Hier soir Jean-Luc Mélenchon répondait aux questions des chroniqueurs dans le fauteuil bleu d’On n’est pas couché. Je voulais entendre ce qu’il a à dire. J’ai été surpris par l’évolution de sa posture.
Mélenchon est devenu une sorte de clone de Marine Le Pen. Il joue sur les mêmes thèmes, en particulier celui de la souveraineté qu’il réaffirme ici avec force. Il propose même de sortir des traités européens et de rétablir un protectionnisme.
Il veut, comme le FN, une révolution citoyenne radicale. On ne sait pas trop ce que cela veut dire, citoyen étant un de ces nouveaux mots passe-partout pour dire tout et son contraire. Même si ce ne sont pas les termes utilisés dans la rhétorique de Marine Le Pen l’esprit y est. Les deux rêvent du grand soir et tiennent de ce fait un discours pressant et très émotionnel.
Mélenchon par exemple, en bon tribun, est capable de sidérer son auditoire, de le fasciner et de mettre le paquet avec une telle verve et apparente sincérité qu’il faut garder la tête froide pour analyser ses positions et ne pas être absorbé par lui.
Comme Marine Le Pen il surfe sur la souffrance. Une souffrance qu’il juge immense dans son pays. Avec autant de victimes réelles ou imaginaires du système il est sûr de ratisser large. Une grande part de son discours est teinté de véhémence et fait appel au pathos. Il est aussi doué que son clone féminin pour tirer quelque chose entre larmes et colère, agression et revendication.
Par contre à la différence de la dirigeante frontiste, il affirme qu’il mettra en chantier une assemblée Constituante pour écrire la charte de la 6ème République, et qu’il s’en ira de l’Élysée au bout de deux ans. Une manière de dire qu’il n’est pas accro au pouvoir.
M’ouais. A voir. D’ailleurs où est le problème? Le pouvoir est questionné quand il est pratiqué de manière injuste ou incompétente. Un pouvoir juste et compétent est respecté. Et puis en deux ans on ne fait rien.
Qui voudrait élire un candidat qui annonce son départ prématuré? Pas moi.
Que Mélenchon reprenne certains thèmes, des postures, des tons, des discours de type FN n’est pas étonnant. Il va là où il y a des voix à prendre. La gauche radicale suit le PS: barre à droite toute. Le couple le plus opposé de la politique française est en réalité le plus proche. A quand une déclaration d’amour?
Enfin, si l’on en reste aux schémas habituels et aux clivages poussiéreux. En réalité on peut être souverainiste à gauche comme à droite.
J-L Mélenchon:" Entre la souveraineté des... par onpc