Voici un autre cas de fausse accusation dont la conclusion est toute récente. L’affaire a débuté en octobre 2019 avec la dénonciation d’un prof par trois élèves adolescentes.
Voici ce qu’en dit Le Matin:
« … trois élèves avaient dénoncé les gestes d’un enseignant auprès d’une doyenne. Une ado assurait alors qu’il lui avait touché les fesses lors d’un étirement, durant un cours de gym. »
Immédiatement l’enseignant avait été suspendu et une enquête administrative diligentée contre lui. On dirait presque le film La Chasse sur l’histoire d’un enseignant faussement accusé. C’est la procédure habituelle. Lui a déposé une plainte pour calomnie.
Or voici:
« Durant les enquêtes, la version de l’élève avait peu à peu changé. Elle avait d’abord assuré que son prof était l’auteur des attouchements. Puis avait admis qu’elle ne l’avait pas vu et qu’il s’agissait peut-être d’une «blague» d’un autre élève. Puis que c’était très probablement l’acte d’un camarade… »
Par la suite elle a présenté ses excuses. L’enquête administrative a complètement blanchi le prof.
« Et la justice a condamné la jeune fille pour calomnie. »
On trouve plus de détails dans un article de la Tribune de Genève.
On y lit comment l’une des adolescentes revient sur ses accusations:
« Or, lors de l’enquête administrative, presque un an plus tard, L. adoucit sa version. Elle dit ne pas avoir vu le professeur poser la main sur ses fesses. Ce n’est qu’en entendant ses amis dire qu’elles avaient subi la même chose, lors d’une discussion au vestiaire, qu’elle s’était dit que peut-être c’était lui qui l’avait touchée. Il était possible que ce soit le fait d’un autre élève qui faisons une blague, puisque tous rentraient au vestiaire ce moment. »
Trois ados de 13 ans ont donc été capables d’inventer des attouchements imaginaires et de les dénoncer auprès de leur doyenne. Incroyable mais vrai. Toujours selon la TdG L. ne voulait pas
« … froisser une des filles du trio initial, très populaire au sein de l'école. Selon L., cette dernière aurait d’ailleurs modifié ses propos devant la directrice, ajoutant des éléments qu'elle n'avait touchée selon ses mots. Devant la juge des mineurs, elle dit ne pas savoir pourquoi elle a accusé son professeur. »
Ainsi, un noir dessein initié par la dominante de la classe a déclenché une catastrophe et entraîné d’autres filles tenues par une sorte de loyauté toxique ou de soumission.
L’adolescente a été condamnée mais comme elle est mineure on ne sait pas la teneur de la sanction. Une autre ado est encore en attente de jugement.
L’avocate d’une des élèves conteste toutefois la procédure:
« Ma jeune cliente, alors âgée d’à peine 13 ans, a été contrainte de subir plusieurs interrogatoires par la police et dans le cadre de l'enquête administrative, ce qui n’est absolument pas compatible avec la protection nécessaire qui doit être offerte aux enfants victimes. »
Elle a quand-même été capable de répandre une fausse accusation jusqu’à la doyenne, à plusieurs reprises. L’avocat de la vraie victime, c’est-à-dire le prof, répond d’ailleurs à cela:
« La calomnie est la pire injure faite aux victimes sincères. Il faut ici au contraire rendre hommage au travail de la police et de l’enquêtrice. »
Et ajoute:
« La vie de mon client a été détruite par ces accusations, relève Me Jordan. Blanchi pour la seconde fois, il se reconstruit pas à pas face a la violence de l’injustice, grâce notamment au soutien de sa famille. »
Des adolescentes malveillantes, des adolescentes soumises, une fausse accusation, une catastrophe, une vie brisée.
Et après?
Comment éviter de tels drames? Peut-être en observant une plus grande prudence dans l’audition de témoignages (le je te crois par principe est une mauvaise pratique) et dans le déroulement d’une enquête. Ici, par chance une élève a finalement avoué, probablement contrainte par les éléments de l’enquête. Mais le mal était fait. Il serait peut-être opportun d’en parler avec les élèves en classe et d’analyser le processus pour le dénoncer.
Bande annonce + clip de La Chasse (Jagten), un film fort, terrible, sur une fausse accusation en milieu scolaire. Soudain les choses les plus simples deviennent les plus suspectes. La descente aux enfers commence. Avec Thomas Bo Larsen, prix d'interprétation masculine à Cannes 2012:
Commentaires
Toujours se méfier des adolescentes, que ce soient des enfants d'amis ou même des membres de la famille. Elles ont parfois des idées et des phantasmes bien tordus dans la tête. Donc éviter de se trouver en leur présence sans leurs parents ou d'autres adultes. Pour cet enseignant, c'est terrible et on ne voit pas trop ce qui pourrait prémunir ce genre de professions sauf à installer des caméras vidéos un peu partout.