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Le compliment de Fabrice Lucchini à Marina Kaye

Rencontre en plateau télé entre le vieux briscard et la jeune femme. Lui? Soixante-quatre ans et toute sa verve. Elle: 18 ans tout juste. Lui: le temps ne semble pas l’atteindre. Elle: elle a la beauté de son âge.

 

fabrice lucchini,marina kaye,robe,courte,drucker,compliment,Ils se sont croisés chez Michel Drucker, sur France2, ce dimanche 6 mars. Après une petite chanson elle rejoint l’animateur. Fabrice Lucchini les écoute. Marina Kaye s’assied. À un moment elle semble gênée par sa robe très courte.

Lucchini le fait remarquer avec humour et une légère moquerie, et avec cette manière bien à lui de saisir ce qui ne se dit pas. « Elle s’interroge sur la longueur de sa robe, elle se dit: j’ai été un peu loin au niveau du sexe ». Rires. Elle ne nie pas.

L’échange (vidéo ci-dessous, 1:18) est court mais délicieux. Sur la fin l'acteur lâche ce compliment:

« Ça vous va divinement. Tu sais il y a une phrase de Céline qui disait: je donnerais toute l’oeuvre de Baudelaire pour les jambes d’une danseuse. C’est vos jambes. »

Si Lucchini est souvent crû, direct et provocateur, il fait aussi preuve d’une élégance rafraîchissante, dans l’esprit de la galanterie française. Quand un homme et une femme se frôlent ainsi, par cette sorte d’intimité joueuse, tout est ravissement. Les années qui les séparent disparaissent comme poussière sous la pluie. Et, par bonheur, pas de féministe pour crier au sexisme (car il ne dirait sans doute pas cela à un homme, et parce que certaines y verraient un harcèlement ou un ravalement au rang d’objet).

Puis je prends en compte le contexte: le public, l’acteur célèbre et fascinant, sa manière de parler de sexualité sans inhibition. 

Et là, je me demande ce qui se passerait si, à la terrasse d’un café, un gars de 20 ans, visiblement peu argenté – ou pire: d’origine arabe, lui disait la même chose.

Espérons qu’elle apprécierait autant le compliment. 

 


Vivement Dimanche : Fabrice Luchini moqueur, il... par nonstopzappingofficiel

 

 

 

Catégories : Divers, société 6 commentaires

Commentaires

  • J imagine que ca dépendrait aussi de la manière dont la chose est exprimée! Dans ce domaine, le style est tout.

  • j'imagine que ça dépendrait de la manière dont le compliment serait tourné! Il faut quand même mettre un peu de style dans ces choses là.... Sinon, j'aime beaucoup la musique de cette jeune femme. Pas de la pop bébête pour ados, mais de vraies chansons, assez variées et profondes. Et elle chante avec beaucoup de sensibilité, sans en faire trop.

  • @hommelibre,

    Les dernières lignes de votre billet m'ont interpellée :

    "Et là, je me demande ce qui se passerait si, à la terrasse d’un café, un gars de 20 ans, visiblement peu argenté – ou pire: d’origine arabe, lui disait la même chose.

    Espérons qu’elle apprécierait autant le compliment. "

    Il y a plusieurs choses à relever, tout en gardant à l'esprit qu'il s'agit d'un sujet léger !

    D'abord l'idée que Marina Kayes (ou toute jeune femme dans sa situation ) pourrait être incapable d'apprécier gratuitement un compliment magnifiquement formulé, avec références à d'immenses écrivains.
    Qu'au fond, elle pourrait commettre un délit de faciès ou de mépris de l'inconnu pauvre, mais cultivé et capable de l'exprimer. Il faut juste espérer que la jeune femme en question connaisse au moins les auteurs cités ;-)))) La jeunesse et la beauté n'assurent pas un minimum de culture,
    même chez les filles.
    Moi, j'aimerais croire que bien des jeunes femmes ne sont pas automatiquement calculatrices et vaguement xénophobes.

    Ensuite : comment séparer le propos de son auteur ?!?
    Personne n'est capable de faire du Fabrice Luccini comme Fabrice Luccini. Enfin, peut-être Laurent Gerra,lorsqu'il imite Lucchini, mais il doit lire le texte, alors que Luccini sait tout par coeur et improvise au fur et à mesure tout ce qu'il met autour.
    (Les jeunes hommes pourraient s'inspirer de cet exemple, s'ils peinent à avoir du succès avec leurs phrases trop directes. S'ils restent dans les trucs graveleux, ils devront assumer de se faire mal recevoir. On peut d'ailleurs se demander, si le but est d'exprimer l'admiration ou le mépris, lorsqu'on s'adresse à une femme inconnue en l'interpellant avec des formules toutes faites.)

    Et pour terminer : comment faire un compliment qui peut être bien reçu ?

    A mon sens, il faut être capable de se décentrer, d'aller au-delà de son propre désir, de penser à l'autre.
    S'agit-il de dire : "Je te perçois comme un coup possible et t'as qu'à en être flattée." ou " Par ton apparition, tu enchantes ma journée et je t'en remercie."
    Dire: "J'imagine ce qu'il y a sous ta jupe courte et ça me donne des idées très précises." n'est pas pareil que dire
    « Ça vous va divinement. Tu sais il y a une phrase de Céline qui disait: je donnerais toute l’oeuvre de Baudelaire pour les jambes d’une danseuse. C’est vos jambes. "
    La phrase de Luccini est déstabilisante, inattendue. Elle ouvre de vastes perspectives ou plutôt : la référence littéraire place le propos ailleurs qu'à ras la jupe. On monte aussi au cerveau et probablement par là également à l'émotion. La déstabilisation totale.

    Quand avez-vous reçu, un compliment merveilleux ? Comment était-il ? Pourquoi était-il si merveilleux ?
    Parfois, c'est si déstabilisant, qu'on ne sait pas le recevoir.

  • Je doute que seule l'origine compte, dans un contexte pareil. (Pour parler de la phrase finale de ton article, Homme Libre). Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé à Cologne ou plus particulièrement ce qui se produit à Stockholm, ou au Caire.

    La peur, voir paranoïa, a bien une cause. Et, si un curé s'approchait d'un(e) jeune enfant, qui n'aurait pas peur pour l'enfant?
    La peur ne vient pas de ce qu'est l'autre... mais de comment il se comporte.

  • @ Calendula:

    Bien d'accord: "Les jeunes hommes pourraient s'inspirer de cet exemple, s'ils peinent à avoir du succès avec leurs phrases trop directes. S'ils restent dans les trucs graveleux, ils devront assumer de se faire mal recevoir."

    Pour la pauvreté ou l'origine, certes la manière prime, mais ce n'est pas valorisant dans notre société.

    Oui, les compliments ont parfois été difficiles à recevoir. C'est un apprentissage.

    Et encore d'accord: "On peut d'ailleurs se demander, si le but est d'exprimer l'admiration ou le mépris, lorsqu'on s'adresse à une femme inconnue en l'interpellant avec des formules toutes faites." Je ne comprends pas ce qui inspire parfois certains garçons, et je suis loin de les défendre tous par principe!


    @ Nick:

    La manière est prépondérante. Mais je me refuse à généraliser les manières des agresseurs de Cologne. Je connais des gens d'origines différentes, parmi eux il y a de tout, comme parmi nous.

  • "Et là, je me demande ce qui se passerait si, à la terrasse d’un café, un gars de 20 ans, visiblement peu argenté – ou pire: d’origine arabe, lui disait la même chose."

    je ne pense pas que ça soit pire d'être d'origine arabe, au contraire, avant d'être confrontées a leur machisme culturel et le comportement insultant envers les femmes qui va avec, les jeunes filles françaises on plutôt une bonne image d'eux, le type rebelle sur de lui, sois disant victime de racisme leur plait beaucoup, il va bien avec "l'humanisme" féminin.

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