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Affiches du 11 mars (2): à double tranchant

Le nombre d’affiches pour cette campagne est impressionnant. Il faut dire que le nombre de sujets est considérable, ainsi que celui d’intervenants en plus des partis traditionnels. Alors, en route pour la deuxième livraison.

Comme d'hab, cliquer pour les agrandir.

Aff11-3-911.jpg6. Jeunes socialistes et l’école

La grande force de cette affiche est la surprise qu’elle déclenche. Utiliser l’image de Georges W. Bush est déjà provocateur. Le tourner en ridicule avec le téléphone inversé exprime le peu d’intelligence qu’on lui attribue. Et le texte sort en contraste comme la chute d’un sketch comique. Humour et cruauté, car c’est toujours cruel de rire au dépens des autres et de construire sa propre valeur en niant la leur. Mais l'affiche est réussie même dans l'équilibre de sa composition, et le message passe. Il passe positivement: l’école évitera aux élèves d’être aussi bête que lui.

Mais c’est à double tranchant. En filigrane il y a trois autres messages moins positifs. Le premier est: pas besoin d’aller à l’école pour devenir président des Etats-Unis. La téléréalité ne dit pas autre chose: devenez célèbre sans effort. Le deuxième est: ceux qui n’ont pas eu l’opportunité ou la chance d’aller à l’école sont bêtes. Les autodidactes ne sont pas valorisés. C’est contraire à la tendance actuelle: l’Office fédéral des formations valide de plus en plus les parcours professionnels atypiques et l’expérience acquise sur le terrain et non en classe. Enfin on associe l’intelligence principalement à l’acquisition de connaissances scolaires. Or l’intelligence est une fonction naturelle, et elle peut être développée par d’autres moyens que l’école.




Aff11-3-912.jpg7. Diverses associations

Message très visuel et réussi. On comprend immédiatement que plus d’école signifie moins de loisirs. Sens unique. L'affiche suggère un débat sur la répartition du temps d’école utile et du temps d’activités créatives ou sportives.

Toutefois ici aussi il y a un double tranchant: à voir autant d’activités récréatives possibles, on se demande si les enfants ne finissent pas par se disperser. Le sujet fait d'ailleurs débat. En ce sens l’école recadrerait les enfants et montrerait une ligne claire.

En opposant école et activités extrascolaires le message de l’affiche affaiblit la force de son visuel. Car ce ne devrait pas être l'un OU l'autre, mais l'un ET l'autre, en trouvant le bon équilibre.


 

Aff11-3-913.jpg8. Les Verts

Affiche apaisante et chaleureuse, message clair, ses concepteurs ont eu la bonne idée de rassurer. Rassurer les enfants par une image enfantine sympa, rassurer les parents en ôtant toute lourdeur au projet et en citant des matières utiles et moins stressantes que les maths ou l’orthographe.

Belle réussite visuelle. On est pas dans l’affiche coup de poing mais elle dispose d’un charme doux assez efficace. L’aspect bande dessinée attire. On peut bien sûr se demander si le contenu des programmes correspondra à l’emballage. Mais c’est une autre chose. Les Verts genevois proposent des affiches de plus en plus créatives, avec un message surprenant, clair et original. Belle évolution.

 

 

Aff11-3-914.jpg9. Autre affiche d’associations

Le message est clair mais simpliste. L’enfant avec des ailes de papillon ne donne pas vraiment envie. Celui avec la clé pour remonter son ressort ne semble pas si accablé. Qu’est-ce qui ne va pas dans cette affiche? Le modèle. Ses ailes ne l’envolent pas vraiment; il court mais le dos est penché, voûté, et le sourire ne compense pas cette lourdeur. Le fait qu’il nous regarde lui enlève une partie de la dynamique qu’on a voulu suggérer. Alors qu’avec la clé il est droit, déterminé. Le côté manichéen est inefficace. Opposer la vie du papillon à la mécanique du robot ne prend pas.

J’ai l’impression que la réalisation est passée à côté du concept. Un travail non professionnel, semble-t-il. Même le traitement du décor, qui penche de manière inutile et contradictoire avec la symbolique des images, ne colle pas. Les les deux mots ne suivent pas la ligne de l’image mais une horizontale abstraite de mise en page. Quand à la notion de qualité, ce concept n’est pas très clair. Et puis dans les deux cas l’enfant est sur la même ligne, ce qui neutralise en partie l’effet visuel de contraste. Le rajout en transparence des couleurs de l’arc-en-ciel n’arrive pas à faire décoller l’affiche. Les couleurs sont tristes, ce trottoir est lugubre. Ici j’ai redonné un peu de luminosité et de saturation pour redonner un minimum de gaité à l’affiche.





Aff11-3-915.jpg10. Jeunes, parents, grands-parents

Affiche minimaliste. Le minimalisme est comme l’excès: difficile à traiter. Dans cette affiche on comprend bien de quoi il s’agit grâce au crayon d’écolier. Symbole qui reste valable et parlant même à l’époque des stylos feutres et à bille. Il suppose le travail: écrire, effacer, reprendre. Le symbole est bon. Par son minimalisme l’affiche ne tente pas de séduire. Elle montre l’objectif qui est l’école, où l’on apprend et travaille.

On y sent bien la touche des grands-parents, qui n’avaient que ce crayon et des cahiers de feuilles neutres, sans marque, sans Hello Kitty et autres images envahissantes. Le système commercial autour des fournitures d’école devrait d’ailleurs être sérieusement repensé.

L’affiche met l’accent sur l’école en elle-même, pas seulement sur le mercredi matin. Elle y réussit. Pourtant elle n’est pas attractive. Elle ne parle pas à l’affectif moderne qui en rajoute. Aucune ambiguité. Pas de pour ou de contre. Rien qui disperse. Rien qui racole. On est dans le devoir, le travail, avec un grand espace pour commencer quelque chose. Elle laisse chacun à sa place, devant sa responsabilité. Affiche étonnante. Ne sous-estimons pas l’impact durable sur l’esprit d’une affiche aussi claire dans son message.


A suivre.


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