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Place du père dans la construction de l'égalité

Hier j'écrivais sur la souffrance des filles dont le père est absent. Aujourd'hui je trace quelque courtes lignes sur les attitudes paternelles qui ne sont pas favorables à la construction de l'égalité dans la conscience des filles.

320181618.jpgCes repères de réflexion ne sont pas des fatalités. Bien des filles trouvent une manière de compenser le manque du père, soit naturellement, soit par un travail sur soi, soit par la rencontre d'un partenaire écoutant et présent. La réparation des blessures passées est toujours envisageable.


Père absent, père manquant

En l'absence du père, et à défaut d'un substitut qualifié, la fille n'a pas de repères sur le fonctionnement de l'homme. Elle est perdue dans la jungle des suppositions, des non-dits, non-dits qu'elle peut reproduire dans un couple. Elle va alors de rêves en désillusions, cherchant à être en prise avec quelqu'un qui au fond lui est tellement étranger. La parole lui manque et les bulles de souffrance cachée gonflent.


Papa poule, père étouffant

Le père trop fusionnel, trop envahissant, remplit tout l'espace psychique et affectif de sa fille. Elle ne peut se construire complètement sans le repousser. Le partenaire devient une montagne ou une cage dorée. L'espace personnel manque pour être dans une relation équilibrée de partenariat.


Le père autoritaire

La peur n'est pas un socle sur lequel bâtir sa réalité. L'autorité qui soutient ou pose des limites est une chose, l'autoritarisme en est une autre: c'est une castration psychique et affective. La fille n'aura pas de place pour exister, et l'homme représentera un danger poussant à la soumission - jamais bonne! - ou à la révolte sans amour.


Les pères ne sont pas parfaits, qui l'est? Chacun fait avec ce qu'il a. Par rapport aux enfants, il ne faudrait pas penser que tout est acquis. Il est utile d'en parler, en couple, avec des spécialistes, de lire les bons livres, pour peu à peu devenir un père constructif qui donne à sa fille la possibilité de se construire librement et d'intégrer ce qu'est le dialogue et le partenariat dans le couple.
4 commentaires

Commentaires

  • C'est bien joli tout cela, mais, honnêtement, cela voudrait dire que toutes les filles qui grandissent sans pères, que cela soit à cause d'un divorce ou que celui-ci soit mort, ou encore, qu'elles aient "deux mères" (couple lesbien), deviendraient déséquilibrées et chercheraient à compenser l'absence du père d'une manière ou d'une autre. Je n'en suis de loin pas persuadée. Tout d'abord parce que le fait de grandir dans ce que l'on appelle une "famille normale", c'est-à-dire, un père et une mère qui s'entendent bien, ont un standing de vie correct et une bonne relation avec leurs enfants, ne garantit absolument pas une vie normale et pleine de bonheur. Ensuite, parce que vu le nombre d'enfants qui grandissent depuis près de 20 ans dans des familles monoparentales, cela voudraient aussi dire que nous aurions à faire à au moins deux générations de personnes (hommes et femmes) fondamentalement à problèmes. Et là, je n'en suis pas si sûre non plus.

  • Mes pistes de réflexion supposent une introspection profonde et sincère. Je ne dis pas que l'absence du père conduit automatiquement à un déséquilibre relationnel mais que la fonction paternelle est fondamentale dans la construction intérieure. Cela se passe à un niveau non-perçu. on a besoin de se donner des raisons objectives de tel ou tel comportement, sans réaliser que nos motivations restent encore souvent invisibles.

    Bien sûr, il y a des substituts au père, comme il y a des substituts à la mère. Ils sont construisants pour autant que la qualité de relation soit là. Ce que je dis est que si la fille veut apprendre l'homme, c'est d'abord par le père que cela se fait. Le père apporte une dimension créative, audacieuse, à la fois rationnelle et expérimentale, très différente de l'apport sécurisant de la vie intra-utérine et de ses prolongements fusionnels. Oser être partenaire de l'homme sans entrer ni dans la soumission - ou son hologramme la dépendance - ni dans la simple opposition ou révolte est un art.

    Je pense intimement que le père y contribue. Après, les révoltes, les oppositions à l'homme, sont peut-être des dérivations de colères ou de manques contre le père, comme le machisme est pour l'homme une défense contre la toute-puissance maternelle initiale dont l'homme ne sait se départir sans sentiments de culpabilité et/ou de déloyauté.

  • J'ajoute:

    pour moi la théorie n'est intéressante que comme stimulante de l'expérience personnelle, ou comme émergence de ladite expérience personnelle. La théorie seule, sans l'expérimentation, est une construction abstraite d'où l'humain est absent.

    Par exemple, vous disiez dans un autre commentaire que vous ne vouliez pas vous prendre la tête pendant 30 ans avec un mari et des enfants. Vous n'avez visiblement par fait cette expérience, selon vos propos. Qu'est-ce donc qui vous amène à penser que cela serait ainsi? A penser que ce sera une prise de tête? Doutez-vous de votre propre configuration à amener le bonheur dans votre vie?

    De quoi, de qui vous défendez-vous? C'est une vraie question.

  • J'ajoute:

    pour moi la théorie n'est intéressante que comme stimulante de l'expérience personnelle, ou comme émergence de ladite expérience personnelle. La théorie seule, sans l'expérimentation, est une construction abstraite d'où l'humain est absent.

    Par exemple, vous disiez dans un autre commentaire que vous ne vouliez pas vous prendre la tête pendant 30 ans avec un mari et des enfants. Vous n'avez visiblement par fait cette expérience, selon vos propos. Qu'est-ce donc qui vous amène à penser que cela serait ainsi? A penser que ce sera une prise de tête? Doutez-vous de votre propre configuration à amener le bonheur dans votre vie?

    De quoi, de qui vous défendez-vous? C'est une vraie question.

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