Certains principes sont élastiques. Un exemple? Dans sa tirade mémorable, François Hollande l’avait promis: « Moi Président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local. »
Il semble avoir changé d’avis. Cela fait toujours débat. Actuellement le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est également président de la région Bretagne. Et la nouvelle ministre anciennement secrétaire nationale des Verts, Emmanuelle Cosse, est également ministre (du Logement) et Conseillère régionale d’Île-de-France.
Approchée par le Petit Journal de Canal+ la ministre ne s’en est pas laissée compter. Selon elle il n’y a pas de cumul des fonctions. Elle est certes élue locale, mais comme la fonction de ministre n’est pas élective elle considère qu’il n’y a pas de cumul.
L’argument tient-il la route? D’un côté le poste de ministre ne dépend en effet pas d’une élection. D’un autre il s’agit bien d’une fonction officielle au même titre qu’élue. Casse-tête!
Pas de cumul: Fanfrelande l’avait promis, il a changé d’avis. Il en a le droit. L’erreur initiale est d’avoir posé un principe rigide pendant la campagne présidentielle de 2012. Voulant passer pour un moraliste, le candidat Hollande avait posé ce principe et d’autres pour prendre le contrepied du Président Sarkozy.
Pourquoi cumuler? S’agit-il d’un besoin de têtes d’affiches dans les partis? Présenter un candidat ou une candidate déjà en charge d’un autre mandat lui donne-t-il ou elle plus de visibilité?
S’agit-il d’une question d’appétit politique des candidats, l’accumulation des fonctions répondant plus au sentiment de sa propre importance et à un besoin de pouvoir personnel? Est l’aspect financier (indemnités) qui motive?
Ne peut-on aussi considérer qu’un cumul peut servir un projet, en associant par exemple la ville dont on est maire et le département dont on est député? Je ne l’exclus pas. Dans ce domaine le principe annoncé n’est pas forcément adapté à la réalité.
Ce débat sur le cumul des mandats illustre d’une autre manière une ligne de front entre deux postures intellectuelles:
- soit on privilégie tous les principes de manière rigide, même les principes secondaires;
- soit on navigue avec plus de marge et l’on choisit les personnes les plus adéquates pour un poste et une situation donnés, pour autant que le volume de travail des charges cumulées soit réaliste et pertinent dans l’agenda de l’élu ou de l’élue.
À la décharge d’Emmanuelle Cosse il y a un précédent: Manuel Valls. S’il a bien démissionné de sa fonction de maire d’Evry en entrant au gouvernement, il en est resté Conseiller municipal.
Cumul ou non?
Commentaires
De toute façon il n'a réalisé qu'un seul point de son programme, le mariage pour tous. Le reste n'était que du blabla. Le vrai programme politique qu'il met en place c'est celui de la commission européenne.