En trois minutes une très forte tornade a ravagé la petite ville de Mayfield aux États-Unis. Les autorités parlent de record d’intensité dû au réchauffement. Voyons cela de plus près.
« Plusieurs comtés du Kentucky ont été également dévastés par la plus forte tornade qui a parcouru plus de 300 kilomètres dans l’Etat, a précisé le gouverneur Andy Beshear, qui avait décrété l’état d'urgence avant minuit vendredi soir. »
« Selon les scientifiques, le changement climatique accroît l’ampleur et la fréquence des tempêtes qui affectent déjà les Etats-Unis. »
Cette série de tornades est qualifiée d’historique et annoncée comme la conséquence du réchauffement du climat. Pourtant il ne s’agit que de tornades de force moyenne, classées F3 dans une classification qui va jusqu’à F5, avec de possible pointes localisées à F5:
« But the weather service also said damage appeared to be consistent with an F3 tornado capable of producing winds as strong as 206 mph, according to preliminary estimates. »
La tornade qui a frappé Mayfield n’est pas la plus intense connue aux USA, mais la plus longue et massive. Elle a parcouru 250 miles sans quitter le sol, alors que la plus longue jusque là s’est produite en 1925, la Tri-State-Tornado, et avait parcouru 219 miles (image 6). Plusieurs villes avaient été détruites à 100%, dont Gorham (image 7, 15’000 habitants à l’époque).
À Mayfieldon est donc dans un épisode paroxystique comme il y a 100 ans. Il y a même eu une éruption (terme consacré) de tornades, dont une F5, entre le 25 et le 30 mai 1917. En 1927 la ville de Rock Spring, au Texas, a été traversée par une tornade F5 large de 1 mile (1,6 km!!!).
Selon Wikitree avec traduction Google:
« Au moment d’atteindre Rocksprings, la tornade avait une taille de près d’un mile de large et en quelques minutes, elle avait décimé 235 des 247 bâtiments de la ville. Des structures entières ont été détruites et mises en morceaux avec des personnes toujours à l’intérieur, tandis que des grêlons de la "taille d’assiettes à dîner" pleuvaient du ciel. »
Il y a eu le Super outbreak de 1974. 147 tornades en 24 heures, dont 7 de force maximale F5 (!!!), treize États touchés, plus de 300 morts. Si cet épisode a été dépassé en 2011 avec 175 tornades, il montre que de tels événements ont lieu depuis plus de 100 ans pour ceux que l’on a pu documenter. « … le Super Outbreak de 1974 détient toujours le record du plus grand nombre de tornades F5 en une seule journée, avec sept. »
Il y a eu le Tornado Outbreak de février 1884, « … one of the largest and most widespread tornado outbreaks in American history ».
L’épisode le plus meurtrier date de mai 1896:
« Des tornades meurtrières se sont abattues du Texas à la Pennsylvanie. A produit au moins trois tornades F5 et plusieurs F4, dont un F4 qui a tué au moins 255 personnes et blessé 1 236 dans la région de Saint-Louis. »
On le voit, ces épisodes ont déjà eu lieu dans le passé, avec autant de force sinon plus. La tornade de Mayfield est exceptionnelle mais pas si rare et pas la plus intense. Ce qui est particulier à Mayfield et qui a causé tant de dommage, est qu’il n’y aurait eu apparemment qu’une seule grosse tornade. Le plus fréquemment il y a plusieurs tornades, générées soit par le même orage supercellulaire, soit par d’autres nuages proches. Ce phénomène a pour effet de neutraliser partiellement leur force.
Les autorités parlent de record et incriminent le réchauffement. Ce n’est pas si évident. On vient de le voir, il y a eu d’autres épisodes plus extrêmes. Il n’y a pas plus de tornade violentes (F3 et plus) qu’au siècle dernier comme le montre le graphique de l’administration météorologique nord-américaine (NOAA, image 4). Elles sont même en diminution.
Au contraire des annonces alarmistes du Giec, qui prévoyait une augmentation des tornades en nombre et en intensité, les tornades très violentes sont de moins en moins nombreuses.
Encore une fois le Giec se trompe. Il n’y a aucun signe d’augmentation des épisodes extrêmes.
Enfin j’ai vu sur une chaine américaine un présentateur dont j’ignore qui il est, déclarer pendant le passage des tornade: « Méfiez-vous, l’événement climatique et toujours en cours. »
Ce n’est pas un événement climatique mais météorologique. Soit ils sont bêtes, soit il le font exprès pour augmenter le stress des populations et mieux les diriger là où ils veulent.
Cela s’appelle au mieux de l’ignorance, au pire de la propagande.
Gorham 1925:
Commentaires
On en revient toujours au même point : confusion entre météo et climat. Si cet amalgame est voulu, il sera à la longue contre-productif et augmentera la méfiance envers les médias. Certaines prévisions du Giec ne sont peut-être pas fiable et le Giec ne compte pas uniquement des scientifiques. Ceci dit, cet organisme s'appuie sur des mesures et des connaissances sérieuses. Ses projections dans l'avenir sont peut-être pessimistes mais toutes prévoient le réchauffement climatique et l'attribuent en partie à l'Homme. Que l'on croit, ou pas, à ces prévisions, faire des économies d'énergie est bon pour la planète comme pour le porte-monnaie.
Henri,
Vous avez une meilleure opinion du Giec que moi. C'est quand-même d'abord une officine politique, qui ne fait que compiler des études faites par d'autres.
Pourquoi par exemple persister à montrer une foule de modèles de températures qui sont presque tous largement au-dessus de la réalité observée?
La politique environnementale doit s'occuper de la pollution, de la préservation des ressources, par exemple. Le réchauffement et le C O2 cela reste discuté, j'y reviendrai.
C'est exact, le Giec n'est pas un organisme de recherche scientifique. Il se contente de rassembler les études mondiales sur le sujet pour en analyser le contenu, faire une synthèse et des prévisions. Il peut donc y avoir, dans leurs conclusions, des biais idéologiques. Mais pratiquement toutes les revues scientifiques que j'ai l'occasion de lire s'accordent sur un réchauffement climatique sans pour autant en indiquer le niveau exact et les conséquences certaines. Les scientifiques, comme c'est leur rôle, informent les politiques sans déterminer les mesures à prendre pour éviter ça. Tant qu'on n'a pas, sous les yeux, la preuve de ce réchauffement rapide et irréversible on peut en douter, c'est vrai. Mais, sans tomber dans les excès de l'écologie politique, on peut peut-être envisager certaines actions préventives.