Jour de pluie. Je n’avais pas sorti mon parapluie depuis longtemps. Je l’aime bien mon parapluie. Il est aux couleurs arc-en-ciel. Quand il fait gris j’aime voir cette tache colorée danser dans les rues au rythme des pas et des flaques.

Aujourd’hui, abrité dessous, je pense à toutes les connotations de l’arc-en-ciel.

C’est déjà celui de la nature, la diffraction de la lumière du soleil dans la pluie. Un des rares moments où l’on peut voir autant de couleurs différentes dans la nature, dans une portion d’espace si réduite. Il est lié à des légendes, comme celle du seau d’or qui serait à son pied. Il suffirait de s’en approcher pour le trouver. Sauf qu’il s’éloigne à mesure que l’on s’approche!

Il a le sens spirituel d’un pont, d’un passage entre deux rives, entre deux mondes. Seuls des dieux ou des chamanes pourraient marcher sur ce pont. Pour le bouddhisme il symbolise l’éveil du Bouddha. Pour les chrétiens il symbolise l’alliance entre Dieu et les Hommes. Il serait trop long ici de faire la liste complète des symboliques qui lui sont attribués.

Il est un signe, en général un signe heureux.

On le trouve aussi comme symbole du mouvement hippie.

Puis, avec 7 couleurs et le violet en haut, il devient l’étendard des mouvements pour la paix.

Plus récemment, avec 6 couleurs et le rouge en haut, il est le drapeau des gays et des lesbiennes.


Aucune de ces significations n’explique pourquoi j’ai un parapluie aux couleurs arc-en-ciel. La raison unique est que j’aime les couleurs. J’aime cette vivacité, ces teintes pétantes. Et c’est un des rares objets de fantaisie qu’un homme peut se permettre sans être regardé comme un extra-terrestre.

Pourtant je suis un extra-terrestre. Mais ce n’est pas utile de le montrer...