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Comment tacler une enseignante frontalière pour des prunes

Un usager de Facebook, dont je reçois l’info par les vases communicants du réseau, s’en prend à une frontalière qui enseigne à l’école genevoise. Ne sachant si cet usager souhaite paraître publiquement je ne mentionne pas sa page ni son nom. Je me contente de copier son post mis en ligne hier jeudi à 13h42. Et de publier le commentaire que j’ai posté dessous.

 

école,geneve,jeune genevois,frontalier,pruneaux,Post d’origine, reproduit tel quel:

 

Un salarié (portugais 35 ans en suisse) me raconte se matin!

Hier, en allant chercher son fils a l école, le père demande pourquoi la maîtresse n a pas organisé un goûter pour le jeune genevois ?

La maîtresse répond il n'y a rien de spécial...
Ah bon le père répond, mais on mange la tarte aux pruneaux, la maîtresse va répondre, je suis frontalière, je ne sais pas!

 

Bravo l'éducation genevoise

 

 

 

 

Ma réponse:

 

A voir le français approximatif de ce post, on se demande en effet à quoi sert l’école… et s’il ne vaut pas mieux être portugais que genevois: au moins les portugais ont des circonstances atténuantes question langue française.

 

Pour ce qui est de la frontalière qui enseigne à Genève:

 

1. Est-elle censée connaître toutes les coutumes locales? Je ne le pense pas. Je suis né à Genève et genevois depuis des décennies, d’éducation catholique, or je ne connaissais pas cette tradition.

 

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2. C’est une coutume religieuse qui n’a donc rien à voir avec l’école laïque, sauf à considérer qu’il faut introduire cette spécificité religieuse dans les classes. Auquel cas on pourrait aussi faire cuire le mouton pour la fin du ramadan.

 

3. Pourquoi aurait-elle organisé un goûter le jour du jeûne genevois? Il n’y a pas d’école. Aurait-elle dû le faire la veille mercredi? Non, puisqu’on mange la tarte le jeudi! Ou alors on peut aussi fêter Noël le 23 décembre…

 

4. C’est de plus à la famille à enseigner ce genre de tradition, si elle le veut, et pas à l’école. Le portugais (35 ans à Genève) a-t-il voulu faire du zèle? Humilier l’enseignante? Il n’y a donc aucune faute de la part de cette enseignante ou de l’école genevoise.

 

5. Et qui ici sait pourquoi on mangeait des tartes aux pruneaux dans le temps?

 

 

Une source historique:

 

« Mais y a-t-il une raison spécifiquement religieuse au fait de manger un gâteau aux pruneaux le jour du Jeûne fédéral? Les historiens Favrod et Morerod, dans leur étude intitulée Histoire du temps, précisent que, le jour du Jeûne, il est demandé à l'origine de s'abstenir de nourriture à midi. C'est pour cette raison que les réunions à l'église se prolongeaient jusqu'à l'après-midi, après quoi les gens pouvaient jouir d'un repas du soir comme école,geneve,jeune genevois,frontalier,pruneaux,d'habitude. L’Atlas de folklore suisse, mais aussi d’autres sources plus récentes citées par le Dictionnaire suisse romand donnent ainsi la précision suivante: étant donné que l'on passait la journée à l’église, on n’avait pas le temps de préparer un dîner à proprement parler; on se limitait donc à une tarte aux pruneaux, préparée parfois la veille. »

 

Ce document précise aussi que la saison est celle des pruneaux. C’était une bonne manière de les écouler quand il n’y avait pas encore de conserves.

 

Peut-être que le portugais (35 ans à Genève) a passé le jeûne genevois à l’église et pas à Migros Etrembières ou ailleurs. Sans quoi, si ce n’est pas le cas, on ne voit pas pourquoi il parle de cette tradition, qui est religieuse…

 

Bon, il est parfois permis de réfléchir avant de s’en prendre à une institutrice parce qu’elle est frontalière. D’autant que l’on ne sait même pas si les autres institutrices genevoises sont au courant de cette tradition ni si elles ont préparé un goûter de tarte aux pruneaux pour leurs écoliers.

 

Les plus tartes ne sont pas ceux que l’on croit… Enfin, on est content d’apprendre que la tarte aux pruneau fait partie des valeurs fondamentales de la démocratie genevoise.

 

C’était la rubrique: « Comment tacler une frontalière pour des prunes. »

 

 

 

Catégories : Politique 10 commentaires

Commentaires

  • Admettons que la connaissance des coutumes locales ne soit pas importante pour un enseignant, on peut néanmoins se demander pourquoi il y a tant d'enseignants français dans nos écoles, alors que la grosse machine à former des enseignants (primaires en tout cas) qu'était la FAPSE, en congé forcé pour l'instant, se disait incapable de fournir assez de postes pour les enseignants genevois en formation.

  • Oui mais c'est une autre question. L'attaque contre l'enseignante frontalière aurait pu être menée sur ce thème plutôt que de la dénigrer (elle est même traitée de pétasse par une vioque). Et si l'on fait un sondage, combien d'enseignantes connaissent la coutume de la tarte aux pruneaux? Qui n'est qu'une coutume religieuse, telle que décrite historiquement.

  • Je n'ai jamais entendu dire que les classes de Genève fêtaient le Jeune Genevois avec des tartes aux pruneaux et toute ma scolarité ainsi que celle de mes enfants s'est passée à Geneve. Ce Monsieur est depuis trop longtemps à Gve et il est devenu aussi râleur que les autochtones.

  • Comme vous, je pense qu'il y a eu, à la base, volonté de déstabiliser l'enseignante, car la question de l'organisation du goûter est assez déplacée.
    Le fait que le père en question ait pensé devoir rapporter l'anecdote en est la preuve supplémentaire : il a un message à faire passer. Du genre : tout fout le camp. Et le détenteur du compte Facebook bien sûr aussi.
    J'ai appris que ce Jeûne était un acte de solidarité envers des Protestants persécutés en France.C'est bien sûr un sujet intéressant, par les temps qui courent, mais pas forcément à aborder en classe de Primaire, avec une tarte aux pruneaux...

    Ce père sous-entend donc qu'il faudrait passer une partie du temps dévolu à l'enseignement à faire un goûter ( avec quel budget ?). Je comprends bien l'idée : on explique aux enfants la raison d'être du jeûne Genevois et éventuellement également celle du Jeûne Fédéral.
    L'enseignante a maladroitement fourni des armes pour se faire descendre, elle aurait pu invoquer des raisons parfaitement valables pour justifier le non-goûter, mais encore fallait-il qu'elle sache que ça ne se fait effectivement pas bien souvent, voire jamais en classe.
    Je n'en ai pas non plus jamais eu pendant ma scolarité, ni mes enfants.
    Si on mange la tarte aux pruneaux un autre jour que le jeudi en question, ça ne joue pas! ( réponse imparable !)
    Et puis, la tarte aux pruneaux n'est peut-être pas ce qui passe le plus facilement auprès des enfants...
    A la Migros de la gare Cornavin, les tartes aux pruneaux invendus de hier étaient "en action" aujourd'hui et en grand nombre. Comme quoi, les Genevois ne se les sont pas arrachées le jour même du Jeûne ;-)))

  • Calendula:

    "les tartes aux pruneaux invendus de hier étaient "en action" aujourd'hui et en grand nombre. Comme quoi, les Genevois ne se les sont pas arrachées le jour même du Jeûne ;-)))"

    C'est la réponse du berger à la bergère!
    :-))))
    Excellent!

    Les genevois sont peut-être devenus de mauvais citoyens...

    Je ne mentionne pas les commentaires à cette publication sur FB. C'est d'un triste... On attaque son appât supposé du gain, en plus de la traiter de pétasse..
    Pfff. Entre les Slutwalkeuse qui m'ont appris à oser dire "salopes" et la vioque (na!) qui traite une autre femme de pétasse, je peux dire que les femmes m'apprennent à dire sur elles des mots qui n'avaient jamais été dans mon vocabulaire.
    Je ne sais pas si c'est une grande de avancée philosophique...
    :-/

  • Mon commentaire sur la page FB du monsieur a été effacé...

  • Vous ne vous êtes pas posé la question de savoir si l'histoire était vraie, tout simplement ? Parce qu'à priori, le jour du jeûne, les élèves ont congé, et les maîtresses aussi, frontalière ou pas. Et je n'ai jamais, mais jamais entendu dire que l'on ait mangé la tarte aux pruneaux la veille avec les élèves...
    Par contre, il me semblerait opportun d'expliquer aux enfants qu'avec l'argent récolté en économisant sur le "souper" (les pruneaux, de saison, étaient abondants et très bon marché), on envoyait de l'argent aux réfugiés protestants contraints de fuir les Cévennes et les Causses par les dragonnades ordonnées par Louis XIV après sa révocation de l'Edit de Nantes...

  • Je n'ai pas les moyens de vérifier si elle est vraie ou non, mais présentée comme telle elle sert un discours. Je la prends au premier degré et je démontre la stupidité du discours, vraie ou non. Pour le reste cela peut faire partie d'un cours d'histoire.

  • L'histoire n'a effectivement pas besoin d'être véridique, c'est intention du détenteur du compte Facebook qui compte.
    Il a donc réussi à provoquer la vague d'indignation typique des réseaux sociaux et qu'il est convenu d'appeler du horrible nom de "shitstorm".
    Cela ne m'étonne pas que le commentaire d'hommelibre ait été effacé, puisqu'il vient perturber la bonne ambiance de lynchage virtuel.
    Le détenteur du compte fait la démonstration parfaite de tout ce qui est détestable dans ce genre de réseau : il relaie ou crée une anecdote, qui autrefois aurait peut-être fait les choux gras d'un apéro dans le bistrot du coin. Et voilà que ça prend des proportions de tempête dans une plaque à gâteaux.
    Et en plus, il s'agit de faire respecter une fausse tradition (= goûter scolaire d'avant-le Jeûne Genevois).
    Faire preuve d'une inculture pareille, en voulant se gausser de celle d'autrui, ça s'appelle un auto-goal. Mais il reste très virtuel, puisque l'auteur restera fier de son coup, en apparence réussi. Je trouve qu'hommelibre a bien fait de nous relayer cet épisode, qui est exemplaire, un vrai cas d'école.
    Facebook est une sorte de "Foire aux vanités" et cette histoire en est une preuve éclatante.

  • MDR MDRRRRR l'athlète "excès aux pruneaux" :)))))))))

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