Parler de mauvaises herbes est de l’herbophobie, car il n’y a pas de « mauvaises » herbes, seulement des herbes dont l’esthétique n’entre pas dans les critères d’un gazon lisse comme du velours.
Les terrains de sport sont gourmands en désherbants. Chiendent, plantain, pissenlits, ne font pas bon ménage avec le foot et autres sports d’extérieur. Dans l’élan collectif actuel vers une pureté environnementale, les produits de synthèses sont mal vus.
Eh bien ces terrains peuvent désormais s’en passer. Une jeune entreprise de La Rochelle, Natuition, a inventé Violette. C’est un robot entièrement automatisé qui reconnaît et arrache les herbes indésirables, puis dépose un nouveau semis.
Il roule, regarde avec une caméra, reconnaît ces herbes grâce à sa banque de donnée et l’intelligence artificielle et l’enlève. Et ça marche:
« Ce matériel repère intelligemment, prélève avec précision mécaniquement la mauvaise herbe et la remplace par un semi de graminées. »
Il existe également un robot désherbeur, Dino, de la firme Naïo Technologies, qui semble plutôt adapté aux cultures de légumes bas plantés en ligne sur parcelle. Il ne dispose pas d’un logiciel de reconnaissance des végétaux ni d’intelligence artificielle, mais travaille sur une carte de la parcelle et un système de géolocalisation.
La technologie et l’inventivité humaine font plus que peur et que rage pour alléger nôtre impact sur l’environnement.
Commentaires
Hola John,
Désherber, voilà pour moi un sujet quotidien au printemps, tout pousse très vite, les plantes potagères et...les autres. En fait, dans les potagers on enlève ces "mauvaises herbes" pour 2 raisons: elles boivent l'eau, si précieuse, des légumes ou alors elles les étouffent.
Ce n'est pas pour faire joli comme un beau gazon...oh que non.
Je n'imagine pas une Violette quelconque ici, je n'aime pas trop les robots.
Mais je me pose une question: un footballer sent-il une différence quand il joue s'il y a du plantain ou une mini fleur de pissenlit sous ses pieds ?
Bonne fin de journée,
Hola Colette,
Merci pour ces infos sur l'utilité du désherbage.
Moi c'est le robot aspirateur qui ne m'inspire pas confiance. Va-t-il vraiment partout? Et va-t-il aspirer un objet utile tombé là sans que je le voie? D'un autre côté, si l'on peut envoyer une sonde à des millions de km et arriver au mètre près, j'imagine que ces robots-ci doivent fonctionner.
Pour votre question finale, je la trouve à la fois très drôle parce qu'inattendue, et sérieuse. Je ne sais pas, cela dépend peut-être de la quantité, ou de la météo. Cela pourrait-il aussi changer la texture sous le pied? Mais je ne fais pas de foot, alors je n'ai pas testé.
Si quelqu'un connaît la réponse....
:-)
Bonne soirée Colette.
Ma question était légèrement teintée d'ironie, vous pouvez rire John! je riais en l'écrivant...mais de fait il y a peut-être une explication autre qu'esthétique...:-))
Du coup j’ai un peu cherché, et j’ai trouvé entre autres un long document très complet sur les gazons des terrains de sport. Il y a des contraintes multiples, dont celles-ci:
- Le gazon pour terrain de sport est composé de graminées spécialement sélectionnées pour leur résistance au piétinement et pour leur capacité de récupération
- les exigences des sportifs : le gazon doit former un tapis dense, fermé, solide et régulier avec une certaine souplesse/élasticité mais de la fermeté pour de bons appuis et des rebonds adéquats du ballon ;
https://www.provincedeliege.be/sites/default/files/media/7324/Vademecum%20Gazon%20de%20Sport%20FR%20light%20v270214.pdf
Ailleurs j’ai également trouvé ceci:
« Lutte contre les mauvaises herbes
Les surfaces de jeux intensément utilisées sont la cible idéale des herbes indésirables. Les adventices ont toujours tendance à s’installer sur les pelouses, surtout dans les endroits dégarnis ou qui souffrent de différents stresses.
Avec la propagation de ce type d'herbes, la résistance du gazon diminue et la qualité de la surface de jeu s’en ressent. Cette situation n’est pas tolérable et toute zone engazonnée à but sportif doit être désherbée pratiquement chaque année. »
http://www.terrasport.ch/index.php/fr/terrains_lutte_adventices.html
Il semble donc que cela ait une réelle utilité dans le cadre sportif.
Votre sujet m’a collé un satané refrain dans la tête,
« Je suis d'la mauvaise herbe,
Braves gens, braves gens,
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbe... »
Je ne sais pas comment m’en débarrasser ;-)
Olivier,
Excellent, du coup je l'ai ajoutée en haut à droite. Ça va pas aider pour vous en débarrasser...
:-)
Nous voilà un peu plus savants, merci John.
Mais dommage quand même pour les pâquerettes....
Bonne nuit.
Je connaissais la chanson de Brassens mais je me souvenais de la reprise par Renaud...Pour les robots, j'avais vu ça sur FB, il y en a des géants (comme des moissonneuses) pour les champs et aussi d'autres pour cueillir les fruits en reconnaissant la maturité...En plus de l'aspect écologique de ce nouveau désherbage, c'est tout une partie de la main-d'oeuvre agricole qui va être inutile....D'une certaine façon c'est positif car ce genre de travail est usant physiquement et on va logiquement se diriger vers le revenu universel avec tout ces robots robots qui remplacent les humains.....Enfin j'imagine...
Et oui quand on marche sur un terrain de foot bien entretenu ça n'a rien à voir avec une pelouse ordinaire, c'est comme un tapis bien épais.
En voilà une bonne application de l'IA!
Merci Hommelibre pour cette info. Le robot m'intéresse.
Malgré tout, certaines interventions humaines seront encore nécessaires.
Je pense que ce robot à enlever les mauvaises herbes dans un pelouse est complémentaire à la réfection périodique d'un terrain de foot. Fort utile pour remplir une période intermédiaire.
Le gazon piétiné, même sans mauvaises herbes a besoin d'un sol aéré pour que le développement racinaire de l'herbe puisse se faire (sur chaque brin de racine, poussent deux feuilles linéaires), ce qui lui donne de la santé pour être fournie et bien drue en dessous comme en surface. Donc, périodiquement, il faut décompacter la terre et réensemencer ou reposer un nouveau tapis prégermé ou déjà prêt.
Pour les cultures céréalière et maraichère, l'aération du sol annuellement est indispensable pour regénérer une faune bactérienne jouant un rôle de transformation assimilation des nutriments rapportés. Le binage empêche lesdites mauvaises herbes d'élire résidence et de coloniser. Il existe des motoculteurs de toutes les tailles pour les différentes superficies, dont on peut régler la profondeur du binage ou du labourage.
Pour les cultures ornementales, les petits maraichages familiaux, un léger binage ( bineur électrique ou simplement griffes et sarcloirs) suffit afin de permettre de retirer aisément les racines traçantes, charnues ou fibreuses de certaines espèces, les rhizomes et les petits oignons, cormes et griffes de certaines autres espèces. Tous vivaces, persistants et se ressèment abondamment.. Les laisser prospérer favorise l'apparition de mousse qui étanche la surface du sol et asphyxie les autres cultures, y compris l'herbe à gazon.
Parmi les mauvaises herbes, il y a celles qu'on met sur le podium des beautés, de plus, elles sont résistance à tout. Elles ont des racines superficielles, ligneuses ou fibreuses qui battent la concurrence des fétuques dit herbes. Elles sont très jolies et très courues :par les paysagistes: le myosotis (Borraginacée) bleu ciel ou rose tendre, les saxifrages naines et rampantes aux floraisons lumineuses, colorées et tapissantes, le Népetta (herbe aux chats ou lamiacée) aux fleurs bleu gentiane ou bleu indigo), il éloigne les rongeurs et les nématodes.
Ces plantes ne sont pas soiffeuses et elles maintiennent fraiche la terre. Idéales dans les vignobles et ils en seraient magnifiés.
Génial Marlène, merci pour ce développement passionnant.
J'aime bien, dans un fil, qu'une idée en entraîne une autre. Chacune apporte un élément de réponse.
Ces robots désherbeurs pour terrains de sport pourraient s'avérer acceptables, à condition qu'il permettent, vraiment, de diminuer l'usage d'herbicides sélectifs, particulièrement agressifs.
Sinon, pour les pelouses des parcs et jardins familiaux, malheureusement ressemblant déjà trop souvent aux déserts biologiques des gazons sportifs, ces robots ne seraient qu'un coup de plus à la biodiversité déclinante.
Pourtant quoi de plus beau que de laisser s'épanouir un coin de pelouse fleurie jusqu'à maturité ?
Avec en prime, toute la vie se développant dans ces petites niches de biodiversité locale, si facile à observer depuis sa chaise de jardin.
Il semble qu'ils sont bien destinés aux terrains de sport, qui on l'a vu ont besoin d'être très homogènes, et il permettent d'éviter les pesticides. À quel point? Il faut voir sur le terrain.
Mais je suis bien d'accord avec vous: j'aime voir un coin fleuri un peu sauvage. Les villes en laissent de plus en plus, il y en a dans ma rue en bordure de trottoir. On revoit des papillons là où ils n'étaient plus présents, et avec les papillons il y a en général d'autres insectes, et des oiseaux.,
Oui, même une petite niche est un bonheur à voir. Et les enfants des villes ont ainsi quand-même un contact avec la vraie nature. Ce n'est pas la forêt ou les prairies, mais c'est déjà ça.