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Ariana Grande : le concert pour les victimes de Manchester

Hier soir je cherchais la rétrospective Nasser: RTS 2 l’avait remplacée par le concert de Manchester d’Ariana Grande & Co. Alors j’ai regardé ce One Love tant que j’ai pu. Je dois dire que la petite Grande est terriblement charmante. La Grande soeur idéale des adolescentes.

 

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Sophistiquée, lisse, chevelure savamment tirée, cils de girafe, sweat shirt blanc à logo rouge, legging gris strict mais troué devant et derrière assez haut pour faire sexy sans trop. La petite princesse fait le spectacle en vraie pro. Et elle assure.

Son aisance sur scène est celle d’une vraie show woman aguerrie. Une présence formidable, un style très consensuel, et ce qu’il faut d’émotion pour faire pleurer les fans et rester au centre du jeu.

De sa belle voix pleine d’effets, au point où l’on dirait qu’elle a avalé une pédale oua-oua, elle égrène des chansons dans lesquelles on n’entend pas la moindre originalité créative. Voix, musique, style, semblent être clonés sur des décennies de musique et chanteuses à consommer dans le tram, écouteurs sur les oreilles.

Elle est la suite perpétuelle du système de showbiz de divertissement, qui recycle à l’infini ses idoles pour de nouvelles générations qui croient entendre quelque chose d’inattendu. Le Système, et le star system en particulier, se portent bien.

Ce concert était donc organisé en soutien aux victimes de l’attentat qui avait endeuillé sa précédente prestation dans cette ville de 500’000 habitants. Les recettes seront intégralement reversées au fond d’entraide. L’élan de compassion fonctionne, et les victimes de la guerre asymétrique ne seront pas abandonnées.

 

 

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Dans le public, les milliers de petits coeurs formés avec les doigts signifiaient que la réponse à cette guerre terroriste, c’est l’amour. One Love. Quel love, on ne sait pas précisément. Celui qui dit que nous sommes tous Un, comme ces index pointés vers le ciel en nouveau signe de reconnaissance.

Un, même quand la bombe de Un arrache la tête de Un qui est le même Un – bien qu’un peu Autre.

Manchester avait besoin de célébrer. C’est normal. C’est une manière de replonger dans la souffrance avec recul pour lui faire lâcher prise. Un rituel collectif pour expurger la blessure faite à quelques-uns. Une religiosité élémentaire. Dans cette forme moderne de communion, Dieu est la Musique et le showbiz son prophète.

Bien sûr les fans, en général très jeunes, ont besoin de rêver. Rêver à un monde sans conflit, sans colère, sans blessures. Un monde déconnecté où leurs maquillages de carnaval ne choqueraient pas dans une cérémonie aux morts. Un monde où la compréhension mutuelle prévaut sur la défiance. Un monde d’où le tragique serait éradiqué, où la mort serait trop méchante pour leurs âmes trop tendres. L’unanimité de ces regards émerveillés, de leur love pour leur idole, était touchante.

Et pourtant…

Pourtant on a si peu parlé des victimes. Des pancartes portant l’inscription « For our angels » – pour nos anges – tapissaient bien l’assemblée de ces nouveaux croyants. Nos anges: encore une référence religieuse. Impuissance des mots à désigner la cruauté du monde, sauf à opposer implicitement ces anges au démon.

 

 

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Pourtant personne n’a parlé du démon, du tueur, de son engagement politique et religieux. Il ne fallait stigmatiser aucune communauté. Ne pas désigner clairement l’adversaire. Ne pas faire de politique, ne pas rappeler que Tony Blair avait envoyé ses soldats faire une guerre basée sur le mensonge des Armes de destruction massive – mensonge qu’il a reconnu par la suite.

Ariana Grande en a pourtant fait, de la politique. En juillet 2016 elle soutenait Hillary Clinton et déclarait: L’islam est amour.

Hier, aucune mention ne fut faite de l’islam politique radical, du djihad militaire. Aucune mention des enfants-soldats endoctrinés par Daesh, saturés de vidéos de décapitations et de meurtres, affirmant leur volonté de tuer tout les ennemis – en particulier les juifs, bien sûr. À voir sur France 2 ce reportage récent d’Envoyé Spécial, Les enfants perdus du califat.

Aucune mention de Salman, le garçon de 8 ans qui a lui-même décapité sa victime. Aucun mot pour les fillettes vendues aux djihadistes comme esclaves sexuelles pour quelques milliers de dollars. Vendues aux enchères, passant par différents propriétaires. Déflorées ou non. Âgée parfois de moins de neuf ans (extrait vidéo du reportage ci-dessous).

« Voici l’une de ces annonces : "Esclave déflorée à vendre. Age : 13 ans. Corps : mince, grand. Son travail : elle nettoie et lave sans rechigner. Religion : convertie à l’islam, a commencé à apprendre le Coran. Prix : 9 000 dollars". Sur une autre annonce localisée à Raqqa, en Syrie, une "esclave vierge de 11-12 ans" est proposée à 11 000 dollars. Certaines fillettes sont maquillées et photographiées dans des poses suggestives pour être vendues plus vite et plus cher. Car il s’agit de ventes aux enchères. "Ça commence à 10 000 dollars, par exemple, explique le contact de la journaliste en Irak. Les jihadistes peuvent renchérir de 100 ou 200 dollars, jusqu'à ce qu’elle soit vendue. »

 

 

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À Manchester, ce qu’on sert aux victimes de l’attentat, c’est un monde de bisounours, sans lucidité, sans regard sur le réel. On offre un supershow narcissique où pleurnicher ses bons sentiments dégoulinants serait être humaniste. Où les supervedettes invitées font leur promo, comme les Black Eyed Peas qui comme de par hasard sortent justement leur nouvel album. Ou comme Miley Cyrus, aux gestes autoritaires envers la Grande pour qui sait regarder les détails. Un vrai mec, Miley : on comprend mieux son exhibitionnisme sexuel sur scène.

Un supershow où, pour célébrer la mémoire des morts et des survivants, quatre filles font le show en tenue super sexy. Je croyais qu’un des signes du deuil est un minimum de pudeur vestimentaire. Mais non mais non.

Un supershow narcissique à l’image d’Ariana Grande qui, dans son dernier rappel, chante Over the Rainbow, et qui capte pour elle, dans quelques larmes fort opportunes, toute la lumière de l’événement, toute l’affection de fans en transe émotionnelle hypnotique. Qui alors pense encore aux victimes?

Difficile de ne pas être au moins un peu désabusé au spectacle de l’occident plongeant dans le ramollissement émotionnel. Difficile de jouer le jeu de manière naïve et gentillette. Désolé de ne pas encenser comme les autres, malgré de louables intentions de la part des organisateurs. Difficile de croire à une bienveillance non calculée de ces stars. 

Le charity business des people ne s’encombre plus de miettes de pensée politique comme dans les années 1980. Ici c’est directement de la charity promotion pour quelques millionnaires de la musique conformiste et clonée. Des millionnaires qui feront un peu plus de ventes grâce aux corps déchiquetés des victimes.

Ce libéralisme-là n’a plus de limites. Il croque la mort à pleines dents et à plein compte en banque. Ces grands prêtres « humanistes » modernes, ceux du monde d'en haut, connaissent leur intérêt.

Une bonne soirée pour les bisounours et les banquiers. Il ne manquait sur scène que Macron chantant le printemps.

 

 


Envoyé spécial. Les enfants esclaves du califat

 

 

 

 

Catégories : Philosophie, Politique, société 13 commentaires

Commentaires

  • très belle analyse comme d'hab

    mon dernier livre de chevet je conseille.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/racisme-imaginaire-livre-cle-2989710.html

  • https://blogs.mediapart.fr/roland-laffitte/blog/130217/lislamophobie-un-racisme-imaginaire

    sous l’effet civilisateur des colonnes infernales de l’armée française, elle ne perdît que la moitié de sa population entre 1830 et 1847 !

    faux que médiapart commence à ne plus mentir ça sera déjà un bon début.

    il oublie qu'a cette époque, tout le Maghreb a souffert de famine et d'épidémie, et que la France a importer du blé pour nourrir les Algériens.

    Les erreurs de Catherine Coquery-Vidrovitch
    http://www.blog-lefeuvre.com/?p=20

  • liens disparu

    http://www.blog-lefeuvre.com/?p=20

    Les erreurs de Catherine Coquery-Vidrovitch

    Catherine Coquery-Vidrovitch me fait l’honneur de publier, sur le site du Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire, un long compte rendu consacré à mon livre « Pour en finir avec la repentance coloniale ».
    Dans ce texte quelque peu confus, C. Coquery-Vidrovitch me reproche, d’abord, de n’avoir pas respecté « les règles élémentaires d’un historien » en ne définissant pas rigoureusement le milieu des repentants auquel je m’attaque, en confondant dans le même mouvement des politistes, des historiens « non universitaires » et quelques collègues, dont elle-même, Tarik Ramadan, et certains médias. Bref, je construirais, pour les besoins de ma (mauvaise) cause, un « adversaire collectif » sorti tout droit de mon imagination.
    Ainsi, pour C. Coquery-Vidrovitch rien ne permettrait de repérer un courant d’opinion prônant la condamnation – et non pas la connaissance et la compréhension - du passé colonial de notre pays et exigeant de l’Etat, par la voix de ses plus hauts représentants, des manifestations de regrets et des demandes d’excuse auprès des victimes – ou plutôt de leurs descendants – de ce passé, sous le prétexte que ce courant serait hétérogène, constitué de personnalités diverses par leurs statuts comme par leurs motivations, s’appuyant sur des positions institutionnelles (Ligue des Droits de l’Homme ou MRAP) ou des organisations (Indigènes de la République) et bénéficiant d’un accès privilégié à certains médias (Le Monde diplomatique par exemple). Depuis quand, l’homogénéité d’un groupe de pression serait-il nécessaire à son existence ?
    C. Coquery-Vidrovitch relève ensuite les « bourdes » qui émailleraient mon texte, notamment lorsque j’avance l’idée que loin d’avoir été uniment islamophobe, la culture coloniale a été empreinte d’islamophobie, comme l’atteste la personnalité d’Augustin Berque. « Augustin Berque comme porte-parole de l’opinion publique en matière d’islam ? », la référence fait sourire mon critique. Inutile de rappeler à Coquery-Vidrovitch ce que Bourdieu disait de cette notion d’opinion publique. Si j’ai fait référence à A. Berque c’est qu’il était chef du service des Affaires indigènes au sein du Gouvernement général de l’Algérie et qu’à ce titre son opinion est révélatrice d’une culture et d’une pratique de l’administration coloniale et, plus généralement, de l’État français. Bien d’autres exemples de la politique d’égard de la France vis-à-vis de l’islam peuvent être produits (respect par l’armée des prescriptions musulmanes, construction de la Grande Mosquée de Paris… ainsi que la politique du royaume arabe esquissée par Napoléon III et que cite d’ailleurs C. Coquery-Vidrovitch). Certes, cette politique d’égard s’est accompagnée, tout au long de la période coloniale, d’une surveillance du culte musulman, mais celle-ci était d’ordre politique et non pas d’ordre religieux.
    Je confesse une erreur, et C. Coquery-Vidrovitch a raison de me reprendre sur ce point : ce n’est pas tout le Nigéria qui applique la charia mais certaines provinces du Nord de ce pays. En revanche, comment admettre la complaisance avec une législation qui bafoue la dignité et le droit des femmes, que manifeste C. Coquery-Vidrovitch qui ne craint pas d’affirmer que les dirigeants islamistes des provinces en cause « font mine de l’appliquer » uniquement pour embarrasser le gouvernement central, aucune condamnation n’ayant été à ce jour exécutée. Mais que des femmes aient été condamnées pour « adultère », qu’elles aient vécu et vivent encore sous la contrainte et la menace d’un islamisme réactionnaire ne semble pas émouvoir plus que cela notre historienne qui paraît faire bon marché à cette occasion des valeurs du combat féministe. Décidément, je crois que certains rapprochements avec Tariq Ramadan ne sont pas infondés et je constate, hélas, que l’actualité récente me donne raison : on ne fait pas « mine » d’appliquer la charia dans les provinces du Nord du Nigeria.
    Aussi sourcilleuse avec la réalité historique qu’elle affirme l’être, C. Coquery-Vidrovitch commet elle-même, dans son compte rendu quelques « bourdes » qui méritent d’être rectifiées. D’abord lorsqu’elle s’indigne que je qualifie - « improprement » selon elle - les Algériens de Français, alors que « l’honnêteté historique » aurait dû me rappeler que « les Musulmans vivaient dans trois département français, mais qu’ils n’y étaient pas Français ». Cette assertion témoigne d’une vision quelque peu étroite, en tout cas confuse, des réalités algériennes. L’ordonnance royale du 22 juillet 1834, qui fait de l’ancienne Régence une possession française, conduit la cour d’Alger à juger, le 24 février 1862, que de ce fait, les indigènes d’Algérie étaient devenus des sujets français. Confirmant cette interprétation, le sénatus consulte du 14 juillet 1865 « sur l’état des personnes et la naturalisation en Algérie » précise, dans son article premier, que « L’indigène musulman est Français ; néanmoins il continuera à être régi par la loi musulmane. » Autrement dit, et cela est également vrai pour les Juifs résidant sur le territoire de l’ancienne régence d’Alger, le sénatus consulte opère une distinction entre la nationalité et la citoyenneté – au demeurant moins étanche qu’on ne le prétend généralement, la nationalité conférant, de fait, certains éléments de citoyenneté - celle-ci pouvant être acquise à la suite d’une démarche volontaire entraînant l’abandon des statuts personnels. C’est d’ailleurs cet abandon que le décret Crémieux du 24 octobre 1870 impose aux Juifs du Nord de l’Algérie lorsqu’il leur accorde collectivement la citoyenneté (et non pas la nationalité dont ils jouissaient déjà) française. En Algérie, comme en métropole, les Algériens sont donc bien des Français et la critique de C. Coquery-Vidrovitch est sans fondement. Il n’est pas inintéressant de souligner que le décret du 25 mai 1881, « relatif à la naturalisation des Annamites », étend à la Cochinchine des dispositions similaires.
    C. Coquery-Vidrovitch, toujours en délicatesse avec cette chronologie, chère aux positivistes qu’elle semble dédaigner, commet une deuxième « bourde » lorsqu’elle date de 1894, la promulgation du régime de l’Indigénat en Algérie (« avant d’être généralisé ailleurs », ajoute-t-elle). En réalité, expérimenté en Kabylie en 1874 (décret du 29 août), à la suite de l’insurrection de 1871, l’indigénat a été étendu à l’ensemble des Algériens musulmans (non citoyens) résidant dans les communes-mixtes du territoire civil par la loi du 28 juin 1881. L’extension, sous des formes et avec des contenus variés, aux autres colonies, n’a pas attendu 1894 : elle intervient au Sénégal et en Nouvelle-Calédonie dès 1887 et en Indochine en 1890. Mais il est supprimé dès 1903 en Cochinchine tandis qu’en Algérie, il est très largement vidé de son contenu, au fur et à mesure que le Parlement en vote la prorogation et, en particulier, après la Première Guerre mondiale.
    Je me contredirais d’une page à l’autre à propos de la politique migratoire de la France à l’égard des Nord-Africains. Je crains, sur ce plan, que Coquery-Vidrovitch m’ait lu trop rapidement. Indiscutablement, au cours de la Première Guerre mondiale, pour son effort de guerre, la France a recruté massivement, en même temps que des soldats, de la main-d’œuvre coloniale, au Vietnam, en Algérie et au Maroc principalement, procédant même, à partir de 1916, à une « véritable chasse à l’homme ». Mais, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et contrairement aux affirmations hasardeuses de Pascal Blanchard, dont C. Coquery-Vidrovitch se fait l’avocate, l’État ne s’est pas attaché à faire venir des Algériens « sous la pression du patronat ». Ils venaient, spontanément et de plus en plus nombreux, chercher en France le travail et les revenus qu’ils ne trouvaient pas en Algérie. Le rôle de l’État n’a donc pas été de répondre aux demandes d’un patronat avide de main-d’œuvre à bon marché. Bien au contraire, il s’est efforcé d’imposer au patronat, qui n’en voulait pas, l’embauche de travailleurs algériens, par la mise en œuvre d’une politique de préférence nationale. Toute autre est la situation des Marocains recrutés pour une trentaine de milliers d’entre eux par les Charbonnages de France, ce qui confirme que les causes du rejet de la main-d’œuvre algérienne par le patronat français ne se réduisent pas à un « racisme anti-maghrébin ». Quant au terme « nord-africain », s’il apparaît dans mon livre comme synonyme d’Algériens, ce n’est pas, comme le croit C. Coquery-Vidrovitch, que j’ignore qu’il s’appliquerait aussi aux Marocains, mais parce qu’au-delà de son acception géographique, il a revêtu une définition historique et parce que la littérature administrative, notamment, l’utilise, des années 1920 jusqu’à la fin des années 1950, comme synonyme d’Algériens.
    Concernant les Algériens qui assurent avoir été démarchés par des « agents patronaux », loin de faire « bon marché » de leurs témoignages, je les cite et si j’en réfute, non pas la sincérité, mais le bien-fondé, c’est justement après les avoir analysés et m’être attaché à débusquer l’origine du quiproquo, notamment grâce aux archives du gouvernement général et à un article publié par Alger Républicain. Il ne me semble pas que l’historien sorte de son rôle en passant les témoignages au crible de la critique historique, fussent-ils les témoignages des « victimes » de l’histoire.
    Au-delà du cas d’espèce, c’est la méthode que C. Coquery-Vidrovitch met en cause puisqu’à ces yeux « exemples ne font pas preuve ». Un exemple, je veux bien, mais une suite d’exemples, d’origines diverses (de préfets, de milieux patronaux, d’un journal proche du Parti communiste algérien et d’un grand quotidien algérien) créé, me semble-t-il, un ensemble suffisamment cohérent pour conforter une hypothèse et justifier une affirmation. C. Coquery-Vidrovitch est parfaitement en droit de contester celle-ci. Mais alors qu’elle avance ses propres arguments.
    Menteur par omission, ensuite, parce que je reproche à Claude Liauzu d’appuyer son affirmation que la colonisation a été l’occasion de « profits immenses » sur deux exemples. Tient ! six exemples d’un livre de Lefeuvre témoignent de l’incompétence de l’auteur, mais deux exemples d’un livre de Liauzu auraient valeur démonstrative ! Le procès de Catherine Coquery-Vidrovitch est d’autant plus mal venu, sur ce point, que, page 129 de mon essai je souligne que « toute une série de sociétés coloniales sont, avant la Première Guerre mondiale, de bonnes affaires pour leurs actionnaires ». Mais je rappelle aussi, m’appuyant sur les travaux de Jacques Marseille, que la mortalité des entreprises coloniales, en particulier du secteur minier, a été beaucoup plus élevée que la mortalité des entreprises métropolitaines et qu’il est donc inexact de présenter l’investissement dans les colonies comme une poule aux œufs d’or. C’était, bien souvent, un pari hasardeux, dont de nombreux rentiers ont fait les frais.
    Je déformerais « outrageusement » la pensée de mes « adversaires ».
    D’abord en accusant « Le livre noir du colonialisme de présenter le nazisme comme un héritage colonial ». Une première remarque : s’appuyant sur une lecture me semble-t-il superficielle d’Hannah Arendt, Marc Ferro reproche aux historiens qui travaillent sur les régimes totalitaires d’avoir « omis de s’apercevoir qu’au nazisme et au communisme, elle avait associé l’impérialisme colonial » [M. Ferro, Le livre noir du colonialisme, p9]. Derrière le paravent d’H. Arendt, M. Ferro analyse donc bien la domination coloniale comme une des trois formes du totalitarisme. Compte tenu de son antériorité chronologique sur l’Union soviétique stalinienne et sur l’Allemagne nazie, ce serait même la première forme historique du totalitarisme. Pointer cela n’est en rien trahir la pensée du maître d’œuvre du Livre noir. Dans les pages qui suivent, celui-ci s’efforce d’entretenir une certaine filiation entre conquête et domination coloniales d’une part et nazisme d’autre part. Comment lire autrement cette affirmation [p. 28] : « Autre forme de racisme, pas spécialement occidentale : celle qui consiste à estimer qu’il existe des différences de nature ou de généalogie entre certains groupes humains. La hantise principale porte alors sur le mélange ; mais cette hantise peut avoir des relents biologiques et criminels, le croisement étant jugé, par les nazis notamment, comme une transgression des lois de la nature. »
    Ensuite, pensant « faire de l’esprit » je m’attaquerais à « une utile édition de sources récemment publiée » par Gilles Manceron. C. Coquery-Vidrovitch est une nouvelle fois en délicatesse avec la chronologie[1]. L’ouvrage auquel elle fait référence (voir sa note 6) n’a été publié qu’en février 2007, soit plus de cinq mois après le mien et je puis assurer que ni G. Manceron ni son éditeur ne m’en ont communiqué le contenu avant sa publication. Je ne m’essaie donc pas « à faire de l’esprit » à l’égard d’un ouvrage que je ne pouvais pas avoir lu et lorsque je dénonce le rapprochement fait entre la colonisation et les pratiques d’extermination mises en œuvre par les armées nazies dans l’Europe occupée, c’est au livre précédent de G. Manceron que je fais explicitement référence [Marianne et les colonies, p. 295], citation sourcée en note de bas de page à l’appui.

    Je témoignerais d’une singulière « malhonnêteté intellectuelle » en mettant en cause une affirmation de C. Coquery-Vidrovitch, selon laquelle, dans l’entre-deux-guerres « le Maghreb allait à son tour remplir les caisses de l’Etat, et surtout des colons et des industriels intéressés, grâce aux vins et au blé d’Algérie, et aux phosphates du Maroc » puisque j’aurais pris soin de « taire la phrase suivante » : « mais comme l’a montré Jacques Marseille, ce soutien fut de bout en bout un leurre. » Je renvoie évidemment le lecteur au texte original de C. Coquery-Vidrovitch (Vendre : le mythe économique colonial, dans P. Blanchard et alii, Culture coloniale, 1871-1931, Autrement, 2003, p. 167) : il constatera de lui-même que la phrase suivante est, en réalité, le début d’un nouveau paragraphe qui ne prolonge pas la même démonstration, puisque le « leurre » renvoie au fait que « l’économie coloniale, toujours prônée par les gouvernements successifs, eut pour effet majeur de protéger l’économie française de façon malthusienne ». Ajouter cela, n’invalide donc pas, ni même ne nuance, la « bourde » de l’historienne qui feint d’ignorer – peut-être pour être dans le ton de l’ouvrage auquel elle participe - qu’à partir des années 1930, non seulement le Maghreb ne remplit pas les caisses de l’Etat, bien au contraire, mais encore que les colons subissent une crise de trésorerie dramatique qui aurait conduit la plupart à la faillite si la Métropole n’avait volé à leur secours (voir l’article de René Gallissot sur la révolte des colons tondus du Maroc qui vaut aussi pour les colons algériens étranglés par un niveau d’endettement auquel la plupart ne peuvent plus faire face, dans L’Afrique et la crise de 1930, RFHOM, 1976, sous la direction de C. Coquery-Vidrovitch elle-même).
    Mais, et je l’ai bien compris, il ne faut pas prendre au pied de la lettre les affirmations de notre historienne, car on risquerait alors de la faire passer pour une « idiote ». Ce qu’elle écrit doit donc être interprété et j’attends donc qu’elle livre, avec ses textes, un mode de lecture pour m’éviter toute interprétation malveillante. Curieusement dans son compte rendu, C. Coquery-Vidrovitch préfère garder le silence sur une autre de ses affirmations que je critique pourtant : « C’est seulement à partir des années 1950 […] que l’Afrique noire à son tour, allait soutenir l’économie française [Vendre : le mythe économique colonial, p. 169]. Sans doute, là encore, ne faut-il pas prendre au pied de la lettre cette affirmation.
    Quel soutien l’Afrique noire apporta-t-elle à l’économie française entre 1950 et 1959 ?
    Un soutien financier ? Jamais au cours de cette période, ni l’AOF, ni l’AEF ne dégagèrent une balance commerciale positive avec la France, leur déficit commercial cumulé s’élevant à 3 988,6 millions de NF, pour l’essentiel couvert par des transferts de fonds publics en provenance de la métropole. Un soutien économique ? Entre 1950 et 1959, l’AOF et l’AEF réunies absorbent autour de 10 % du total des exportations françaises, avec, d’ailleurs au fil des ans, une tendance à l’effritement, et livrent environ 7,2 % des importations. 10 %, 7 %, ce n’est pas négligeable, et bien entendu, pour certains produits la part de l’Afrique noire française était beaucoup plus élevée, mais tout de même, cela ne justifie aucunement qu’on parle de « soutien » à l’économie française. D’autant que C. Coquery-Vidrovitch omet de s’interroger sur le financement du commerce extérieur de l’Afrique française, largement pris en charge par le contribuable français.
    Je n’ignore évidemment pas l’enquête quantitative sur la réalité détaillée des différents territoires de l’empire, colonie par colonie, entreprise sous sa houlette, à laquelle Jacques Marseille a participé et dont il a utilisé les résultats dans sa thèse. Lectrice un peu plus attentive, C. Coquery-Vidrovitch n’aurait pas manqué de voir, dans mon livre, des références à ce travail, notamment un tableau sur la démographie des sociétés coloniales qui contredit l’idée d’un eldorado colonial. Mais, depuis cette enquête, au demeurant inachevée et incomplètement publiée, d’autres travaux ont été menés et, s’agissant du poids des colonies sur le Trésor public métropolitain, C. Coquery-Vidrovitch n’ignore pas la contribution du même Jacques Marseille, présentée lors du colloque Finances [J. Marseille, La balance des paiements de l’outre-mer sur un siècle, problèmes méthodologiques, dans La France et l’outre-mer, Un siècle de relations monétaires et financières, CHEFF, 1998] qui fait, non pas de la conquête, mais de la domination coloniale un « tonneau des Danaïdes » pour les contribuables français. À ma connaissance, cette démonstration n’a pas été invalidée, y compris par l’africaniste C. Coquery-Vidrovitch. Pourquoi ?
    L’affirmation selon laquelle « l’économie coloniale, toujours prônée par les gouvernements successifs, eut pour effet majeur de protéger l’économie française de façon malthusienne » repose elle-même sur une série d’erreurs factuelles : le pacte colonial ne s’est pas toujours ni partout déployé dans l’espace colonial français, ne serait-ce que parce que des conventions internationales ne le permettaient pas (la Conférence de Berlin définit des zones de libre-échange pour les pays du bassin du Congo, tandis que l’acte final de la conférence d’Algésiras – 7 avril 1906 – réaffirme le principe de la « porte ouverte » au Maroc). Le pacte colonial est ensuite largement abandonné, au moins pour l’Afrique du Nord, à partir de Vichy.
    Cette affirmation témoigne aussi, et c’est sans doute plus grave, d’une conception systémique de l’histoire coloniale qui gomme la diversité des situations dans les espace coloniaux et dans les durées de la domination coloniale, mais aussi les stratégies diverses prônées ou suivies par les différentes administrations coloniales ou les milieux patronaux. Je renvoie à mon tour, C. Coquery-Vidrovitch à une lecture plus attentive de la thèse de Jacques Marseille.
    Victime d’« un positivisme simplificateur », je m’attacherais à compter un par un le nombre des victimes des conquêtes coloniales en ignorant – volontairement ou par bêtise – « la complexité des facteurs historiques ». Sur ce plan, le débat est effectivement d’ordre méthodologique. Ce mépris pour le « positivisme » dont C. Coquery-Vidrovitch témoigne, justifie qu’on puisse dire tout et n’importe quoi. Elle ne s’en prive d’ailleurs pas, dans Le livre noir du colonialisme (p. 560), lorsqu’elle affirme que la guerre d’Algérie aurait fait un million de victimes parmi la population algérienne musulmane. C. Coquery-Vidrovitch, qui me reproche d’ignorer les travaux d’André Prenant, sait pertinemment qu’elle énonce, là, un mensonge grossier, forgé par la propagande du FLN et qui sert, aujourd’hui encore, à conforter le pouvoir des dictateurs algériens : tous les travaux des démographes et des historiens français (d’André Prenant à Charles-Robert Ageron, de Benjamin Stora à Guy Pervillé et Gilbert Meynier) ont infirmé ce chiffre et proposé des estimations beaucoup plus basses : 250 000 morts environs, parmi lesquels, selon Gilbert Meynier, environ 200 000 auraient été victimes de l’armée française et 50 000 du FLN. Tout comme est mensonger le chiffre d’un million de morts liés à la conquête de l’Algérie, qui ignore l’ampleur de la catastrophe démographique des années 1865-1868, tout à la fois alourdie ET amortie par le fait de la colonisation, comme je me suis attaché à le montrer dans mon livre.
    Mon « étroitesse d’esprit » m’interdirait également de penser le rôle de l’immigration coloniale en France au-delà du pourcentage global – moins de 1 % de la population active – qu’elle représenterait, ce qui conduit C. Coquery-Vidrovitch à m’inviter à regarder du côté des catégories professionnelles. Qu’elle me permette à mon tour de l’inviter à lire un peu plus sérieusement les livres qu’elle entend critiquer : que ce soit pour les années 1920 comme pour celles d’après la Seconde Guerre mondiale, c’est très précisément ce que je fais, en m’attachant, notamment pages 145, 146 (note1) et 156, à mesurer le poids de cette immigration selon les principaux secteurs d’activité ou en fonction des catégories professionnelles dont elle relevait. Et, loin d’invalider la conclusion que le pourcentage global autorise, cette ventilation sectorielle ne fait que la renforcer : l’immigration d’origine coloniale a bien jouer un rôle économique marginal dans les reconstructions d’après-guerre et au cours des Trente Glorieuses.
    Quant au « commentaire » qui biaiserait les statistiques que je présente, j’attends que C. Coquery-Vidrovitch veuille bien le citer. Que les quatre-cinquièmes de OS employés par Renault dans ses usines de Billancourt ne soient pas des travailleurs coloniaux ne signifie évidemment pas que ceux-ci n’ont pas contribué à la production automobile française, ou, pour d’autres secteurs, à la production nationale. Cela veut simplement souligner que, même dans la plus grosse des entreprises françaises employeuses de main-d’œuvre coloniale, cette dernière n’a pas joué le rôle central que certains lui prêtent.
    Contrairement à C. Coquery-Vidrovitch, sur tous ces points – bilan des victimes des guerres coloniales ; bilan de l’exploitation économique des colonies et des populations colonisées ; rôles des soldats coloniaux durant les guerres mondiales, etc. ; rôle de la main-d’œuvre coloniale dans la croissance française – je crois en effet que le premier devoir de l’historien est d’établir les données les plus précises possibles (au passage, on pouvait espérer de C. Coquery-Vidrovitch plus de précision à propos de l’enfumade qui aurait été perpétrée, en 1931, en Oubangui-Chari qu’elle se contente d’évoquer). C’est seulement à partir de ce socle de connaissances « positives » que des interprétations peuvent être proposées. Et, toujours contrairement à mon censeur, je ne pense pas qu’on puisse faire dire ce que l’on veut aux statistiques, dès lors qu’elles sont honnêtement construites. Jean Bouvier, qui dirigea mon mémoire de maîtrise sur L’Industrialisation de l’Algérie dans le cadre du plan de Constantine et Jacques Marseille qui dirigea ma thèse n’ont, à ma connaissance, jamais dit autre chose ni pratiqué autrement.
    Le relativisme dans lequel C. Coquery-Vidrovitch se complet actuellement, adossé à - ou rendu nécessaire par - un tiers-mondisme qui l’amène à minimiser le poids que la charia fait peser sur les femmes de « deux ou trois provinces » du Nord du Nigéria et à justifier la propagande des dictateurs algériens – conduit à tourner le dos aux principes fondamentaux de la discipline historique.
    C. Coquery-Vidrovitch se scandalise du fait que, dans un chapitre consacré à la mesure et aux origines du racisme dans la société française actuelle, je cite un sondage de novembre 1996 – tiré de la thèse de Yves Gastaut, L’immigration et l’opinion en France sous la Vè République, Le Seuil, 2000 – qui indique que 42 % des Français estiment que tous les hommes appartiennent à la même race tandis que 38 % admettent l’existence de races mais sans établir entre elles une hiérarchie. Au total, l’inégalité des races serait admise par un cinquième de la population. C. Coquery-Vidrovitch, croit pouvoir dire que je trouverais rassurant ce résultat et que j’en serais content, alors qu’elle-même s’en inquiète. Nos « subjectivités » seraient donc différentes et me voilà, au détour d’une phrase, rendu suspect d’une coupable indulgence pour les sentiments racistes d’une fraction de nos compatriotes, à moins que je partage ce sentiment ! Tout cela n’est pas raisonnable. Ce que montre la thèse d’Y. Gastaut c’est, premièrement que le racisme est un sentiment largement rejeté par la société française, comme la mobilisation des habitants de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine) en ont apporté une nouvelle démonstration au mois de mars dernier en se mobilisant contre l’expulsion des travailleurs maliens employés par l’abattoir de la commune. Ce qu’elle montre ensuite c’est que le racisme actuel, réel par ailleurs, même s’il n’est pas aussi répandu qu’on [en particulier le MRAP et toutes les organisations dont le fond de commerce repose sur la supercherie d’une France malade du racisme] tente de nous le faire croire, ne relève pas d’abord de la subsistance d’une « culture coloniale » dans la France contemporaine mais de mécanismes actuels qui doivent plus à la crise sociale et identitaire que notre pays traverse et aux violences – application de la charia, appels aux meurtres, attentats, massacres … - perpétrés à travers le monde par les fascistes islamistes de tout poil.
    Enfin, C. Coquery-Vidrovitch brocarde mon inculture à propos de la post-colonialité. Je me sens, sur ce plan en bonne compagnie, puisqu’Éric Hobsbawn lui-même ne craint pas de railler les « errements de l’histoire coloniale » dans sa préface au livre de C. A. Bayly, La Naissance du monde moderne (Traduction française, Les Editions de l’Ateliers, 2007, p. 14). Mais évidemment, raillerie pour raillerie, cette réponse n’est pas suffisante et comme le sujet est important, non pas, à mon sens, du fait de la valeur heuristique de ce faux concept mais parce qu’il devient un phénomène de mode, je serais ravi d’engager, sur le fond, le débat avec Catherine Coquery-Vidrovitch et j’espère qu’elle voudra bien accepter mon invitation à participer aux journées d’études que je co-organise à Paris 8 Saint-Denis, au début de la prochaine année universitaire, sur le thème : La France est-elle une société post-coloniale ?
    Je rejoins C. Coquery-Vidrovitch sur la nécessité d’être vigilant face aux usages publics et politiques de l’histoire. Mais cette vigilance suppose, d’abord, des historiens qu’ils ne se trompent pas de métier. Ni juges, ni même juges d’instruction, ils ne sont pas là pour instruire le procès du passé et des acteurs de ce passé, fusse-t-il le passé colonial. Ils sont là pour l’étudier, principalement à partir des archives de toute nature que ce passé nous a léguées, pour le connaître et le comprendre. En s’attachant à défendre l’indéfendable et à contester l’incontestable, outre les remarques qu’elle appelle de ma part, la critique que C. Coquery-Vidrovitch fait de mon livre, sous prétexte de me donner une leçon d’histoire, conforte le mésusage de l’histoire dont elle s’inquiète par ailleurs.

    Daniel Lefeuvre






    [1] Elle semble aussi parfois fâchée avec la géographie lorsqu’elle écrit, note 24 de la page 565 du Livre noir du colonialisme : « le plan de Constantine lança de même un énorme chantier de modernisation de ce port en Algérie, mais il fut interrompu par la guerre d’Indépendance ». Rappelons que le plan de Constantine a été annoncé par le général De Gaulle le 3 octobre 1958, donc en pleine guerre d’indépendance algérienne, dont il est une des composantes. L’autre correction qu’appelle cette note de C. Coquery-Vidrovitch, c’est que Constantine est situé à environ 80 km du littoral et à une altitude moyenne de 650 mètres et que même dans ses rêves les plus fous le « colonialisme » n’a jamais envisagé d’y construire un port, pas même sur les rives du Rummel.

  • Comme c'est triste ... tristement vrai !
    Mais à plus long terme que les moments de rêve du divertissement, que pouvons nous encore offrir à nos jeunes générations qui ne soit pas déjà marqué (ou récupéré) par les forces du profit, les luttes de pouvoir d'idéologies concurrentes ou les promesses et mirages de récompenses dans l'eau-delà ?
    Seules les passions de la recherche du savoir et celles de la création artistique me semblent pouvoir rendre quelque peu supportable la conscience de la condition humaine dans sa dimension tragique. Et pourtant il semble que de plus en plus l'accès à ces passions soit restreint à ceux qui ont les moyens de payer les études, les cours, les locaux et les divers instruments qu'il exige.

  • https://blogs.mediapart.fr/roland-laffitte/blog/130217/lislamophobie-un-racisme-imaginaire

    Peut-on réellement penser que chez nos compatriotes venus d’Algérie, il ne reste une once de mémoire de ce temps-là ?

    bizarre Malika Sorel dit exactement le contraire !!!

    "l’infantilisation qui conduit à se laisser gouverner par les humeurs du moment, conduisent à la négation de pages de l’Histoire de France. Vouloir nier que l’immigration a pu jouer un rôle positif pour la France, cela procède de la même veine que vouloir nier que la France a pu jouer un rôle positif au cours de sa période coloniale, dans les territoires qui constituaient son empire colonial. J’ai trop longtemps vécu au Maghreb pour pouvoir souscrire à l’effacement de la reconnaissance de tout ce que les Français y ont apporté. L’injustice et l’ingratitude sont terribles de conséquences sur les enfants issus de l’immigration maghrébine et africaine."

    "Ce sont ces discours simplistes et manichéens, qui vont fournir une cohérence et une identité en liant des éléments chaotiques et en leur donnant une apparence de sens. Ainsi, à cette immaturité subjective se superpose une posture d’ex-colonisé, indigène de la République, victime du néo-colonialisme républicain, descendant d’esclave, victime du racisme et des discriminations, condamné au chômage ou au rejet sur le seul critère de son appartenance ethnique. Ces idéologies sont d’autant plus propagées et facilement intégrées qu’elles reposent sur une base de vérité, importante à reconnaître et à faire connaître, et que du coup, elles touchent une corde sensible dans l’opinion. Le racisme, l’exploitation et l’humiliation des dominés, c’est ce que nous ne voulons plus ni subir, ni faire subir, pour nous-mêmes ni pour nos enfants. Les enfants apprennent très tôt, et intuitivement, à utiliser les arguments qui leur donnent prise sur les émotions des adultes : il n’est pas sûr qu’ils auraient été convaincus par ces références mémorielles bien lointaines, et parfois complètement en porte-à-faux par rapport avec la réalité de leur filiation, s’ils n’avaient perçu d’abord le pouvoir d’intimidation qu’elles leur donnent sur les « autres » (le prof, le journaliste…). C’est le propre de l’idéologie, d’être non pas un mensonge ou une erreur, mais une vision tronquée de la réalité, mystifiante du fait qu’elle est simpliste et univoque. "

  • http://www.huffingtonpost.fr/fatiha-boudjahlat/les-accommodants-de-la-laicite_b_9452878.html

    bien vu ça change de cette pourriture

    https://blogs.mediapart.fr/roland-laffitte

  • https://blogs.mediapart.fr/roland-laffitte/blog/280317/la-colonisation-crime-de-lese-humanite-pour-anquetil-duperron-1789

    "», à savoir « celui de délivrer les peuples du joug de leurs gouvernements, qu’on supposait illégitimes et tyranniques ». Et d’ajouter : « Avec ce prétexte, l’on a porté la mort et la dévastation chez des hommes dont les uns vivaient depuis plusieurs siècles de tous les bienfaits de la liberté."

    que ce Roland Laffitte commence à connaitre la réalité de la Colonisation ça lui fera le plus grand bien.

    belle analyse du colonialisme par jean d'Orgeix

    "Que notre analyse des mobiles de la politique française de l°époque
    soit juste ou non, indéniablement la faute capitale fut d'admettre
    le dénigrement de l,époque coloniale française.
    Lorsque j,écris « admettre le dénigrement ››, ‘c’est un euphémisme.
    Au lieu d” “admettre” on peut dans un très grand nombre de cas
    dire “encourager”. Les opinions politiques obligeant, chez nous, à
    des prises de position systématiques sur certains problèmes comme
    celui de la colonisation, il n'y a plus étude des faits, recherche de
    vérité, mais seulement prises de positions idéologiques. Il y eut une
    époque, à Bangui, où les discours violemment anti-blancs tenus par
    des dirigeants noirs étaient écrits par certains attachés de l'ambassade
    de France. Combien de ces derniers sont arrivés avec l'opinion préé-
    tablie que tout Français résidant là-bas ne pouvait être qu'un ignoble
    exploiteur de la sueur du peuple centrafricain, auquel il fallait faire
    rendre gorge. Cette autodestruction a eu des effets dramatiques.
    Nous avons admis, encouragé tous les propos, tous les écrits
    présentant l”époque coloniale comme si elle avait été une infamie,
    une ignoble exploitation d’un vainqueur asservissant un vaincu.
    L'écrasement d'un pauvre peuple par un autre. C'est au point, et
    cela fait partie de la grande intoxication mondiale, qu'une majorité
    de Français éprouve de nos jours un certain complexe de culpabilité
    envers l'histoire coloniale de notre pays.
    On croit rêver!
    Qu'est-ce qu'était l'Afrique centrale quand les Français ont
    commencé la pénétration? Une mosaïque de tribus plus sauvages,
    plus cruelles les unes que les autres; connaissant des famines, une
    mortalité infantile effroyable; un anthropophagisme institutionnel!
    Nous savons comment le vieux Bandassa évoquait l”époque
    de ce bon temps durant lequel quand il faisait des prisonniers de
    tribus voisines, ces malheureux étaient attachés à des arbres et le
    palabre concernant l”attribution de chaque morceau de viande se
    faisait devant “l’animal sur pieds”, si l'on peut dire, qui, ainsi, avant
    d’avoir la gorge tranchée avait le douteux plaisir de savoir, qui allait
    manger son foie, son cœur ou ses abattis.
    fai vu certaines des limites tribales au-delà desquelles tout homme,
    femme, enfant étaient attrapés et immédiatement dévorés.
    La culture, la civilisation de L’Afrique centrale dont les speakers
    de Radio Bangui nous parlent souvent sans rire, cӎtait cela!
    La réalité de la colonisation a été d'apporter d°abord ce menu
    bienfait qui s'appelle “la paix” et de donner à tous les Africains de
    nos colonies, avec la sécurité, la possibilité de voyager, de se déplacer
    sans crainte hors de leurs limites tribales.
    La colonisation a marqué la fin des famines grâce à une orga-
    nisation administrative ayant rapidement regroupé sur des voies
    accessibles les villages perdus de brousse et en organisant une
    agriculture de base.
    C”est l’effort sanitaire de nos médecins qui a permis de venir à
    bout du fléau de la lèpre, de faire reculer toutes les grandes maladies,
    et parvenir à la quasi-disparition des épidémies.
    La colonisation, c”est elle qui a créé les routes, les villes, donner
    un début d’infrastructure économique, construit des écoles, qui
    a entièrement créé tous les éléments permettant aujourd'hui à ces
    pays de revendiquer leur indépendance. Combien de temps dura
    cette période coloniale pour parvenir à ce résultat? Un... deux...
    trois siècles? Non! Les tout premiers Français ayant commencé
    à pénétrer en Afrique centrale l”ont fait il y a moins de cent ans;
    soixante ans à peine pour certaines régions.
    Cette implantation coloniale s'est-elle accomplie par une invasion
    brutale, dans un bain de sang? Aucunement. Dans la plupart des
    contrées elle fut pacifique grâce à des “traités” avec les chefs locaux.
    Les combats qui eurent lieu ne mirent jamais aux prises plus de
    quelques compagnies. Toute la pénétration française en Afrique
    centrale provoqua beaucoup moins de morts qu'une seule bonne
    journée durant la guerre du Biafra, et certainement moins que le
    nombre d'êtres massacrés chaque année par les expéditions tribales
    avant la colonisation.
    Cette période coloniale fut-elle entachée de brutalité, d'abus
    d’exploitation ?
    Brutalité? Il ne faut pas oublier quels hommes ont organisé ces
    pays. Le militaire pénétra et ensuite assura la sécurité de tous. Ce
    furent les administrateurs civils qui assurèrent la direction du pays,
    parallèlement à L’implantation des missionnaires.
    Imagine-t-on ces derniers instaurant avec nos fonctionnaires civils
    un règne de terreur, de cruauté, de mépris de l,être humain? Soyons
    sérieux! Que la fameuse “chicote” ait fonctionné, certes oui. Pour
    obliger les villages à créer des plantations, les cultures nécessaires
    pour empêcher les famines, les administrateurs durent employer
    souvent des moyens énergiques et les chefs responsables des villages
    n,ayant pas accompli le travail fixé recevaient un certain nombre
    de coups de chicote sur les fesses. Quelle horreur? Encore une fois,
    soyons sérieux. À cette époque les punitions corporelles existaient
    encore dans la marine britannique et que je sache les marins de
    Sa Majesté n'étaient pas de pauvres esclaves méprisés et avilis. Vers
    les années 1970 le président Tombalbaye, au Tchad, réínstaura
    oflîciellement les condamnations au chicotage pour les chefs de
    villages n’ayant pas accompli le programme des travaux de culture
    fixé par le gouvernement... qui y a trouvé à redire? Actuellement
    dans de nombreux États on coupe les mains des voleurs... quand
    ce niest pas plus. (]'ai fait un court séjour au Cameroun en 1975
    et dans le journal Cameroun-Tríbune du 27 janvier, j'ai pu lire un
    écho annonçant l,exécution de deux étudiants qui avaient volé un
    transistor dans la chambre d,un de leurs camarades.) A-t-on jamais
    vu de pareilles peines pour de simples vols durant l'époque coloniale?
    Il est d'ailleurs plaisant aujourd”hui d”entendre dénoncer liau-
    toritarisme de cette époque par ceux-là même qui proclament que
    ces peuples sont encore trop jeunes pour accéder à la démocratie;
    que seul un parti unique, c'est-à-dire une dictature avec tout ce que
    cela implique, peut assurer le développement économique; et ces
    personnes ne s”émeuvent aucunement (ou de façon vraiment discrète)
    sur les incroyables abus de nombreux gouvernements africains.
    Le voilà, le véritable esprit raciste. Il est chez ceux qui ne se
    soucient pas qu'un noir tue un autre noir mais qui s”indignent si
    un blanc donne une gifle à un noir.
    Abus? Certainement il y en a eu! Dès qu'une communauté en
    domine une autre, des individus en profitent, en usent et abusent.
    C”est fatal. Mais les abus particuliers qui ont existé ne peuvent peser
    dans la balance face à tous les bienfaits apportés durant l”ensemble
    de l)époque coloniale.
    Nul doute que durant les cinq siècles d’occupation romaine
    nous ayons, nous Gaulois, subi bien des abus individuels. Mais
    par ailleurs nous reçûmes tout l”apport de la civilisation romaine
    et méditerranéenne.
    Astérix nous ravit, mais, historiquement parlant, il est heureux
    que le brave Vercingétorix ait été vaincu à Alésia.
    Que sont d'ailleurs les abus qui furent commis par quelques par-
    ticuliers en Afrique en comparaison de ceux commis actuellement
    par les fonctionnaires africains?
    Exploitation? Il aurait été normal que la France colonisatrice cherche
    à tirer un maximum de profits des territoires qu’elle contrôlait. Hélas,
    ce sens de l”exploitation rationnelle n'a pas été, comme chez les Anglais,
    l’apanage des gouvernements de la III° République. Les quelques
    richesses mises en valeur en Afrique centrale ne contrebalançaient
    pas les sommes que nous a coûtées l'équipement de ces territoires.
    Non! En aucune façon les peuples d”Afrique centrale ne peuvent
    dénoncer l’époque coloniale. Elle a été nécessaire pour eux; elle,
    et elle seule, leur a permis de sortir d”un complet primitivisme et
    de pouvoir prétendre accéder à la civilisation; et cela en un laps de
    temps très court et à un prix infime.
    Quelle importance dira-t-on, des discours anticolonialistes à
    l”usage de la population sont normaux; ils font partie d’un certain
    défoulement compréhensible et sans conséquences! Mais si, juste-
    ment, les conséquences en sont graves. L'Africain à tous les éche-
    lons est un affectif. C'est aussi un comédien né; il joue des rôles,
    se grise lui-même de mots. À force de dénoncer l’époque coloniale
    sans que nous remettions les choses au point, le dirigeant africain
    s'est convaincu lui-même.
    Il est tristement de bonne foi aujourd'hui quand il affirme que
    nous avons volontairement détruit la “culture” africaine, la “civili-
    sation” africaine, les “monuments” africains [sic], tout ce qui faisait
    la gloire et la grandeur de l°Afrique noire, et ceci afin de parvenir à
    asservir de pauvres peuples, de les réduire en esclavage en détruisant
    leur histoire et leurs traditions.
    Il y croit d'autant plus qu”il veut y croire. Il faut beaucoup de
    courage pour admettre que l”on appartient à des peuples restés en
    retard des autres dans l'évolution du monde, qui ont eu besoin
    d,une direction étrangère et qui ont encore des efforts importants
    à réaliser pour combler ce retard.
    Il est plus simple et plus agréable de se poser en malheureuses
    victimes dont le développement, l'épanouissement ont été entravés
    par de féroces peuples guerriers ayant imposé leur loi par la force.
    Or c'est très grave. D'abord parce que l’irréalisme est le pire
    ennemi de toute politique créatrice; ensuite, cette vision totalement
    fausse de leur histoire donne à l'Africain une agressivité, si ce n'est
    de la haine, envers le blanc.
    C'était le point de départ fondamental de tous nos rapports
    présents et à venir. Où ces pays reconnaissaient que la colonisation
    française a été nécessaire pour eux, profitable, alors une coopéra-
    tion amicale, fraternelle était possible, et serait source de progrès.
    Ou bien ils considèrent avoir été spoliés, exploités, et alors cela
    engendre à notre égard une méfiance, une agressivité, un goût de
    “revanche ”complètement stupides.
    Un ne peut s,empêcher de penser que la condamnation sys-
    tématique, sans appel, sans même envisager qu”il puisse en être
    autrement, de l,époque coloniale appartient à la très vaste action
    visant à la décomposition par l°intérieur de l'Occident.
    Dans cette guerre larvée qui caractérise notre époque, l'Est s'ap-
    puie sur l'arme idéologique grâce à laquelle il utilise des “cinquièmes
    colonnes révolutionnaires” à l’intérieur des pays de l,Ouest, et par
    ailleurs il cherche à gagner en influence dans le Tiers-monde.
    Quel meilleur moyen que, d'un côté, attiser le sentiment de
    revanche raciale contre les anciens colonisateurs, et de l'autre détruire
    les forces morales de l'Occident. Dans la mesure où celui-ci renie
    son passé, n'a plus conscience de ce que sa civilisation a apporté au
    monde, éprouve un permanent complexe de culpabilité sa faculté
    de résistance s”effondre.
    D'où la mise en œuvre depuis des années de ce gigantesque
    lavage de cerveaux visant à donner à l'homme blanc un sentiment
    de culpabilité par rapport aux peuples afro-asiatiques.

    "Exploitation? Il aurait été normal que la France colonisatrice cherche
    à tirer un maximum de profits des territoires quelle contrôlait. Hélas,
    ce sens de l”exploitation rationnelle n'a pas été, comme chez les Anglais,
    l'apanage des gouvernements de la III° République. Les quelques
    richesses mises en valeur en Afrique centrale ne contrebalançaient
    pas les sommes que nous a coûtées l'équipement de ces territoires.
    Non! En aucune façon les peuples d”Afrique centrale ne peuvent
    dénoncer l'époque coloniale. Elle a été nécessaire pour eux; elle,
    et elle seule, leur a permis de sortir d”un complet primitivisme et
    de pouvoir prétendre accéder àla civilisation; et cela en un laps de
    temps très court et à un prix infime."

  • Je ne partage pas du tout votre analyse. J'ai trouvé ce concert absolument formidable. Le but n'était pas d'offrir une vitrine à l'Etat islamique ou de parler des enfants esclaves et de toutes les autres horreurs déployées par cette idéologie mortifère. Toutes les stars ont eu des mots et des pensées pour les victimes, ils ont félicité les Mancuniens pour leur courage. Le concert à commencé par une minute de silence. Les personnes ayant assisté au 1er concert ont eu un billet gratuit pour celui-ci. Les bénéfices iront à la Croix-Rouge britannique et aux victimes. Je suis certaine que les stars se sont produites bénévolement.

    Pour moi, Ariana Grande était une minette formatée et aseptisée, mais j'ai dorénavant bcp de respect pour elle, car elle a fait qqch de formidable. Elle a 23 ans !!! La plupart des chansons étaient de vieux tubes que la foule chantait par cœur, on ne peut donc pas parler d'opération de promo. Je trouve vraiment dommage de salir ainsi cet élan d'espoir, de solidarité et de cohésion parmi des gens frappés par l'horreur, la mort aveugle et barbare. La foule était joyeuse, on a vu bcp de sourires et de larmes. Il fallait du courage aussi pour ce rendre à une manifestation de grande foule, cible idéale pour des islamistes.

    http://www.lefigaro.fr/musique/2017/06/05/03006-20170605ARTFIG00032-ariana-grande-emue-des-policiers-qui-dansent-ce-qu-il-faut-retenir-du-concert-a-manchester.php

  • "À Manchester, ce qu’on sert aux victimes de l’attentat, c’est un monde de bisounours, sans lucidité, sans regard sur le réel. On offre un supershow narcissique où pleurnicher ses bons sentiments dégoulinants serait être humaniste"

    les victimes ce quelles ont besoin c'est d'une lutte contre l'Islamisme radical, pas des pleurnicheries de bisounours.

  • Arnica,

    Il y a souvent plusieurs angles de vue pour un même événement. Je pense que vous avez raison de votre point de vue, et je suis en partie d'accord avec vous.

    Mais aussi je vois des gens dans une bulle émotionnelle, sans moment de réflexion personnelle, sous l'influence des gens qui décident déjà habituellement de leurs modes de vie. Suffit-il de pleurer ensemble en brandissant un espoir que l'on ne rend pas réel faute d'une action intellectuelle et politique sérieuse? Je ne pense pas. J'ai choisi cet angle parce que je ne peux adhérer à ces larmes qui ne s'apitoient que sur eux-mêmes. Depuis le temps que ce genre de célébration existent je ne vois rien changer, ni dans le monde, ni dans la capacité d'analyse des causes politiques de la violence.

    Mais d'un autre point de vue Ariana Grande a bien fait les choses, j'en conviens. Peut-être faut-il se contenter de le voir comme un simple moment de rapprochement après le drame. Peut-être mon analyse n'est-elle pas adaptée à ce dont l'événement est porteur.

    Je pense que les larmes devant l'idole, l'émotionnel comme réponse à un tel drame, est très insuffisant et décalé de la gravité des choses.

  • Après le massacre à Charlie Hebdo + Hyper Casher, les gens ont aussi ressenti le besoin de descendre en masse dans la rue, de déposer des fleurs, des bougies, des dessins, des nounours..... Même les chefs d'Etat ont défilé solennellement. Evidemment, ça n'a servi à rien... ça ne suffit pas. Mais je pense qu'il y a un besoin de catharsis et de communion.

    Le pire, c'est qu'on finisse par s'habituer à ces actes aussi idiots qu'inhumains, que ça devienne une sorte de routine. Rien que pour cela, il faut qu'on continue à défiler dans la rue en brandissant des bougies et en faisant de petits coeurs avec les mains.

    Les islamistes attendent qu'on incendie des mosquées et qu'on lance des ratonnades. C'est tout de même formidable qu'il n'y ait rien de tout cela. Et les musulmans se sentent malgré tout ostracisés. C'est pourtant simple de faire la distinction entre islamistes et musulmans. S'ils se sentent visés, c'est parce qu'ils font l'amalgame eux-mêmes, non?

  • @ Arnica

    "Les islamistes attendent qu'on incendie des mosquées et qu'on lance des ratonnades."

    il ne faut pas inverser le problème, le but il ne faut plus que nos banlieues produisent des islamistes radicaux, il faut que la république soit plus forte que la religion, et c'est le contraire quelle fait, nos hommes politiques font du clientélisme, ils trahissent leur mission. ce sont des opportunistes.

    Malika Sorel a analyser en long en large et en travers le problème a donner des solutions mais personne ne l'écoute. elle les dérange ces gens là préférent abandonner le bas peuple aux attentats, et se donner bonne conscience.

    "Même les chefs d'Etat ont défilé solennellement"

    http://www.malikasorel.fr/archive/2015/11/12/decomposition-francaise-comment-en-est-on-arrive-la-3059864.html

  • J'ai aussi vu ce concert, partagé entre l'ennui provoqué par cette musique pour ados décérébrés et un certain intérêt pour une grande messe amenant une foule de 'Charlies' en herbe à dénoncer l'horreur. Mais dénoncer l'horreur du terrorisme, pour moi c'est un peu comme dire que le Sida c'est pas bien ou que le beau temps c'est mieux que la pluie. Bref, oui un monde de bisounours. Pas d'action, que des mots dégoulinants de bonnes intentions. Bref, une jeunesse qui va continuer à subir le terrorisme sans réagir. Au moins, les familles des victimes recevront de l'argent, c'est le seul point positif de cette soirée.

    Encore plus pathétique: la panique de Turin provoquée par des mauvais plaisantins, avec blessés à la clef. Les dirigeants de Daesh doivent être pliés de rire devant leur écran.

    https://www.youtube.com/watch?v=oQtfyKf6hH4

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