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Énergie éolienne : le vent tourne

Le magazine Temps Présent diffusé sur la télé romande le mois dernier (ci-dessous vidéo 1) est sans appel: l’énergie éolienne est inutile en Suisse, parce qu’inefficace. Pire: les promoteurs ont surévalué les possibilités de vent, faisant miroiter des rendements illusoires.

 

eoliennes,nucléaire,ventSurestimation

En Suisse plus qu’ailleurs l’éolien mérite le nom d’énergie non pas renouvelable ni même intermittente, mais aléatoire. En effet le vent n’y est pas assez fort sur de longues périodes, il est instable et irrégulier, et ne permet pas d’alimenter les modernes moulins à vents de manière concurrentielle.

L’aérologie en Suisse est par nature instable et aléatoire à cause des nombreux courants et du relief. On ne peut atteindre la régularité des grands vents marins, par exemple. Donc planter une éolienne dans son jardin est plus folklorique qu’autre chose.

Pour remplacer une centrale moyenne il faut couvrir une surface immense (image 2). Pour produire l’équivalent de la centrale Fessenheim il faut implanter plus de 3’000 moulins de plus de 100 mètres de hauteur sur un cercle de 24 km de diamètre. C’est plus grand que le canton de Genève. En Suisse on n’envisage que des installations de quelques unités à la fois.

Alors pourquoi construire en Suisse? Le gain doit être ailleurs. Les promoteurs on réalisé des études de vent et construit des implantations pilotes dans différents sites. Le rendement attendu a été surévalué sur au moins deux d’entre eux. Par exemple, le projet d’éoliennes des hauts de Lausanne est surestimé de 60% par rapport aux relevés réels. Pourquoi faire miroiter des gains si ce n’est pas rentable?

 

 

eoliennes,nucléaire,ventOppositions vives

Faut-il penser que les subventions étatiques sont le réel bénéfice de ces initiateurs? En Allemagne l’éolien a connu une période d’euphorie. Il produit aujourd’hui près de 20% de l’électricité du pays, le renouvelable dans son ensemble en produit 43%. Pourtant il est au point mort. Le gouvernement a coupé les subventions. C’est trop coûteux pour le contribuable.

De plus l’éolien est objet d’un rejet populaire fort et de normes d’installation et d’exploitation plus restrictives. De nombreux recours bloquent des projets. Certains parlent même d’une révolte contre les éoliennes:

« Les normes d’installations sont devenues plus strictes et l’opposition des populations locales ne cesse de grandir. En Bavière, par exemple, depuis 2014 la distance entre une éolienne et l’habitation la plus proche doit être dix fois supérieure à la hauteur du mât. Résultat, compte tenu de la densité de la population, il n’existe quasiment plus d’emplacements possibles. (…) »

« De plus en plus, les opposants aux éoliennes sont eux-mêmes des défenseurs de l’environnement qui entendent protéger leur cadre de vie, la nature, les oiseaux, les chauve-souris… et s’opposent ainsi à d’autres écologistes favorables aux renouvelables. »

 

 

eoliennes,nucléaire,ventChèvres

L’éolien n’est pas rentable ou trop cher sans subventions. L’Allemagne veut maintenant réinvestir dans le photovoltaïque. Mais l’ensoleillement limité ne permettra pas de couvrir les besoins.

Si l’éolien est abandonné, le démantèlement des sites est-il prévu et financé? Les millions de tonnes de béton et de ferraille enfouis pour servir de base aux mâts seront-elles enlevées et détruites, et comment? En amont des sites projetés, ne devrait-on pas appliquer un principe de précaution à propos de l’éolien?

Autre problème des éoliennes – et des voitures électriques, des ordinateurs et téléphones portables: le besoin en terres rares. Le remplacement de l’économie carbonée par l’économie verte produit guerres et pollutions importantes.

Mais plus chez nous. Nos voitures propres ici nous rassurent et nous donnent l’impression d’être des sauveurs de planète. Pour nous le seul problème d’une voiture tout électrique est de trouver une borne de recharge quand on part à l’aventure visiter les Causses ou le Cantal. Notez, il n’y a pas besoin de courant pour élever des chèvres au Larzac, si l’on n’a pas internet.

 

 

eoliennes,nucléaire,ventHumeurs

On aurait donc survendu l’éolien et ses capacités. Et l’on a sous-estimé ses nuisances, sans compter les taxes prélevées sur les consommateurs pour financer le coût exorbitant de cette énergie, qui conduit à cette absurdité: le consommateur paie deux fois, directement et par les impôts.

La deuxième vidéo ci-dessous expose certains effets pervers de l’installation d’éoliennes. Les accusations de corruption pleuvent. En France un rapport parlementaire pointe son grave surcoût et sa faible efficacité.

« Le secteur ne serait rentable actuellement que grâce au système de rachat, mis en place par les pouvoirs publics, de cette énergie par l’électricien EDF à un prix garanti pendant 15 ans, supérieur au prix de marché. »

Et puis, il faut une production de base régulière pour palier aux fluctuations importantes du soleil et du vent. Il faut du courant jour et nuit en flux adapté aux besoins des humains et non aux humeurs d’Éole ou au passage des nuages.

 

 

eoliennes,nucléaire,ventDurable?

Selon Fabien Bouglé, dans Eoliennes, la face noire de la transition énergétique: « Pollution, émissions de CO2, atteintes à la santé et à la biodiversité, détournement de fonds publics, augmentation du prix de l'électricité, conflits d'intérêt, mafia : découvrez ce que le lobby du vent vous cache sur les éoliennes. »

Et j’ajoute: découvrez les centaines de milliers de morts en Afrique pour la guerre des métaux rares. Alors que faire?

Les centrales au charbon ou au gaz produisent de manière régulières et adaptée aux besoins. Mais elles produisent aussi du CO2. Les éoliennes aériennes ou les stations de capteurs dans l’espace présentent un obstacle technique majeur: le transfert du courant vers le sol. La géothermie est intéressante mais elle a ses limites.

La transition énergétique est loin d’être un long fleuve tranquille, et il semble que de nombreux débats ont été trop rapidement clos. Celui sur l’éolien est un de ceux-là, de même que celui sur le nucléaire et, plus globalement, celui sur le réchauffement. 

 

 

eoliennes,nucléaire,ventQue faire ?

À quel prix voulons-nous « sauver la planète » comme le répètent à l’envi de jeunes ados hypnotisés par le tsunami alarmiste?

Nous ne pouvons pas nous permettre un défaut de courant. C’est la civilisation occidentale qui serait menacée. Une civilisation durable nécessite des ressources énergétiques durables, pas aléatoires.

C’est dans cet esprit que nous devons trouver les réponses à ce Que faire.

 

 

 

PS: Voir aussi le documentaire accusateur sur Arte (1h30), La face cachée des énergies vertes:

https://www.arte.tv/fr/videos/084757-000-A/la-face-cachee-des-energies-vertes/

 

 

 

 

 

 

 

 

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Catégories : Environnement-Climat 10 commentaires

Commentaires

  • Tout vient d'être dit par Homme-libre à propos des éoliennes. Et je vois mal une forêt d'éoliennes dans la magnifique baie de Douarnenez (Finistère) que j'admire tous les jours. Il est clair que la seule réponse, actuellement et en attendant mieux, à la question : "Que faire", c'est "le nucléaire". Comme je l'ai dit dans le précédent sujet, le nucléaire est la seule énergie capable d'assurer, sans pollution atmosphérique, la demande énorme d'électricité dans les prochaines décennies (voitures électriques, pays en voie de développement). Il présente un risque faible et les déchets seront conservés dans des endroits sûrs, pourront être utilisés par de nouvelles centrales plus adaptées ou, tout simplement, expédiés dans dans le Soleil. (je précise que je n'ai aucune action dans le nucléaire. Mais Je sens que je ne fais pas l'unanimité...)

  • Les éoliennes rapportent aux agriculteurs qui louent leurs terrains à des producteurs d'électricité qui de fait produisent aussi des nuisances endurées par les voisins de ces machines.
    Les propriétaires fonciers qui sont souvent aussi des élus communaux n'hésitent pas à prendre le risque de faire subir à leurs administrés des nuisances du moment qu'elles leurs assurent un revenu substantiel.

  • le sois disant problème du CO2, c'est de la fumisterie, comme cette affirmation"sauvons la planète".

  • D'accord avec Henri. Il est probable qu'on y reviendra peu à peu.

  • Avec le nucléaire, il y aura toujours le problème du " pas dans mon jardin".
    Les éoliennes ne sont pas les bienvenues, mais si on nous annonce qu'on aura un magnifique réacteur nucléaire dans notre voisinage ou un dépôt de déchets, peu de gens prennent cela avec philosophie, en se disant que c'est pour notre bien à tous et qu'il n'y a certainement aucun danger particulier.
    Imaginez la votation au sujet d'une implantation dans votre canton...

    Sachant qu'il n'y a aucune solution sans revers de médaille, je pense qu'il serait malin de continuer la recherche sans à priori et ne pas se dire qu'on a fait le tour de la question et qu'il n'y a qu'à se mettre sérieusement au nucléaire.

    Une astuce qui me semble assez intéressante, c'est l'énergie marémotrice, mais là aussi, ce n'est pas la solution unique. Elle devrait faire partie d'un éventail de sources d'énergie.

    "L'ordre de grandeur de l'énergie naturellement dissipée annuellement par les marées est évalué à 22 000 TWh soit l'équivalent de la combustion de moins de 2 Gtep. Ce chiffre est à comparer à la consommation d'énergie de l'humanité, de l'ordre de 10 Gtep .

    Seule une très faible fraction de l'énergie des marées étant récupérable, du fait de leur dispersion autour du globe, l’énergie marémotrice potentiellement récupérable pourrait fournir jusqu'à 380 TWh/an, soit 1,5 à 2 % de la consommation mondiale d'électricité2.

    Par rapport à la plupart des autres énergies naturelles (pas exactement renouvelables, voir plus bas : d'où vient l'énergie...), l'énergie marémotrice présente l'avantage d'être parfaitement prédictible : en un point donné, l'énergie disponible ne dépend que de la position relative des astres et de la Terre ; de plus, la propagation de l'onde de marée n'est pas instantanée (il y a par exemple plusieurs heures de décalage entre le passage de cette onde à Brest et dans le Pas de Calais) : ceci contribue globalement à "étaler" la production, et à effacer les passages à zéro périodiques de la production en un point."

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_mar%C3%A9motrice

    On apprend dans cet article que cette technologie était déjà en place dans la Londres romaine.
    Il me semble qu'elle pourrait être intéressante dans des pays avec beaucoup de côtes et peu d'infrastructures classiques.

  • Je ne suis pas opposé aux propositions de Calandula. sur l'énergie marémotrice. En Bretagne, en particulier, elle a été utilisée depuis très longtemps sur les rivages soumis à d'importantes marées (par exemple sur la côte nord de la Bretagne où le différentiel entre la marée basse et la marée haute est important), On les appelaient les "moulins mer" qui disposaient de roues à aube entraînées par le courant de marée. Je pense que le problème principal est le barrage qui oblige la circulation fluviale à emprunter une écluse avec des conséquences sur le trafic maritime, important dans les estuaires. Il n'existe, à ma connaissance, qu'une usine de ce type en Bretagne (sur la Rance). Mais pourquoi pas ?
    Ceci dit, le nucléaire, contrairement aux usines hydroélectriques, peut encore se développer. Ces dernières ont atteint le maximum quantitatif en France (peut-être pas en Suisse) car elles sont installées sur tous les cours d'eau rentables (n'oublions pas que l'énergie hydraulique est corrélée à la hauteur de chute). L'énergie de marée est donc aussi limitée.
    Quant aux inconvénients dus à la"visibilité" des centrales nucléaires, elle est nulle par rapport à l'impact des parc éoliens en la matière. Bien sûr, personne ne veut habiter à proximité d'une centrale nucléaire. Or, il y a, en cet endroit, moins de radioactivité qu'en Bretagne où le radon (gaz radioactif) est présent du fait du sous-sol granitique, mais à un taux qui ne met personne en danger. Et, comparé aux accidents hydroélectriques, on est, avec les centrales nucléaires, au-dessous du nombre de victimes de barrages qui cèdent et inondent les vallées. Mon frère n'a jamais été terrorisé parce qu'il avait sa maison sous le barrage de Tignes. Que les gens aient peur, c'est normal puisque la plupart des médias sont contre le nucléaire. Pour arrêter cette désinformation, faisons appel à la science et mettons en balance "le danger" qui est réel, mais incertain, avec "le risque" qui est mesurable en pourcentage de victimes.

  • @ henri,

    Certains pays européens développent le nucléaire, dont la Finlande. Mais ça ne se passe pas bien ...

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/04/nucleaire-les-nouvelles-derives-de-l-epr-en-finlande-pourraient-couter-cher-a-l-etat-francais_6050898_3234.html

    " Le chantier mené par le consortium Areva-Siemens accuse désormais douze ans de retard, soit un peu plus que celui de l’EPR de Flamanville (Manche), qui ne devrait pas être connecté au réseau avant 2023. "

    ( ...)

    "Jusqu’ici, on estimait que le chantier du réacteur de troisième génération EPR d’Olkiluoto (OL3), en Finlande, était un projet maudit. Désormais, les mots manquent pour qualifier la situation catastrophique du réacteur nordique. Débuté en 2005, il devait initialement se terminer en 2009 et coûter autour de 3 milliards d’euros. Après avoir enchaîné les difficultés techniques, les retards et les surcoûts, le réacteur ne sera pas connecté au réseau avant février 2022 – au mieux – selon les annonces, vendredi 28 août, de l’opérateur finlandais, TVO. Le coût total du projet, non communiqué, sera supérieur à 9 milliards d’euros – et une partie du surcoût devra certainement être épongée par l’Etat français."

    Ce genre de problèmes peuvent décourager plus d'un. C'est un gouffre à milliards et le retard accumulé est un gros handicap.
    Et pas plus tard que la semaine dernière, il y a eu une alerte dans un réacteur plus ancien.

    https://www.ouest-france.fr/europe/finlande/incident-serieux-dans-une-centrale-nucleaire-en-finlande-7080958

    Ce n'est pas une technologie totalement maîtrisée et la méfiance de la population n'est pas totalement dénuée de raison.
    Le nuage de Tchernobyl n'a pas respecté la frontière de la Finlande, où les retombées radioactives ont été très fortes, mais le gouvernement d'il y a une petite vingtaine d'années a tout de même décidé d'investir dans le nucléaire en faisant confiance à la technologie de pointe européenne.
    Que dire ?
    Je suis incapable de savoir quelle aurait pu être l'alternative, il y a 20 ans.

  • Pour clore ou poursuivre le débat sur les éoliennes, je vous propose une excellente vidéo un peu longue mais, à mon avis objective, sur la question :
    https://www.causeur.fr/le-combat-entre-partisans-et-adversaires-des-eoliennes-video-188422
    Merci à Homme-libre d'avoir posé le problème, même si la Suisse est moins concernée que la Bretagne où l'éolien en mer est sérieusement envisagée.

  • Calendula, d'accord avec vous sur le fait de diversifier les sources d'énergie. Marée motrice, biomasse, géothermie, etc.

    Pour moi la question est: disposera-t-on avec cela, même modulé, de l'énergie stable et adaptable au pics journaliers ou annuels? Je ne pense pas. Le recours à une source d'énergie stable et permanente est indispensable.

    On peut augmenter la sécurité de nouvelles centrales, à partir de l'expérience des accidents et incidents. On développera de nouvelles filières, mais il faut la volonté politique.

  • @hommelibre,

    La volonté politique peut être là pour le nucléaire ( comme avec Flamanville ou Olkiluoto ), mais ensuite faut-il encore arriver à réaliser ce qu'on a planifié.
    Quand un projet est en panne depuis une quinzaine d'années, on a dû se débrouiller autrement dans l'intervalle. Je ne sais pas, comment ça a été fait.
    Idéalement, on devrait commencer par baisser la consommation d'énergie, grâce à l'optimisation et les économies d'énergie. Adapter les sources d'énergie à chaque contexte géographique. Et décentraliser.
    La panne d'une grosse centrale ( qu'elle soit hydraulique, nucléaire, à charbon ) sera plus handicapante que celle d'une petite unité de production.
    Je ne suis pas focalisée sur le CO2, je suis davantage embêtée par la pollution et l'éventuel épuisement des ressources naturelles. Pour résumer . on ne peut pas vivre comme s'il y avait 2 ou 3 planètes Terre au lieu d'une.
    Pour faire le lien avec votre billet suivant : on peut rêver que de se tartiner de Nivea fera que tout va bien, mais c'est un ... rêve, pas la réalité.

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