Dimanche de Pâques. Je suis installé à l’ombre de grands arbres. Une connaissance passe, à distance respectable. Nous parlons un moment. Il cherche dans la pandémie un signe adressé à l’humanité.
Il est croyant. Pour lui les événements doivent avoir un sens préalable, un sens moral. Pour moi, mystique mais sans croyance religieuse, le sens que nous pouvons attribuer aux événements vient après leur déroulement.
Il me dit: « Les choses doivent avoir un sens, donné par le Créateur. » Je lui réponds: « S’il y a un Créateur. » « Mais s’il n’y a pas de créateur, nos vies n’ont pas de sens. Sans vie après la mort la vie présente est désespérante. » « Pourquoi nos vie auraient un sens au-delà de ce que nous sommes et faisons? Pourquoi vouloir se survivre? N’est-ce pas un manque d’humilité? »
Il répond: « Nous avons besoin d’un évaluateur, quelqu’un qui nous donne des notes. » « Je pense autrement. J’accepte de ne pas tout savoir, de ne pas tout pouvoir. Nous faisons de notre mieux. Nous apprenons à nous connaître et à travailler utilement sur nous-mêmes. Il y a là déjà tellement à faire. »
À pardonner à ceux qui nous ont offensé, mais aussi à nous pardonner à nous-même. « Pardonne nos offenses… ». Les religions ont contribué à la construction de l’humanité. Mais ce n’est pas le sujet, et nous en restons là. Nous aurons d’autres occasions d’en parler.
Renaître à une nouvelle vie est une notion forte. Lundi de Pâques la télé rediffuse Paris, Texas, de Wim Wenders, Palme d’Or à Cannes en 1984.
Travis marche dans le désert. Il ne renaîtra pas. Il est déjà mort. Mort en lui.
Il est recueilli par son frère et sa belle-soeur, personnes simples et bienveillantes, qui ont élevé son fils pendant son absence mystérieuse.
Simple et bienveillant: ce pourrait être cela, l’humilité.
Pourtant il va prendre cet enfant, son fils, pour l’amener à sa mère, Jane. Jane qu’il a aimé éperdument, et qu’il a perdu par sa propre faute. Parfois les hommes se perdent et perdent l’amour auquel ils tiennent le plus.
Il retrouve Jane. Jane, Nastassia Kinsky, si juste, si lumineuse. Il lui parle d’eux. Elle le reconnaît malgré la vitre teintée du peep-show. Elle lui parle, l’amour n’est pas loin. Mais il est mort en lui. Il dit où est son fils. Il attend qu’elle le rejoigne et part seul dans la nuit, sa mission accomplie.
Travis est trop mort. Il n’a pas donné de nouvelle chance. La résurrection n’aura pas lieu. Je crois qu’il ne se pardonne pas à lui-même. Il disparaît encore, et tous les bonheurs de leur histoire s’effacent dans cette infinie tristesse. Une histoire humaine, si humaine.
Commentaires
EXCLUSIF - Pour le Professeur Montagnier, découvreur du virus du SIDA et prix Nobel de médecine, le SARS-CoV-2 serait un virus manipulé par les Chinois avec de l'ADN de VIH ! (podcast) voir l'interview qui suit l'article:
https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/32184-EXCLUSIF-Pour-Pr-Montagnier-SARS-CoV-2-serait-virus-manipule-Chinois-l-ADN-de-VIH-podcast
Le confinement est propice à la réflexion philosophique et existentielle. Et la mort rôde, proche mais invisible, sous la forme d'un nouveau virus. Il est donc normal de penser à cette vie si fragile et ... à la suite. Mais qu'y-a-t-il après la mort ? Je vois trois options.
1- Je suis croyant et je crois à l'éternité de l'âme et donc à une vie spirituelle après la mort (éternelle ailleurs ou réincarnée sur Terre).
2- Je suis athée et je crois à l'éternité de la matière. Mon corps, mon cerveau et ma conscience disparaîtront en retournant à leurs origines matérielles.
3- Je suis agnostique et je me retranche derrière l'idée qu'on ne sait pas car la science est incapable de connaître la réponse. Et donc, vulgairement parlant, "j'ai le cul entre deux chaises".
Au choix...
C'est le père prodigue ?
Bonne soirée.
Une approche psycho-analytique du film et des personnages: http://www.yorku.ca/dcarveth/paris.pdf