Discriminer un adversaire ne suffit pas toujours pour l’abattre. Pour faire fort il faut parfois le disqualifier, le tuer intellectuellement et socialement. Ce n’est pas le genre d’Anne Rosencher, mais Nicole Lamon ne s’en gêne pas.
Anne Rosencher (image 1) est directrice déléguée de la rédaction de l’Express. Elle participait hier à un débat sur le résultat des élections législatives en France.
Le sujet était entre autres les consignes de reports de voix. LREM est fort marrie: soutenir Merluche c’est donner sa voix à son adversaire le plus menaçant. Mais la donner au RN c’est le mal absolu dans sa rhétorique. Qui diaboliser? La macronie ne sait plus.
Anne Rosencher refuse de stigmatiser les courants politiques. LFI comme le RN respectent les lois de la république, ils méritent l’écoute autant que n’importe quel autre parti.
Elle a une formule parfaite pour dire cela: politiquement on peut être en désaccord, ou même fâchés, mais on doit débattre de tout et non pas disqualifier.
Hélas la disqualification fait un tabac dans notre occident perturbé. Nicole Lamon en fait la démonstration. Rédactrice en chef adjointe du Matin Dimanche elle laisse son empreinte hebdomadaire dans une chronique d’humeur (image 2, clic pour agrandir).
Elle nous montre ce qu’est la disqualification politique. Elle a grogné ce denier dimanche contre un élu UDC, Roger Köppel. Dans un récent débat sur la révision du droit pénal en Suisse en matière sexuelle, il a soutenu une version. Les féministes en voulaient une autre.
Madame Lamon, comme pour passer sa frustration, s’en prend à l’UDC. Facile. Tout le monde n’est pas Anne Rosencher. Tout le monde ne respecte pas la diversité politique. Tout le monde ne débat pas.
Nicole Lamon lâche une pensée particulièrement nauséabonde. Elle laisse entendre que l’UDC Zurichois se languirait du temps du cuissage. Il est donc un violeur dans l’âme.
Mais cette attaque n’a aucun sens puisque le droit de cuissage n’a pas existé. C’est une invention des Lumières pour dépeindre le Moyen-Âge comme un temps d’obscurité et de honte et valoriser la Renaissance.
Nicole Lamon devrait prendre des cours d’Histoire plutôt que des cours de disqualification féministe. Surtout quand elle lie ce supposé droit inexistant avec Vlad l’Empaleur.
Roger Köppel serait non seulement un violeur en puissance, mais aussi un empaleur. Elle ajoute une couche en le comparant à Trump, « Celui qui veut qu’une femme se dompte comme un animal, qu’elle ne sait pas vraiment ce qu’elle veut, jusqu’à ce que son maître lui explique ».
Je ne me souviens pas avoir entendu ces propos chez Trump, mais peu importe.
Madame Lamon n’a peur d’aucun stéréotype ou jugement hâtif! Et son analyse – non pas son analyse: son amalgame nauséabond – contient toute la violence de cette volonté de disqualifier l’ennemi par n’importe quel moyen.
Elle termine en écrivant: « Dans un monde parfait, cela devrait faire autant de personnes qui se détourneraient à jamais du navrant Zurichois et de ses écrits, voire de son parti. »
Mouais…
Dans un monde parfait Nicole Lamon, qui n’est pas vraiment inklusive, réfléchirait davantage. Car en disqualifiant son ennemi de si vilaine manière elle se disqualifie elle-même.
Commentaires
Ah le féminisme, comme c'est beau ! Femme, symbole de la beauté, pourquoi vous, les féministes les traînez-vous dans la fange ? Que les mères réapprennent à élver leurs garçons dans le respect de la femme, de leur mère plutôt que de les abandonner à eux-mêmes. à des nounous ou à des crèches pour aller gagner de l'argent. Quant à nos parlementaires et gouvernants, qu'il fassent en sorte que les hommes soient suffisamment rémunérés pour leur travail afin de ne pas contraindre leurs épouses é aller travailler et abandonner leurs enfants !
Si j'ai bien compris, il est ici question de disqualification. L'adversaire politique ou idéologique serait mis au ban de la société et n'aurait pas le droit de s'exprimer et de participer à la vie démocratique. Pour les uns, le Rassemblement National par exemple, le prétexte est son passé frontiste. Pour les autres, ce serait l'opposition à la doxa féministe faisant de toute femme une victime et de tout homme un bourreau.
C'est donc un "a priori" qui sert alors de preuve. Inutile d'examiner le contenu du programme de Marine Le Pen ou la révision d'une loi par l'UDC. On ne discute pas avec ces gens-là de leurs propositions, on ne critique pas leurs idées, on ne les amende pas, on leur interdit tout simplement d'exister. Appeler tous les votants à faire barrage à un candidat, ou accuser un parti de promouvoir la culture du viol, relève alors de la même indigence intellectuelle. Mais c'est aussi un acte ignoble car on place alors ces électeurs dans le camp des pestiférés.