L’Ukraine n’a pas que des révolutionnaires nazis dans sa panoplie d’Etat européen moderne. Elle a aussi les Kinder surprise. Et pas n’importe lesquels: les Kinder exclusivement pour les filles! Comment, vous n’avez pas vu cette campagne?

Il y a quelques années Kinder a lancé une nouvelle gamme d’oeufs surprise, rien que pour les filles. Avec un emballage teinté de rose. C’est très instructif. Par exemple les  petites ukrainiennes sont comme les petites italiennes: grandes, minces, sexy et cheveux noirs. La seule différence est la couleur du col et des talons (image 1, cliquer pour agrandir).

Les toutes premières figurines sont tirées d’un dessin animé: les Winx (image 2). Des petites fées hyper-sexy elles aussi. Genre Barbie. D’ailleurs la campagne 2014 est cette fois axée sur les Barbies (image 3), et leurs métiers de rêve. Ne cherchez pas éboueuse, caissière, conductrice de bus, secrétaire, politicienne, ou tout autre métier largement répandu chez les femmes comme chez les hommes. Non: vous trouverez mannequin, peintre, chanteuse pop, enfin le genre de métiers productifs dont tout le monde rêve et où les élues marchent sur la tête des candidates.

Mais c’est la vie. Qui a envie d’être un vilain crapaud quand on peut rêver d’être une princesse? Car c’est bien le mythe de la princesse qui se renouvelle ici.

Mais bon: au moins les figurines sont jolies, sexy, et donnent une image désirable de la femme. C’est pas sympa pour Josiane Balasko, mais personne n’a dit que la vie est sympa. Donc oui, ces figurines sont hyper-féminines! 50 ans de matraquage féministe pour en arriver là.

Au fond, c’est peut-être rassurant: la féminité est encore et toujours une valeur enviable. D’ailleurs les féministes ont compris le danger. En 2012 certaines se sont élevées contre cette horrible représentation sexiste. C’est vrai quoi, ou bien on représente les filles en camionneurs, ou bien les garçons en ballerines. Pas de différence sexuée, nom d’une pipe!

Ainsi «Stevie Schmiedel, spécialiste du genre, dénonce un «apartheid des genres». Cette féministe germano-britannique veut lancer une pétition contre ce qu'elle appelle la Pinkifizierung (littéralement, la «rosification») des jouets et produits pour enfants. «Le rose est associé à ce qui est mignon, intéressé par la mode, sexy. Mais ce qu'une facette de l'identité d'une petite fille.»

Apartheid des genres: c’est le mot que j’ai utilisé il y a quelques temps. Par ailleurs un magazine féminin, Emma, fondé par une féministe, est tout aussi sévère:

«Une mise en garde concerne en fait tous ces produits: le rose abrutit les petites filles. Parce que pour le bien-être de ses taux de rentabilité, l'industrie pink pollue le cerveaux des petites filles. Il en sort des princesses qui n'ont qu'une seule chose en tête: consommer.»

Et ce n’est pas fini: Petit poney rose et féminisé, Lego roses et mauves, Playmobiles arrondis avec hôtel de vacances rose. C’est la revanche du féminin, le retour de la différenciation, la sexualisation retrouvée, la différence conquérante. Et ça marche.

Mesdames les féministes, vous avez raté votre coup. Pourtant vous n’avez pas lésiné sur l’argent public extorqué entre autres avec les chiffres absurdes de la violence faite aux femmes (encore ce sondage biaisé publié par l’UE cette semaine) sans jamais parler de celle faite aux hommes.

Vous récoltez ce que vous avez semé. Depuis des décennies vous faites du communautarisme. De l’apartheid des genres. Les femmes sont victimes par principe, les femmes gouvernent autrement, les femmes ceci, les femmes cela. Vous avez tellement appuyé sur le bouton (non, pas le clitoris!) que cela vous revient en pleine figure.

Et tant mieux. Parce que l’apartheid du genre, vous connaissez. Oui, vous le cultivez continuellement. Dernier exemple en date: le 8 mars, c’est la «Journée des filles» sur le Skate Park de Genève. Organisé par la ville de Genève. Ville qui ne fait jamais rien de spécifique pour les garçons ou les hommes. Donc qui utilise l’argent public de manière très partisane. Madame la matrone sexiste Sandrine Salerno, Conseiller administratif de la ville de Genève, continue sa guerre des sexes. Avec elle l'apartheid des genres a un bel avenir. C'est même symptomatique, au-delà de la tartufferie: et s'il fallait revenir à une non-mixité généralisée? Les femmes seraient enfin entre elles et les garçons auraient la paix.

Car organiser une Journée des filles au Skate Park ou mettre des Barbies sexys dans les Kinder surprise, je ne vois pas la différence de fond. Une vraie idée aurait été d’organiser une émulation artistique sur le thème: «Journée filles-garçons au Skate Park» (si les filles osent se mesurer aux garçons).

Mais demander aux féministes d’avoir une  vraie idée autre que d’être victimes... Heureusement, il y a Kinder et Barbie. Qui donnent encore envie aux filles de plaire, et aux garçons de les désirer.

Voir aussi ici: le sport comme combat pour les droits des hommes.