Gros ratage dans la campagne destinée à lutter contre la discrimination et la haine à l’égard des musulmans. Des affiches montrent des femmes voilées, ou avec une moitié du visage voilée, belles et d’expression sympathique, et nous disent que « la liberté est dans le hijab ».
Les textes varient un peu. « La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab », mais aussi « Le jijab mon choix », ou « apporte de la joie et accepte le hijab ».
Cette campagne a fait polémique de droite à gauche et a finalement été retirée. Certains dénoncent la promotion du voile et donc, implicitement, de l’islamisme qui se cache derrière.
Sur le fond et dans l’absolu, j’admets que chacun s’habille comme il l’entend. C’est une liberté fondamentale. De plus, comme je l’ai déjà écrit, les femmes coiffées du voile n’ont pas le pistolet sur la tempe et doivent être considérées comme libres. Sans quoi nous ne serions que des néo-colonialistes culturels traitant les femmes musulmanes comme des mineures.
On peut me rétorquer que la pression sociale et familiale sont comme des pistolets dans la tête, et que parler de liberté dans ce cas est illusoire. Peut-être, peut-être pas. Je pense que nombre de ces femmes se sentent libres et n’ont pas de pression irrésistible à affronter.
Pour certaines c’est une tradition culturelle de chez elles, le chez elles n’étant pas l’Europe. Cette notion de tradition est cependant discutable.
Beaucoup disent qu’elles expriment leur attachement à une identité. Le foulard est donc un marqueur identitaire, a minima. Et c’est un aspect du problème dans l’époque actuelle où le communautarisme se développe.
Chacun a le droit d’évoquer ses origines. Il faut plusieurs générations pour que la nostalgie de notre appartenance originelle s’estompe et disparaisse. On voit toutes les diasporas se retrouver partout où il y a un groupe suffisamment nombreux, pour des fêtes civiles ou religieuses. C’est normal.
Pourtant, on le sait, le port du voile s’est répandu là où il n’était que peu porté jusqu’alors, depuis que les musulmans rigoristes, les islamistes, ont pris une part prépondérante dans l’influence des populations liées à l’islam, rigoriste ou non.
Je ne vois pas dans les musulmans intégrés et assimilés de menace sur notre mode de vie, mais la part extrémiste est forte et très active. C’est à leur intention qu’il faudrait lancer des campagnes sur le thème: « Les blancs ne sont pas des cibles » ou « La femme est l’égale de l’homme », ou aussi « Aimer les faces de craie c’est aimer la diversité ».
Parce que jusqu’à preuve du contraire ce sont les milieux radicalisés qui haïssent les blancs et qui les tuent, et non l’inverse.
La soumission c’est la liberté
Le risque existe que nos agacements et légitimes critiques se transforment en une charge émotionnelle excluante. Ce n’est pas une raison pour tout accepter.
Le port du voile actuellement dans nos pays ne peut être détaché de la guerre culturelle menée par les islamistes contre l’occident. Les femmes, valeur qui aujourd’hui fait vendre n’importe quoi, sont instrumentalisées.
Restreindre une liberté est une décision difficile et douloureuse. D’ailleurs, pourquoi viser les femmes musulmanes alors que de nombreux ressortissants de l’Inde, femmes et hommes, vivent quotidiennement et publiquement dans les repères de leur culture d’origine: vêtements, musique, langue, pratiques cultuelles, etc?
Cette discrimination, car c’en est une, tient au volet politique de l’islam, celui qui enflamme les européens de plusieurs pays, à gauche comme à droite.
Cette campagne n’est pas réalisée de la meilleure manière. Le choix des mots Liberté dans le hijab ne convainc pas les européens de souche. Elle est même perçue comme une promotion de la soumission féminine, car la phrase contient aussi l’idée que Le hijab c’est la liberté.
Et sur la courte vidéo ci-dessous, on voit des visages d’abord sans hijab, puis une moitié vient qui en est recouverte. Symboliquement on fait passer les femmes de l’occident à l’islam.
La dernière photo est celle du mannequin Halima Aden, top model issue d’un camp de réfugié. Elle veut être un exemple:
« Les jeunes filles qui portent un hijab devraient avoir des femmes qu’elles admirent dans tous les secteurs. . . . Nous voyons maintenant des politiciens, des femmes d’affaires, des reporters de télévision et d’autres femmes hijabi ayant réussi dans des rôles visibles et c’est le message que nous devons envoyer. »
Elle milite pour le port visible du hijab et est apparue publiquement en burkini. Cependant:
« Certains ont qualifié la décision d'Aden d'apparaître en burkini d'hypocrite et d'un geste qui sape la longue lutte du mouvement féministe. »
Encore une fois chacun fait ce qui lui plait, mais le spectre de l’islamisme et de son avancée culturelle doit être pris au sérieux. L’interpénétration de la culture islamique, imprégnée de ressentiments victimaires, et de celle de l’occident, dominée outrageusement par le lobby LGBTetc, est conflictuelle.
On ne peut donc envisager en France de multiculturalisme paisible, qui ne soit pas une opportunité pour que se développent des groupes aux valeurs si différentes qu’ils ne pourront pas coexister.
On nous dit pourtant, sur les affiches, qu’il nous faut Célébrer la diversité. Mais la diversité n’est pas un but moral ni un objectif politique majeur, ni même un étendard. Ce n’est qu’un fait social. Si l’on veut découvrir et apprécier la culture négro-africaine, il est préférable de voyager en Afrique subsaharienne plutôt qu’en banlieue de Londres.
On n’a pas à aimer la diversité, concept généralisant, comme on n’a pas à aimer la différence parce qu’un principe idéologique affirme que c’est bien. On n’aime pas des groupes, ce qui serait une forme de racisme par généralisation. On aime des personnes individuelles différentes, quelle que soit leur différence.
Je réalise de plus en plus le fait que l’on veut déconstruire l’Europe des Nations au profit du Grand Mélange Idéal. Mais avec cette campagne le Conseil de l’Europe offre des munitions aux opposants. Et ils sont de plus en plus nombreux. Et comme la France a besoin de son psychodrame quotidien, elle est servie.
Commentaires
Célébrer la diversité ... pour promouvoir un uniforme.
A partir du moment où toutes les femmes portent le hidjab, on peut dire bye-bye à la diversité ! On veut tant défendre l'identité musulmane des femmes, mais quid de l'identité européenne : mettre les couleurs bleues de l'Europe sur la même image qu'une femme voilée, c'est totalement contradictoire !
La nudité d’un visage féminin n'engendre pas le crime. Alors que la crudité des scènes violentes projetées à tout va et complaisamment partout dans le monde, non seulement banalise le meurtre, mais légitime, dans l'esprit de certains, le recours au mal absolu. Combattons donc d'abord cette violence gratuite, qui ne relève pas de l'instinct de survie mais d'un sadisme n'ayant pas cours dans le règne animal ou qui est fondée sur une croyance chimérique, avant de nous effaroucher devant une œuvre de la nature.
Charles Martel doit se retourner dans sa tombe. Y a-t-il encore un européen au Conseil de l'Europe ?
En effet, la question se pose quand j'entends un journaliste expliquer que le groupe qui a réalisé cette campagne avec en partie des fonds du Conseil et son soutien, ce groupe serait lié aux Frères musulmans.
https://www.marianne.net/societe/laicite-et-religions/derriere-la-campagne-pro-voile-du-conseil-de-leurope-la-galaxie-des-freres-musulmans
On peut se demander ce qu'ils ont infiltré comme autres institutions.
Avec cette campagne c'est clair, le conseil de l'Europe veut Zemmour à la tête de la France
"Célébrer la diversité. "
Et pourquoi donc lutter contre l'excision?
Comme tous les slogans, il peuvent signifier n'importe quoi. Ils représentent plutôt une paresse de l'esprit.
Les femmes peuvent choisir de porter le voile, c'est vrai, comme elles peuvent choisir de rester vierges avant le mariage ou de se faire exciser. Elles peuvent même choisir d'hériter moins que leur mari ou de vivre en polygamie. Mais, en Europe, on vit comme les européens ou alors, on retourne d'où on vient. C'est pourtant simple.
Cette campagne est vraiment maladroite et un véritable autogoal.
Pourquoi ces femmes doivent-elles toutes être jeunes et belles et tellement souriantes-épanouies ? Pas une seule femme d'âge mûr, pas une seule petite fille se retrouvant à porter un voile par conformisme familial ?
Clairement, ces affiches présentent le voile comme un truc magique et son acceptation une source de bonheur universel.
Comment ne pas penser à ces affiches chinoises ?
https://www.paperblog.fr/7314285/affiches-de-propagande-chinoise-maoiste/
En plus des images simplistes et du grand sourire, il y a le slogan coup de poign.
Etonnant qu'au XXIème siècle, une agence ait pu proposer un truc pareil en Europe et que ça ait pu être approuvé en haut lieu.
Comme si le Conseil de l'Europe était totalement déconnecté de son époque et inconscient de la complexité du sujet en question.
On a été gavés de publicités simplistes pendant des décennies pour toutes sortes de produits-miracle. Entretemps, les publicitaires se sont creusé les méninges pour amener des clips ou images sophistiquées, marrantes, originales.
Notre culture médiatique est plus exigeante que ça. Il ne suffit plus de mettre l'image d'une belle jeune femme pour "vendre" un produit, une idée ou un idéal.
Dans ce cas, on est dans l'esthétique traditionnelle ( ringarde) et on fait comme si on était en train de vendre un produit de beauté avec ses promesses forcément exagérées.
La comparaison avec la propagande chinoise de l'époque est bien vue. J'ai aussi tiqué sur le simplisme de cette campagne, une réalisation un peu amateure ou manquant des codes publicitaires modernes. C'est peut-être voulu en fonction du public visé.
Et en effet, pas une femme mature.
Le Conseil de l'Europe avance les yeux fermés. Ou bien c'est fait exprès, pour faire le buzz et donner plus de visibilité à la campagne.
J'ai publié un complément il y a quelques minutes.
Mme Rabbit a vécu cette période et abonde dans votre sens. Pourtant, elle reconnaît que Mao a libéré les femmes chinoises, sinon ce serait un peu comme en Afghanistan aujourd'hui.