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Statistiques météo de mai : très mou-yé !

Records de pluviosité, inondations, températures plus fraîches que la moyenne: le printemps 2016 sort des standards pour se situer dans les premiers de classe. Pas partout cependant. Si l’Europe de l’ouest a pris sa douche, quelques poches ont résisté à la déferlante humide.

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Ainsi pour le sud-est et la Corse, coutumiers du soleil, et plus inattendu: pour la Bretagne. Côté températures, les relevés sur les trois mois du printemps météorologique (1er mars-31 mai) indique un déficit de 0,4 degrés par rapport à la moyenne. 

Il faut le signaler car les médias n’en parlent pas beaucoup. Après avoir annoncé des mois de records successifs de températures sur la planète, records dus à El Niño, ils relaient peu cette baisse. Un mois plus frais n’intéresse pas. Il n’alimente pas la grande peur climatique.

Mouillé, le mois de mai? Oui, et jusqu’au début juin. De grandes inondations noient le centre de la France. Pas autant qu’en 1910 à Paris, mais assez pour être décrétées catastrophe naturelle. En région Centre, le volumes de pluies depuis le début des relevés a été battu. À Château-Chinon, entre Nevers et Beaune, le record est maintenant établi à 252 litres par m2 en mai, battant les 237 litres de 1983. 

D’autres records restent en haut de l’affiche. La crue maximale en France date de mars 1930. Le Tarn était alors monté de 17 mètres en 24 heures, dont 7 mètres en centre ville de Montauban. Il y eut 200 morts, 10’000 sinistrés, et 3’000 maisons détruites. La plus longue sécheresse en Hexagone date, elle, de 1906 dans le midi.

 

 

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Le bon côté est évidemment l’arrosage de la nature avant l’été, et la mise à niveau des réserves d’eau des nappes phréatiques. La recrudescence des précipitations ces dernières années indique une possible bascule de la tendance climatique et permet le remplissage des nappes souterraines. À vérifier sur la durée.

Les inconvénients des fortes pluies sont les dégâts subi par les habitants et les risques de pertes agricoles par excès d’eau et manque de pollinisation.

La quantité de pluie est une des causes des inondations. La réduction des bassins naturels de rétention y contribue, ainsi que la densification des habitations et les constructions en zones inondables. Mais pas seulement. L’agriculture est mise en cause.

« Un sol en bon état est riche en matières organiques, c’est-à-dire en petites racines, en petites bêtes et en particulier en vers de terre qui creusent des galeries. Le sol est alors poreux, plein de petits trous, qui lui permettent d’absorber l’eau. « Marcel Bouché, un agronome qui avait fait des études sur les infiltrations d’eau, a montré qu’un sol vivant pouvait absorber jusqu’à 300 millimètres d’eau par heure ! 

(…)

 

 

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Le problème est qu’avec l’intensification de l’agriculture, « les éponges sont devenues des toiles cirées », déplore Jacques Caplat. « On a peu d’arbres et peu de rotation des cultures, donc peu de racines. Le gigantisme des parcelles a entraîné l’utilisation de machines agricoles de plus en plus lourdes, qui tassent le sol. L’eau ne peut plus s’infiltrer !  (…) 

Les haies ont été arrachées, alors qu’elles faisaient barrage aux ruissellements. La disparition des zones humides dégrade encore la situation, car elles constituaient « des espaces-tampons capables d’absorber beaucoup plus d’eau que les endroits secs », regrette l’agronome. »

Les méthodes intensives de culture font du sol une colle presque imperméable. Mais de plus en plus d’agriculteurs passent à des méthodes plus préservatrices des sols:

« Je ne laboure pas et je ne laisse jamais mes sols nus. Il faut un mélange de paille et de racines en surface pour retenir la terre, explique-t-il. Je travaille aussi perpendiculairement à la pente, et en buttes, pour faire barrage et éviter l’érosion. » (…) Autre mesure, il met jusqu’à huit cultures différentes, successivement sur une même parcelle. « A chaque changement, cela permet d’avoir des racines et des débris différents qui favorisent la retenue d’eau et la porosité des sols ». 

 

 

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Enfin El Niño a sa part dans les variations météo. L’épisode qui se termine dans le Pacifique a été l’un des plus forts enregistré depuis 50 ans. Les images statistiques d’El Niño montrent que les épisodes intenses sont suivis d’une chute des températures océaniques, nommée La Niña, et des températures planétaires.

La comparaison de la situation de mai 2016 (image 4) avec l’automne 2015 (image 5) montre la régression du courant océanique chaud.

Cela indique-il une tendance plus fraîche dès cet été? Je propose cette hypothèse à l’observation. Chacun pourra constater par soi-même l’état des températures, et la confirmation ou non de cette tendance.

 

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Catégories : Météo 6 commentaires

Commentaires

  • En ce qui concerne la Seine :
    L'ampleur des inondations d'autrefois a amené la mise-en-place de grands lacs artificiels, avec l'objectif de mieux réguler les variations saisonnières.
    Ainsi, il n'est pas toujours possible de comparer les dégâts d'autrefois avec ceux d'aujourd'hui.
    Il est possible que les quantités d'eau de 2016 soient équivalentes à celles de 1910, mais que ces lacs en amont aient permis d’atténuer le déferlement les flots.
    La Seine récolte les eaux d'une grande quantité de cours d'eau, c'est un bassin versant.
    Si on assiste toujours à de fortes crues, c'est que les lacs artificiels sont placés trop loin, pour pouvoir contenir toute l'eau nécessaire.

    Je tire ma science de l'émission "Le dessous des cartes" d'arte :

    http://ddc.arte.tv/nos-cartes/crues-de-la-seine-risque-regulier-risque-oublie-1-2

  • Les années bissextiles avec en plus 13 lunes noires sont signes annonciateurs d'une année pourrie
    Quand aux inondations actuelles vouloir revenir au passe mais en continuant de progresser est un non sens absolu
    Qu'on veuille cultiver les souvenir du passé chez soi d'accord mais collectivement c'est tout simplement absurde car on ne peut refaire celui-ci surtout de nos jours ou même les touches des claviers doivent être enfumées par des théories qui ne sont plus d'actualité ou incompatibles créant par là un nouveau mal désigné sous l'appellation , le tout tout de suite et en vitesse
    Je pense à la ré introduction du castor qui avait disparu et qui lui adore bouziller les installations de drainage , on sait que la France fait preuve d'un très grand laxisme quand à l'entretient de ses cours d'eau et ceci a déjà été dénoncé en 2014 par les agriculteurs Français
    or quand on sait les nombreuses difficultés pour régler tous les problèmes administratifs provoqués par les fusions des département souhaitons bon courage aux ministres et par là même aux habitants car fusionner en de telles circonstances avec en plus un baptême cosmique bonjours les prises de têtes et le parcours du combattant on l'a vu chez nous et par temps calme

  • Bonjour Calendula,

    En effet des bassins de rétentions ont été mis en place. Leur efficacité dépendra de la durée et de la quantité de pluies tombées, et de la surface touchée. L'épisode récent étant plus au sud que sur le bassin de la Seine, une partie de l'eau a envahi le département du Loiret.

  • Cet hiver, j'avais fait la prévision d'un été encore assez chaud mais un peu moins que l'année dernière, du fait du retard de quelques mois des températures sur les phases El Niño - La Niña, et d'un hiver très froid. On verra si j'avais raison.

  • Kad, le décalage de quelques mois se verra-t-il dès cet été? Ou plutôt l'hiver prochain? Nos observations seront intéressantes! Sans oublier qu'elles ne seront que locales – sauf à lire les statistiques mondiales, qui ont l'inconvénient de n'être pas assez précises.

    L'été dernier, pendant notre canicule, le nord de l'Europe grelottait, de l'Angleterre à la Scandinavie.

  • Oui le climat de nos zones tempérées et assez chaotique, ce qui fait qu'on ne peut faire que des prévisions de tendances générales. El Niño ou la Niña n'empêcheront jamais qu'il fasse chaud ou froid à Petaouchnock ! ;)

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