J’ai déjà parlé d’elle avant l’élection de 2017. Je notais ses progrès en image et en communication. Puis il y a eu le débat d’entre deux tours. Personne n’a oublié cette catastrophe. Désinvolture, agressivité sans objet, ricanements, propos inconsistants, elle avait à coup sûr raté son deuxième tour.
Son score fut honorable. Mais pourrait-elle se relever? Il semble aujourd’hui que ce sont moins ses erreurs que la concurrence musclée d’Éric Zemmour qui la desserve. Elle s’était faite discrète depuis quelques mois, laissant le temps travailler pour elle.
La situation de l’islamisme politique, la violence des banlieues, les attentats répétés même s’ils ont aujourd’hui peu d’ampleur, les attaques contre la police et autres autorités, les pertes économiques, devaient travailler pour elle. Son discours était non seulement plus discret mais aussi plus « centriste ». Plus fédérateurs, pensait-elle.
Sauf que le public est aujourd’hui moins sensible à ce recentrage. Il préfère le discours cru et musclé: Mélenchon, Zemmour. Crotte! Elle qui a tout fait pour donner une image respectable à son parti, voilà qu’elle se fait doubler par un chroniqueur politique même pas élu.
Je rappelle que je ne considère pas MLP comme d’extrême-droite, du moins dans le sens abusif qui lui est donné aujourd’hui. Vouloir limiter l’immigration et favoriser les natifs serait d’extrême-droite? Ce n’est pas sérieux.
Problème:
« Pour les politologues spécialistes de l’extrême droite Jean-Yves Camus et Nicolas Lebourg, l’expression « extrême droite » est utilisée pour qualifier des événements très différents en Europe et est donc ambigüe, car généralement utilisée par des adversaires politiques de manière disqualifiante ou stigmatisante en assimilant toutes ses tendances au fascisme et au nazisme. »
L’extrême-droite dangereuse est autre chose. On y trouve souvent des commandos skinhead violents, un refus du parlementarisme, une ligne politique autoritaire explicite, une théorie raciste, entre autres.
Mais ce que l’on nomme extrême-droite actuellement n’a rien à voir avec les années 1930. Aujourd’hui la violence politique est de gauche, avec les Black Blocs, Mélenchon, les antifas, etc.
On peut donner valeur à la souveraineté sans vouloir instaurer une dictature ni attaquer militairement ses voisins.
Personnellement je parlerais de droite franche, ou de conservateurs, par différenciation de la droite faible. Pas de droite simplement nationale, car la Nation n’est pas le seul ancrage politique qui forme le fondement philosophique des mouvements conservateurs.
Marine Le Pen a vu l’émergence d’Éric Zemmour sans bien réaliser d’abord. « Je vais bien, tout va bien » semblait-elle penser, toute sourire devant les caméras.
Et puis elle a réalisé. Elle s’est vue dépossédée de ses efforts de dédiabolisation. Pire: le discours qu’elle avait arrondi est devenu obsolète. Aujourd’hui la parole politique de droite se libère, après des décennies de déni et de tentative de passer pour honorable aux yeux de la gauche culturelle, laquelle avait imposé son agenda moral.
Elle pensait pouvoir dérouler son programme sans difficulté. Voilà qu’elle doit à nouveau courir pour exister. Alors MLP a musclé son discours, a repris le bâton de pèlerin, s’est montrée davantage. Elle est à nouveau combattive. Elle a tenu tête à une de ces « racailles » de banlieue qui justifient leurs exactions (rodéo urbain, etc) en raison de la supposée violence policière.
Le dernier sondage (image 2, clic pour agrandir) la met encore plus bas, à quatre points derrière son meilleur ennemi, Éric de son prénom. C’est mal barré.
Dur dur.
Commentaires
Le médiocre macron va repasser à n'en pas douter! Qu'il ai Marine Le Pen ou Eric Zemmour en face de lui, qu'importe il gagnera à moins que!!! La France finira bel et bien dans la guerre civile et ce ne sera pas la faute à Zemmour! Plutôt que de combattre ces propos, que le gouvernement combatte les réseaux mafias, drogue, prostitution, esclavage, escroqueries, il y a à faire mais ce gouvernement ne fait rien!
C'est possible mais il peut y avoir des surprises. Macron en était une. Les abstentionnistes peuvent aussi se mobiliser. Mais je dois dire que cette élection présidentielle est, pour une fois, intéressante.