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Dédommagements de l'esclavage : qui devrait payer ?

L'esclavage est une abomination. Mais cela ne suffit pas de le dire. La pratique est ancienne et répandue, elle semble avoir fait partie de l’humanité. Comment des êtres humains ont-ils été si malheureusement inspirés et capables d’imposer cela à leurs pairs? Et peut-on réparer un tel crime?

esclavage,traite,négrier,abolition,10 mai,seillère,afrique,esclaves4 février, 27 avril, 10 mai

Hier 10 mai la France commémorait l’abolition de l’esclavage. Cette date n’est pas celle de l’abolition. Le décret d’abolition date du 27 avril 1848 et non du 10 mai. On pourrait aussi prendre en compte le 4 février en souvenir de la première abolition décrétée par la Convention pendant les années de la révolution française (même si Napoléon Bonaparte l’avait rétabli quelques années plus tard). Le 10 mai ne correspond pas aux dates célébrées dans les anciens territoires coloniaux. C’est en réalité la date de l’adoption de la loi instituant un jour de commémoration: le 10 mai 2001. On peut dire d’une certaine manière que les français ne commémorent pas l’esclavage lui-même par une date symbolique forte; en fait ils célèbrent la loi Taubira du 10 mai (une loi discriminante) et non l’abolition.

«... après de multiples réflexions qui ne furent pas sans susciter des polémiques, c’est le 10 mai qui fut retenu: 10 mai pour 10 mai 2001, jour de l’adoption en dernière lecture au Sénat de la loi Taubira.»

L’esclavage est un statut variable avec des bases identiques pour toutes ses déclinaisons. Un esclave n’est pas libre de ses mouvements, il est attaché à une maison ou à un maître qui est son propriétaire, il peut être vendu ou acheté, il ne décide pas de son contrat. Ce statut illustre de manière claire les rapports de domination-soumission entre les humains.

Un esclave avait cependant des droits, le maître des limites, et il pouvait être affranchi. Selon Wiki: «Ces règles fixent notamment les conditions par lesquelles on devient esclave ou on cesse de l'être, quelles limitations s'imposent au maître, quelles marges de liberté et protection légale l'esclave conserve, quelle humanité (quelle âme, sur le plan religieux) on lui reconnaît, etc. L'affranchissement d'un esclave (par son maître ou par l'autorité d'un haut placé) fait de lui un affranchi, qui a un statut proche de celui de l'individu ordinaire.»



esclavage,traite,négrier,abolition,10 mai,seillère,afrique,esclavesL’Afrique

L’esclavage s’est transformé en servage. Dans une société rurale à 90% les serfs étaient des paysans, attachés à la terre d’un propriétaire, avec la liberté d’en changer moyennant une contrepartie. C’est ici la notion de contrat qui s’élabore, celle qui est aujourd’hui en cours. Un contrat est signé selon accord deux parties, sans domination de l’une sur l’autre.

Les esclaves étaient souvent des criminels ou des prisonniers de guerre ou de razzias. Le statut était héréditaire. Lors d’une bataille les vainqueurs tuaient souvent les hommes et gardait les femmes et les enfants. Des dettes pouvaient aussi conduire à l’esclavage: «La servitude pour dette résulte d'une procédure, parfois encadrée juridiquement, qui consistait à s'acquitter d'une créance par l'abandon de la propriété de soi à son créancier.»

Des décisions judiciaires validaient le statut:

«Le code d'Hammourabi mentionne pour la Mésopotamie des sanctions juridiques conduisant à l'esclavage comme, par exemple, la répudiation de ses parents par un enfant adopté9. Sous la République romaine, certaines infractions entraînent la déchéance des droits civiques (capitis deminutio maxima) : les déserteurs et les citoyens qui se sont dérobés au cens peuvent ainsi être vendus comme esclave par un magistrat, en dehors de Rome toutefois10. Sous l'Empire romain, la condamnation aux mines (ad metalla) est l'une des peines les plus redoutées. Aux États-Unis, les Noirs libres peuvent être condamnés à l'esclavage pour un ensemble d'infractions juridiques assez larges : l'accueil d'un esclave fugitif, le fait de rester sur le territoire de certains États, telle la Virginie, un an après son émancipation.»

L’Afrique a payé un très lourd tribut pendant les siècles qui ont précédé l’abolition. Cet esclavage massif, le plus récent historiquement, tend à éclipser les autres. Il est plus documenté et plus proche, et a été pratiqué de manière industrielle.

Le premier esclavage a été le fait d’africains entre eux. Selon des historiens elle remonte au XIe siècle, voire au VIIe siècle; soit bien avant la traite arabo-musulmane et la traite occidentale. Elle est difficilement chiffrable mais le nombre de 14 millions d’esclaves est avancé.

«La traite et l’esclavage existent en Afrique, bien avant l’arrivée des européens (au moins depuis le XIe siècle). La traite infra-africaine est la moins bien renseignée, faute de sources. Les esclaves, en Afrique, sont les prisonniers de guerres de conquête entre tribus africaines, de razzias, de dettes, de tributs; ou bien le sont de naissance. Ainsi, lorsque les Portugais arrivent, les chefs africains continuent simplement leurs pratiques ancestrales. Ils échangent des esclaves, comme n’importe quelle autre marchandise, contre des armes, des tissus, des métaux, des chevaux entres autres. Les rabatteurs d'esclaves sont essentiellement africains (notamment métis), et seuls 2% des esclaves ont été capturés par des négriers, sur les côtes. (...) La traite occidentale aurait déporté 11 millions de personnes. La traite intra-africaine: 14 millions. Enfin, la traite orientale, qui est aussi la plus importante et la plus ancienne: 17 millions…»



esclavage,traite,négrier,abolition,10 mai,seillère,afrique,esclavesL'exemple du Dahomey (actuel Bénin)

Les traites orientales, moins visibles parce que intégrées au continent africain, furent les plus massives: «Ces traites sont mal connues. C'est l'historien américain Ralph Austen le meilleur spécialiste de la question, qui nous fournit les données les plus solides sur le sujet. Selon lui, 17 millions de personnes auraient été déportées par les négriers musulmans entre 650 et 1920. Au total, à elles seules, les traites orientales seraient donc à l'origine d'un peu plus de 40 % des 42 millions de personnes déportées par l'ensemble des traites négrières. Elles constitueraient ainsi le plus grand commerce négrier de l'histoire». Elles ne cessèrent que récemment: 1980 en Mauritanie, et au Maroc le dernier marché d’esclaves a été fermé en 1920.

En occident on parle surtout de la traite occidentale et très peu de l’orientale et de l’intra-africaine. Ce biais historique est aujourd’hui repris par les mouvements officiels anti-racistes, qui font un déni du réel en évitant de mentionner les deux traites les plus massives: l’arabo-musulmane et l’intra-africaine. De cette dernière, des historiens ont cependant pu démontrer qu’elle avait enrichi les premiers négriers, qui étaient originaires d’Afrique. Les rois de l’ancien Dahomey (le Bénin), parmi d’autres, se sont fortement enrichis par le commerce d’esclaves.

«Dès la formation du royaume au XVIIe siècle jusqu’à la conquête française des années 1890, les rois du Dahomey occupaient une place prépondérante dans la société. La traite des esclaves fut pour eux le moyen d’affirmer leur autorité et de remplir les fonctions que leur attribuaient la religion et le peuple».

Le Dahomey, colonisé en 1890 - soit après l'abolition de l'esclavage en Europe - continue cependant ce commerce et pratique la razzia régulièrement pour se fournir en chair humaine:

«À l'orée de la guerre de conquête coloniale française, alors que la traite des Noirs était déjà abolie depuis fort longtemps, c'est encore sur ce commerce qu'allait compter Béhanzin pour son effort de guerre. (...) La culture de razzia organisée de main de maître et avec une subtilité inégalée a assuré au royaume du Danhomè sa prospérité et sa puissance. (...) La vérité est que le but de l'armée danhoméenne n’était pas de vaincre mais de créer la zizanie sur son passage, d’effrayer ses ennemis et de capturer le maximum d'esclaves possible. Ainsi, l'armée revenait à Abomey et, à défaut de victoire, exhibait fièrement ses trophées en vies humaines, en crânes d'ennemis décapités, en objets de valeur saisis et surtout en esclaves par dizaines, voire par centaines.»



esclavage,traite,négrier,abolition,10 mai,seillère,afrique,esclavesDédommagement ?

On apprend aujourd’hui en France que le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) a assigné en justice le baron Antoine-Ernest Seillière de Laborde, ancien patron du Medef. Il s’agit d’une «... assignation pour crime contre l’humanité et recel de crime contre l’humanité. (...) Les descendants des esclavagistes ne sont pas coupables mais ils sont bénéficiaires et leur fortune est faite de biens mal acquis, a-t-il souligné. Et en refusant toute réparation, ils deviennent solidaires de fait du crime dont ils essaient de se démarquer en vain.»

Le principe de réparation financière est appliqué dans de nombreux crimes, y compris les réparations de guerres. Mais peut-il s’appliquer ici? Cette assignation va faire cogiter les juristes. D’abord, le CRAN est-il légitimé pour une telle action? Ensuite on voudrait faire faire condamner les descendants des négriers. Mais imaginez que l’on vous condamne parce que votre grand-père a commis un crime: ce n’est ni logique ni juste.

À qui demander une réparation financière? À qui nommément devrait-elle être payée? Les négriers européens ont développé un commerce avec les africains vendeurs d’humains. Ils ont payé ces esclaves. Ne faut-il pas plutôt assigner et demander réparation aux descendants d’africains, c’est-à-dire à ceux qui sont à l’origine de la traite négrière: les africains eux-mêmes?

Cela ne se fera pas: les anti-racistes ne veulent pas reconnaître le fait que le racisme et ses dérives était pratiqué à une telle échelle et un tel degré de responsabilité par ceux qu’ils prétendent défendre. Ainsi il est politiquement correct de maintenir les africains dans un état de victime durable et unique, même ceux qui n’ont jamais eu à subir de discrimination. C’est l’autre racisme, silencieux, presque invisible. Celui qui condamne les africains à la double peine: celle d’avoir subi cette abomination, et celle d’être considérés comme des irresponsables.

Des dédommagements éventuels devraient répondre à trois critères: l’un est que l’on trouve les descendants des esclavagistes africains en vue de leur demander des comptes. Les peuples d’Afrique ont le droit de savoir qui étaient les tortionnaires noirs qui ont piétiné leur culture et vendu leurs ancêtres. L’autre est qu'il faudrait fixer une limite dans le passé pour les demandes de réparations historiques, sans quoi des français pourraient assigner l'État italien pour l'occupation romaine. Enfin il faut traiter la question avec l’ensemble des acteurs mêlés à la traite: arabo-musulmans, descendants de négriers africains, européens, et ne pas seulement incriminer ces derniers.

Si aujourd'hui l'on assigne en justice pour demander réparation, il faudrait peut-être assigner les descendants des premiers négriers responsables, qui étaient africains.



Images: 1, Révolte d’esclaves, sur le bateau "La Amistad" en route pour les Etats-Unis, en 1839, Hale Woodruff. 2, esclaves juives dans la traite orientale. 3, famille royale du Dahomey, XIXe siècle. 4, Le marché aux esclaves à Alexandrie, Hector Horeau.


Catégories : Politique 25 commentaires

Commentaires

  • Jusqu'où irons-nous dans la repentance? Tout cela est absurde. Devrions-nous nous sentir coupables de faits remontant à des siècles? Et effectivement, comme vous, j'ai pensé aux Romains qui avaient emmené en esclavage quantité de Germains et de Gaulois, pour ne retenir que çeux-là.
    Et pourquoi oublier les ravages provoqués sur les côtes européennes par les barbaresques? Un million d'européens ont connu l'esclavage en pays musulman. Mais de cela, il n'est pas fait mention.
    Bref, on marche dur la tête.

  • Je vous en veux d'avoir oublié de parler de l'émasculation pratiquée par les arabes, en vue d'en faire des eunuques, servant de sex-toys dans les harems.

    Il aurait fallu parler également du Libéria, pays dont le territoire avait été acheté par les américains, pour rapatrier les anciens esclaves.

    Ahhh ... bon ... le sujet est bien vaste, je veux bien.

  • La "guerre" entre noirs et arabes ... continue même dans le canton de Genève.

    1. "Le chemin de ce ressortissant de Sierra Leone croise, selon son récit, celui «d’une bande de Maghrébins» qui lui en veut."

    2. "Cet homme ne pourra assouvir son désir de vengeance, de «tuer ces Arabes», expliquait-il lors de son interrogatoire. "

    http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/agresse-deux-agents-securite-foyer-refugies-tattes/story/17841880

  • On pouvait entendre hier, dans une courte interview diffusée dans l'émission C dans l'air, Jacques Le Goff s'émouvoir des programmes d'histoire du Collège français, qui mettaient parmi les sujet obligatoirement traités "la traite négrière", alors que "Les Lumières" n'étaient abordées que selon le bon vouloir des enseignants.
    Dans un pays dont la Ministre de la Justice refuse qu'il soit fait mention du rôle (et donc de la responsabilité) des Africains eux-mêmes dans ce trafic d'êtres humains, pour ne pas charger la conscience des jeunes de ce continent, on peut imaginer l'orientation que prendra dans l'avenir l'enseignement de ce sujet, d'autant plus qu'il faudra aussi "ménager les sensibilités" des Arabes et des Musulmans amis (notamment commerciaux) de la France.
    On ne parlera probablement pas des civilisations de l'Antiquité ou de celles, plus proches dans le temps, de l'Amérique du Sud, pour se concentrer essentiellement sur la dénonciation du colonialisme récent, ce qui permettra de nourrir encore plus le ressentiment contre l'Occident.

  • Hommlibre on peut remonter à l'antiquité ou à l'époque de Christophe Colomb car si en lieu et place d'instruire uniquement d'histoires bibliques à des gens privés d'instruction si certains avaient appris à ceux devenus leurs esclaves à lire et compter ,peut-être n'en serions-nous pas là aujourd'hui de nombreuses prisons comme en Afrique ne crouleraient pas sous la masse de plusieurs milliers d'Africains obligés de dormir debout faute de paillasse
    Peut -être même qu'en Suisse dans 20 ans de nombreux jeunes adultes réclameront à qui de droit quelques écus en retour suite à l'esclavage programmé qui fait courir des personnes âgées avec des sacs poubelles et qui trop affaiblies par leur vie de travail et d'important soucis familiaux préférent trouver refuge en EMS ceci parfois l'âge de 70 ans à peine franchi
    Comme quoi les temps changent mais la course aux profit reste la même pour tous les esclavagistes
    Très bonne fin de semaine pour Vous

  • Les GAFAs et autres grands groupes netarchiques exploitent aujourd'hui les esclaves des temps modernes en prélevant leur dîme sans offrir la moindre valeur ajoutée. Qui indemnisera demain les chauffeurs de taxis qui roulent pour Uber lorsqu'ils ne seront plus subventionnés grâce à une capitalisation de plus de 40 milliards de dollars et une arrogance qui fait plier les autorités ?

  • Et l'esclavage continue dans certains pays... J'espère que les militants actifs dans la défense des droits de l'homme leur mène un combat sans merci ! Mais bon, à ce jour, je ne les ai pas entendu sur ce sujet.

  • Les esclaves dans les pays arabes, les fameuses pétromonarchies ne sont pas en manque.
    Il y en a plein.
    Surtout maintenant, alors que les dites monarchies se développent et ont besoin d'une main d'œuvre bon marché.
    Combien en sont déjà morts ?
    Merci la F.I.F.A. ...

  • Hommelibre en écrivant le dernier paragraphe de mon commentaire j'ai ri une fois qu'il était parti car le recyclage avait peut-être pour but de payer des pensions à des isolés dans le besoin
    Alors si c'est le cas au lieu d'utiliser n'importe quels bobards sous prétexte qu'il faut sauver la nature ,ceux qui mettent en route de tels programmes feraient mieux de dire la vérité
    Comme disent les employés de la voirie en sous effectifs si cela permettait d'engager du monde la pilule serait mieux acceptée mais hélas ce n'est pas le cas
    Et ceux qui veulent ces programmes figurent sans doute parmi ceux qui aimeraient éduquer les enfans mais des autres surtout à ceci ou cela ,dans la bible il est dit,tu ne dois pas mentir ni voler dorénavant ce sera plus tu pourras voler mieux ta place au paradis te sera réservée /rire

  • @ Victor-Liviu:

    Sujet vaste, oui. Sur les eunuques africains esclave des arabo-musulmans, l'émasculation permettait qu'ils ne puissent pas se reproduire, ni dans les harems bien sûr mais même pas entre eux.

    L'eugénisme absolu...

  • @ Zimmer:

    Sur la traite des blancs j'en ai parlé ici:

    blog.tdg.ch/archive/2013/06/02/esclavage-la-traite-orientale-et-la-traite-des-blancs.html

    (Je raccourcis le lien sinon le commentaire ne passe pas. Le recopier et faire la recherche dans google, cela amène au texte).

    En effet les politiques et les médias sont très silencieux sur cela.

  • Bonjour,

    Tiens un sujet intéressant. Je me pose la question étant mixé. Je dois avoi des gènes de descendant d'anciens esclaves tout comme de négrier.
    Tout d'abord il n'y a rien à redire sur l'esclavagisme africain qui a existé et dont les chiffres que vous avez avancés sont justes. Cet esclavagisme là est tout a fait comparable à celui des romains. Il faut partie du folklore historique.
    Cependant, lorsque l'on parle de l'esclavagisme, on parle plus du commerce triangulaire. Je ne remets pas en cause qui a vendu qui. Tout le monde étant dans le même panier. Cependant, ce qui est plus dur à imaginer c'est toutes les conséquences qui en découlent. Les chiffres de l'esclavagisme ne prennent rarement en compte tous les paramètres.
    Ayant traité très rapidement ce sujet, je me permets de citer une de mes notes.

    "Comme le précisait le théoricien américain panafricaniste W.E.B. Dubois, il importe de prendre en considération, au-delà des esclaves vendus et arrivés à destination, toutes les victimes collatérales de ce commerce, ceux qui sont morts plutôt que de se laisser capturer, ceux qui n’ont pas survécu aux conditions de détention et de transport, les enfants qui sont morts parce que leurs parents ont été capturés. Pris dans ce cadre large, W.E.B Dubois estime qu’il faut compter en moyenne 4 victimes collatérales pour 1 esclave vendu, soit près de 100 millions de personnes selon l’estimation intiale de Pétré-Grenouilleau, et plus de double si l’on s’appuie sur les chiffres de Queneuil. 100 millions de personnes, c’est la population totale du continent africain au début du XX° siècle…".

    Voilà des chiffres qui laisse réfléchir sur beaucoup d'aspect sociologique.

    Après cela, il ne faut pas oublier la colonisation. Pour mon père, il préfère voir ce qu'il a vu en Rhodesie, Mozambique avant le départ des "blancs". Plus rien de fonctionnait selon lui. Pour ma mère qui l'a vécu de l'intérieur, je n'entends plus parler de progrès durant ces années là. Je ne vois qu'une femme qui a succèdé à une autre femme. Qui a servit depuis son plus jeune age des propriétaires terriens. Certains gentils d'autres carrément des salops. Ajouter à cela 300 ans de haine, je trouve mère très gentille par rapport à tout cela. La faute à une absence de mémoire collective. Nous sommes ressortissant d'un pays qui ne possède aucun indigène à la base. C'est l'Homme qui a emmener nos ancetres là pour une partie.

    Enfin pour la partie réparation je suis tout a fait d'accord que faire payer les descendants de cette manière n'a pas de sens. Cependant il y a une liste longue de chose qui pourrait faire mieux. Déjà quand j'entends qu'un monument aux esclaves va être fait pour plusieurs millions au lieu d'être utilisé à bon escient.

    Les dettes contracter par les pays africains par contre il faudra m expliquer...ne saurait elle pas là, la réparation ? et puis la francafrique. Longtemps décriée, niée...elle un fait avéré et considéré comme le plus long scandale de la France. Les uns après l'autre, toutes couleurs confondues, les partis politique ont profité largement de ce système.

    En conlusion, pour les que choses se règlent une bonne foi pour toute il faudrait :

    -arrêter de placer des gouvernements en Afrique (comme par hasard on se rend compte que Ouattara ne va pas du tout)
    -laisser les pays d'Afrique pouvoir vendre leur denrée alimentaire avec les mêmes règles que le reste du monde, ce qui n'est pas le cas quand on voit le film "let's make money"
    - cultiver le rapprochement et pas continuer de faire figuree de tutelle.

    Enfin, dire que le CRAN n'est pas peut etre pas le bon organisme masque autre chose. Malheureusement, je connais l'histoire de la famille du Baron Seillière qui gérait le groupe WENDEL. Ce monsieur s'est fait bien épinglé financièrement par le passé. Je crois que la position de qui est crédible est faite.

    Bien à vous



    @Victor
    Ce que vous dites n'a rien à voir entre l'esclavagisme et les échaudades des tattes. Pour en avoir vu beaucoup, puisque j'ai travaillé dans ce centre, je peux vous dire qu'entre afriain et maghrébin c'est connu pour être difficile. Ca n'empeche pas d'avoir un meilleur ami suisse d'origine algérienne.
    De plus, les articles relatent ce qu'ils veulent bien relaté. le compte rendu du securitas vous ne l'avez pas dans les journaux. Et puis autre chose qui pourrait étayer vos propos mais dont vous ne verrez pas du venir. la période du ramadan. S'il fait chaud vous pouvez être sur que dans une certaine promiscuité cela va être dur humainement parlant avant même de parler d'ethnie. Ce cas de figure est un cas presque banal. Les faits restent graves et il faut les sanctionner mais la situation n'est pas aussi diabolique et catastrophique que l'on veut vous dire dans les journaux.

  • @ Zimmer:

    En effet j'ai omis la traite des européens emmenés en Afrique du Nord.

    Les politiques et les médias n'en parlent pas. Je l'ai traitée ici:

    http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2013/06/02/esclavage-la-traite-orientale-et-la-traite-des-blancs.html

  • @ Zimmer:

    En effet j'ai omis la traite des européens emmenés en Afrique du Nord.

    Les politiques et les médias n'en parlent pas. Je l'ai traitée ici:

    http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2013/06/02/esclavage-la-traite-orientale-et-la-traite-des-blancs.html

  • Merci "plumenoire" de bien avoir pris en compte l'article que je cite.
    Hier, en première lecture, je me demandais si vous vouliez me tenir pour responsable des actes des protagonistes ...
    C'est bien pourquoi je me suis donné le temps de la réflexion.

    Ramadan ou pas, les actes sont là.

  • "Sur les eunuques africains esclave des arabo-musulmans, l'émasculation permettait qu'ils ne puissent pas se reproduire, ni dans les harems bien sûr mais même pas entre eux.

    L'eugénisme absolu...

    Écrit par : hommelibre | 12 mai 2015"

    Certains ont l'air de croire que cette idéologie est apparue dans l'Allemagne nazie.
    Merci John d'en parler, pour éliminer de l'esprit de beaucoup, cette notion du temps et la remettre, si l'on veut au bon endroit ...

  • Je vous en prie Victor. Le monde est ainsi fait on ne peut ne pas être d'accord et savoir échanger. Sur ce genre de faits je suis un peu obligé de donner mon avis du fait que j'y travaille. Je ne tiens personnes pour responsables.
    Disons qu'au niveau afrique et de sa pauvreté je pense qu'il y a une responsabilité globale (dans laquelle je suis également) au niveau du pillage des ressources. Si les choses se passaient mieux je pense qu'il y aura une forte baisse de migrants. Le tout est de faire en sorte que les africains ait un avenir chez eux plutot que de passer son temps à soutenir (les politiques) des dictateurs qui rendent service.

  • "du pillage des ressources"

    ressources minières ?

    http://mondafrique.com/lire/economie/2014/11/28/le-financement-cle-du-pillage-chinois-en-afrique

    les européens sont des rigolos à coté des chinois.

    quand les pays d'Afrique étaient colonisés ils coutaient plus cher au pays colonisateur qu'il ne lui rapportait.

  • Remarquable!
    Je suis convaincue que la ministre de l'éducation française a introduit ce sujet dans la partie obligatoire de ses programmes. Cela dit, enseigner cette réalité dans les écoles ferait le plus grand bien à tous les élèves. Il éviterait le manichéisme d'aujourd'hui.
    Les traites négrières arabo-musulmanes commencent à être connues et reconnues. Le tabou reste le rôle des Africains. Mais un jour peut-être verra-t-on quelque musée consacré à ce sujet sur le continent.

  • @ plumenoire

    pourquoi employer le terme "pillage", par rapport à l'exploitation des ressources miniéres africaines par des entreprises non africaines !!!

    c'est pas demain la veille qu'il y aura en Afrique des entreprises capables d'exploiter le sous sol Africain, question de culture africaine, la raison est aussi simple que ça.

  • @ plume noire

    " Le tout est de faire en sorte que les africains ait un avenir chez eux"

    Renault Nissan va essayer souhaitons leur bonne chance

    http://www.lepoint.fr/automobile/blogs/jacques-chevalier/nissan-datsun-et-renault-dacia-vont-fabriquer-au-nigeria-09-10-2013-1740751_654.php

    et j'ajouterais qu'on peut remercier les colonialistes d'avoir fait sortir l'Afrique noire de l'esclavage Arabo musulman.

  • " je pense qu'il y aura une forte baisse de migrants."

    la France est vue comme un eldorado par les Africains, notre système social y est peut-être pour quelque chose, il ne faut pas s'illusionner c'est pas près de changer. les difficultés de l'Afrique ont commencés après la décolonisation, plus de soutien économique.

    "Le tout est de faire en sorte que les africains ait un avenir chez eux plutot que de passer son temps à soutenir (les politiques) des dictateurs qui rendent service."

    l'Afrique possédait t'elle en elle même les forces nécessaires pour accéder au progrès politique technique sanitaire et scolaire avant la colonisation, je réponds non, et les possède t'elle aujourd'hui j'en doute.

    les dictateurs en Afrique ne sont t'ils pas le reflet de la mentalité Africaine ?

    http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/ARTJAJA2628p074-075.xml0/maroc-gypte-toyota-constructeur-automobilequand-les-usines-africaines.html

    "Pour la plupart des marques, le continent est une zone de commercialisation attirante, mais pas une terre de production."

  • Pour Leclercq. http://www.hebdo.ch/les-blogs/neirynck-jacques-blog-politique/faudrait-il-recoloniser-lafrique

  • @ Pierre Jenni

    "étaient exploités plus que développés."

    sois disant exploités, drôle d'exploitation.

    "en faisant les comptes on s’était rendu compte que cela coûtait plus que cela ne rapportait"

    "Les institutions démocratiques léguées poliment par les colonisateurs"

    et d'énormes infrastructures, qui ont bloqués le développement économique des pays colonisateurs.

    " pourquoi les a-t-on colonisés d’abord et pourquoi les a-t-on décolonisés ensuite ? Après avoir pris une manière d’engagement moral à développer ces pays, pouvait-on abandonner la tâche à peine esquissée ? "

    elle a pas mal celle là

    ils ont voulu leur indépendance ils l'on eu, et en plus il y avait la pression des pays impérialistes.

    "se fait haïr par la population"

    ces gens là la reconnaissance il ne connaissent pas bien, les post colonialistes bobos avec leur culture repentante ont fait ce qu'il faut pour ça. plus leurs dirigeants véreux.

    ""étaient exploités plus que développés."

    ils étaient autrement plus exploités avant le colonialisme ils étaient en coupe réglé des trafiquants d'esclaves arabo musulmans.

  • Bonjour,
    concernant la traite orientale, il y a 2 livres à lire absolument.
    Le génocide voilé de Tidiane Ndaye et La Révolte des Zanj, que j'ai écrit et qui parle de cette grande révolte d'esclaves africains en Irak au 9ème siècle.
    Le Spartacus arabe s'appelait Ali ibn Muhammad et sa révolte dura 15 sns.

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