La prison de Fresnes a défrayé récemment la chronique à cause des jeux proposés aux détenus dans l’esprit de Koh-Lanta. Dans l’esprit est un grand mot vu la débilité des jeux proposés, comme tomber dans une piscine, faire du rodeo dans la cour de la prison, etc.
Le but avoué des animateurs qui ont proposé ces activités est de favoriser la réinsertion des détenus. Je ne sais pas si plonger dans une piscine favorise une réinsertion. Peut-être en maître nageur, va savoir.
Je n’étais pas contre l’idée. Donner à vivre des moments plus créatifs et defoulatoires à des personnes confinées à l’ombre, pourquoi pas?
Par contre une vive polémique à suivi la diffusion des images par France télévision. Il y a deux jours une autre soirée télé proposait la shtar académy. Cela passait sur culture box, l’émission branchouillarde menée par l’animatrice aux gros sabots Daphnee Burki.
Des détenus, encadré par des animateurs et musiciens, ont élaboré et créé un album de chansons rap. Une maison de disques a produit cet album ma.
Que dit la presse ? « Quand le rap donne un ailleurs à des détenus de Fresnes », par exemple.
Du rap par des détenus? Cela devrait bien se vendre. Quand il sortiront de prison il devraient être très riches.
Ces détenus purgent de grosses peines : 14 ans, 17 ans, voir plus. On suppose donc que leurs crimes sont graves, très graves.
On ne sait s’ils se sont amendés moralement. On espère que l’argent gagné servira en premier à dédommager leurs victimes. Et que le reste permettra de créer une fondation pour l’éducation des jeunes en rupture.
Sinon, le message serait inquiétant. Malgré une grosse peine de prison tu peux devenir une star derrière les barreaux ? Ce n’est plus la peine de travailler ni d’être honnête. L’argent ne devrait donc pas leur être remis mais géré par la justice.
Les détenus qui chantent sont accompagnés par des artistes de la scène rap. Cet album est supposé donner de la voix aux opprimés. Les opprimés étant ici les détenus.
Il est dit que la culture en prison prépare à la réinsertion. J’ai lu un des textes de ces raps, si ça c’est de la culture alors moi je suis Louis XIV.
Donner de la voix aux opprimés ? C’est formidable comme on arrive à transformer les bourreaux en victimes.
C’est énorme de dire cela. Ce sont eux les oppresseurs. Ils sont en prison par leurs propres choix, leurs propres actions, leurs propres décisions, leur propre philosophie de vie. Non ils ne sont pas opprimés. Ils sont privés de liberté c’est tout.
Ce sont eux les oppresseurs. On donne donc la parole aux oppresseurs. Petit détail: la France n’aime pas les statistiques ethniques. Malheureusement les images montrent surtout des détenus black et brown. C’est pire qu’une statistique ethnique, ça.
On vit une époque vraiment formidable !…
Commentaires
« la France n’aime pas les statistiques ethniques. Malheureusement les images montrent surtout des détenus black et brown. »
Ben, voilà la clé du mystère... c'est pour ça que la presse "woke" et conne parle d'opprimés...
Récemment je suis tombé sur un TikTok live de @el_macha .
Elle "débattait" de la prison et de son utilité. Il n'y avait pas vraiment de débat, car les contradicteurs étaient rapidement virés du live. C'était assez dingue d'entendre certains propos. Selon les gens de gauche, on atterrit en prison à cause du système, pas à cause de ses choix ou actes. Emprisonner des dealers serait injuste. Car ce ne sont que des petites mains du trafic. Le principe de justice est à géométrie variable à gauche. La France a laissé les trafics se développer. L'économie souterraine contribue à garantir la paix sociale. La prison française est à l'image de cette situation. On laisse les prisonniers jouer aux consoles de jeux. Ils ont des téléphones portables. Ils s'affichent sur les réseaux sociaux. On a plus l'impression d'être dans un pays d'Amérique latine qu'en Europe. Les fameuses prisons boliviennes ou péruviennes où les prisonniers font leur propre loi. Le tout sur fond d'islamisme carcéral, qui est la religion la plus présente dans les prisons françaises. Une partie de l'avenir de la société française passe par ces lieux de détention. L'avenir s'annonce obscur.
Il est vrai que le Rap n'est pas à la hauteur de la plume d'un François Villon, poète maudit du Moyen-âge. Lui aussi a goûté aux geôles de l'époque. Et, en attendant d'être exécuté, il rédigeait ce poème "Ballade des pendus" :
"Frères humains, qui après nous vivez, / N'ayez les cœurs contre nous endurcis, / Car, si pitié de nous pauvres avez, / Dieu en aura plus tôt de vous mercis ..."
Peut-être connaissez-vous plutôt cette belle chanson, mise en musique par Brassens qui reprend un autre poème de François Villon, "Ballade des dames du temps jadis" :
"Dites-moi où, n'en quel pays / Est Flora la belle Romaine..."
Mais bien sûr, la qualité littéraire de nos rappeurs incarcérés n'a rien à voir avec celle de notre troubadour insoumis.