Il y a 20 ans Roberto Succo se suicidait dans une prison-asile d’Italie. Roberto Succo était un criminel dangereux. France 2 en a proposé jeudi 14 un portrait fouillé et très intéressant dans “Faites entrer l’accusé”, émission animée par Christophe Hondelatte et toujours bien documentée.
On le lui accorde. Au début il est accompagné à l’Université, puis il y va seul. Comment est-ce possible? Mystère. Un soir il ne rentre pas à l’asile. Et commence alors une cavale folle et meurtrière à travers la France et la Suisse.
D’Annecy à Toulon, puis Lausanne et Berne, il sème la mort, tuant froidement d’une balle dans la tête ceux qui le dérangent ou s’opposent à lui. Il a commis 7 meurtres, mais certains crimes non élucidés auraient pu lui être attribués. Il sera finalement repris, et jugé encore une fois irresponsable par les psychiatres. Il échappera ainsi à la justice puis sera enfermé à nouveau dans l’asile-prison où il se suicidera.
Comment en arrive-t-on là? Schizophrène, disent les psychiatres. Pourtant il semblait cohérent et bien organisé. Et cela ne conduit pas habituellement au crime.
On sait qu’il a subi des maltraitances physiques et psychologiques dans son enfance et son adolescence. Son père était effacé, sans autorité à la maison. Sa mère était très autoritaire, dominante, et violente. Elle contrôlait ses sorties et lui imposait sa volonté. Elle voulait qu’il soit un génie, mais il était moyen à l’école. Il lui aurait dit un jour: “Tu me verras en première page du journal”.
La maltraitance a-t-elle été un élément déclenchant? Qu’elle vienne de la mère ou du père, la maltraitance n’est jamais inoffensive. Voulait-il se venger? Il aurait expliqué son parricide en disant que le geste de tuer ses parents était venu tout seul, comme s’il en était irresponsable. Vraie folie? Peut-être. Simulation? Qui peut dire?
Difficile de savoir exactement: nous ne sommes pas dans sa tête.
Mon questionnement est sur la violence de certaines et de certains. Comment un humain en vient-il à une telle violence? Quelle est la part de l’éducation? Du désordre mental? D’un éventuel manque de maturation physiologique du cerveau? La violence à ce point extrême reste un une énigme.
Commentaires
Ok pour l'énigme. Mais est-il encore humain s'il est tellement violent ? Pour moi non, si être un humain c'est vivre en société.
Je ne sais que penser. C'est insupportable d'imaginer qu'il a tué comme ça, froidement. Sans état d'âme d'après ce qui a pu être vérifié. Je partage basiquement votre point de vue. L'humain est fait pour vivre en société et préserver ceux avec qui il se fait. Est-il l'extrême sombre que l'humain porte en lui? je pense aussi aux soldats, en Bosnie ou au Congo, qui violent en masse après une victoire. Ce sont dans le privé des gens qui ne présentent rien de spécial, et qui là commettent l'horreur. Je pense aux nazi qui avaient des enfants, des familles, et qui torturaient sans compassion. Je ne sais où loger cela dans ma compréhension de l'humain.
Zucco dévoile la face sombre de chacun. Qu'est-ce qui fait que l'on passe à l'acte? Mystère. Ce qui est certain est qu'en tuant ses parents (et d'autres personnes), il s'est tué lui-même...
Oui Micheline, il a passé une limite au-delà de quoi il n'y a plus rien, plus de valeur à la vie et aux humains. Qu'est-ce qui fait que lui passe cette limite et pos nous? Cela reste question pour moi. Pourrions-nous la passer?
Cette vaste question appelle un long développement. Sans notre sur-moi aussi développé, il est fort probable que naturellement nous puissions passer à l'acte à chaque fois qu'on est victime d'un sale coup commis par autrui.
D'où également la tuerie de Zoug ou de Nanterre.
L'aliénation, incluse dans le processus de civilisation empêche cette explosion de violence. Reste à percer le mystère de la violence, et même du mal! (...) D'autant que dans l'organisation sociale, on assiste à un type de violence légitime imposée par certains cercles. Et ça, c'est aussi un problème.
Mais comme diraient les résiliants de tous bords, nous sommes condamnés à résilier sans cesse tant qu'il y a de la vie ...
A dimanche !
Yes Micheline, et vive la résilience! J'y suis en plein. A dimanche, avec plaisir.
Dites John,
Vous contestez le diplôme de psychiatre...?
"Comment en arrive-t-on là? Schizophrène, disent les psychiatres."
Si, ils se sont trompés la première fois, pourquoi les laisse-t-on donner leur avis, une seconde fois ?
Concernant vos questionnements...j'ai une seule et unique réponse...le libre arbitre.
Si l'éducation est mauvaise, vous vous en rendez compte et c'est à chacun de la corriger...
Il y a des gens, nés dans des pays islamiques et qui quittent leur religion.
Le libre arbitre.
Ce genre de doute permet tout..."Difficile de savoir exactement: nous ne sommes pas dans sa tête."...sachant que la société se poseras exactement ce genre de questions...ils passent à l'acte...
Oui Vic tor. Je connais des psychiatres excellents, doués, efficaces. Mais la psychiatrie légale est autre chose. Je l'ai vue dans mon affaire et dans d'autres. Ils suivent le vent de l'instruction, et ne se contredisent presque jamais entre eux s'il y en a plusieurs. Et leur conclusions sont très subjectives. Une expertise n'est pas quelque chose de vraiment crédible pour moi. Bon, sur ce je vais aller me colucher. Bonne nuit Victor.