Je suis resté perplexe en lisant ce titre dans les médias internet. «Seulement» 940 véhicules incendiés dans l’hexagone. Le mot «seulement» laisse à ce genre de délit comme un parfum de normalité et de banalité.
La presse française relate régulièrement cette sorte de rituel moderne de destruction systématique du bien d’autrui. Et le ministère de l’Intérieur est très satisfait de ce chiffre, présenté en baisse par rapport à 2013. En effet il y a 12% de voitures brûlées en moins. La presse emboîte son pas en reprenant sans relecture ce chiffre à la baisse. Seule La Dépêche titre différemment en précisant: «Saint-Sylvestre: encore des voitures brûlées dans plusieurs quartiers».
Comme chaque année on croit rêver en lisant ces chiffres. Non qu’ils soient vraiment impressionnants: après tout, moins de 1’000 voitures brûlées sur des millions de véhicules en fonction, c’est infime. Presque négligeable.
Mais que cette destruction sans raison apparente devienne un rituel est simplement hallucinant. Sans cause apparente, presque, mais je ne crois pas à la génération spontanée. Brûler une voiture ne vient sûrement pas à l’esprit par hasard. Il y a l’installation de ce rituel qui facilite sa reconduction année après année, mais il y a aussi une violence anti-sociale qui s’exprime dans cet acte. Un violence contre la société comme défoulement et substitut à sa propre incapacité à briller dans le monde.
D’ailleurs la voiture brûlée n’appartient même pas à un ennemi connu et désigné. Elle appartient à la «société» parce que son propriétaire est dans la société. En tant que membre de cette société il est désigné coupable par principe, même de manière anonyme.
La personne lésée n’a que ses yeux pour pleurer. Elle peut se demander où passent les signes de sa loyauté à la société: ses impôts. Car l’État ne remplit pas son rôle de protection pour lequel il est mandaté. Si un crime peut survenir de manière imprévisible, ici il est parfaitement prévisible, on sait où il se passe, on peut filmer et identifier les délinquants, masser des forces de polices plus importantes.
C’est plus facile de critiquer que d’agir et je ne peux prétendre avoir de solution toute faite. Toutefois, hormis quelques tentatives d’escroquerie à l’assurance par des propriétaires malhonnêtes qui profitent de ces incendies de masse pour faire changer leur voiture, la majorité des personnes lésées n’a pas demandé à être la cible. L’État doit assurer la sécurité des citoyens. C’est même une de ses fonctions essentielles. Ce pourquoi il est bien payé.
Les humains n’étant pas bons par nature il y aura probablement toujours des délits et des crimes. On peut désirer une société avec zéro violence ou zéro incivilité, cependant la réalité ne va pas toujours dans le sens de ce désir.
Le constat est qu’en incendiant des voitures, une frange de population se dresse directement contre l’État et contre la société française. Gageons que si la cible était un ministère ou un poste de police, l’État se défendrait avec beaucoup plus de vigueur.
Commentaires
"Car l’État ne remplit pas son rôle de protection pour lequel il est mandaté."
on est dans une société maternante, qui materne les délinquants, mais ne protège plus les citoyens contre ces mêmes délinquants, et attention ne surtout pas blesser un délinquant pour protéger sa voiture, le propriétaire de la voiture se retrouvera en prison.
ce bordel a commencer en 2005, des ados de banlieue ont compris qu'ils pouvaient tout se permettre, pourquoi s'en serais t'il privé, il ne fallait surtout pas les toucher leur donner la bonne raclée qu'ils méritaient non ça aurait été une bavure.
http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2010/01/02/bruler-des-voitures-un-sport-francais.html
"ce bordel a commercer en 2005"
Ah ? J'ai toujours cru que le décret autorisant le regroupement familial à rallonge avait été signé par le tandem Giscard-Chirac en 1976.
Permettez-moi de vous présenter tous mes vœux pour 2015 en espérant pouvoir continuer à vous lire :-)))
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