Deux siècles ont suffi pour chambouler l’emprise urbaine sur les sols. En comparant la carte de Draguignan au XIXe siècle et une image aérienne récente, on comprend que les crues ne peuvent être que de plus en plus dévastatrices et coûteuses.
Il n’y a pas photo, si j’ose dire. Et ce n’est pas dû au réchauffement. Comme toutes les régions du Midi Draguignan a subi plusieurs inondations mémorables depuis le XVIIe siècle. Comparons le développement de cette ville il y a deux siècles et aujourd’hui.
La ville occupe une plaine qu’alimentent plusieurs rivières, dont la Nartuby. Il y a deux siècle le bourg était encore petit (image 1, carte d’État-Major 1820-1860, et image 2).
La Nartuby coule du nord au sud en contournant la ville sur la partie ouest de la plaine. Elle traverse des prairies inondables qui tempèrent son débit en cas de crue.
J’ai inséré deux noms de lieux-dits hors des murs de la ville en 1820. Puis je les ai intégrés à la ville aujourd’hui sur les images 3 et 4, copies d’écran Google Maps (flèches vertes: cours d'eau). Cela donne une idée de l’extension urbanistique de Draguignan en deux siècles.
La zone inondable qui longe la rivière est devenue une zone artisanale. Des groupes de maisons sont aussi implantés dans quelques méandres.
Lors d’une crue, la rivière disposait à l’origine des zones inhabitées au nord de la plaine. Cela signifie que certaines crues n’ont eu aucun effet sur les habitations et les personnes.
Aujourd’hui, on le voit, il n’y a quasiment plus de champs de délestage. L’eau, contrainte, prend de la puissance et choisit la moindre ouverture pour faire son chemin, hors des zones censées protéger les gens.
Il faudrait endiguer la rivière. Or l’aménagement du territoire et du lit de la rivière reste insuffisant pour amortir des crues comme celles de 2010, de 1826 et de 1674. Le projet élaboré après la crue majeure de 2010 ne résistera qu’aux crues trentenales. Lents à démarrer, les travaux ont reçu un coup d’accélérateur en 2019, par le Préfet du Var et le Conseil municipal de Draguignan.
Les méga-crues ont toujours eu lieu. Elles reviendront. Nul doute que lors de ces crues il y a eu un événement météorologique exceptionnel. Il est probable que leur nombre, leur fréquence et leur intensité aient légèrement augmenté, mais leur gravité récente est due essentiellement à l’urbanisation inadaptée, en zone inondables.
Si l’urbanisation n’est pas la cause de la crue, associée à un phénomène météorologique intense, connu et récurrent, elle en aggrave démesurément les conséquences.
Au fait, j’écoutais la météo sur une chaîne française. Il était question de la vague de froid en provenance du nord et de l’est de l’Europe. Une voix off a mentionné explicitement un « événement climatique ».
C’est énervant. Quelle ignorance sur un sujet simple. Ces gens ne sont-ils pas supposés nous informer? Ce n’est pas compliqué: une vague de froid c’est un événement météorologique, pas climatique. Quand il neige au Sahara, le climat du désert ne change pas pour autant. C’est de la météo.
Le climat est caractérisé par une relative constance des conditions météo sur un temps long. La météo c’est un temps court, de quelques heures à quelques semaines. Le climat c’est le temps long: 100 ans et bien plus. Tout journaliste devrait savoir cela.
Commentaires
La démonstration est parfaite : une inondation n'est pas corrélée au réchauffement climatique mais, avant tout, à la météo et à l'occupation des sols. Quand le moindre phénomène météorologique excessif inquiète des journalistes qui sont prêts à y voir un réchauffement, il y a en effet un gros problème de compréhension. Mais peut-être s'agit-il, tout simplement, d'un conditionnement médiatique dans le but de promouvoir l'écologie politique.
C'est possible, on ne peut écarter l'hypothèse de la volonté de conditionner les populations.
Cette comparaison entre deux époques est très parlante. Heureusement certains la font (plutôt des chercheurs que des journalistes) ce qui m'a permis de trouver de la documentation appropriée.
Il faut réaménager des zones humides partout! Comme on l'a fait en France sur la Seine en amont de Paris, de grands bassins et des zones marécageuses! Idéal pour les oiseaux
et pour les moustiques ; )
On peut reproduire ce schéma un peu partout...
Prenons Genève en 1850 et maintenant...Le pourtour lémanique en 1850 et maintenant...La Suisse en 1850 et maintenant...
Le bol de notre pays est d'être planqué, assez à l'abri de fluctuations intenses. Combien de temps encore ? :-)
Et bien on doit aussi accepter les moustiques! Les moustiques nous exceptent bien non? Ils sont mangés par les oiseaux! Faut il aussi supprimer les oiseaux parce qu'ils ..........chantent???