Si le réchauffement atmosphérique entamé il y a plus de 300 ans continue malgré ses variations, la production hydroélectrique sera-t-elle menacée en Suisse? Non. C’est ce que montre une toute récente étude diligentée par Bettina Schaefli, de l’Université de Lausanne.
Si tous les glaciers fondaient d’ici la fin du siècle, il y aurait encore assez d’eau pour remplir nos barrages et produire notre précieuse électricité. Dans un communiqué publié il y a quelques jours la chercheuse affirme que, selon sa modélisation, la part d’eau glaciaire en moins d’ici la fin du siècle représentera environ 2,5% de la production hydroélectrique totale.
« Le modèle présente la première image exhaustive des facteurs influençant la quantité d’eau disponible pour la production hydroélectrique de Suisse. Les chercheurs ont établi une carte détaillée de tous les bassins versants, depuis des prairies d'un km2 jusqu’à des régions mille fois plus étendues.
Elle montre que l’eau tombant sur 93% de la superficie du pays finit par passer dans au moins une centrale électrique helvétique, certains cours d’eau originaires de l’Oberland Bernois passant à travers trente installations avant de quitter la Suisse par le Rhin à Bâle. 'C’est une exploitation extrêmement efficace de cette source d’énergie renouvelable', note Bettina Schaefli. »
La géographie montagneuse du pays lui confère une situation hydrologique particulière et avantageuse en Europe. Néanmoins les énergies renouvelables en général dépendent étroitement du climat et leur production est par nature instable.
Diversification
Même l’énergie hydroélectrique dépend de la pluviosité et de la nivosité. Cette dépendance est insensible parce qu’atténuée par le stockage naturel dans les lacs et les sols mais elle est réelle. La nivosité, qui produit de l’eau par la fonte des neiges au printemps, peut atteindre 50% du total des précipitations annuelles en moyenne montagne.
À plus long terme je préconise de rompre avec la doxa anti-nucléaire et d’étudier les centrales nucléaires de nouvelle génération, en particulier la filière au thorium. Les craintes sur le nucléaire actuel sont justifiées: problème des déchets, emballement du coeur comme à Fukushima, emballement consécutif à une sous-estimation du risque de tsunami (à Tchernobyl c’était une erreur humaine).
Néanmoins d’autres filières doivent être étudiées, en parallèle au développement des énergies intermittentes et des mesures d’économie d’énergie. La diversification des sources d’approvisionnement devrait être la philosophie du futur afin de ne pas reproduire ce qui est considéré aujourd’hui comme une erreur: le tout-nucléaire ou le tout-pétrole. Rien ne permet de penser que le tout-intermittent serait une solution miracle.
Banquise
Un petit mot sur la banquise arctique en passant. À ce jour l’extension estivale minimale est dans la moyenne de ces vingt dernières années. L’image 4 montre les extensions de 2012 à 2018. L’extension la plus basse a eu lieu en 2012, année ou une tempête arctique centenale avait fortement fragmenté la glace de mer, engendrant une fonte beaucoup plus importante que les autres années. 2018, en rouge, est une extension moyenne.
Cette banquise était annoncée comme entièrement disparue en été dès 2013, selon Al Gore et d’autres businesmen du réchauffement. On sait que ce n’est pas le cas.
D’ailleurs le site Mer et Marine annonce en date du 5 septembre que deux navires de croisière de la compagnie Ponant, qui devaient passer par le passage arctique dit du nord-ouest supposé libre de glace, ont été contraints de rebrousser chemin, la voie étant impraticable. Même les brise-glace n’y passent pas.
« Les autorités canadiennes nous ont informé que le passage était bloqué au niveau du détroit de Bellot, même avec un brise-glace ça ne passe pas. (…) Il y a une grande vigilance de la part de tout le monde, à bord comme à terre. Les conditions sont en effet assez exceptionnelle, avec une glace très formée et très dense par rapport aux dernières années ».
Ce sont les bonnes nouvelles climatiques du jour.
Commentaires
On peut se réjouir de cette bonne nouvelle. Et on est en droit de s'attendre à ce que les installations de production respectent les normes en matière d'environnement ce qui n'est pas le cas en ce qui concerne la vis d’Archimède installée sur l'Aubonne à Bière qui dépasse de 16 décibels cette norme de jour comme de nuit.
Produire propre c'est bien mais silencieux c'est mieux.
Bonne idée que de rappeler la filière du thorium.
Bonjour HL, j'ignorais l'existence cette possibilité "thorium" non contaminante, et me réjouis de ces bonnes, très bonnes nouvelles! Merci.
Bon week-end, gris ici, mais chaud.