L’émission Specimen de la RTS proposait mercredi un document sur la manière dont nous réagissons face aux humains différents de nous. L’une des conclusions est que nous sommes tous plus ou moins racistes.
Une des expériences montrées à l’écran permettait de tester l’empathie. Cette expérience consistait à montrer à des sujets une séquence virtuelle où une main, à l’écran, subissait un léger dommage – une piqûre – suffisant pour déclencher une douleur.
Les sujets de l’expérience étaient de différentes origines raciales: asiatiques, caucasiens, africains. Des capteurs enregistraient les réactions du cerveau devant les images. Trois couleurs de mains étaient proposées: la couleur sujet, une main violette, une couleur de race très différente, soit blanc et noir.
Le constat est le suivant: notre cerveau déclenche la zone de l’empathie devant la main de notre couleur et devant la main violette. Cette empathie ne se déclenche pas pour la main de couleur de race différente. Par exemple le cobaye blanc est touché par la douleur de la main blanche et de la main violette, mais pas de la main noire. De même le cobaye noir est touché par la douleur de la main noire et de la main violette, mais pas de la main blanche.
Il semble que les humains soient faits pour l’empathie et qu’ils en soient naturellement dotés. Mais pourquoi avoir de l’empathie pour une main de sa couleur? Il semble que ce soit un mode réactionnel humain de base et universel. On est spontanément solidaire de ce qui nous ressemble. Et pour la main violette? On est en empathie parce qu’il n’y a pas de vécu historique, la main violette n’existant pas dans la nature.
L’observation des sujets montre donc que les blancs inhibent leur empathie envers les noirs, et que les noirs font pareils envers les blancs. Déduction: il y aurait un préjugé racial négatif autant chez les caucasiens que chez les blacks.
Nous sommes tous racistes!
Du moins si l’on adhère à l’hypothèse proposée dans l’émission: nous sommes imprégnés de préjugés négatifs et tous ces préjugés sont culturels. En effet si ce n’était pas culturel nous ne manifesterions pas d’empathie pour une main violette. En simple, selon l’émission: l’empathie est naturelle, le rejet de l’autre serait culturel.
Ce qui trace, en creux, un modèle d’humanité où nous devrions tous nous aimer et être en empathie si nous n’étions pas nourris de préjugés négatifs et de stéréotypes racistes, de groupe, de sexe, etc.
Cette interprétation est dirigée dans le sens d’une morale simpliste: on présuppose qu’il n’est pas bien de ne pas accepter l’autre immédiatement et sans filtre. Nous devrions tous être des bisounours. Le message envoyé est que ce n’est pas bien de ne pas aimer ceux qui ne nous ressemblent pas.
Une autre expérience montrait aussi que si nous sommes capables de détailler et différencier les visages de même couleur que le nôtre, ce n’est pas le cas pour une autre race où nous voyons les visages un peu tous pareils. C’est aussi valables pour les asiatiques à l’égard des occidentaux. C’est un effet de groupe, de généralisation de l’individu au groupe par manque d’habitude de distinguer les traits. Il s’agit d’un phénomène normal (cependant les généralisations comportent un réel danger de rejet de groupes, alors que tous les individus d’un même groupe ne sont pas assimilables à quelques-uns; elles ne doivent pas devenir des croyances intouchables).
Cela montre que si nous sommes naturellement proches de nos proches, le loin, lui, doit être apprivoisé. Cela existe entre des individus, des groupes d’individus, des villages, des pays, des cultures. Ce qui ouvre l’hypothèse que nous ne sommes pas faits pour aimer tout le monde a priori. Examiner l’autre, le différent, s’en méfier jusqu’à ce que nous ayons pu en constater l’intention bienveillante, comprendre ses codes, cela prend du temps d’observation.
Accueillir à bras ouverts l’inconnu est un comportement à risques, voire un manque de capacité de poser ses limites. Peut-être même est-elle une fuite de sa responsabilité, qui est d’évaluer à qui nous avons affaire et de discriminer selon la menace ou l’absence de menace. Ce réflexe atavique de protection est ce que la nature et la culture ont mis au point depuis des millions d’années pour assurer notre survie.
On incrimine les stéréotypes pour dire qu’ils sont des programmations négatives uniquement culturelles. Devrions-nous vivre sans? Sans aucun filtre? Sans aucun code? Car il s’agit de codes de lecture. Les codes, s’ils contiennent le risque de projeter des préjugés infondés, servent néanmoins à poser un cadre à la communication.
Cette hypothèse pose nos comportements comme naturels, qu’ils soient amicaux ou non. L’humain doit être considéré dans sa part naturelle, avec ses atavismes, ses constructions, et aussi avec sa part spirituelle qui déconstruit les murs pour entrer plus avant dans l’acceptation du monde. De ce double mouvement naît la conscience individuelle par laquelle nous développons notre personnalité et notre éthique. Accueillir l’autre et s’ouvrir à lui sont parfois spontanés, parfois le fruit d’un travail sur soi.
On ne peut gommer ce travail sur soi. Il s’agit d’une défense psychique, d’une forme de notre immunité. Nous ne sommes pas des robots aimants sur ordre de la loi, nous sommes des êtres complexes et multiples.
La différence questionne, trouble, dérange. C’est normal. C’est pareil dans un couple: l’amour n’est pas tout, c’est d’abord un moteur de désir de l’autre. Toute relation suppose une découverte et des ajustements. Être troublé ou dérangé est le signe que nous entrons en relation. Ce processus d’apprivoisement peut être long. En tant que groupes c’est plus long qu’individuellement.
L’habillement, le comportement, les expressions, les signes d’appartenance, sont des codes. Les codes nous permettent de situer rapidement l’autre et nous-mêmes. Ils sont une première approche. La relation qui suit doit permettre de valider ou non ces codes de lecture que nous projetons sur l’autre et de faire la part entre la généralité du code et la singularité de l’individu. Nous pouvons changer notre regard quand l’apprivoisement a abouti.
Certains stéréotypes sont issus de la nature, ils soulignent et confirment la réalité sensible, comme le fait de dire que les hommes sont forts. Tous ne le sont pas mais statistiquement ils le sont plus que les femmes. C’est même la raison des épreuves non mixtes dans le sport et de l’assignation des mâles à la guerre et aux travaux durs.
Supprimer tous les préjugés et stéréotypes est-il possible? Et autre question importante que l’on ne pose pas: est-ce vraiment souhaitable? L’enfant a besoin d’une représentation du monde. Dans celle-ci, le plus proche, soit sa famille, est en principe bienveillant. Mais le lointain, qui peut être du village voisin ou d’un autre continent, on ne le connaît pas. On ne connaît ni son histoire, ni son intention, ni ses codes. L’aimer sans le connaître est une forme de colonialisme culturel et affectif, voire une culpabilité inconsciente, ou un simple abandon de notre capacité à discriminer. La distance initiale dans une relation permet au contraire de se rencontrer, de se découvrir.
Rappelons-nous Le Petit Prince:
« - Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
- C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens… »
Créer des liens signifie d’abord reconnaître la différence et l’altérité. La différence crée une tension normale. Il n’est pas souhaitable d’annuler artificiellement cette tension. Elle doit suivre son cours naturel avant d’aboutir soit à garder une distance soit à rapprocher les êtres.
L’antiracisme officiel aujourd’hui, qui désigne comme raciste ou xénophobe tout comportement d’apprivoisement et donc de distance initiale, n’est pas correct. On veut nous dire comment on doit aimer l’autre. On nous demande d’abolir le sens critique quand justement il est le plus nécessaire. À cela je m’oppose. Car de même que l’enfant commence à connaître le monde par le plus proche et apprivoise progressivement de nouveaux espaces, l’adulte garde en lui ce mécanisme d’approche progressive. Il est une condition d’une relation saine et solide.
Commentaires
Les blancs feraient bien de comprendre avant qu'il ne soit trop tard que le racisme ne marche pas que dans un sens.
Vous utilisez, hélas, un langage trop subtil pour une monde où la kalachnikov (ou son équivalent en termes de simplicité et de violence) remplace peu à peu la parole comme moyen de communication. Du moins dans le monde de la politique, des moyens de communication qui en dépendent et des personnes qui réussissent le mieux à s'y faire entendre.
L'Homme devrait se différencier par sa capacité responsable à dominer ses instincts.
Certes, l'étrange m'est étranger. Il est un terrain d'incertitudes propice à la méfiance. C'est une réaction animale instinctive qui nous a protégé avant que nous ne soyons doté de la parole. Mais aujourd'hui, nous avons la parole et ce qui l'accompagne.
Si je domine mes instincts et m'interdit de discriminer en fonction de l'origine, de la couleur, de la foi, etc., je pense être en droit d'affirmer que je ne suis pas raciste.
@arachi-Bald
Vous avez, bien sûr, tout à fait raison et vous exprimez très bien les choses. Ce que vous décrivez est cependant plus ce à quoi nous devons tendre que ce que nous sommes capables de faire dans l'émotion et l'action qui l'accompagne. S'il n'y avait pas cette énorme différence nous vivrions dans un monde moins violent et moins injuste.
Votre dernière phrase me pourrait sembler simplifier quelque peu les choses. Moi, blanc et athée, qui suis mariée avec une femme de couleur et catholique, je prendrais de très grandes précautions si j'étais croyant et en train de me confesser ou si, étendu sur le divan d'un psychanalyste je m'exprimais sur ce sujet.
En effet, je considère, à tort peut-être, qu'il y a une parcelle de racisme dans l'attirance vers ce qui m'est opposé (ce que l'on appelait autrefois l'exotisme) qui, même s'il paraît innocent et peut-être même bienfaisant dans la mesure où, comme dans la "discrimination positive" excusez le franglais), il permet de compenser plus facilement un tort commis, inconsciemment ou sciemment selon les époques et les sociétés, envers celui qui est autre.
D'accord avec vous donc sur la formulation prudente "je pense être en droit de", qui tient lieu de ce qui est considéré comme juste du point de vue social et laisse, à mon sens, planer ce léger doute quant aux sentiments et aux intentions cachées (à nous-mêmes et donc aux autres).
A mon avis, cette empathie pour la même couleur est tout simplement une réaction égoïste: on a mal quand on voit une main qui pourrait être la nôtre.
Les gens s'engagent pour les bonnes œuvres qui leur ressemblent. Celui qui a été abandonné enfant aidera les orphelins, celui qui arrivé comme réfugié s'occupera de réfugiés et de migrants, celui/celle qui a été anorexique s'intéressera aux personnes qui souffrent de troubles de l'alimentation.
Les musulmans n'aident que les musulmans et personne n'a l'idée de les traiter de racistes.....
Excellent billet, hommelibre, plein de questions dérangeantes à méditer pour le weekend.
Juste un détail ...
- « L’antiracisme officiel aujourd’hui, qui désigne comme raciste ou xénophobe tout comportement d’apprivoisement et donc de distance initiale, n’est pas correct. »
Pour rattacher la fin au reste de votre billet, pourriez vous, s'il vous plaît, m'indiquer où trouver le document _officiel_ décrivant "L’antiracisme officiel" ?
Il est évident que nous sommes programmés pour être méfiants envers l'inconnu.
Ca commence vers l'âge de 8 mois chez le petit enfant, mais il faut ensuite l'aider à gérer toutes les nouveautés.
C'est par l'apprentissage progressif que nous arrivons à appréhender notre milieu, qu'il s'agisse d'autres humains, d'animaux ou d'objets.
Ce qui est nouveau, autre ou inconnu n'est pas en soi à estampiller négativement ou positivement.
En société, une personne sachant appréhender la nouveauté avec discernement sera en position de force. Je pense aux enfants arrivant dans une nouvelle école ou classe, une colonie de vacances ou un club de sport. Comment fait-il ou elle pour trouver sa place ?
Il faut avoir de sacrées ressources pour savoir se faire accepter, pour apprivoiser un groupe et trouver des alliés. Chez les jeunes, il y a des codes que nous n'arrivons pas toujours à percevoir. Il ne m'a pas semblé que la couleur de peau était très importante, même si les garçons adolescents avaient tendance à rechercher la compagnie des autres garçons à peau plus ou moins foncée. Il me semblait que c'était leur choix, alors que les filles se mêlaient aux autres filles. La surveillance de récréation faisait ressortir ce "pattern".
@archi-Bald
- « Si je domine mes instincts et m'interdit de discriminer en fonction de l'origine, de la couleur, de la foi, etc., je pense être en droit d'affirmer que je ne suis pas raciste. »
Si vous n'avez pas des __pulsions__ ou de __sentiments__ de racisme, pourquoi vous sentez vous alors obligé d'affirmer "Si vous dominez vos instincts ..." ?
Quelle différence faites vous entre "être raciste" et "être un raciste" ?
Votre racisme ne s'affirme pas par l'idée que vous vous faites de vous-même, mais par le reflet de vous même que vous renvoie des individus, d'autres êtres humains, qui ont des raisons de croire que vous les traitez différemment, y compris inconsciemment, par rapport à d'autres individus ... à cause de leurs différences physiques.
Si tous les hommes étaient blancs, ou noirs, parlerait-on de "racisme" ?
Comme l'écrit hommelibre, dans un monde multi-racial, à moins d'avoir été élevé dés la naissance dans un milieu multi-racial ... "Nous sommes tous racistes!"
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Vilain_Petit_Canard
Moctezuma avait accueilli à bras ouvert Hernan Cortés. La curiosité et l'influence d'images mystiques avaient prévalu sur la prudence. Mal lui en a pris ... Le désaveu est venu du peuple aztèque qui lui a jeté des pierres, mais le mal était déjà là.
Quelques années plus tard Atahualpa se vit renverser par Pizarro, alors qu'il avait été accueilli de même façon.
En général les amérindiens développaient une culture d'harmonie avec l'environnement et ne concevaient pas l'appropriation de la terre. Ils se sont fait balayés en quelques décennies par une autre culture qui a pleinement profité du fait qu'ils ne soupçonnaient un tel état d'esprit.
Si les amérindiens avaient été racistes, les américains ne fêteraient pas le "Thanksgiving".
Il semblerait que dans ces cas là, la culture ait effacé le réflexe de méfiance innée face à l'inconnu.
Si on regarde l'histoire les cyniques ont toujours berné les bons sentiments. Entre les deux, reste le réalisme.
Comme souvent, lors d'une expérience objective on fini par en tirer des conclusions hâtives et orientées. C'est le défaut dont souffre la démonstration de l'émission. Le terme raciste est une amplification interprétée de manière orientée, car le contraire ou l'absence d'empathie ne saurait se définir par le terme racisme. Son antonyme est égoïste !
@Hommelibre c'est marrant en lisant le titre je me sis demandé si c'était être raciste que de préférer les yaourts au lait et Suisses plutôt que des fruits exotiques qui ne peuvent être consommés pour x raisons
On sait tous que le numérique est toxique pour ceux qui se laissent influencer malgré eux ,ils sont nombreux et souvent ce sont les titres eux mêmes qui étant sources de haine vont conduire à des propos jugés racistes
De toutes manières les périodes pendant le carnaval et les semaines avant des votations chacun y va de son humeur
Plus je lis les médias plus je peux les comparer aux cultes d'antan qui ont fait fuir de nombreux pratiquants
Ces célèbres cultes remplis de haines déversés à l'encontre de la classe dirigeante mais que les plus naifs et les plus pauvres prenaient au premier degré ce qui ressemblait à de vraies harangues style Hitler
Ceux vivant en immeuble en tous cas chez nous ont appris à leur dépend ce que c'est que de vouloir se montrer raciste à l'encontre même des veuves considérées comme profiteuses et souvent enviées
Le ciel est venu à leur secours ! de nombreux autres conjoints sont décédés et désormais chacun ne s'occupe plus que de ses propres affaires sans penser à en salir d'autres ceci juste pour le plaisir de faire ou voir souffrir ,méthode SS bien connue par les anciens
C'est triste mais bien réel et une fois que la grande faux a fait son travail on se dit ce monde n'a vraiment rien à envier aux années qui ont suivi la fin de guerre .On se croirait revenu à l'époque des Collabos jugés par leurs pairs
Très bonne Saint Valentin pour vous
@ archi-Bald
attention c'est compliqué de ne pas être raciste !!!
quelles sont vos réponses au sondage du CNCDH, vous pouvez être raciste à l'insu de votre plein gré.
"Dans les sondages de la CNCDH, un grand nombre de questions laissent croire qui celle-ci envisage la lutte contre le racisme d'abord comme un grand nettoyage de ce qu'il y a dans les têtes. Ce nettoyage nécessiterait la mise à plat des mauvaises pensées, d'où ces questions faites pour prendre en défaut le raciste potentiel. C'est pourquoi la grille d'interprétation est si sommaire et si dédaigneuse du réel. Le questionnaire de la CNCDH révèle l'état d'esprit des sondeurs plus encore que celui des sondés. Ainsi, déclarer que certaines pratiques de l'islam posent problème devient un signe d'intolérance en soi, et donc un mauvais signe, quelle que soit la réalité, notamment vécue par le répondant. Penser qu'il y a trop d'immigrés est en soi coupable de manque d'ouverture au
monde quelle que soit la situation concrète de l'enquête. C'est une mauvaise pensée en soi et ce n'est pas une opi-nion qui pourrait être instruite par la réalité. À l'inverse, déclarer qu'un traitement impartial de l'immigration par les médias serait un bon moyen de lutter contre le racisme et les discriminations est un bon point en soi, quelles que soient les pratiques réelles des médias.
C'est une manière détournée de désapprouver tout sentiment d'inquiétude vis-à-vis de l'immigration. Le sondé, s'il veut faire bonne figure, doit donc décoder le sens caché des questions et deviner quelle réponse est correcte et moralement recevable et apprendre, en conséquence, à mentir. On chercherait à détruire tout sens moral et tout sens de la réalité qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
On peut d'ailleurs se demander si le souci de faire bonne figure n'est pas plus présent dans les classes socia¬les supérieures, par ailleurs mieux à même de se repré¬senter en quoi cette bonne figure peut consister. Ce pourrait être un élément d'explication de la distorsion entre leur ouverture manifestée dans l'opinion publi¬que et leurs pratiques privées cultivant l'entre-soi. C'est exactement ce que suggère une étude américaine sur les préférences de voisinage. Les individus qui ont fait des études longues sont plus sensibles aux pressions sociales sur ce qu'il est convenable de dire. Ils admettront moins volontiers avoir une attitude négative sur les questions raciales et seront mieux à même de « présenter leurs inté¬rêts, en tant que groupe racial, d'une manière plus sub¬tile1 ». Une autre explication des réponses plus favorables à l'immigration parmi les mieux éduqués tient au simple fait qu'ils sont moins concernés. Comme ils ne vivent pas autant à proximité des familles immigrées, ont fréquenté
des écoles où les enfants de ces dernières n'étaient guère présents et ne sont pas en compétition avec les immigrés ou leurs enfants, ils peuvent manifester plus d'ouverture, celle-ci restant largement théorique. Une autre recherche néerlandaise a montré que la plus grande tolérance affi-chée parmi les jeunes adultes qui ont le meilleur niveau d'études était liée d'abord à la moindre crainte ressentie à l'égard des minorités ethniques, et dans une moindre mesure à un autoritarisme moins prononcé, mais n'était en aucun cas liée à une plus grande capacité intellectuelle à comprendre les enjeux ou à une ouverture d'esprit plus large1.
'* Enfin, l'acharnement mis à traquer les pensées racis¬tes, xénophobes ou ethnocentristes joue aussi le rôle de caisse de résonance, maintenant le racisme au cœur de l'actualité, ce qui joue en faveur de l'activité des ONG subventionnées qui participent aux travaux de la com-mission2. Après tout, tant que 80 % des personnes vivant en France estiment que le racisme est répandu, une lutte « vigoureuse », comme il est dit dans le sondage, reste un impératif.
*i Une des raisons souvent avancées au maintien du son-dage en l'état est la nécessité de conserver la profondeur historique apportée par des séries longues. Dans le rap¬port de 20083, Nonna Meyer, Guy Michelat et Vincent Tiberj, qui analysent chaque année les résultats du son¬dage de la CNCDH, insistent sur le «caractère indis¬pensable du baromètre CNCDH » pour la connaissance des préjugés en France et plaident pour «la réintégra-
tion des questions disparues1». "
suite
trêve de plaisanterie, certaines populations sont entachées d'une image d’associabilité. donc être raciste c'est tenir compte de cette image d'associabilité.
"Les populations entachées par cette image d'associabilité
doivent réaliser qu'elles prendraient les mêmes distances
vis-à-vis des Français de souche si ces derniers adoptaient
le même mode d'expression. Les Français ne connaissent
pas dans le détail, et c'est naturel, les cultures autres que la
leur. Ils ne disposent donc pas de grilles de décodage suffi-
samment fines pour leur permettre de différencier chaque
individu de son groupe d'origine et le saisir en tant qu'in-
dividualité. Aussi se protègent-ils en préférant se tenir à
l'écart de tous ceux qui appartiennent à un groupe dont les
attitudes leur apparaissent comme menaçantes.
Ces grilles de décodage s'élaborent au cours du temps,
au travers des connaissances acquises grâce aux informations
que l'on recueille par le biais d'une multitude de canaux : la
lecture, les médias, le cinéma, et bien entendu l'expérience
du vécu quotidien des contacts avec les autres. Notre propre
psychologie et notre système de valeurs, hérités en grande
partie de notre culture, sont utilisés pour situer les autres
par rapport à soi. L'autre est constamment référencé par
rapport à nos propres critères d'évaluation. Ainsi, on ne
peut pas ne pas situer l'autre par rapport à soi. Cette consta-
tation est une donnée première de la réalité interhumaine. Le
résultat de l'identification de l'autre intervient et oriente tout le
processus de la communication avec cet autrui . Ce proces-
sus n'est donc pas propre aux Français; il est spontanément
mis en branle par tous les êtres humains sur terre. Il est un
fait que les comportements et les moyens d'expression très
éloignés de ceux que valorise la culture française exposent
leurs auteurs à une réprobation unanime qui se conclut par
une sanction, cette dernière pouvant aller jusqu'au rejet pur
et simple."
"Depuis tant d'annees que des crispations se font sentir,
les gouvernements successifs ont refusé de travailler à rassu-
rer les Français. On est au contraire parti du postulat que les
Français étaient potentiellement des racistes primaires , et
on a abondé dans la création d'une panoplie de mécanismes
et d'organismes pour leur faire la guerre. Les mots qui ont
été choisis ont leur importance. On parle de Haute Auto-
rité de lutte contre les discriminations. On planifie des
campagnes de communication pour sensibiliser et encou-
rager les potentielles victimes de discriminations à por-
ter plainte. Or, dans l'imaginaire collectif, qui dit lutte
dit ennemi ; qui dit victime dit « bourreau . Ainsi, on
stigmatise les Français en les érigeant ofliciellement au rang
d'ennemis ou de bourreaux."
"Aujourd'hui, les Français ont peur. Ils se sentent en insé-
curité quant au respect de ce qui fonde leur identité. À
leur défense de tout ce qui participe de cette identité, on
attribue désormais l'étiquette de raciste . Les Français ne
se sentent plus protégés ni par leurs institutions, ni par leur
classe politique. Or, le premier des besoins primaires est jus-
tement la sécurité. Satisfaire ce besoin doit donc s'inscrire
dans les priorités de tous nos gouvernants, quelle que soit
leur teinte politique.
Lorsqu'ils craignent d'être inquiétés, les Français déve-
loppent pour se défendre des stratégies personnelles d'évi-
tement qui sont autant de réflexes naturels de protection.
Refuser de décrypter les causes de leur comportement et ne
pas travailler à trouver les moyens de les rassurer les pousse
à se refermer chaque jour davantage sur eux-mêmes."
donc vous comme tous les français vous êtes concernés par une insécurité venant de populations immigrées non intégrés, donc à vous lire malgré celà, vous n'avez aucun évitement aucun réflexe naturel de protection.
donc pour clamer que vous n'êtes pas raciste, vous avez un fonctionnement anormal.
"Alors qu,on aurait dû aider les migrants et leurs descen-
dants à assimiler la portée des enjeux de l”insertion, on a
préféré et on continue de préférer exiger des Français des
concessions non négligeables vis-à-vis des fondamentaux de
leur société. Encouragées par l”inconscience d'associations
qui leur voulaient pourtant du bien, et parla démagogie de
partis politiques qui courtisaient leurs suffrages électoraux,
les populations issues de l'immigration ont alors commencé
à se dresser contre les Français. Cela n'a fait qu'engendrer
l`hostilité des Français de souche à leur égard. Ainsi, au lieu
de travailler à transformer les Français en alliés de l'inser-
tion, on en a petit à petit fait des résistants à l'insertion des
nouveaux arrivants. "
"La pression exercée par les associations et les collectifs
de toute nature ne laisse en effet souvent aucun choix à
nos gouvernants. Ces derniers finissent le plus souvent par
plier, car l”opinion publique est elle-même sentimentale-
ment manipulée et devient rongée par le remords et la mau-
vaise conscience. Elle exerce alors à son tour une pression
sur l'État et l'amène à des prises de décisions qui défient les
règles de bon sens et de sagesse."
" La France a pensé que la dimension
«sujet ›› pouvait être imposée de l”extérieur par l'octroi de
papiers d'identité. Le travail d'associations et d'avocats
qui se sont, tout au long des vingt dernières années, spé-
cialisés dans l'identification des failles du système social
et juridique français a sans cesse renforcé la dimension
«ayant droit ›› au détriment de la dimension «sujet ››. Loin
d'aider les migrants à appréhender l'ensemble des ques-
tions liées à une intégration, cette approche a en réalité
travaillé à leur malheur. "
"Dans cette phase de résistance, la négociation est per-
manente. Comme un enfant avec l”autorité parentale,
les migrants et leurs descendants testent régulièrement la
société d'accueil pour en éprouver les limites. Tant que les
parents ne trouvent pas comment clairement leur indiquer
les limites à ne pas franchir, les enfants connaissent un
sentiment de puissance qui grandit à chaque victoire; jus-
qu”au jour où les parents se trouvent dépassés, leurs enfants
ayant pris l'ascendant sur eux. Cette situation est certes ter-
rible pour les parents qui la vivent. Elle l°est encore bien
davantage pour leurs enfants, car ils perdent ainsi ceux qui
auraient pu, et qui auraient dû, leur servir, à l”image des
jeunes arbres, de tuteurs pour bien grandir. Cette situation,
c'est celle dans laquelle nous nous trouvons. La République
a été testée. Elle a tout accepté : son hymne a été conspué,
ses institutions, l'école et les représentants de la force publi-
que attaqués, l’enseignement d’une partie de ses program-
mes scolaires a été refusé... La République a sans cesse
reculé, signifiant ainsi sa faiblesse, et renforçant jour après
jour le sentiment de puissance de ceux qui la restaient. Elle
signifiait ainsi que tout pouvait être transgressé. Elle porte
la responsabilité d’avoir laissé les nouvelles générations de
l'immigration šengager dans une voie qui ne pouvait que
générer leur mise au ban de la société."
"l'évolution des êtres s'effectue toujours dans le sens de
la minimisation des coûts, c'est-à-dire que l'être humain
cherchera toujours à privilégier l'issue qui lui permettra de
satisfaire les commandements de celui qui exerce sur lui la
plus forte pression, cela dans l'optique de diminuer l'in-
tensité de la tension qu'il subit. Lorsqu'il est soumis à des
tensions culturelles extrêmes, le sujet construit son iden-
tité en privilégiant l'économie de moyens . Si la commu-
nauté d'origine exerce un contrôle extrêmement strict sur
ses membres, tandis que, dans le même temps, la Républi-
que se montre flexible, compréhensive, accommodante, il
est naturel que les jeunes générations de l'immigration se
raccrochent de plus en plus aux racines de leurs ancêtres
biologiques, et s'éloignent de ce fait chaque jour davantage
de l'insertion dans la société française. Ces jeunes généra-
tions risques beaucoup plus en n'observant pas le système
de valeurs et les codes de leurs groupes d'origines qu`en se
révoltant contre le modèle républicain.
Il apparaît d'ailleurs systématiquement, aux yeux des
jeunes générations issues de l’immigration, qu'il n'y a rien
à perdre en défiant les lois de la République.Cela est très
préoccupant. Si le sentiment de peur lié à l'éventualité de
la perte d'un statut ou d'avantages matériels a un effet dis-
suasif, le sentiment d'impunité n'empêche pas le passage à
l'acte délictueux, il peut même l'encourager si celui-ci pro-
cure un avantage. Ce cas extrême est illustré par l’empri-
sonnement, qui n'est plus vécu comme une sanction, mais
au contraire comme un élément de valorisation au sein du
groupe. La prison symbolise le courage d'avoir su affronter
l’adversaire «République française ››.
Tant qu'elles ne percevront pas qu'elles ont encore quel-
que chose à perdre, les jeunes générations issues de l'im-
migration continueront d'être à la merci de leurs pulsions
destructrices. Tant qu'ils ne percevront pas ce qu'ils ont à
perdre à les laisser se marginaliser en défiant la République,
leurs parents n'assumeront pas leurs responsabilités vis-à-vis
de ces dernières, ni vis-à-vis de la société. Nous voyons là
à quel point l”attitude adoptée par la République n'est pas
neutre, et va au contraire orienter la trajectoire empruntée
par les jeunes générations pour se construire, avec toutes les
conséquences que cela induira pour l’individu lui-même et
pour la société tout entière.
Pour développer les efforts et les concessions nécessaires
à l'insertion, il faut en saisir l'utilité, ou sentir que la non-
insertion revêt un caractère risqué. Pourquoi s'astreindre à
ce qui est ressenti comme une contrainte lorsque l'on sait
que la non insertion ne présente aucun risque?
Pour que les enfants des banlieues se réinvestissent à
l'école malgré l’opposition que leurs ascendants nourrissent
bien souvent à son égard, il est indispensable qu'il n'existe
plus autour d’eux aucun modèle de réussite où l'on puisse,
en particulier, gagner de l'argent sans grand effort tout en
étant protégé par une impunité quasi totale, puisque la pri-
son n'est pas une sanction efficiente. De plus, lorsque la
prison n'empêche pas le délinquant ou son entourage de
profiter du fruit de ses activités illicites, cela mérite bien d'y
séjourner un peu; «le jeu en vaut la chandelle ››. Que l, État
ait été si long à réagir face à la propagation des réseaux
d'économie souterraine, des vols à l'arraché ou des vols
à la portière a été très lourd de conséquences. Dans une
telle conjoncture, c'est un terrible fourvoiement que de
penser que le modèle de réussite par l'école républicaine,
à savoir travailler beaucoup et longtemps sur les bancs de
l'école pour recevoir plus tard un salaire, ait une quelcon-
que chance de constituer un attrait. Assécher l”économie
parallèle permettra le développement d`une motivation qui
conduira au développement des efforts incontournables
our a rendre tout métier.
J’avais au début de ce livre abordé le fait que les rêves
des parents pour leurs enfants étaient souvent déconnectés
de la réalité, et que le chemin qui devait conduire à ces
rêves n'était qu'exceptionnellement balisé par les adultes.
La méthode pour atteindre la réussite n'est donc pas tou-
jours centrale dans l’appréciation de cette réussite. De plus,
les critères d'appréciation de la réussite ne sont pas non
plus nécessairement les mêmes que dans la société française.
Pour qui est issu d’une société pauvre, réussir, c'est avoir
beaucoup d’argent. Cela ne signifie pas nécessairement
travailler, au sens classique du terme. La symbolique du
mot «travail» n’a absolument pas la même résonance dans
toutes les sociétés. C’est au demeurant celui qui réussira le
plus vite avec le moins d'efforts qui sera parfois considéré
comme le plus futé, c'est-à-dire le plus intelligent.
La société française est encore très loin du modèle de
société qui saurait être jugé acceptable par nombre de ses
migrants. Elle n'est donc qu’au début des demandes de son
adaptation. Son attitude freudienne (compréhension, jus-
tification et mansuétude) est systématiquement interpré-
tée comme un signe de faiblesse par tous ceux qui ont été
éduqués dans une culture privilégiant les attitudes et les
modes de communication basés sur l’autorité et le rapport
de force. Plus elle sera perçue comme accommodante, plus
les demandes d'accommodation afflueront, obligeant de
fait l'individu d'origine étrangère à se plier aux lois dictées
par son groupe d’origine, et non plus à celles que dicte la
République. Une République faible ne sera d’aucun secours
pour l'immigré confronté au processus d’insertion, et à plus
forte raison à celui de l’intégration.
L’engagement de la République à faire respecter ses fon-
damentaux soutient et guide, par ailleurs, ceux qui hésitent,
ceux qui titubent face aux difficultés de l'acceptation d'une
identité différente de celle de leurs ancêtres biologiques.
Plus la République sera forte, plus elle sera en mesure de
donner force et courage à ceux qui souhaitent l'intégrer, car
c'est elle qui assumera, face à son groupe d’origine, la res-
ponsabilité de l,adaptation de l'individu dans le processus
d’insertion, puis dans celui de l’intégration. Plus la Répu-
blique sera faible et le montrera, plus l”individu se trouvera
dans l’obligation de la sacrifier.
C’est à l’État qu'incombe la responsabilité de trouver le
moyen de faire triompher le respect de ses fondamentaux,
et en particulier ceux des droits de l'homme. Sans une assu-
qu incombe la responsabilité de trouver le moyen de faire
triompher le respect de ses fondamentaux, et en particulier
ceux des droits de l homme Sans une assu
rance de protection forte, incarnée par une République qui
assume ses responsabilités, beaucoup ne sauront pas fran-
chir le pas d’une insertion, et encore moins d'une intégra-
tion, dont le coût peut se révéler dissuasif. La République
ne doit plus fermer les yeux ou les détourner, pour simuler
n'avoir rien vu. Elle se doit de toujours rester aux côtés des
« faibles ››, et de les protéger en étendant sur eux le manteau
de ses valeurs fondamentales.
@ Archi-bald:
La discrimination dans le sens d’exclusion est une chose, dans le sens de choix adéquat en est une autre. Je vois les coiffeurs afro sur France: tous leurs employés sont blacks, leur clientèle en général aussi. Comment les employés ont-ils été choisis: pour leur couleur et leur origine? Les candidats blancs, s’il y en a, sont-ils objet de discrimination au sens d’exclusion? Dans la vente de sous-vêtements féminins on voit surtout des vendeuses femmes. Les hommes sont-ils discriminés au sens d’exclus? Eh bien tout cela ne me dérange pas. Engager des femmes pour un rayon de lingerie, des blacks pour un salon de coiffure afro, malgré ce que cela suppose de discrimination au sens d’exclusion, cela ne me dérange pas.
Dans une boutique de jeans pour jeunes gens, ce ne sont pas des personnes de 55-60 ans qui vendent. Vendeurs et vendeuses sont jeunes. Les vieux sont-ils discriminés?
Sur une plate-forme de forage où il faut de la force, les femmes seront-elles discriminées?
Dans un entretien d’embauche l’employeur va choisir selon des critères. Il élimine nombre de candidats, peut-être équivalents: il discrimine au sens propre. Il s’informe, évalue, soupèse les avantages de l’un ou de l’autre, et finit par ne garder qu’une seule personne. S’il s’agit d’un rôle public, le choix final se fera peut-être en fonction de critères tels que la tenue, la présentation, la manière de parler aux gens.
Sans aller jusqu’à l’exclusion uniquement pour couleur de peau, n’y a-t-il pas une part nécessaire dans la discrimination? Je le pense, si l’on observe les faits psychiques sans les mesurer à l’aune de la morale prétendue humaniste. Rapidement, dans notre tête, nous pensons sur les autres, nous discriminons, c’est un mode d’adaptation.
Et dans un groupe ne choisissons pas nos amis selon des critères discriminants et n’en excluons pas certains? Tout choix n’est-il pas une forme de discrimination, d’exclusion d’un terme au profit d’un autre?
Je pense que l’on amplifie le terme discrimination dans le sens d’exclusion, au point où toute discrimination deviendrait un délit. On enserre les esprits dans un piège sémantique.
Pour moi le racisme comme crime ne dépend pas du constat de différences géographiques, culturelles, religieuses, ethniques, mais comme le montre l’Histoire il est, me semble-t-il, l’affirmation de la supériorité d’une race sur une autre et la subordination de cette race à l’autre, avec des conséquences économiques, politiques, sociales, etc. Par contre je pense que des statistiques ethniques sur la criminalité ne sont pas un encouragement au racisme. Cela dépend de ce que l’on en fait. Il y a des groupes qui posent problèmes en tant que groupe, et des individus en tant que membres de ces groupes. Cela ne signifie pas que tous les membres d’un même groupe posent problème mais qu’il y a une tendance, pour quelque raison.
Je pense aussi que les humains se retrouvent en groupes d’intérêts, d’affinité, d’origine, ce qui suppose déjà une exclusion de ceux qui ne partagent pas les mêmes intérêts ou origines. Je ne condamne pas, je pense que c’est normal car cela se passe ainsi sans contrainte.
Sur les instincts, je vous comprends bien, mais c’est peut-être moins facile dans la réalité. Je pense que les enfants refont le chemin historique de l’humanité, et qu’ils doivent repasser par différents stades psychiques avant de pouvoir envisager de dominer leur instinct. Donc ils vont repasser aussi par des stades d’avant la parole.
En outre je pense que la méfiance naturelle, préalable à la découverte mutuelle, ne devrait pas quitter l’adulte même s’il privilégie la parole et le cognitif sur l’instinct. On sait bien qu’il y a nombre de tensions et même de conflits entre « l’instinct » ou l’Homme Naturel, et la parole qui entre dans un système moral d’évaluation du contenu. La parole peut parfois masquer l’instinct par peur du jugement. Tendre à vivre en paix et à se comprendre plutôt que de se blesser, j’y souscris. Mais c’est un long chemin, parsemé de marches arrière et de marches avant.
Personne ne veut se dire raciste aujourd’hui, c’est très mal vu. L’anathème a tué la discussion. Mais je ne pense pas que tous les stéréotypes soient une expression de racisme au sens délictueux ou de rejet.
@ Aoki,
Bien d'accord:
"Le terme raciste est une amplification interprétée de manière orientée, car le contraire ou l'absence d'empathie ne saurait se définir par le terme racisme. Son antonyme est égoïste !"
@ Chuck:
Je le désigne comme "officiel" parce qu'il est porté par entre autres des élus, Harlem Désir ou autres, et que les associations qui voient du racisme partout sont en général subventionnées par l'État.
@ lovejoie : je n'aime que le chocolat suisse et les yaourts Swiss Delice (à la crème). Hum! trop bon! Cependant je fais une exception pour le lait de Jersey absolutely delicious et la crème fouettée irlandaise avec des scones... et le rhum antillais (rires). Bref, je suis très ouverte aux parfums et goûts venus d'ailleurs.
Euh! Je m'éloigne du sujet;-) Mais oui : si l'on "s'introspecte" (hugh!)(0_0), sans concession, on trouvera toujours quelque part une forme de racisme en nous, sur quelque sujet. Mais bon, il y a différentes formes de racisme. Et vous l'expliquez clairement Homme Libre;-) dans votre réponse à Archi-bald, je le comprends ainsi : nos choix, et donc nos exclusions ne peuvent être considérées comme du racisme:
"Et dans un groupe ne choisissons-nous pas nos amis selon des critères discriminants et n’en excluons pas certains? Tout choix n’est-il pas une forme de discrimination, d’exclusion d’un terme au profit d’un autre?"
"Je pense aussi que les humains se retrouvent en groupes d’intérêts, d’affinité, d’origine, ce qui suppose déjà une exclusion de ceux qui ne partagent pas les mêmes intérêts ou origines. Je ne condamne pas, je pense que c’est normal car cela se passe ainsi sans contrainte."
.../..
Tout le monde il (n')est (pas) beau, tout le monde il (n')est (pas) gentil.
HL, votre blog est hébergé par la TDG, en Suisse. Vous titrez "Tout le monde est raciste"
Gratuitement.
Je vous réponds, aussi gratuitement, que les français ont rejeté ma demande de permis de séjour - ce que j'ai respecté en allant chercher emploi & logement ailleurs dans le monde,
m'ont fait payé mon statut de suisse résident frontalier en ne respectant aucune des conventions franco-suisse, fiscales et allocations chomage incluses, pourtant appliquées à fr salarié à Genève.
je peux continuer quitte à gonfler votre ballon, jusqu'à explosion
HL, le raciste NUMBER ONE que j'ai pu rencontrer EST FRANçAIS.
L'Homo en quête du monde, en exercice de son art dans son trip de globetrotter, m'a démontré ne pouvoir se passer d'un ersatz à ses côtés: car dans aucun pays aucune chambre d'hotel n'est meilleure marché qu'en double.
Bigre!. aucun globe-trotter ne fait le tour du monde en solo: car il a besoin d'une femelle, pour ces balles et pour diviser ses factures. Mais surtout: seul, le globe-trotteur n'y arrive pas mentalement: et pleurent HELP MAMA, réserves, payes, organise pour moi, etc etc. Ce que font toutes multis, pour leurs expates, dont à Genève.
A ces expates de multis à GE et employés de l'ONU: Vous ne trompez personne.
Mais questionnez-vous: Êtes-vous dignes de vivre chez nous et de prétendre toucher un salaire exorbitant, correspondant à notre Démocratie ?
Nous savons que la réponse est non.
HL: dans le TOP TEN des racistes dans le monde: en Number one, on ne croise que les français et leur esprit de domination colonialiste, resté inextingible
en masse, des touristes français au chomdu sans diplômes, des français lambda en couple sans diplômes trafiquants drogues & aux assurances habitation venus sous visa touriste en pays XY,
et ce: sur tous continents dont les plus visés par leur immigration pour le fric: USA, Australie, Amérique latine, Asie du sud-est et etc.
soit ceux que vous HL vous évertuez à protéger
tandis que le birman dont celui que j'ai aidé à s'expatrier en Australie n'est pas raciste, pas plus que le népalais, l'indien US ou l'iranien que j'ai rencontrés, ne le sont, aucuns de ces peuples et d'autres ne sont ni en quête de conquête de quelque nature que ce soit, ni autres
contrairement à ce que Gandur et sa sté Addax et Novel veulent.