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Fier d’être Suisse, européen, humain

Les anathèmes contre la Suisse, l’Europe et l’occident ne mangent pas de pain. C’est même de bon ton parfois de se détester ouvertement. Je ne partage pas cette façon de voir, ni cette prise de responsabilité collective pathologique qui veut culpabiliser tout le monde à cause de quelques uns.

Fier1CH.jpgFier d’être suisse

Oui, je le suis. Je ne suis pas nationaliste, et je préfère de loin la vision d’Hubert Reeves ou des astronautes à toute théorie trop particulariste. Mais j’admets aussi que je suis issu d’une région localisée, et que cette région vaut le coup, comme je peux aimer mon appartement et son arrangement. Notre démocratie avancée a produit un pays formidable où il fait relativement bon vivre. Je ne me culpabiliserai pas de cela. N’est-ce pas un souhait général que de vivre le mieux possible? Pourquoi casserait-on ceux qui tentent d’y arriver? Pourquoi porterais-je le blâme sur toutes les générations qui se sont succédées pour que la Suisse soit un pays paisible et agréable? Non, je ne le ferai pas.

Bien sûr il y a des points faibles. Bien sûr des ploucs et des salauds comme partout. Une justice qui dysfonctionne. Des politiques qui n’ont plus de vision ni d’audace. De l’argent blanchi. Mais je ne jetterai pas le bébé avec l’eau du bain. N’étant pas un nanti, vivant jour après jour pour gagner ma vie, je ne me sens pas responsable des salauds. Que ce soit pour la vie intérieure du pays comme pour sa place internationale, je suis fier d’être Suisse, ou satisfait - fier étant utilisé ici par rapport à la possibilité d’avoir honte d’être Suisse.


Fier d’être européenFier2E.jpg

Cette Europe a produit une longue et précieuse culture philosophique, scientifique, sociale. Elle a contribué fortement à l’avènement de la démocratie - système imparfait, mais tellement moins imparfait que d’autres. Elle a produit des richesses qui nous ont collectivement sorti de la misère, des anciennes famines et épidémies.

Et elle a aussi été le théâtre d’horreur, des pires dictatures que la planète ait connu, de racisme, de systèmes d’exploitation des humains dignes des castes. Je le sais aussi. Mais je ne suis pas responsable de cela. Je travaille à ma manière à défaire en moi et autour de moi les mécanismes de domination et toute tentative d’abus de pouvoir. Je ne suis mieux que personne et personne n’est mieux que moi. C’est une de mes contributions à cette belle culture européenne. Je suis fier d’être européen occidental.


Terre2.jpgFier d’être humain

Je suis fier d’être un homme aux côtés des femmes. De partager cette belle planète, cette immense aventure de la vie. Fier de découvrir notre place dans l’univers. Et enthousiasmé par toutes les possibilités qui s’ouvrent à nous dans tous les domaines.

Je ne suis pas responsable des amérindiens massacrés. Je ne suis pas bénéficiaire de la corruption dans les Etats africains. Pas responsable de l’infâme colonisation belge au Congo, et pas responsable non plus des atrocités et des viols en masse commis par les soldats congolais depuis l’indépendance de leur propre chef. Pas responsable de la situation du Darfour ni du génocide Ruandais.

Mais j’accepte d’être moralement responsable du devenir humain, d’y avoir ma part. Et de faire à mon niveau ce qui est en mon pouvoir: démonter le racisme, choisir des produits non polluants, penser le plus souvent à long terme plutôt qu’à court terme, tenter d’acquérir un peu de sagesse, oeuvrer où je peux à faire partager nos richesses intérieures et matérielles. Et j’ai aussi mes égoïsmes, mes aveuglements, et tout ce qui fait l’humain.

Je suis fier d’être humain, cette forme de vie si imparfaite, si problématique parfois, et si complexe, si géniale, si intelligente parfois.

Je ne jette pas le bébé avec l’eau du bain à cause de ses imperfections.


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Catégories : société 19 commentaires

Commentaires

  • C'est une belle déclaration! Bravo!J'y adhère!

  • Ces déclarations sont d'autant plus dénuées de sens lorsqu'elles sont le fait d'idéalistes extrêmes, qui évoluent dans un univers mental parfait en non dans la réalité du monde, qui est complexe, susceptible de multiples interprétations, parfois contradictoires, soumis à l'histoire: ce qui est commun à un époque devient inacceptable à une autre, des coutumes partagées par de nombreuses ethnies dans une partie du monde sont considérées comme inhumaines dans d'autres.
    Je ne veux pas dire par là que toute critique et tout rage contre l'injustice et la cruauté est infondée, même si elles s'inscrivent elles-mêmes dans une époque particulière, et je ne me prive pas de moments de colère, de rage et parfois de désespoir. J'essaie cependant de les modérer lorsqu'elles perdent tout sens, ce qui est le cas dans l'attitude que j'évoquais au début.
    Car tous les sentiments mentionnés procèdent du cerveau humain, comme leurs contraires, la bonté, la justice et les autres qualités dites humaines. Le seul moment où aucun être humain n'y était ou n'y sera donc plus soumis se situe donc logiquement avant son apparition ou après sa disparition. Or cela ne nous intéresse pas, évidemment, à moins que nous en soyons pris dans un système de pensée, généralement religieux, qui nie la finitude de l'homme et de son histoire. Même dans ce cas nous sommes cependant condamnés, sous peine de déni total du monde d'ici et maintenant, à agir en fonction de jugements de valeurs inscrits dans le présent de notre monde.
    Tous les maux dénoncés, toutes les qualités évoquées pour y remédier sont de tous temps et le resteront donc. Ils sont le fait des hommes de toute époque, de toute origine ou "race", et ne doivent donc pas être dénoncés comme propres à quelque groupe ethnique, national ou politique, et toute tentative de cette sorte est un non-sens. Il est par contre licite et nécessaire d'analyser les conditions particulières qui font qu'à telle époque, en tel lieu, tel groupe ou individu à voulu et pu agir de telle manière, et ces conditions sont historiques, idéologiques, mentales parfois, et leur énonciation peuvent sont peut-être d'une trop grande complexité pour être saisis dans leur entier. Il y a donc eu des conquérants sanguinaires, des dictateurs, des assassins, des monstres ou des salauds humains, pour résumer, de toutes ethnies, croyances, idéologies, et tout cela ne doit pas servir de prétexte à des jugements absolus, explicites ou implicites, bien que les variétés d'expressions et leurs nuances soient intéressantes à étudie et, peut-être même, instructives. Encore que toute sagesse qui peut en être tirée cède facilement devant les passions qui nous animent.
    Je me plais à croire que ce rappel (ou bla bla, à choix) pourra calmer quelques excès ou particularités de certains débats, sur ce blog ou d'autres (voir actuellement les affrontements violents sur le blog "Le Journal des Alpilles" à propos du dernier livre de Jean Ziegler. (copie de mon intervention sur le blog d'homme libre sous le titre de "Fier d'être Suisse, européen, humain".

  • J'ai d'abord cru à un gag en lisant le titre mais non c'est du tout premier degré ! Pour être de fier de quelque chose il faut porter une certaine responsabilité des faits or le moins que l'on puisse dire pour commencer est que le fait de naitre humain n'est de la responsabilité de personne. Pour le reste je vous laisse à vos fanfaronnades aussi désuettes inutiles.

  • @Rita Cadillac: je trouve votre pseudonyme intéressant. Etant donné qu'il date déjà de quelques décennies (qui se souvient de sa belle époque avec Alain Delon) il pourrait être intéressant de l'utiliser dans des blogs d'auteurs qui refusent les pseudonymes ou dans une réponse à Jean Romain. Encore que Cadillac provoquerait probablement plus de suspicion que Chevrolet, qui est après tout, un nom bien de chez nous (la Chaux-de-Fonds, si je ne me trompe pas):

  • @Rita Cadillac: puisque je me suis exprimé sur votre pseudonyme, je me permets aussi de revenir sur votre message. Il est d'une logique implacable, mais qui fonctionne dans l'abstrait et non plus dans le domaine de la pensée et des émotions humaines.
    Admettons que tous ceux qui se disent fier de leur pays (ce qui doit correspondre au moins aux deux tiers de l'humanité et pour l'Amérique du Sud, au nonante pour cent), sont des imbéciles (je traduis vos qualificatifs), ne nous trouvons-nous pas dans une impasse? A moins que seuls les Suisses qui sont fiers de leur pays soient des imbéciles et dans les deux cas je vous renvoie à mon intervention plus haut.
    Avec mon admiration pour Rita, que je n'ai, hélas, pas connue.

  • @ Rita: Je ne vois pas où est votre problème. Nous vivons dans une démocratie que beaucoup nous envient, et j'y ai une forme de satisfaction, donc de fierté. Le mot fierté est également utilisé, comme je l'écris dans mon billet et qui ne vous aura certainement pas échappé, en regard du sentiment de honte d'être occidental ou suisse, sentiment qui a pu parfois apparaître explicitement ou implicitement ces jours sur les blogs.

    Fierté signifie entre autre: être satisfait de quelque chose, ou en tirer une dignité. Si vous l'associez à responsabilité vous en réduisez la portée, mais je peux aussi le prendre dans ce sens restreint. Je n'ai en effet pas choisi de naître humain. Mais je pourrais cesser de l'être en m'ôtant la vie. Je choisis donc de continuer à l'être. Je prends la responsabilité d'être un humain, avec ce qu'il y a d'éthique, de philosophique dans cet engagement, avec les forces et fragilités de l'humain que j'assume. Je prends la responsabilité de faire durer la démocratie même si ce n'est pas moi qui l'ai créée. Je prends la responsabilité de mes propres actes, pas de ceux des criminels, des exploiteurs. Je m'inscris dans un mouvement collectif inévitable, celui de l'évolution des sociétés, de la pensée, des relations humaines, mais je ne suis responsable que de moi-même. Je ne suis pas responsable de la souffrance d'autrui sauf si je l'ai causée moi-même, mais j'en suis touché et concerné et je prends cela en compte dans mes pensées et dans mes actes.

  • ....bon, finalement, même si je n'ai pas honte d'être suisse, je résumerais néanmoins la question par la réflexion suivante:

    Etre "fier d'être" suisse (néerlandais, rwandais, américain et j'en passe) me paraît aussi con que de dire: je suis fier d'avoir gagné au Loto.....
    on peut dire: je suis heureux de....je suis content de....je ne sais pas encore ce que je vais en faire....etc....mais comment être FIER? Sans avoir inventé, géré, le loto, en étant seulement le bénéficiaire de quelque chose inventé avant sa venue, peut-on parler d'un sentiment de fierté?

    Les gens sont étranges

  • @lesgensontétranges: vous avez probablement raison d'un point de vue strictement logique, mais il me semble erroné de vouloir imposer ce degré de logique abstraite pour critiquer un usage presque universel du langage. A moins qu'il s'agisse de dénoncer les abus que cet usage pourrait entraîner, en l'occurrence un nationalisme étroit et xénophobe, par exemple, et dans ce cas il faut en dire plus ou prendre ces défauts comme cible après avoir démontré qu'il y a un lien nécessaire entre eux.
    Quant à moi, je suis d'une génération où toute mention de quelque sentiment positif envers sa propre patrie était déjà considéré comme un débilité de vieux conservateurs séniles et où il convenait donc de conchier (le terme correspond très bien à l'ambiance de l'époque) tout ce qui pouvait évoquer une attachement quelconque à son pays, ses coutumes, sa culture. Ayant beaucoup voyage par la suite dans le monde entier, je me suis rendu compte que nous étions parmi les seuls à penser et à agir ainsi, alors même qu'ailleurs ces sentiments pouvaient porter sur des pays, des coutumes ou des cultures que la plupart d'entre nous n'auraient certainement pas trouvés plus respectables, pour dire le moins.
    J'ai donc fini par penser que légitime et même souhaitable l'expression d'un attachement, ainsi que des rites qui le célèbrent, de manière raisonnable il s'entend, à l'identité d'une communauté nationale, d'institutions et d'une culture auxquels nous reconnaissons des qualités, relativement s'entend, estimables, surtout à une époque difficile ou les manques de repères de toutes sortes poussent parfois les gens déboussolés à rechercher une identité et un soutien dans l'adhésion à toutes sortes de mouvements, d'idéologies, de religions et même de nationalités dont le mérite est de loin pas supérieur aux nôtres.

  • @ Mère: je partage votre analyse, je pense que c'est le complément qui manquait à mon billet. Vous ajoutez les considérants indispensables pour comprendre pourquoi on peut se déclarer fier sans être un retardataire. J'ai aussi grandi dans une époque où les mots de Patrie et d'identité nationale étaient connotés à l'extrême droite au pire, à la ringardise au mieux. La mode a longtemps été à une sorte d'internationalisme fourre-tout.

    Je réalise avec le temps que l'on vient d'un endroit, comme l'enfant vient d'une famille dans une époque et une région. Cet enfant fera peut-être sa vie ailleurs, avec d'autres gens, mais le sentiment positif qu'il peut avoir sur sa famille est une force intérieure.

    L'attachement pour moi est que la Suisse a su développer et valoriser une forme de démocratie somme toute assez exceptionnelle. Et, c'est aussi mon propos dans ce billet, je n'ai pas du tout envie ni de la salir à cause de quelques profiteurs ou salauds (il y en a partout), ni de minimiser ce qui fonctionne ici, ni de mettre à la poubelle un pays à cause des gens qui ne pensent pas comme moi.

    Comme je l'ai écrit dans un commentaire plus haut, fier signifie entre autres: satisfait de. Pas une satisfaction béate, ou aveugle sur les dysfonctionnements, mais satisfaction d'être déjà à ce point de liberté et de démocratie. Pour que cette démocratie tienne, il y a une majorité de citoyens (encore un mot aux connotations piégées) qui le veulent et qui se le confirment entre eux.

    Je n'irai pas pour autant fêter le 1er août au Grütli - je suis plus attaché au rite du bulletin de vote pour confirmer avec d'autres mon attachement à notre démocratie.

    Cet attachement ne m'empêche pas de souhaiter un jour une gouvernance mondiale pour certains aspects de la société: finance, environnement, énergie, par exemple. Je suis aussi pour l'échange entre les cultures, la découverte du monde, le fait de sortir de la mentalité villageoise, la solidarité avec la planète et ses habitants, la coopération scientifique. Les choses se font par étapes. Ou plutôt: l'un n'empêche pas l'autre.

    C'est la forme de pensée en OU/OU qui est aussi derrière le fait que l'on est OU/ ouvert, internationaliste, pas raciste, etc, OU/ fermé, raciste, nationaliste. Or en réalité il n'y a pas d'opposition entre les deux. On peut être ET/ET. On peut être ET/ fier d'être suisse ET/ oeuvrer pour la coopération avec les pays émergents.

    D'une façon plus générale, je suis plus orienté vers un travail sur les comportements humains que sur une révolution politique. Par exemple, les rapports de domination sont dans l'humain, pas dans le système. Certains systèmes favorisent cette disposition chez les humains. Le système démocratique suisse freine beaucoup les abus de pouvoir, mais pas encore tous. Si l'on veut éviter un système de contrainte et de dictature, il faut aussi que le travail dévolution des humains passe par l'intérieur, par la conscience. Le système vaut par ceux qui l'utilisent. Cette approche plus individuelle qui est la mienne ne s'oppose pour autant pas à une approche politique qui repense les systèmes d'organisation sociale. J'ai aussi besoin de penser le monde où nous vivons, pas seulement l'individu.

    Il y a une évolution historique remarquable: les systèmes de domination, comme les empires, les rois, les pharaons, étaient très durables il y a plusieurs milliers d'années: plus de 3'000 ans pour les pharaons par exemple. Puis ils ont raccourcis: entre 500 et 1'000 ans pour l'empire romain et le royaume de France. Puis seulement 80 ans pour l'URSS, 40 ans pour Franco, un peu plus de 10 ans pour le nazisme, 5 ans pour les Khmers rouges. (Bon, encore 40 ans pour Kadhafi...). Il semble que la durée de vie des systèmes les moins démocratiques raccourcis.

    Donc nous avançons. Mais le travail est aussi à faire sur nos propres comportements: de domination par exemple. C'est aussi en nous qu'il faut la maîtriser ou la désamorcer. Tout cela pour dire que la fierté d'être Suisse n'est pas une simple ringardise. J'ai vu dans les pays africains combien les habitants étaient fier d'appartenir à une communauté. Cela n'empêche en rien l'ouverture au monde.

    Respecter la Suisse pour ses valeurs n'est ni nationaliste, ni fanfaron, et n'empêche en rien une vision plus large.

  • Respecter les valeurs de justice, de démocratie, de partage des savoirs et de respect de l'autre n'est en rien suisse mais j'espère une aspiration humaine. Voir bafouer ces mêmes valeurs au nom d'une appartenance quelconque n'est en rien suisse non plus. Les différences sont le fruit de niches écologiques et pas génétiques aussi en être fier c'est seulement constater que l'on est adapté à cette même niche ni plus ni moins. Pour ce qui me concerne je suis de là ou je travaille et vis. Aux donneurs de leçons je rappelle que personne ne peut se targuer d'appartenir à une lignée plus pure, plus intègre, plus intelligente que les autres. Je laisse à ceux qui le croit le bien être de défendre leur folklore et aux autres le plaisir de participer de l'histoire de l'humanité.

  • Bis repetita:

    "Je ne suis pas plus moderne qu'ancien, pas plus Français que Chinois, et l'idée de la patrie c'est-à-dire l'obligation où l'on est de vivre sur un coin de terre marqué en rouge ou en bleu sur la carte et de détester les autres coins en vert ou en noir m'a paru toujours étroite, bornée et d'une stupidité féroce."
    GUSTAVE FLAUBERT Lettre À Louise Colet, 26 août 1846

  • @Azrael : +2

  • @ Azrael: Suis content de vous retrouver. je n'ai toujours pas compris votre réaction de l'autre jour. Je ne sais vraiment pas de quoi vous me soupçonnez, ce serait sympa de m'éclairer, même si je sais que vous préférez l'ironie à l'échange franc et sincère. Ce ne sont pas des paroles en l'air ni de la provoc: je n'ai pas compris. Mais si vous pensez encore que je ne suis pas sincère ou que tout cela n'est "qu'électoral", alors tant pis. Vous n'êtes pas tenu de me passer de la pommade: je n'en ai pas l'habitude avec vous- mais juste un moment de sincérité.

    Sur votre commentaire ci-dessus: si vous saviez... j'aime le camping sauvage et je regrette d'avoir à me déclarer partout où je vais. Quand je suis allé en Afrique j'allais voir comment travaillaient les guérisseurs du bush. J'étais ouvert à cela. J'étais déjà un atypique dans mon domaine ici. Je donne mes cours au sol sur des petits sièges, en rond, sans tables ni chaises. Je veux décloisonner, laisser l'interaction se passer, valoriser chacun dans sa personnalité. Je travaille constamment sur une dynamique non-autoritaire, c'est une quête ancienne et permanente pour moi. J'ai mes défauts, mon boulot à faire sur moi. Je ne me satisfais pas d'affirmations une fois pour toutes. Donc en Afrique, le premier contact a été très fort. Je devais rencontrer un herboriste qui a finalement refusé. Des amis m'ont conduits au hasard dans la brousse - le bush. Nous somme arrivé à un village qui s'appelait Idofé. J'ai rencontré un guérisseur aveugle mais qui sentait tout et marchait seul et sans canne. Sa famille m'a rejeté, puis testé, sondé, c'était comme un interrogatoire policier. Ils m'ont finalement accepté contre de l'argent. J'ai dû rentrer en Suisse pour bosser et économiser l'argent nécessaire. Je ne regrette rien, mais j'ai compris qu'appartenir à quelque chose ou quelque part avait du sens et était la règle du jeu. une claque pour mes rêves d'universalité. un retour au sol. Alors me croirez-vous si je vous dis que je vous comprends et que intimement j'adhère aux texte de Flaubert? Mais que la réalité est différente? Et que je me bat pour survivre car mon affaire pénale dégueulasse a cassé mon boulot? Et que j'en ai marre, marre qu'on salisse ce que nous avons ici? Ou bien direz-vous encore que c'est électoral? Rien à cirer de l'électoral. Voilà, c'est tout pour le moment, plus ça ne le fera pas.

  • @ Rita: veuillez lire ci-dessus mon commentaire à Azrael. Peut-être comprendrez-vous enfin quelque chose au-delà de vos stéréotypes, de vos jugements préfabriqués et de votre insensibilité. Et si vous êtes incapable de comprendre, rien à cirer.

  • J'ajoute - au cas où - que ce que je dis de mon expérience en Afrique est bien réel, que je suis vérifiable, que j'ai des témoins, dont une suissesse connue qui voue maintenant sa vie aux enfants malades du sida en Afrique.

  • Cher (?) Hommelibre, je ne vous soupçonne de rien. Je lis vos textes, parfois je les commente, parfois non.
    Quant à avoir un échange franc et sincère...Sur un blog? vous plaisantez, j'espère; sur un blog on est en représentation, que vous l'admettiez ou non. Et en l'occurence, disons que je vous trouve un tantinet cabotin. Votre emphase m'amuse, ou m'agace, alors je vous envoie de ci de là quelques vannes, pas bien méchantes il me semble.
    Mais si vous préfèrez rester en compagnie de votre petit club (des 6!, amusant non N06?), je m'abstiendrai bien volontiers de me manifester.

    Vous prenez le Monde beaucoup trop au sérieux. Car comme le dit un proverbe soufi: Quoi que ce soit, ça passera!

  • Cela devient triste. Quelle auto-satisfaction, quelle morgue, quel mépris de différentes parts. Trop d'interventions ne ressemblent plus en rien à des échanges d'idées, mais de suspicions et d'insultes déguisées. Mais pourquoi ceux qui pensent qu'on ne peut pas faire mieux que cela, participent-ils? S'il ne reste pas un tout petit espoir de faire un tout petit peu mieux, autant se taire, non?
    PS Comme je n'ai pas encore été insulté(e). exception faite par ceux qui trouvent lâches tous les utilisateurs de pseudonymes, je donne une occasion à ceux que cela démange d'essayer de nouvelles formes de mépris.

  • "Etre "fier d'être" suisse (néerlandais, rwandais, américain et j'en passe) me paraît aussi con que de dire: je suis fier d'avoir gagné au Loto.....
    on peut dire: je suis heureux de....je suis content de....je ne sais pas encore ce que je vais en faire....etc....mais comment être FIER? Sans avoir inventé, géré, le loto, en étant seulement le bénéficiaire de quelque chose inventé avant sa venue, peut-on parler d'un sentiment de fierté?

    Les gens sont étranges"

    Fier: "Qui éprouve une satisfaction d’amour-propre souvent fondée."

    Sans doute ne peut-on pas "parler d'un sentiment de fierté" comme vous l'entendez, mais en tirer sûrement dans votre cas et, surtout, ne pas en avoir pour se permettre d'insulter, de juger et d'attaquer gratuitement les gens qui semblent déranger votre façon de penser?!

    Alors, svp ne parlez pas d'un sentiment qui vous est étranger!

  • Je profite de la dernière intervention de Patoucha pour compléter mes interventions précédentes; si je ne fais que me répéter, ce qui possible, étant donné mon intérêt pour le sujet, je vous prie de m'en excuser.
    Se donner le temps, dans un débat, de se poser la question du sens des mots utilisés, est généralement une bonne idée. Pour moi, elle s'impose lorsque l'emploi de certains mots commence à faire des dégâts sous les formes de l'incompréhension, de la suspicions, des insultes et d'autres dérives. C'est le cas en l'occurrence, et plusieurs se sont attachés à clarifier les termes utilisés.
    On peut évidemment aussi aller trop loin. Les philosophes du langage, de l'école américaine surtout, ont fait leur spécialité de la question de "ce que parler veut dire" (je la résume un peu grossièrement). Avant eux, le Bouddha (pour prendre une référence universelle) avait déclaré certaines questions ou notions hors du champ de sa préoccupation principale, et ses disciples de l'école Zen ont traité de manière radicale les problèmes posés à l'esprit humain par des questionnements impliquant en particulier des notions d'absolu. Wittgenstein a lui aussi mis hors champ un certain nombre de sujets et de propositions dans son célèbre "Wovon man nicht sprechen kann, darüber muß man schweigen".
    Or même les plus sages d'entre nous ne respectent pas souvent ce genre de précepte ou de conseil. Car nous ne sommes pas en philosophie ni dans un monastère Zen, en train de nous interroger sur les pièges qu'impose à notre esprit le langage que nous sommes obligés d'utiliser et les limites de notre fonctionnement mental. Pour prendre une métaphore bouddhiste, nous sommes retournés sur la place du marché (ou nous ne l'avons jamais quitté), le monde des interactions ordinaires, des contingences et des incompréhension habituelles.
    En eussions-nous le désir d'éviter tous les pièges que posent les limites de notre communication (ce qui n'est pas le cas puisque nous nous y sommes engagés), seul le refuge dans le silence nous le garantirait, refuge qui serait à son tour analysé par la plupart de nos interlocuteur comme une fuite, une forme de mépris, une impuissance même. Il ne nous reste donc que la solution d'utiliser les outils du langage et de la pensée que la majorité d'entre nous avons à notre disposition en acceptant d'être incompris ou mal compris et de mal comprendre ou ne pas comprendre les autres.
    J'ai essayé au début de mon intervention de définir les occasions qui imposent un véritable effort de clarification; j'ajoute que je préfère personnellement lui substituer le silence lorsque cet effort ne fait qu'aviver encore le conflit.

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