Mardi je titrais un billet: «I don’t believe America». Aujourd’hui je peux ajouter: «... and I’m not alone». Je ne suis pas seul en effet. D’autres sont maintenant informés: le coup des instructeurs russes dont la présence était prouvée n’est qu’une manipulation d'Etat, concocté par le millionnaire premier ministre putschiste, l'homme de l'Otan, et par les ânes du Département d’Etat américain.
Il y a quelques jours Washington annonçait avec fracas détenir la preuve de la présence russe en Ukraine. Le mot Présence signifiait du monde, capable d'organiser une milice et disposant d'armes d'avant-garde que l'on trouve en Russie. Quelle preuve? Des photos de mauvaise (image 1) qualité supposées montrer le même homme en Géorgie en 2008, décoré d'un écusson russe et portant barbe grise, Géorgie où il était supposément un instructeur russe, et à Slaviansk en 2014 en barbe rousse, trais du visage différents. Une autre image est supposée le montrer avec son commando. Aujourd'hui l’affaire est éventée. Même la Tribune de Genève dénonce la manipulation. Et si les médias continuent l'omerta sur l'enquête de la télé allemande, au moins ils relatent un mensonge.
Revenons rapidement sur ce coup médiatique, relayé par le New York Times - le même qui avait déjà montré l’image des ADM inexistantes en Irak.
Les photos du NYT, fournies par Kiev et brandies par Washington, sont de mauvaise qualité. Pourtant les mêmes existent en haute définition. Ils en ont donc diminué la qualité délibérément, pour tromper le monde et tenter d'augmenter la ressemblance (cliquer pour agrandir). Barbe rousse, l'agent en 2008, barbe noire-grise, l'agent en 2014.
En bonne qualité on constate d’évidence qu’il ne s’agit pas du même homme en 2014 et en 2008! A moins qu’il n’ait subi une mutation génétique.
Le supposé agent russe, supposé représenter une armée d’invasion à lui tout seul, a même été retrouvé. Il n’a jamais combattu en Géorgie. Il est russe et est venu défendre les villes de l’est de son propre chef. Il n’a pas de mission et aucun rôle particulier. Selon La Tribune de Genève:
«Le magazine Time a retrouvé le militaire en question et l'a rencontré à Kramatorsk. Il s'appelle Alexander Mozhaev, est un cosaque citoyen russe et a 36 ans. S'il admet avoir effectué son service militaire au sein de l'armée régulière russe jusque dans les années 90, il déclare ne jamais avoir fait partie des forces spéciales ni avoir été en Géorgie, «même pas pour des vacances».»
C'est un ancien militaire, devenu mercenaire ou volontaire à titre personnel, comme d'autres du Maïdan sont allés combattre en Tchétchénie. Le pouvoir américain se paie donc notre tête. On a l’habitude. Certains lui attribuent un rôle sur simple présomption sans aucune vérification. Mais bon, je laisse les vendus, les collabo et les pro-fascistes, se raconter des histoires.
Cette preuve - lourdingue - du mensonge d’Etat ne désarmera pas les esprits tordus et les pro-fascistes occidentaux. Ils gagnent leurs popcorns grâce à la junte et n’ont pas d’état d’âme. Ils sont payés pour des articles de propagande. Gageons qu’il y aura des documentaires sur la «révolution» ukrainienne, financés par l’UE, l’Otan ou la CIA. Ils se tiennent ensemble. Les serviteurs ont besoin de leurs maîtres et de leur sucre, et les maîtres ont besoin de ces esclaves.
Le Monde, autre serviteur zélé de l’empire, avait aussi marché dans l’escroquerie des photos. La voix du mensonge est multiple. Certains journalistes devraient lâcher le clavier et laver des carreaux. Il y a plus de noblesse à contempler la transparence qu’à relayer l’opacité des mensonges d’Etat.
Certains gouvernements veulent peut-être des populations zombies, subissant leur propre impuissance, écrasées par la fatalité de la guerre. La violence du discours est faite pour cela et ici le bouc émissaire est tout trouvé. Quoi qu'il se passe ils crient: "C'est Poutine! C'est Poutine!". Certains dirigeants n’écoutent même plus les critiques et continuent à mentir comme si de rien n’était. Peu leur importe leur flop sur ce bricolage. Le but était le lancer la rumeur et de se préparer le terrain.
A la mutation psychique
L’armée des salauds gagnera encore quelques batailles. Mais elle engendrera des générations écoeurées, pour lesquelles même le cynisme n’aura plus de sens. Une armée de la liberté grandira, qui ne se laissera pas formater en zombies. Les dissidents de la politique impériale se reproduiront tant que cette politique subsistera. Le temps des dissidents arrive, il est là. Ils balaieront vos sociétés secrètes, vos clivages, vos petits arrangements, vos lobbys, vos perversions des engagements pris, vos mensonges.
L'armée des dissidents sera invisible et implacable. Elle n'aura pas de treillis. Elle sera formée de femmes et d'hommes qui font ce qu'ils disent, qui ne vous croient plus, qui casseront les chaînes des privilèges, qui respecteront la parole, la parole donnée, l'acte vrai, le véritable idéal, l'honnêteté. Qui ne tromperont pas en montrant l'autre du doigt et en disant C'est lui! Elle tranchera dans les compétences, elle assumera ses responsabilités envers le monde. Son moteur ne sera pas de prendre le plus possible aux autres mais de donner beaucoup à chacun et de partager, en dehors de tout programme politique.
Nous organiserons des fêtes immenses, si longues, intenses et joyeuses que vos guerres même sembleront ringardes. Vos générations s'achèveront parce que votre tête ne saura plus voir le monde. Ces fêtes ont déjà eu lieu, elles se sont arrêtées. Il est temps qu'elles reprennent comme autrefois. J'ai le mode d'emploi. Quand nous dansons, chantons, tapons le rythme dans un chant improvisé, sans se connaître, au bout de deux heures nous communions et vos bombes ne sont plus que ferraille imbécile, porteuse d'aucun sens. Nous recommencerons les fêtes du monde libre, un nouveau monde libre. Pas celui, fermé, d'Obama. D'ici là vous nous ferez encore des guerres. Vous ne savez faire que cela.
Beaucoup d'entre nous mourrons, mais d'autres plus nombreux se lèveront. Vous êtes la mort, votre temps est donc limité. Nous sommes la vie, les chaman, les poètes, les musiciens, les paysans, les créatifs, les hommes et les femmes libres, et notre monde est sans limite.
Nous retrouverons le goût de vivre dans ce monde où vous ne laissez que ruines et déchets,
Pour nous vous êtes déjà des êtres du temps passé de l'agitation. Un temps en régression. Rien de plus. Vous parliez de progrès, mais vous n'y êtes plus. Vous êtes déjà des vieux, pire: des petits vieux pètes-cul, parce que oui vous êtes pètes-cul. Je vois la tête de Michelle Obama, dans 10 ans. Rien ne cachera la dureté cachée dans son sourire. Elle donnera des ordres entre deux sourires automatiques. Elle sera inintéressante, terminée, pompeuse. Barak sera de plus en plus imbus de lui-même et déconnecté. Il collectionnera les maîtresses pour compenser son putain d'angélisme de huit ans. Leur vie sera tremblante d'autosuffisance mais ils seront beaux et belles, bardés de cartes bancaires et de pots de crème sur la tête.
Armées pacifiques de nouveaux chamans, nous irons libres et ne vous ferons aucun cadeau. Le respect dû à l'ancien ne l'exonère pas d'avoir à rendre des comptes. Il n'y aura pas de grand soir, ni de sauveur, ni de massacres - vous les faites si bien, on vous les laisse. Cela commencera un jour de burnout, ou en vacances, ou au retour d'un stage sur la personne. Quelque chose aura changé. Nous nous reconnaîtrons. Nous aurons tous les âges. Nous serons les éveillés. Nous vivrons de partages, de poésie, de danse, de rires, d'arbres, et de la technologie nécessaire. Et chacun en soi dira non à la politique de l'empire. Nous convoquerons de nouveaux rituels pour purger en soi les résidus des vieux systèmes de fonctionnement. On relira les fables actuelles pour se souvenir des mensonges et des mécanismes de domination des grands et de la soumission de beaucoup d'autres. Nous serons des éveillés, libres, retrouvant une tribalité joyeuse, drôle et solidaire. Nous garderons les avantages de la liberté en supprimant ses inconvénients.
Alors faites encore un peu ce que vous voulez. Nous guettons, nous crions, nous avertissons. Vos soutiens soliloquent, tentent de se convaincre ou se croient sûrs de leur vérité étriquée et tétraplégique. Nous, nous parlons un langage que d'autres entendent automatiquement, et que même les arbres entendent. Votre temps est limité.
En nous voyant vous serez défigurés. Vous vouliez une grande guerre? Nous l'amenons. Pas comme vous la pensiez.
Je parlerai encore des éveillés. Un peu de lyrisme nous change des têtes de missiles.
Commentaires
Bonjour hommelibre
Une vilaine petite histoire, dont on peut discuter la forme, mais pas trop le fond, ramassée sur youtube il y a longtemps déjà...:-)
www.absolom.ch/kino/complete.wmv
Cordialement
Bon, ya un âge où quand même, quoi qu'on en ait, même si c'est dûr de s'avouer qu'on en est là, il est temps de renoncer au pétard trois fois par jours.
@ Plouf:
Mais non, même pas. Cela marche aussi sans.
Et puis je ne vois pas l'âge comme une raison de jeter ses rêves. Les âges s'additionnent, ils ne s'excluent pas, pour moi. Ce qui était beau à 10 ou 20 ou plus d'ans, peut continuer à l'être. On peut continuer à rêver toute sa vie. Quand on commence tôt, le pli se prend bien. Donc l'argument de l'âge n'est pas très prenable pour moi. L'âge apporte de l'expérience, un angle de vue plus large, une bonification personnelle, mais il ne fait pas perdre son sens intime du merveilleux.
Il y en a par ailleurs qui n'ont jamais arrêté, pour parler des pétards:
http://2.bp.blogspot.com/_nMUQzeZvHWk/S8hXThFxy7I/AAAAAAAAEHg/sSkQPXgM2jU/s1600/Calumet%252Bde%252Bla%252Bpaix.jpg
:-)
La forme de dissidence exposée ici n'est sûrement pas la seule. Elle a le mérite d'être très jouissive et terriblement démocratique. Pas besoin de professionnels, de light shows pour entrer dans une extase naturelle et partagée. La politique de la fête autonome est intéressante et créative.
Bonjour Absolom,
il y a beaucoup à penser sur cette vidéo, en effet. Je n'adhère pas à tout car certains points relèvent plus de l'intention supposée que du factuel, mais ce n'est pas le seul document allant dans ce sens. Et les logiques d'empires peuvent être immorales dès le moment où la préservation de sa propre puissance prime sur l'humain. Les deux peuvent être liés, car la survie est aussi destinée à promouvoir un groupe et un mode de vie, pour autant qu'un équilibre soit préservé entre les deux. Ce qui ne semble plus le cas actuellement.
@ hommelibre
Nous sommes dans la dissidence dès lors que nous adressons aux autres nos arguments, d'autant plus quand ces arguments veulent montrer que nous remontons le courant du fleuve de l'opinion majoritaire.
Pour cela il faut de l'énergie, du temps, de l'ordre, du sérieux et une bonne dose de stoïcisme.
Il y a des dissidents faibles ou désespérés qui sombrent dans l'antithèse, il y a des dissidents astucieux qui fraudent et qui tombent dans l'opportunisme, il y a des dissidents dialectisant qui tirent, au moins, une leçon des échecs ou qui améliore son original.
Il y a des dissidents qui ont une vision et une détermination, ils se détachent du reste.
Il y a des dissidents passifs qui attendent le changement, ils sont peureux ou prudents ou confus ... etc.
Le rêve appartient à ceux qui ont le bocal déjà bien empli.
Il faut en faire provision pour son grand âge pour les revivre.
Le rêve est piste de réponses à l'équation posée.
Rêvons avec conscience et science si c'est possible.
Le rêve éveillé ou ensommeillé révèle une représentation de soi et du monde.
Le rêve est la première expression d'un projet.
Celui qui n'a pas de projet est déjà mort.
Celui qui n'a plus de projet voit sa mort arriver.