Le cinquantième anniversaire du suffrage féminin en Suisse réactive le thème de l’inégalité salariale. Qui serait encore massive: près de 20% de différence au détriment de la classe des femmes. Mais la Confédération manipule les chiffres sous ce titre aguicheur: Inégalités salariales: les femmes ont gagné 19,6% de moins que les hommes en 2016.
La blogueuse Michèle Roullet, dont j’apprécie les réflexions, cite dans son dernier billet cette analyse de la Confédération helvétique sur les différences salariales entre femmes et hommes en 2016.
Le chiffre annoncé en titre par la Confédération est une pantalonnade. C’est faux et archi-faux, mais les femmes qui liront rapidement ne garderont qu’une seule chose à l’esprit: elles sont victimes et perdent 20% de salaire chaque mois en comparaison des hommes.
Leur chèque mensuel serait amputé de 20%. Sans raison apparente autre que leur statut de femme.
Or c’est faux, tout simplement. Comme le montre l’image 1, la Confédération a adopté dans ce domaine le discours féministe biaisé et victimaire. L’image 2 est encore plus étrange: sur le camembert les 44% sont représentés en plus grand que les 55%! Quant à l’image 3 elle donne d’autres chiffres que la 2; pourtant il s’agit bien de 2016. Cafouillage? Incompétence?
D’abord, il ne s’agit pas des salaires individuels mensuels, mais de la masse d’argent globale issue de l’activité professionnelle de toutes les femmes quel que soit leur métier.
Cet aspect a été analysé depuis des années déjà. Une des raisons est que les femmes, dans leur majorité, choisissent des métiers moins payés que les hommes et des temps de travail hebdomadaire plus courts (plus de temps partiel chez les femmes). Mais à l’intérieur de ces métiers, rien ne permet de dire que les femmes sont moins payées que leurs collègues hommes, toutes compétences confondues.
L’article reconnaît cela sans le dire. A-t-on honte de révéler le fait que les femmes choisissent des jobs moins rémunérateurs, comme le social ou la santé?
« Les inégalités salariales entre femmes et hommes se sont progressivement réduites de 21,3% en 2012 à 19,5% en 2014 et sont passées à 19,6% en 2016. Parmi ces différences de salaire, 42,9% restent inexpliquées, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). »
42,9% de 19,6%, soit moins de la moitié. De 19% on passerait à 9%. Le communiqué de presse précise encore:
« Cet écart s’explique en partie par des facteurs structurels tels que des différences concernant le niveau de formation, le nombre d’années de service ou la fonction de cadre exercée dans l’entreprise. »
Bien. Il ne s’agit pas de différences individuelles de nature discriminatoire. On parle de masse globale d’argent et non de salaires individuels comparés. Ce communiqué ne sert qu’à victimiser les femmes, pourtant responsables de leurs choix, sans démontrer un seul instant une différence illégitime.
Qu’est-ce qui est légitime pour fixer la rémunération des employés?
Petite liste de critères, en allant des géographiques aux compétences personnelles:
- le type d’activité de l’entreprise (une banque paye plus qu’un restaurant, quel que soit le sexe);
- la région de l’entreprise;
- le type de poste avec son cahier des charges précis;
- le niveau de formation;
- la filière de formation (certaines écoles et universités sont plus cotées que d’autres);
- la durée du travail hebdomadaire;
- le niveau d’expérience;
- l’ancienneté dans l’entreprise;
- le niveau de responsabilité;
- enfin, moins formel que les précédents, les compétences personnelles particulières: rapidité d’exécution, charisme commercial, sens de l’initiative, primes de pénibilité ou autres, compétences linguistiques, etc, etc. Ces compétences personnelles peuvent faire la différence et inciter un entrepreneur à payer davantage un employé dont il souhaite s’attacher durablement les services. Ce qui pourrait presque passer pour une sorte de discrimination positive!
Jusque là toutes les inégalités sont légitimes. Elles s’appliquent aux hommes comme aux femmes. On pourrait gommer les compétences personnelles particulières, puisque ce sont elles qui engendrent d’éventuelles inégalités entre employés ou cadres au même poste. Mais quel intérêt pour un employé de s’améliorer et de développer de telles compétences, s’il n’en reçoit aucune récompense?
Des 19,6% du titre on passe donc à 9% environ de différence structurelle, et 9% autres inexpliqués. Je préconise de chercher la raison dans les compétences personnelles particulières. Je suggère également d’en finir avec ce calcul qui porte sur l’ensemble de la masse salariale et non sur les salaires individuels comparés.
Prenez une entreprise et comparez toutes les fiches de salaire des employés, en tenant compte de tous les critères énoncés plus haut. Je doute fort qu’il existe une différence de 9%. Ou de 7%, comme le disait la Confédération en 2018:
« … les femmes gagnent toujours moins que les hommes; et environ 7% de la différence, inexpliqués, correspondent à de la discrimination. »
Mais on n’a aucune preuve ici de discrimination.
En 2016 une étude de l’Insee Bourgogne concluait à une différence inexpliquées de 6,8%. Inexpliquée, mais pas forcément discriminatoire en regard des compétences personnelles particulières.
La Confédération affirme également qu’il y a environ 16% de discrimination femmes-hommes dans le secteur public. C’est incompréhensible, dans la mesure où ce secteur paie selon des critères non sexués.
La seule explication est la masse globale des salaires: il y a davantage de femmes que d’hommes dans les postes moins payés (image 4). Mais au même poste et toutes conditions identiques, il n’y a aucune raison de trouver une discrimination dans ce secteur. La vérité est ailleurs.
Enfin, en 2018, le professeur Michael Gerfin, expert entre autres auprès de l’Office fédéral de la statistique (OFS) et du Bureau fédéral de l’égalité entre hommes et femmes (BFEG), affirmait dans un rapport:
« La question se pose maintenant de savoir si cette différence de 8,7% correspond vraiment à une discrimination salariale de cet ordre de grandeur. Les études réalisées ne permettent pas de tirer cette conclusion. Bien au contraire, il y a une forte probabilité que la discrimination se situe quelque part entre 0% et 8,7%. »
Et ce sont peut-être les compétences personnelles particulières. Alors, y a-t-il une discrimination salariale illégitime au détriment de certaines femmes? Globalement non. On peut cependant trouver des cas individuels, que le tribunal des Prudhommes devrait régler. C’est son rôle, hors de toute idéologie.
Commentaires
Les femmes ne sont pas l'égal des hommes mais les hommes ne sont pas non plus l'égal des femmes. Les hommes ne peuvent décider seuls d'enfanter les femmes oui. Les hommes qui divorcent n'ont qu'une fois sur dix la garde des enfants, les femmes
de ce fait bénéficient dix fois plus que les hommes des rentes qui en découlent. Les hommes meurts plus jeunes que les femmes et sont dix fois moins à profiter des avantages vieillesses et EMS. Les hommes sont seuls astreints au service militaire. Les hommes sont étonnement moins résistants physiologiquement que les femmes qui sont elles programmée pour assurer la survie de l'espèce. Les hommes sont sociétale ment soumis à toutes sortes de stress en rapport avec leurs concurrents du genre. Alors arrêtez de nous faire croire que les homme et les femmes sont égaux quand ils ont le même salaire.
Merci de remettre les pendules à l'heure. De plus, comme certains l'ont remarqué dans leurs billets sur ces blogs, il semble que Mme Roullet a entamé un virage à gauche pour être compatible avec la bienpensance et tout ce qui va avec. Bref, on ne votera pas pour elle.
PS: En ce qui concerne les derniers délires féministes et les néologismes qui vont avec, ceci devrait vous intéresser:
https://lesobservateurs.ch/2021/02/05/femonationalisme/
- Tu veux être quoi, quand tu seras grande, ma chérie ?
- Peu importe, tant que c'est mal payé ! Comme ça au moins je serai sûre de trouver un mari !
J'aimerais rajouter qu'on trouve aussi des différences entre hommes, par exemple en tant que célibataire on gagne souvent moins qu'un homme avec une famille, et pourtant on fait le même travail.
Toutes les études sérieuses tempèrent largement le chiffre de 20% d'écart salarial. Ce chiffre est faux, on le sait et on sait également pourquoi il est faux. Le fait qu'il continue à circuler démontre une intention manifeste de désinformer.
On sait que les différences de salaires, quand elles existent ont des dizaines de raison différentes non-discriminatoire, parfois même relevant de simples choix personnels.
Mais de toute façon, quel est le vrai sujet, celui que l'on cache ?
Qu'il y a bien d'autres aspects dans la vie active que le seul salaire. Qui se pète la santé à faire des déménagements ? Qui se salit dans le froid pour ramasser les déchets ? Qui va déboucher les canalisation d'égoûts ? Qui risque sa vie à l'armée, dans la police et les pompiers ? Qui livre des pizzas sur un scooter par temps de pluie ? Je sais qu'il y a ici et là quelque femmes qui pratiquent ces professions (surtout la police). Mais dans ces "bastions masculins" (formulation légèrement méprisante adoré des féministes), étonnamment, elles ne sont pourtant pas pressées d'y inclure plus de diversité.
Alors ok, faisons un deal: mettons les salaires à plat, totalement à plat, au centime près. Et demandons à nos féministes d'accepter en retour des quotas dans ces jobs afin également d'arriverà un 50/50. Et en passant de faire l'armée obligatoire ou sinon de faire un service civil ou payer une taxe militaire.
[En passant la taxe militaire se monte à 3% du salaire, mais au moins 400 francs. Il y a donc pour ceux qui la paient une injustice salariale de base d'au moins 3% en défaveur des hommes. Et ça concerne tout le monde, y compris un homme tétraplégique qui n'y est pour rien quand à son incapacité à servir.]
Je pourrais glisser sur un terrain plus politique en rappelant que dans un système libéral, la concurrence, y compris salariale ne fait même pas parti du système mais EST le système.
T'avais qu'à mieux te vendre à l'entretien d'embauche, faire des heures sup, montrer plus de motivation, venir bosser même quand tu es malade (les femmes ont des taux d'absantéisme plus élevés que les hommes), etc.
Les féministes institutionnelles sont souvent issues de la "gauche molle" (surtout en France), genre social-démocratie qui s'accomode très bien du libéralisme. Entendre des féministes bourgeoises (bien qu'elles se défendent de l'être) demander des aménagements du principe de concurrences pour elles-mêmes parce qu'elles arrivent pas à "battre le système" est profondément amusant.
C'est au moins aussi amusant de voir des femmes exploitées croire que ces-dites féministe luttent pour elles. Elles seront toujours autant exploitées, mais elles auront l'écriture inclusive, des noms de rue à 50% féminins, des festivals de musique avec 50% d'artistes femmes, des formulaires administratifs avec les mentions "parent 1" et "parent 2". etc.
La Rolls du Progrès en somme.
Je n'en veux pas à Mme Roullet, Elle devrait pouvoir faire confiance aux chiffres officiels. Je lui garde ma sympathie.
Sans doute que les femmes ont plus souvent la garde des enfants que les maris après un divorce, mais les femmes sont BEAUCOUP plus nombreuses aussi à devoir élever seules un enfant, sans la moindre rente miraculeuse, parce que le père n'assume pas ses responsabilités. Soit il ne verse aucune pension alimentaire, soit il s'évapore tout simplement dans la nature.
Pour ce qui est de l'égalité vis-à-vis du service militaire, on pourra en reparler le jour où les hommes assumeront aussi 50% de la maternité (grossesse, accouchement, allaitement + soins 24/7 de l'enfant pendant 20-25 ans), y compris la réduction du temps de travail pour se consacrer à l'éducation de l'enfant. Comme ça, hommes et femmes auront tous les deux une retraite réduite. Win Win !
Merci pour ce développement Jean-Paul.
Ridicule!
Arnica.
"mais les femmes sont BEAUCOUP plus nombreuses aussi à devoir élever seules un enfant, sans la moindre rente miraculeuse, parce que le père n'assume pas ses responsabilités. Soit il ne verse aucune pension alimentaire, soit il s'évapore tout simplement dans la nature."
quelles est la proportions de ces hommes qui n'assument pas ?
d'ailleurs dans la plupart des cas les divorces sont demandés par les femmes, cause principale manque de romance dans le couple !!! et quand le processus est enclenché, les hommes sont traités comme de la merde, par toute l'injustice familiale, composées majoritairement de femmes, il ne faut pas s'étonner qu'il y en ai quelque uns qui pètent le plombs. elles font tout ce qu'il faut pour.
" les hommes assumeront aussi 50% de la maternité (grossesse, accouchement, allaitement + soins 24/7 de l'enfant pendant 20-25 ans)", parce quelle le veulent bien pour une femme la famille est plus important que la carrière. lire http://la-cause-des-hommes.com/spip.php?article312
c'est exactement l'analyse de Camille paglia.
La « guerre des sexes » fait toujours rage en Amérique du Nord, où le féminisme demeure l’un des piliers du progressisme. Pourtant, au sein même de ce mouvement, certaines commentatrices se font plus critiques, à l’instar de Camille Paglia*, une « féministe post-féministe ».
Titre original : « Camille Paglia Defends Men« . Traduit de l’Anglais par Le Bulletin d’Amérique, 12 décembre 13
"Que cela soit entendu : les hommes sont périmés » : tel était le sujet d’un récent débat à Toronto. Maureen Dowd et Hanna Rosin défendaient ce dernier point de vue, tandis que Camille Paglia* et Caitlin Moran y étaient opposées. Très pince-sans-rire, Dowd fit par exemple remarquer que les hommes avaient joué de façon si téméraire avec le monde entier "qu’ils l’avaient presque cassé" . Nous allons dans une nouvelle direction, dit-elle alors, avant d’ajouter : « Zut, les hommes ne prennent même pas la peine de demander quelle direction prendre ! »
Mais ce sont les déclarations électrisantes de Camille Paglia qui attirèrent toute l’attention :
Si les hommes sont obsolètes, alors les femmes disparaîtront bientôt, à moins que nous nous précipitions sur le sinistre chemin du « meilleur des mondes », où les femmes se feront cloner par parthénogenèse, comme le font à merveille les dragons de Komodo, les requins marteaux et les vipères .
Une rancune mesquine et hargneuse contre les hommes a été l’une des caractéristiques les plus désagréables et injustes du féminisme de la deuxième et de la troisième vague. Les fautes, les défauts et les faiblesses des hommes ont été saisis et décuplés par d’affreux actes d’accusation. Des professeurs idéologues dans nos grandes universités endoctrinent des étudiants de premier cycle aisément impressionnables par des théories négligeant les faits, arguant que le genre était une fiction oppressive et arbitraire dénuée de fondement biologique.
Paglia n’a pas seulement défendu les hommes, elle a aussi livré une défense rare du libre marché et de ses avantages pour le beau sexe. Selon ses propres termes :
L’histoire doit être perçue clairement et équitablement : les traditions obstructives ne provenaient pas de la haine ou de l’asservissement des femmes par les hommes, mais de la division naturelle du travail qui s’est développée pendant des milliers d’années au cours de la période agraire. Celle-ci a immensément bénéficié et protégé les femmes, leur permettant de rester au foyer pour s’occuper des nourrissons et des enfants sans défense. Au cours du siècle dernier, les appareils susceptibles d’épargner du travail, inventés par les hommes et répartis par le capitalisme, ont libéré les femmes des corvées quotidiennes.
Les partisans de la théorie selon laquelle les « mâles seraient sur le déclin » avancent que l’avenir appartiendrait aux femmes communicatives, de consensus, à l’intelligence émotive. Les hommes, avec leur force musculaire, leurs prises de risque et leur penchant pour le chaos ne seraient plus d’actualité. Dowd se demandait s’ils allaient finalement s’éteindre, en prenant « les jeux vidéo, Game of Thrones en boucle et une pizza froide le matin avec eux. » Paglia rappela poliment mais fermement à ses contradicteurs que si les « femelles alpha » pouvaient en effet aujourd’hui rejoindre les hommes dans la gestion du monde, elles n’étaient guère sur le point de les remplacer. Et leurs brillantes carrières sont rendues possibles par des légions d’hommes travailleurs, preneurs de risque et innovants. La citant de nouveau :
En effet, les hommes sont absolument indispensables en ce moment, bien que cela soit invisible pour la plupart des féministes — qui semblent aveugles à l’infrastructure qui rend leur propre travail possible. Ce sont majoritairement des hommes qui font le sale (et dangereux) boulot. Ils construisent les routes, coulent le béton, posent les briques, pendent les fils électriques, excavent le gaz naturel et les égouts, coupent les arbres, et aplanissent au bulldozer les paysage pour les projets immobiliers. Ce sont les hommes qui soudent les poutres d’acier géantes qui maintiennent nos immeubles de bureaux, et ce sont les hommes qui font le travail ébouriffant d’encartage et d’étanchéité des fenêtres, posant ces plaques de verre sur des gratte-ciel hauts de 50 étages. Chaque jour, le long de la rivière Delaware à Philadelphie, on peut regarder le passage de vastes pétroliers et imposants cargos en provenance du monde entier. Ces colosses majestueux sont chargés, dirigés, et déchargés par des hommes. L’économie moderne, avec son vaste réseau de production et de distribution, est une épopée masculine, où les femmes ont trouvé un rôle productif – mais les femmes n’en sont pas les auteurs. Certes, les femmes modernes sont assez fortes maintenant pour donner du crédit lorsque le crédit est dû !
Malgré plusieurs décennies de « girl power« , les femmes montrent peu ou pas l’envie de pénétrer de nombreux domaines traditionnellement masculins. Le Bureau of Labor Statistics rapporte que plus de 90 % des travailleurs dans le bâtiment, électriciens, mécaniciens de l’aviation, éboueurs, grutiers, pompiers, plombiers, tuyauteurs, réparateurs de lignes de télécommunication, et ingénieurs électriques sont des hommes. Ce sont encore des hommes qui déposent plus de 90 % des brevets.