Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sarkozy a-t-il voulu perdre la présidentielle en 2012?

Hypothèse originale  discutée hier. Nicolas Sarkozy s’est battu plutôt mollement lors de sa campagne pour la dernière présidentielle française. On l’avait vu plus combatif en 2007: voulait-il vraiment gagner? Un débatteur prétendait que ce n’est pas certain. Cette appréciation subjective appelle à une série de questions de politique-fiction que rien ne permet de vérifier mais qui ont l’avantage de proposer un autre angle de vue.

sarkozy-arreterait.jpgQuelles raisons aurait eu Nicolas Sarkozy de vouloir délibérément perdre un possible second mandat?

Quelques pistes, dont aucune n’est supposée représenter la vérité, seulement des possibilités.


1. Voyant la situation de la France et ce qui allait encore venir, il a préféré passer le bébé à d’autres. Son volontarisme n’aurait pu avoir raison de l’ampleur de la tâche en particulier au plan économique ou de certaines réformes. On l’a vu avec la gesticulation impuissante du gouvernement socialiste dans la question d’Arcelor Mittal.

2. Il était fatigué d’être à ce point méjugé et traité de tous les noms - chose à quoi il a lui-même contribué. Un second mandat aurait été placé sous le signe d’une hystérie sociale et d’éventuelles violences prévisibles tant il cristallisait - à raison ou à tort - une détestation  dans laquelle se mêlaient sa politique, sa personnalité, son courant idéologique, les frustrations face à un monde qui change, la peur de perdre des acquis (la gauche française est conservatrice). La gauche au pouvoir l’a d’ailleurs bien compris: on ne change rien au modèle français, on va seulement augmenter la pression fiscale.

3. N’étant pas un vrai libéral, trop interventionniste, il se retrouvait piégé dans une théorie libérale à laquelle il n’adhérait pas vraiment mais qu’il était supposé endosser. Il a protégé des emplois en soutenant massivement les banques au début de la crise, mais ce faisant il était plus proche d’une incarnation dirigiste de l’Etat que de laisser se casser la gueule ceux qui avaient pris des risques excessifs sans précautions suffisantes pour assurer leurs arrières. Laisser s’écrouler quelques banques aurait généré un fort chômage - en partie résorbé par un repreneur des actifs de la faillite - mais aurait envoyé un signe fort aux capitaines de la finance: «Prenez des risques mais assumez-les vous-mêmes. L’Etat n’a pas vocation à être entrepreneur ni anesthésiste.» La fin d’une entreprise ou d’une activité est douloureuse mais permet de remettre les compteurs à zéro.

4. Il n’était pas Napoléon. Il aurait dû l’être et imposer ses réformes en cinq ans. Supprimer une tranche administrative (Département? Cantons?) sans écouter ceux de son parti qui allaient en perdre leur siège. Dégraisser l’Etat de manière plus franche car trop d’improductifs y vivent sur le dos des productifs. Réformer et alléger la fiscalité. Bref, trancher dans le vif. Mais tout le monde n’est pas Thatcher, qui avait anticipé sur la dégradation de certaines industries face à la montée à moindre prix des pays émergents.

5. Il n’avait plus la motivation. Ayant obtenu ce qu’il cherchait, cinq ans suffisaient. Signe qu’il aurait assumé ce mandat plus pour sa propre image que pour servir la France.

6. La mentalité française n’est pas réformable. La détestation de l’argent et de l’esprit d’entreprise, le misérabilisme d’opérette, la jalousie sociale, l’égalitarisme dogmatique, sont autant d’ancrages dans l’échec de ce beau pays. Il a baissé les bras. Ou bien il avait perdu le fil de son projet.

7. Dernier point (mais cette liste n’est pas exhaustive): la maigreur des résultats obtenus avec autant de débauche d’énergie montraient une balance déséquilibrée. Epuisé, Sarkozy a préféré laissé un autre aller au casse-pipe à sa place.

Catégories : Politique 1 commentaire

Commentaires

  • Salut John. J'aime bien la fenêtre musicale de votre blog. je crois que si la France écoutait mieux le sens profond des mots à travers certaines grandes chansons de France qui bouleversent les esprits, donner sans vouloir reprendre, aimer rien que pour apprendre, aimer malgré tout contre toute attente, juste pour le geste, sans vouloir le reste, et se faire reprendre jusqu'à désapprendre, se faire voler jusqu'à savoir voler de ses propres ailes, être ruiné, excepté de sa liberté de penser, devenir roi sans en avoir les attributs, être reine par amour d'être beauté, alors la France commencerait à bouger vers le sens de sa propre liberté, de sa responsabilité, de son désir d'entreprendre plutôt que de se lamenter au quotidien, de vouloir profiter du système et des allocations sociales de toutes natures et de tous genres qui ne fait qu'enfoncer la France dans un système d'assistés.

    La France, un grand pays d'artistes pris en otage par des autistes politiques comptant trop sur l'Etat et pas assez sur les individualités et le potentiel créatif de chaque être humain. Pour moi, le socialisme, c'est d'abord une école de partage qui apprend la liberté à tous dans l'égalité des chances. Ensuite, seulement, un filet social pour celles et ceux qui tombent de très haut et qui n'arrivent plus, pour de vrai tant la souffrance fait mal, à remonter sur la piste de leur indépendance.

Les commentaires sont fermés.