Dans l’ambiance soviétique qui imprègne de plus en plus Hollywood, la bêtise et l’insignifiance s’étalent au grand jour. Si les kadors du showbiz sont vraiment devenus les modèles de la bonne humanité respect-tueuse, sans plus de sens critique ni d’indépendance intellectuelle et émotionnelle, alors il faut fuir cette humanité.
Par exemple je ne regarderai plus de film avec De Niro, même ancien. Il a montré après l’élection de Donald Trump le vrai visage des humanistoïdes, pleins d’inclusivation et d’amourance du prochain (image 1). Oh con! Pourquoi donnerais-je de mon argent à de richissimes représentants de la nouvelle hyperclasse dominante?
Pareil pour l’actrice multi-millionnaire Scarlet Johansson. Pour mémoire Scarlett est une grande amie de Harvey Weinstein, comme Julia Roberts et Nicole Kidman. Scar Jo avait gardé le silence quand de nombreuses actrices de la promotion canapé accusaient le producteur.
Elle a récemment été annoncée à l’affiche d’un projet de film sur Lois Jean Gill, une femme mafieuse des années 1980 devenue Dante Tex Gill. Donc une femme devenue homme transsexuel.
La haine s’est alors emparée des réseaux dit sociaux, sous la houlette de personnes trans en tous genre. Le choix de Scar Jo les a littéralement mises en transes. Furieuses, ils/elles ont dénoncé cette appropriation culturelle. Et réclamé qu’un acteur trans obtienne le rôle. Au nom de quoi? Au nom de rien de raisonnable.
Toujours est-il que leur petit jeu de terroristes des réseaux asociaux a été couronné de succès. En effet, Scar Jo a renoncé au rôle. Pour se justifier l’actrice a déclaré:
« Compte tenu des récentes questions éthiques soulevées après que j’ai été choisie pour incarner Dante Tex Gill, j’ai décidé de me retirer respectueusement du projet. »
Notre compréhension culturelle des personnes transgenres continue à avancer et j’ai beaucoup appris sur cette communauté depuis l’annonce de mon casting et réalisé que c’était indélicat. »
Distance
Qui la croit? Elle a d’abord accepté le rôle sans états d’âme. Elle n’y a ensuite renoncé qu’après que la polémique ait menacé le futur (et éventuel) succès du film. Un boycott par le groupuscule LGBTEtc aurait eu un effet désastreux. Entre raisons économiques et peur du jugement négatif de ses pairs, Scar Jo n’a pas fait preuve d’un grand courage.
Où est la question éthique? Quelle morale serait ici bafouée pour qu’il y ait besoin d’en prendre la défense? Aucune. Aucune question éthique ici, seulement un rapport de force sur fond de morale frelatée. Et au final, un producteur est empêché de choisir qui il veut voir jouer. Vous avez dit éthique et morale? Moi je dis terrorisme intellectuel, contrainte morale, harcèlement.
« Bien que j’aurais adoré avoir la chance de porter à l’écran l’histoire de Dante, je comprends pourquoi beaucoup pensent qu’il devrait être incarné par une personne transgenre, a affirmé Johansson. Et je suis heureuse que la polémique provoquée par mon casting ait ouvert un débat plus large sur la diversité et la représentation au cinéma. »
Le cinéma, comme l’art en général, ne sert pas à retranscrire la réalité. Ça c’est le rôle du journalisme et du documentaire, pas d’une fiction. Il est nécessaire que les acteurs au cinéma ne soient pas les gens réels ayant vécu une aventure réelle. Question de talent, mais aussi pour garder une distance par rapport au contenu d’une oeuvre si l’on veut justement en tirer une réflexion plus générale.
On ne demande pas au président des États-Unis de jouer son propre rôle, Harrison Ford et d’autres l’ont très bien fait. Au spectacle tout est permis. Un homme peut jouer une femme, une femme un homme.
Illusion
Rappelons-nous de Victor Victoria. Le film raconte l’histoire d’une chanteuse en perte d’audience, et qui reprend du poil de la bête une fois déguisée en homme. Personne n’a alors reproché à l’actrice Julie Andrews de s’approprier indûment le rôle d’un travesti.
On peut aussi reprocher à feu Michel Serrault d’avoir incarné le rôle d’un homo dans la Cage aux Folles. Sauf qu’il a fait beaucoup pour dédramatiser l’homosexualité. Et Pierre Niney, cet hétéro marié et devenu papa avec une ravissante australienne (image 4), devait-il vraiment jouer le rôle d’Yves Saint-Laurent?
Dans la foulée du politiquement correct et parfaitement stupide qui prévaut chez les dominants d’Hollywood, on pourrait demander aux 12 enfants de Thaïlande de retourner dans la grotte pour jouer leur propre rôle dans les deux (!) films annoncés sur leur (més)aventure.
On pourrait aussi produire du divertissement en tenant un compte exact des représentativités sexuelles, raciales, culturelles, économiques, politiques, et autres. Mais non: pour cela il suffit de regarder le spectacle du monde.
Dans la logique exclusiviste et communautariste d’Hollywood, il faudra surveiller les castings pour les rôles d’hétérosexuels: plus aucun acteur homo ne devrait être autorisé à tenir un rôle dont il ne connaît pas le vécu. Soyons logiques: ne laissons pas un homo s’approprier un rôle d’hétéro. De plus il n’est pas correct ni délicat de reconstituer des décors en studio. Dorénavant tout devrait être joué en lieux réels.
Le cinéma est, plus que toute autre démarche artistique, l’art de l’illusion. Laissez donc vos trans à leurs transes. Cette politisation à (ou)trance devient très pénible.
Quant à juger la décision de Scar Jo, entre conne et simplement opportuniste, j’hésite encore.
Commentaires
"Quant à juger la décision de Scar Jo, entre conne et simplement opportuniste, j’hésite encore."
Pour ma part, je ne regarde des matchs de foot que tous les 4 ans. Pour le "drama", pas pour le foot...
Voilà t-y pas qu'un type du théâtre monte des repros de match de foot sur scène. Massimo Furlan rejoue le match France-Allemagne où le gardien allemand est sorti un peu brutalement. Dans toute autre circonstance, rien à dire, mais c'était un Allemand et un Français. Donc 1870, l'Alsace-Lorraine (où tous les noms de village sont allemands, soit dit en passant. Il faudrait savoir qui annexe qui...), 1914-18, 1939-1945...
Mais on oublie Meylac, initiateur des génocides. Comme par hasard...
Mais qui est assez con pour aller au théâtre voir des acteurs faire semblant de jouer au foot ? Mmmmmh ? Les trentenaires ! Tous tellement snobs qu'ils ne le savent même pas !
"le gardien allemand est sorti un peu brutalement."
Hola Géo,
Vous voulez parler de la sortie de Schumacher sur Battiston de 1982 ? Un peu brutal, le Teuton, écrivez-vous, mmmh, c'est vrai qu'en toute autre circonstance, si ce n’avait pas été l’Allemagne et le coupe du monde, il eût été expulsé pour agression caractérisée...
Cela nonobstant le contentieux historique entre les deux pays. Pour le reste, bien d'accord avec vous, si la France remporte la timbale ce soir, on en aura encore pour vingt ans, heureusement plus là pour déguster...
Pour ma part, je trouve qu'il y en a beaucoup, des affrontements brutaux dans les matchs actuels. Un peu l'impression que les joueurs passent beaucoup de temps à l'entraînement sur le thème "comment détruire l'adversaire sans en avoir l'air"...
Géo:
"je trouve qu'il y en a beaucoup, des affrontements brutaux dans les matchs actuels"
Pour le peu que j'ai vu, jeux de mains, jeux de vilains: maillots tirés, prises de bras voir de cous, prises en sandwich et que je te tombe l'adversaire comme pour le pénoch oublié en faveur de la Serbie...
"on en aura encore pour vingt ans, heureusement plus là pour déguster..."
Héhé!...
Pas de commentaire plus ou moins constructif de ma part aujourd'hui, je vais dire simplement que j'adhère totalement à votre article, Homme Libre. Mais ce qui est mis en cause, à l'identique ou sous d'autres formes, peut parfaitement être retranscrit à propos de toutes les activités artistiques ou créatives.
PDO
J'avais probablement déjà une trentaine d'années, lorsqu'un ami anglais m'a dit la vérité sur le football; valable probablement pour bien d'autres sports, avec quelque adaptation ... et peut-être même pour la vie dans bien des aspects: "Il y a faute lorsqu'on se fait prendre."
Il est vrai que pendant quelques années je fantasmais sur un monde sportif dans lequel la victoire pouvait être attribuée à l'individu ou à l'équipe qui qui présentait le jeu le plus honnête et le plus beau (conforme donc à l'idéal sportif) même si il ou elle ne l'emportait pas selon les règles de la simple performance.
Il suffit aujourd'hui, hélas, d'observer et d'écouter les parents d'une équipe de foot de gamins pour perdre toute illusion sur cet aspect du sport.
"Il y a faute lorsqu'on se fait prendre."
Hélas la morale fout le camp!
Ce n'est qu'une question de règles. Pour le foot:
Tirer le maillot d'un adversaire: expulsion et pénoch!
Faire tomber ou écarter un adversaire avec un bras: expulsion et pénoch!
Ca devrait calmer très rapidement. Avec la vidéo, impossible de passer à travers.
Reste le foot féminin où le peu que j'en ai vu était beaucoup moins brutal et le jeu plus fluide.
"Ca devrait calmer très rapidement. Avec la vidéo, impossible de passer à travers." La vidéo a aussi de effets pervers. Par exemple le penalty accordé aux Français hier. Si l'arbitre avait eu des couilles, il aurait pris en compte l'enjeu du match et ne l'aurait pas accordé. Déjà que le premier but sur coup franc...
Bref, passons. Vous avez lu les commentaires du matin-dimanche ? paraît que c'est nous les chauvins et que nous sommes une fois de plus des minables de ne pas trop aimer les rodomontades des tricolores...
Thomas Wiesel : "C'est comme si c'était normal de détester les Français. Je le sens déjà : ce qui va m'énerver si la France gagne, ce n'est pas la réaction que vont avoir les Français, mais celles qu'auront les Suisses romands."
Et dire qu'il y a des gens ici qui sont assez masochistes pour payer pour aller voir ses spectacles. C'est vrai qu'ils sont cons, les Suisses...
"La vidéo a aussi de effets pervers. Par exemple le penalty accordé aux Français hier. Si l'arbitre avait eu des couilles, il aurait pris en compte l'enjeu du match et ne l'aurait pas accordé. Déjà que le premier but sur coup franc..."
En fait les pervers se sont ceux qui arbitrent en favorisant une équipe...
Je n'ai pas vu le match. Pour moi c'était plié d'avance et ce que vous me dites-là semble le confirmer.
"Vous avez lu les commentaires du matin-dimanche ? "
Non, je ne lis pas les torchons. Ce que je sais c'est que le chauvinisme français... comment dire... est insupportable. L'image du coq gaulois qui pousse des cocoricos les pieds dans la merde est une image très réaliste. La preuve: les échauffourées. Et les Français se consolent comme ils peuvent, ils n'auront pas un centime de plus à la fin du mois, et avec l'impôt à la source et les diverses augmentations (diesel, péages,...) ils en auront même moins. Par respect pour les autres, on m'a toujours appris à avoir le triomphe modeste. Les Français... comment dire... moins de "panem" et plus de "circenses"... n'ont aucun respect pour les autres. Comme leur président qui est à leur image. Culture monarchique, féodalisme jamais dépassé.
Qui est Thomas Wiesel?
Et sur la presse suisse, vous ne saurez rien de tout ça :
https://lesobservateurs.ch/2018/07/16/un-syndicaliste-policier-ce-quil-sest-passe-il-faut-le-dire-ce-nest-pas-quelques-incidents-cest-gravissime/
@Daniel
"Hélas la morale fout le camp!"
Peut-être, mais je n'en suis pas même certain, ayant lu autrefois que dès les Jeux olympiques de l'Antiquité des cas de dopage et de tricherie étaient dénoncés.
Quoiqu'il en soit, ce qui m'attriste c'est une hypocrisie générale qui fait que celui qui se dope (pardon, celui qui se fait prendre) en athlétisme ou en cyclisme voit sa carrière détruite au nom de la morale, alors que celui qui fait gagner son équipe en trichant asu football, allant parfois jusqu'à blesser assez gravement un joueur, est un héros, au pire un jour malin et habile.
Ce qui m'attriste encore plus c'est que le monde sportif (et le monde économique dont il dépend) soit incapable de s'élever quelque peu moralement en combinant la récompense du résultat brut du comptage des buts avec une appréciation de l'esthétique du jeu. On sortirait ainsi de la célèbre définition du football comme "un jeu de gentlemen joué par des brutes" par opposition au rugby "un jeu de brutes joué par des gentlemen".
Mais ne rêvons pas. Passer à un type de jugement d'une compétition fondé sur autre chose que le résultat brute est certainement impossible. Seul un arbitrage du genre que celui que vous proposez ferait l'affaire, puisque l'aspect le moins reluisant du jeu serait éliminé. Mais j'entends la majorité des mecs virils qui composent le monde du football pleurer (pardon, les mes virils ne pleurent pas) la perte que serait pour eux un football "dévirilisé ayant perdu ses vertus guerrières.
"Mais j'entends la majorité des mecs virils qui composent le monde du football pleurer (pardon, les mecs [correction] virils ne pleurent pas) la perte que serait pour eux un football "dévirilisé ayant perdu ses vertus guerrières."
Un jeu de brutes joué par des brutes serait conforme à la réalité sur le terrain.
Ah, les vertus guerrières! On dirait que la france a gagné la 3me guerre mondiale à elle toute seule. Alors que son armée après avoir pris une déculottée au Vietnam, après avoir déguerpi d'Algérie où son plus haut fait d'armes et d'avoir massacré plusieurs centaines de milliers d'Algériens (personne n'a été condamné pour ce haut fait d'armes...), est incapable de venir à bout des terroristes va-nu-pieds au Mali, après avoir détruit l'Etat en Libye, en vient à supplier l'Algérie d'intervenir militairement face à sa propre incurie et se fait proprement et justement envoyé sur les roses (bravo à l'Algérie!), la seule "victoire", pardon "triomphe" qu'il leur reste est sur un terrain de foot. On a les victoires et les consolations qu'on peut. Avoir pareillement la tête et les chevilles qui enflent, j'aurais honte.
Vivre par procuration... La société du spectacle où vous n'êtes pas votre propre acteur. Tout un symbole de la décadence de ce pays dont la dernière grandeur était sous Chirac qui a eu l'intelligence de s'opposer à la guerre. Pour une fois je vais être d'accord sur ce point avec Onfray.
@ Mère-Grand, qui a écrit:
"(...) en combinant la récompense du résultat brut du comptage des buts avec une appréciation de l'esthétique du jeu".
En saut à skis, c'est la combinaison entre la longueur du saut et les notes de style qui détermine le classement du concours. À chaque saut, cinq juges installés sur une tribune attribuent une note portant à la fois sur la technique et l'esthétique, la note la plus élevée et la plus basse étant automatiquement écartées. En patinage artistique, tout dépend des juges, qui attribuent chacun deux notes: une note technique et une note artistique. De même, dans certains secteurs du ski acrobatique et en plongeon, le classement dépend entièrement des notes des juges.
Or, dans tous les sports cités, il y a constamment des contestations au sujet des notes, celles-ci étant nécessairement subjectives (même si les juges sont tenus d'appliquer des règles précises). Pour une même prestation, les notes peuvent varier de manière notable d'un juge à l'autre. Sans parler de la nationalité du juge, qui joue trop souvent un rôle. Et sans évoquer les risques de corruption...
"Pour une même prestation, les notes peuvent varier de manière notable d'un juge à l'autre." Les notes extrêmes sont supprimées d'office. il ne sert donc à rien de vouloir favoriser exagérément un concurrent...
@Mario Jelmini
"De même, dans certains secteurs du ski acrobatique et en plongeon, le classement dépend entièrement des notes des juges."
Ce n'est pas tout à fait exact. Ayant été, il y a fort longtemps, juge de plongeon, je peux vous informer du fait que chaque plongeon (par exemple "plongeon renversé avec un tour et demi et deux vrilles", j'ai oublié l'abréviation) est affecté d'un coefficient de difficulté qui est donc indépendant du jugement des juges. Il faut ajouter le commentaire de Géo.
@ Mère-Grand.
Permettez-moi de reprendre votre exemple. Deux plongeurs exécutent le même figure: plongeon renversé avec un tour et demi et deux vrilles. Le premier l'exécute parfaitement, avec aisance et élégance, et finit par pénétrer dans l'eau bien à la verticale, exactement en face du plongeoir. Le second l'exécute lourdement et pénètre dans l'eau le corps incliné en arrière (ou en avant, peu importe) et sur la gauche (ou sur la droite, peu importe) par rapport à la plateforme de départ. Les juges vont-ils leur accorder la même note à tous les deux?
Je l'ai écrit dans mon commentaire: "dans tous les sports cités, (...) les juges sont tenus d'appliquer des règles précises". C'est ainsi qu'il existe, en plongeon et selon les figures, des coefficients de difficulté que vous avez raison de rappeler. Mais les juges ne sont-ils pas aussi appelés à se prononcer sur la qualité de l'exécution? Et, dans ce cadre, ne tiennent-ils pas compte - comme dans le saut à skis (un sport que je connais bien pour avoir travaillé comme entraîneur à la Fédération suisse de ski) - de l'impression de grâce, de beauté et d'élégance qui se dégage de la prestation du compétiteur? Et cette impression, si elle est appelée à jouer un rôle dans la détermination de la note, n'est-elle pas subjective?
Daniel@ J'espère que vous suivez le C dans l'air sur la rencontre Trump / Poutine.
L'intensité de la malhonnêteté intellectuelle de nos voisins français est tout simplement sidérante. Je ne sais quels sont leurs intérêts cachés à trahir à ce point les vrais intérêts des Européens au profit de l'Amérique des super-puissants, mais c'est spectaculaire. Il faut écouter la larmoyante et abominable Nicole Bucharan sortir ses grossièretés haineuse et racistes anti-slaves, c'est tout simplement incroyable.
A noter que la représentante du Figaro est tout aussi malhonnête. Et ce n'est pas la première fois que le Figaro s'illustre par son alignement sur la ligne politique des démocrates américains, loin de là...
@Mario Jelmini
Vous avez tout à fait raison. J'ai glissé sur le plongeoir dans mon argumentation, tant j'étais pressé de démontrer que l'élément subjectif était tempéré par un quotient objectif intervenant dans le calcul de la note attribuée à un plongeon donné.
En fait ce quotient ne fait qu'introduire un élément objectif dans le jugement de plongeons de difficulté dissemblables, sans pour autant éliminer l'aspect subjectif des notes attribuées par les juges.
J'ajoute que cet élément subjectif n'a pas que des défauts, tant il a une place légitime (mais modérée) dans tout ce qui est de l'ordre de l'esthétique.
Il ne faut pas oublier non plus que les juges étant d'expérience et soumis à des cours de formation (c'était en tout cas ainsi en Suisse à l'époque, à Macolin pour être plus précis) cet élément subjectif était tempéré par un certain accord sur ce qui devait être l'esthétique du moment ou de l'époque (par exemple plus de cambrure dans le plongeon droit avant ("saut de l'ange"). Il l'était aussi par le fait que des juges trop erratiques n'étaient à la longue plus retenus.
il faut reconnaître cependant que l'arme la plus redoutable contre le parti pris qui risque d'entacher les compétitions, au niveau international surtout, reste néanmoins le fait de l'élimination des deux notes extrêmes comme le relève Géo.
Cela étant dit, je répète que vous avez parfaitement raison en mettant en lumière l'inconséquence de ma logique.
Dans la discipline du saut à skis, une intéressante (r)évolution s'est produite, vers 1990, avec l'apparition de la technique en V: skis écartés à la pointe et resserrés (voire croisés) à l'arrière. Cette technique fut initiée par le Suédois Jan Boklöv qui fut le premier à constater, avec ses entraîneurs, qu'elle lui procurait une meilleure portance et lui permettait de voler plus loin. Au début, tout le monde trouva laid le vol en V et les juges déduisaient des points parce que ce style n'était pas en accord avec les canons de l'esthétique en vigueur. Aujourd'hui, quand on revoit des sauts à l'ancienne, c'est-à-dire skis parallèles, on se demande comment on a pu trouver ça beau! Et la note 20 (note maximum, rarement attribuée) peut être atteinte en sautant en V mais ne pourrait plus l'être en gardant les skis parallèles pendant la phase de vol.
On a pu constater un phénomène analogue avec l'évolution des carrosseries des voitures, de plus en plus orientées vers l'aérodynamisme.
Comme quoi, en matière d'esthétique, nos appréciations sont susceptibles d'évoluer, indépendamment de tout phénomène de mode.