Si les grenouilles parlaient, que diraient-elles de ce dimanche toujours chaud et sec? Elles monteraient à l’échelle pour voir au loin si des nuages goutteux s’approchent, Elle mettraient un doigt en l’air pour sentir d’où vient le vent et s’il est chargé d’un peu d’humidité.

Elle seraient bien déçues: moins de 40% près du lac Léman, moins de 30% dans le lyonnais. La seule humidité est celle des larmes provoqués par la poussière.

Normalement il aurait dû pleuvoir. Vendredi la météo annonçait des averses pour dimanche et la perte d’un paquet de degré. Hier soir encore sur une chaîne française elle prévoyait des averses pour cet après-midi.

Rien. Non, rien...

La carte 1 montre le peu d’humidité que l’on trouve sur l’Europe de l’ouest. (Cliquer pour agrandir)

La carte 2 montre les températures vers 14 heures. Un grand rouge qui va du sud-ouest vers le nord, une grosse bulle chaude qui va encore s’amplifier d’ici 17 heures.

La carte 3 nous montre Norbert. Norbert est une dépression centrée sur l’ouest de l’Irlande. Elle enroule des perturbations atlantiques, celles que l’on attendait aujourd’hui jusqu’en terre suisse romande et sur la plaine alsacienne.

Et rien. La masse d’air s’est asséchée. Les pressions ne sont pourtant pas très hautes. Juste la moyenne. Un marais barométrique, sans gros vent, mais stable par manque d’humidité.

Et la grenouille descend se mouiller un coup. Et elle remonte à son échelle. Elle crie:

- Norbert! As-tu du coeur?

Mais Norbert ne répond pas. Une dépression ne parle pas.

Elle redescend se mouiller avant de devenir aussi sèche qu’un cigare cubain. Puis elle remonte:

- Soeur Anne, soeur Anne, ne vois-tu rien venir?

Seul le silence répond. Déprimée, la grenouille redescend, plonge dans l’eau et reste là, les yeux à fleur de surface. Elle ne bouge plus. Passe une mouche à proximité, elle ne bouge pas. Même pas faim.

Normalement, il aurait dû pleuvoir aujourd’hui...