En suite de mon billet de ce matin, je reviens sur la notion de clivage, qu’il soit politique ou intellectuel. Le débat lancé par Monsieur Schwarz est intéressant car il illustre une démarche intellectuelle qui s’affirme de plus en plus. (Lien vers mon billet: http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2008/08/24/le-stalinisme-fait-son-entree-dans-la-constituante.html)
Longtemps la pensée OU/OU était dominante. On est ou de gauche, ou de droite; ou rationnel ou sensible; ou économique ou social; etc. Cette pensée a montré ses limites, limites dont la conséquence politique est le régulier basculement des majorités en démocratie. S’il y a trop d’économique, la gauche revient au pouvoir sur le thème du social. Quand le social montre qu’il ne peut pas exister sans une bonne économie, on revient à droite.
Bien, on peut continuer longtemps ainsi, la gauche corrigeant la droite et vice-versa. Mais ne peut-on considérer que ET la gauche ET la droite ont une fonction? Ne pourrait-on imaginer que ces fonctions, plutôt que de s’opposer, soient complémentaires?
L’écologie est un exemple de l’impasse du clivage. Les atteintes aux ressources naturelles peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé, sur le social et sur l’économie. L’écologie de gauche rend suspect le libre développement industriel. Or sans cela notre bien-être et notre style de vie s’effondrent. On ne peut donc brimer purement et simplement l’économie. Les solutions environnementales ne peuvent être fondées sur la régression économique et technologique. En même temps l’économie ne peut faire l’impasse sur des problèmes qui peuvent à terme la détruire.
Les solutions écologiques ne peuvent donc être ni spécifiquement de gauche, ni de droite exclusivement. Elles ne seront que le résultat d’une vision globale, dynamique, positive, de l’évolution des sociétés. Le clivage en écologie est le plus sûr moyen d’aller dans le mur.
Apprenons donc à penser le global, le complexe, le multiple, plutôt que de défendre des modes de pensée binaires. Les hémisphères cérébraux sont un exemple à la fois de la binarité, mais en plus de la complémentarité et de l’interaction entre les fonctions gérées par chaque hémisphère: le langage, la logique, le détail, pour l’hémisphère gauche; la synthèse et la pensée globale pour le droit.
Alors quand Monsieur Gauthier, candidat sur la liste de l’AVIVO, disait hier dans un commentaire que refuser le clivage gauche-droite est une démarche fasciste, ce n'est pas seulement une insulte morale et un raccourci digne de la Gestapo et du KGB réunis, c’est une erreur totale, et c’est la continuation d’une pensée qui nous amène droit dans le mur.
Vive la pensée ET/ET! Etre ET une chose ET son contraire, intégrer tous les possibles dans l’unité individuelle. C’est une vraie démarche philosophique dont la mise en pratique est exigeante. Monsieur Gauthier n’a visiblement pas cette exigence d’évolution de l’humanité.
http://geneve.blog.tdg.ch/archive/2008/08/23/oui-je-suis-de-droite-et-de-gauche.html
http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2008/08/24/le-stalinisme-fait-son-entree-dans-la-constituante.html
Commentaires
C'est à se demander pourquoi (pour quelles raions obscures, donc), certains élus politiques dans des exécutifs n'utilisent aucun des deux hémisphères, notamment celui en charege de la matière grise à GE !
Voilà qui exprime brillamment ce je penses depuis longtemps. Et j'ai l'impression (et j'espère) que nous sommes nombreux a trouver la politique bipolaire dépassée et donc a ne pas prêter allégeance inconditionnelle à un parti ou une idéologie.
Cela me vaut généralement des réactions de rejet par la gauche comme par la droite, enfin... surtout par la gauche qui a mon avis reste largement plus dogmatique.
Pour aider ceux qui ont quelques problèmes avec la démarche ET/ET, la démonstration par l'absurde est parfois utile. Quelle politique basée sur une idéologie monocolore tiendrait serait viable si on la libérait de tous contrepoids ?
Maintenant si la pensée ou/ou est clairement l'apanage d'un individu mentalement limité, au niveau du groupe d'autres aspects entre en jeu. Je me demande même si ce n'est pas un effet secondaire incontournable dû à la forme de nos structures démocratiques.
AF
"un effet secondaire incontournable dû à la forme de nos structures" auquel que des candidats à la Constituante s'attaqueront en remontant de l'épiphénomène à la cause ...
Pour ce qui concerne Monsieur Gauthier de l'AVIVO et qui semble ne pas pouvoi,r vivre politiquement sans la t,ension gauche droi,te qui est elle-meme issue de la pensee de Karl Marx il convient de rappeler que lorsque celui-ci a ecrit "Le Capital" l'électricité n'avait pas encore été découverte.
Ce qui à mon avis indique que ceux qui prônent encore la pensée marxiste comme seul remède au maux du monde contemprains sont plus éblouis qu'éclairés.
Par ailleurs la gauche la plus violente a toujours utilisé son,
fin de mon exposeé
...a toujours utilisé son alter égo de l'extrême droite le facisme pour se définir elle-même ce qui mont,re bien le lien de parenté qui unit ses deux pensées p,olitiques l'exclusion de l'opposition par la violence et non point par la seule force des arguments.
,
Patrick DIMIER
Liste No9
CHANGER GENEVE
Cher Alain, très heureux de voir que nous avons des éléments de quête intérieure en commun, sur la possibilité de développer autre chose que la bipolarité. A suivre!
Face aux défis démocartiques à venir...
Tout est possible.
Il manque simplement des femmmes et des hommes qui ont "envie de vivre ensemble"
C'est d'ailleur la première question à posser aux candidats à la Constituante;
Avez-vous encore envie de vivre ensmeble ?