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Alma Pater et Matrinonne

Après les écologistes parisiens d’EELV c’est le parti de gauche Québec Solidaire qui s’en prend au mot patrimoine. Et qui le raie de son vocabulaire pour cause de genre. Le mot patrimoine serait trop masculin.

 

patrimoine,matrimoine,québec,eelv,france« C’est un mot qui dans sa racine réfère à une forme de présence et de domination du masculin. L’héritage culturel, c’est autant les hommes que les femmes qui nous l'ont laissé», explique la députée Manon Massé en entrevue avec le Bureau parlementaire. »

Le terme sera remplacé par héritage culturel, jugé plus neutre. À Paris EELV propose que la Journée du patrimoine soit renommée Journée du matrimoine et du patrimoine. Selon l’élue Joëlle Morel: « En réhabilitant la notion de matrimoine et les femmes qui le composent, nous nous réapproprierons l’héritage culturel qu’on nous vole: autrices, peintres, photographes, chorégraphes… ont toujours créé mais sont invisibilisées dans l’histoire de l’art. »

Qui ne voit dans patrimoine que des productions masculines destinées à l’éloge exclusif des hommes? Personne. Il y a davantage de créateurs masculins, mais les créatrices femmes ne sont pas exclue de ce bagage. Il suffit de penser à Hildegard von Bingen (image 2), Mary Stuart, Asclépigénie, Macrine la Jeune. Ou à Hipatie d’Alexandrie, une astronome, mathématicienne, physicienne et philosophe du IVe siècle.

Faut-il citer Aliénor d’Acquitaine au XIIe siècle (image 1), reine de France et d’Angleterre, insoumise aux règles d’alors, créant les bases de ce qui est le droit maritime moderne, et allant jusqu’à participer à l’une des croisades?

patrimoine,matrimoine,québec,eelv,franceNon, le mot « patrimoine » ne concerne pas que les hommes. Même si la notion d’héritage venant du père lui est associée, ce terme désigne de manière générale et indistinctement toute création artistique, scientifique ou architecturale, sans mention de genre. Le dictionnaire en ligne cnrtl.fr précise:

« Ce qui est transmis à une personne, une collectivité, par les ancêtres, les générations précédentes, et qui est considéré comme un héritage commun. Patrimoine archéologique, artistique, culturel, intellectuel, religieux; patrimoine collectif, national, social; patrimoine d'une nation, d'un peuple. »

Le terme « matrimoine » n’a pas le même sens et ne peut être considéré comme le pendant féminin de patrimoine. Il concerne  la vie conjugale et le mariage. Répondre à une annonce matrimoniale ne signifie pas tenter d’acquérir un héritage d’une femme… Les questions matrimoniales concernent les hommes comme les femmes.

– Au fait, le suffixe -moine n’a pas de lien avec la vie monastique. Ainsi le féminin du patrimoine n’est pas la matrinonne!

En continuant dans cette voie de séparation des sexes dans le langage on pourrait aussi renoncer à parler de l’Université comme de l’Alma Mater. C’est le terme générique donné aux universités depuis environ 1’000 ans, qui signifie en français: mère nourricière. Allons, n’accordons plus cette domination féminine et renommons les universités des Alma PaterMater ou MaterPater.

 

– Au fait, « matrimoine » est un mot masculin.

– ?¿? Damned! Encore rated!

 

 

 

Catégories : Féminisme, Humour, société 4 commentaires

Commentaires

  • A quand la suppression du mot patrie ?

  • Il est évident que "notre" Occident a des problèmes d'une gravité extrême.
    Il faut absolument lancer une campagne pour que les autres régions ou pays du monde, qui ne cessent de se plaindre de leurs guerres, famines et tortures, apprennent l'humilité et cessent de nous importuner.
    Ne sommes-nous pas au XXIè siècle et en pleine modernité ?

  • Ces querelles de langage sont ridicules.

    Ci-après, en vrac, quelques considérations sur le sujet.

    Rendons donc au père ce qui est au père et à la mère ce qui est à la mère (inspiré de Matthieu 22:21).
    Et rendons à l'Almus Pater ce qui est à l'Almus Pater, sans déposséder l'Alma Mater de ce qui revient à l'Alma Mater.
    Ce n'est pas la mère à boire, tout de même !
    Même s'il y a de l'amer dans l'air.

    Il faut interdire les matraques aux femmes. Par leur sempiternel matraquage, elles rendent les hommes patraques.

    Jusqu'ici, il suffisait d'éviter de se faire rattraper par la patrouille. Maintenant que les femmes s'en mêlent, la matrouille est plus redoutée que la patrouille.
    C'est ainsi que dorénavant, les femmes ne seront plus admises à participer à la Patrouille des Glaciers. Elles devront s'inscrire à la Matrouille des Glaciers.
    C'est pas ça qui aidera à briser la glace.

    Si c'est un garçon, on l'appellera Patrice; et si c'est une fille, on l'appellera Matrice.
    Plus tard, Patrice sera patriote et Matrice sera matriote.

    Par ailleurs, si Genève compte un nombre appréciable de maternités, celui des paternités est totalement insuffisant. Les hommes ne savent plus où accoucher.

    Si le patron s'en va et qu'une femme lui succède, on l'appellera la matrone.

    Les dames patronnesses, c'est fini. Maintenant, il faut dire les matronnesses.

    Depuis peu, au TCS, on prend bien soin de distinguer les patrouilleurs et les matrouilleuses.
    Un petit salut en passant aux matrouilleuses scolaires.

    Et pour finir, la réponse du pâtre à la mâtre (ou du berger à la bergère, comme on voudra): "Ça va barder pour ton matricule".

  • Luc Ferry expliquait dans une de ses chroniques qu'aux Etats Unis, dans les années 80 déjà, les féministes dans les universités voulaient remplacer le mot séminaire par ovarium...

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