivre entre sauvages? (J’utilise ce terme non dans le sens d’énergie primordiale, car la sauvagerie fait intimement partie de l’audace d’exister, mais dans le sens de désordre culturel et social). Et si oui comment gérer cette sauvagerie du désordre, ou de l’ordre du plus fort?

Ou bien l’humain est-il doté de cette magie de l’intelligence, de cette capacité à trouver un équilibre entre son cerveau primitif, agressif, hiérarchique, et son cortex, créatif, novateur, libérateur?

Le constat politique ancien et toujours actuel est que le parti unique, qu’il soit monarchique, clanique, idéologique, religieux, favorise toujours, je dis bien toujours, la sauvagerie du désordre parce qu’il n’a aucune frontière. Rien ne l’arrête.

On pourrait rêver d’un gouvernement des sages. Des êtres au-delà de l’égo. Des hommes et des femmes qui ont déjà assez fait leur ego trip ailleurs et qui, arrivés au pouvoir, savent relativiser les ambitions personnelles. Mais est-ce réaliste? Ne seraient-ils pas trop statiques à force de sagesse? La frustration d’un Sarkozy, l’entêtement d’une Calmy-Rey, le narcissisme d’un Strauss-Kahn, le besoin de revanche d’un Bayrou, le mysticisme paranoïde d’une Royal, ne sont-ils pas des moteurs utiles à l’exercice du pouvoir?

Je n’ai pas de réponse à cette question. Mais il me semble qu’il faut toujours un contrepouvoir au pouvoir. Même avec des sages. On a vu la le gouvernement théocratique des lamas du Tibet s’accaparer des biens des paysans avant que la Chine ne les mette dehors. Ils n’avaient pas de contre-pouvoir.


Platon-et-Aristophane.jpgLa liberté est une

Tout pouvoir étant susceptible de favoriser l’expression du pire, et comme le jour où l’humain ne fonctionnera plus au pouvoir n'est pas encore arrivé, il faut des contre-pouvoirs. Ceux-ci existent dans les démocraties telles que nous les connaissons en Europe. Il s’appellent: multipartisme, liberté d’expression et d’association, liberté de la presse, entre autres. Ces piliers sont les bases de la liberté de l’individu et, partant, de l’enrichissement qu’il peut amener à la collectivité.

Sur la question de la liberté, j’entends beaucoup dire qu’elle est relative à la culture. Pour ma part je crois de plus en plus qu’elle est une et universelle. Pouvoir dire ce que l’on pense sans risquer la mort, l’enfermement ou le mépris, c’est une liberté universelle. L’expression des différences de points de vue dans un groupe est naturelle et universelle, et le multipartisme en est le volet politique.


Bon. En fait je prévoyais un autre billet que celui-ci. Cette réflexion nocturne suit les scènes de fêtes retransmises depuis l’Egypte. Qu’elle est belle la liberté. Regardons bien ce qu’elle est: la même que chez nous. Pouvoir dire stop à un gouvernement, dire ce que l’on pense, parler de tout, respirer. Il n’y a pas deux libertés, une en Europe et une en pays d’Arabie, il n’y en a qu’une et c’est la même. Cette fierté et cette joie des Egyptiens est bonne à voir. Je m’y suis attardé.

Je voulais donner une suite plus large à mon billet d’hier sur le drame des enfants lors de séparations mais la fête égyptienne m’a happée. Je reviendrai à la suite prévue plus tard.

La dernière chose qui me vient à l’esprit à propos de cette joie des rues du Caire est: jusqu’à quand le souffle de la liberté fera-t-il chanter les femmes et les hommes du Nil? Quand le désordre sauvage du pouvoir reprendra-t-il le dessus sur la pulsion libératrice? Ou bien l’Egypte et la Tunisie vont-elles vraiment vers la démocratie libérale? Leurs habitants ont-ils vraiment ce besoin de liberté, avec un chemin pas toujours facile, nous le savons, mais en fin du compte si précieux? Nos sociétés ne sont pas des modèles de sagesse, mais pourtant la démocratie y fait son chemin grâce aux contre-pouvoirs qui pallient au manque de sagesse. Nous verrons comment les citoyens arabes se représentent la liberté. Aujourd'hui, leur façon d'être libres ressemble à la nôtre. Demain est un autre jour.

Evolution à suivre.

Catégories : Politique 3 commentaires

Commentaires

  • Passer du bourricot à la mercédès dernier cri, avec ordinateur et portables comprendre que leur coran les emmenent droit dans le mur n'est pas évident ! Je caricature bien entendu, mais lorsque l'on voit des musulmans vivant dans nos pays développés ne pas avancer d'un pouce après une présence dans le pays d'accueil depuis plus de quinze ans! Vous pensez qu'ils veulent la modernité de nos démocraties??? Avec toutes ses femmes emitouflées dans des chiffons et qui se goinfrent de sucreries par désespérance et mal-être imposé par des mâles jaloux ayany plusieurs femmes avoues ou non, qui les obligent à respecter le coran et ses principes...

    Non et NON, ils ne veulent pas changer car ils ont l'OBLIGATION de suivre les concepts édictés par des vieux barbus fous de dieu qui veulent nous conquérir et nous détruir.Car ce coran est une bible pur tuer et conquérir les espaces!

    Israël et les Américains ne sont que des prétextes rien de plus!

  • Vous en avez du courage pour vous attaquer aux lamas tibétains, ces clown en chemise de nuit safranée qui avaient réussi à s’accaparer des biens des paysans. L’espion de la CIA le Dalaï Lama, ce loup enveloppé dans une bure de moine un monstre à face humaine au cœur d’animal selon les dirigeants chinois, va vous intenter un procès pour divulgation de faits mondialement reconnus mais démentis par les imbéciles suisses qui le soutiennent.

  • Square TAHRIR EST un champs à questions;s’agit il d’un 68 politique arabe ou les neveux posent leurs conditions les grands pères dénient et les pères négocient;s’agit il d’une révolution civile pacifiste formatant la violence révolutionnaire du19 ;et le pilotage des révolutions oranges dépassant la la révolution noire- vu leur symbole-- des chiites – par sa décentralisation idéologique;s’agit il du premier méga- appero oule réseau virtuel concurrence les réseaux traditionnels ;s’agit des soft power contre des systèmes hard -le role d’ aljazeera était capital dans la défense des contestataires ou il déjouait les manoeuvres du système par la force des témoignages en vidéo dans les 10 minutes qui suivait le raid par les chameaux sur les contesta ires on savait les détails du complot.
    l'article est écrit avec un langage d'avant square tahrir ou le language de la virtualité est essentielle pour comprendre les tensions entre le soft et le hard
    le fait que le peuple à suit ne change rien à la donne
    le pilote se barricade dans le facebook
    square tahrir répond aussi à la version sunnite de l-histoire mais cet aspect ne le pemet pas le champs d’un commentaire.

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