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Cannabis: pourquoi tant de haine?

A l’approche de la votation sur la dépénalisation du cannabis, faisons le point sur les coûts sociaux engendrés par toutes les drogues consommées en Suisse. Les chiffres cités ci-dessous tiennent compte des coûts directs: traitements, prévention et répression; des coûts indirects: incapacités de travail et décès prématurés; des coûts humains: perte de la qualité de vie pour les usagers et les proches. Des études ont été menées en particulier par l’Université de Neûchatel, par Sarino Vitale, France Priez, Claude Jeanrenaud. L'administration fédérale a validé ces études.

Cig1.jpg1. Tabac

C’est la drogue dont le coût est le plus élevé. En 2000, il est évalué à 10 milliards de francs. Ce chiffre ne compte pas les coûts de la fumée passive. Les dépenses pour l’achat de cigarettes sont d’environ 3 milliards de franc l’an. Le nombre de décès imputés au tabac est d’environ 8’000 par année. Les cigarettes provoquent plus de décès prématurés que le sida, la cocaïne, l'héroïne, l'alcool, les assassinats et les suicides réunis.



Alcool2.jpg2. Alcool

En deuxième position vient l’alcool. Coût social total (soins médicaux, prévention, incapacité de travail, qualité de vie): 6,5 milliards de francs. Les dépenses pour l’achat de cette drogue ne sont pas estimés.




Marij3.jpg3. Drogues illlégales

Toutes drogues confondues, douces et dures, le coût social est estimé à 4,1 milliards de francs. Sur ce montant, le coût du cannabis est d’environ 160 millions de francs – 60 fois moins que le tabac, 40 fois moins que l’alcool.





A titre de comparaison, les coûts sociaux du stress sont évalués à 4,2 milliards de francs. Les accidents de la route coûtent 6,7 milliards à la collectivité.

En ce qui concerne une autre drogue légale, le sucre, je n’ai pas trouvé de statistiques globales sur les coûts de l’excès (obésité, diabète, troubles infectieux dûs à la baisse immunitaire provoquée par l’abus de sucre).


L’initiative sur la dépénalisation du cannabis suscite un vaste débat. Les arguments des partisans constatent que la consommation de chanvre est un état de fait. La pénalisation a pour effet de favoriser des produits non contrôlés de plus en plus forts et dangereux, et la prolifération des mafias de dealers. La répression favorise aussi la ghettoïsation, avec les dérives psychologiques qui en découlent. De plus, si chacun est libre de fumer du tabac, de boire de l’alcool, pourquoi ne pas laisser cette liberté aux fumeurs de cannabis? Ils proposent une dépénalisation encadrée. Les opposants ne veulent pas d’une drogue légale de plus et affirment que le cannabis est dangereux pour la jeunesse. Ils s’opposent en outre à ce que 2 milliards de francs soient encaissés grâce à cette drogue. (Rappelons au passage que les retraites de nos aînés proviennent entre autres des 8’000 futurs morts que le tabac fera chaque année à venir).
Cig4.jpg
La question des drogues – légales ou non – est aussi ancienne que le monde. Toutes les cultures en ont fait usage, à des fins thérapeutiques, récréatives ou religieuses. La prohibition de l’alcool aux USA a été une catastrophe qui a permis à de nombreux criminels par métier de s’enrichir. L’interdition du cannabis est récente: elle date environ de la moitié du 20e siècle. Au 19e siècle le cannabis se consommait ouvertement. Les artistes ont consommé, écrit sur les drogues: cannabis, absinthe, champignons, tabac. Les plus atteints d’entre eux l’ont été par l’alcool.

Une société sans drogue est-elle possible, sans se donner des moyens répressifs dignes des Etats totalitaires? Le cannabis est-il plus dangereux que l’alcool? Pourquoi existe-t-il cette distinction entre drogues légales et drogues illégales? Pourquoi ne dénonce-t-on pas plus cette drogue dure qu’est l’alcool, dont les ravages sont presque une guerre contre les humains, et diabolise-t-on le chanvre, anciennement cultivé en Suisse, dont la nocivité est reconnue très inférieure à l’alcool?

Alors, pour ou contre? Je me contente ici de poser des questions, j’y réfléchis encore. Je ne sais pas ce que je voterai. Mais je sais que si l’on veut être puristes et continuer à interdire le cannabis à cause des risques faibles qu’il représente, il faudra dans la foulée une initiative qui interdise l’alcool pour ses risques forts, le tabac, et rationne le sucre. Juste histoire d'être cohérents.

Ou bien, poussons le bouchon, pourquoi ne pas remplacer l’alcool, drogue dure qui accentue l’agressivité, par le cannabis, drogue plus douce dont l’effet sédatif est de nature à calmer les tendances belliqueuses?

Je laisse chacun à sa réflexion. Voici quelques liens sur le sujet.

http://www.bag.admin.ch/dokumentation/medieninformationen/01217/index.html?lang=fr&msg-id=4451

http://www.stop-cannabis.ch/fr/faq-cannabis/couts-induits-par-le-cannabis.html

http://209.85.135.104/search?q=cache:iNfdZf1PjR4J:www.geneve.ch/ocirt/sante_securite_travail/theme_prevention/doc/resume_couts_stress_Suisse.pdf+co%C3%BBts+sociaux+m%C3%A9dicaments+en+suisse&hl=fr&ct=clnk&cd=9&gl=ch&lr=lang_fr

http://www.prevention.ch/fumerendepitdesrisques.htm


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Catégories : société 75 commentaires

Commentaires

  • "pourquoi ne pas remplacer l’alcool, drogue dure qui accentue l’agressivité, par le cannabis, drogue plus douce dont l’effet sédatif est de nature à calmer les tendances belliqueuses?"

    Ce n'est apparement pas l'avis 'd'experts' mandaté par la justice. cf non lieu prononcé dans le procès de la petite vermine qui a tué une octogenaire a coup de pieds. Ce n'était pas de sa faute, il était sous l'emprise du cannabis.

    Allez aussi demander au groupe de djeune camé qui braillent toute la nuit dans le parc en bas de chez vous de faire un peu moins de bruits, vous testerez en live les effets pacificateurs de cette drogue 'douce'.

    CE

  • @ Eastwood: le cannabis ou ses dérivés de synthèse sont utilisés médicalement comme sédatifs, analgésiques, antispasmodiques, entre autres.

    Les crimes sous l'emprise de l'alcool sont beaucoup, beaucoup, beaucoup plus nombreux que ceux sous l'emprise du cannabis. Qu'un délinquant agisse sous l'effet du cannabis, de l'alcool, ou de rien, il reste simplement un délinquant. Il est responsable, comme le chauffard qui provoque un accident sous l'emprise d'alcool, de cannabis ou de médicaments.

    Les bandes qui font du bruit la nuit - j'en ai aussi parfois pas loin de mes fenêtres, ont généralement une bonne réserve de canette de bière ou d'alcopops, et mélangent les produits, ce qui fait pas mal de dégâts. Surtout quand les variétés de cannabis qu'ils utilisent sont sans contrôle et forcés par rapport au cannabis "naturels".

  • Sans parler des médicaments! N'empêche qu'au moment où il est politiquement correct de bannir la clog des lieux publics, la dépénalisation de la consommation du chanvre reste un message un peu paradoxal. Mais il est vrai que l'art de bien vivre en société requiert de ménager leur places aux paradoxes.

  • Bonjour à toutes et à tous,

    Bonjour Hommelibre,

    désolé de devoir me positionner en faux... le Cannabis n'est ni plus ni moins un neuroléptique puissant qui transforme les consommateurs en légumes. Il n'y a pas de comparaison entre les produits, un tel exercice n'est pas possible.

    Chaque stupéfiant est fondamentalement différent dans son action psychoactive.

    Si transformer une part notable de notre population en légumes vous paraît relever du bon sens...

    Libre à vous.

    Bien à vous,

    Stéphane

  • Oui c'est paradoxal. Toutefois la clope n'est pas interdite totalement sur le territoire, mais dans les lieux public. Cela atténue un peu le paradoxe.

    La question des paradoxes dans une société démocratique est un débat récurrent. Veut-on une société pure (comme certains mouvements naturalistes du début du 20e siècle la prônaient), avec ce que cela suppose de dérives répressives, ou accepte-t-on qu'une société démocratique soit imparfaite et contradictoire, avec les quelques risques que cela génère?

    La démocratie me semble par nature devoir accepter ses contradictions.

  • Bonjour !
    Le cannabis cause des dommages irréversibles au cerveau. Paranoïa et schizophrénie font partie de ses petits effets secondaires totalement négligeables, n'est-ce pas ?
    C'est médicalement prouvé et j'avais publié un lien vers 16 pages de références médicales sur un ancien billet. Vous souhaitez une copie de ce document ?
    Je vous l'enverrai par e-mail.
    D'une façon tout à fait générale, la vie est une maladie mortelle et tout dépend de la qualité de vie que l'on recherche tant que cela dure.
    Consommés avec modération, l'alcool et le tabac ne causent pas ce genre de dégâts irréversibles au cerveau.
    Quant aux bataiiles de chiffres... hahum... ça me fait à la fois rire et tousser (plus que la clope).
    Tenez: 100 % des malades répertoriés en 1901 sont morts.
    N'est-ce pas effrayant ?

    :o)

  • @ Stéphane: Je connais depuis l'âge de 20 ans différentes personnes qui fument régulièrement, sans excès. Ils-elles n'ont jamais passé à des drogues dures, ont toujours travaillé, sont responsables de leur vie et ne ressemblent en rien à des légumes. Par contre, je vois assez d'alcooliques qui ne font plus rien, n'assument plus leur vie, et qui eux sont devenus des légumes.

    Sur les légumes, c'est moi qui me positionne à faux.

    Combien d'artistes créatifs fument du cannabis, et restent créatifs et très actifs?

    J'ai fumé quelques années à l'âge de 20 ans, j'ai pourtant créé ma vie, mon activité professionnelle, je n'ai pas été un criminel, j'ai toujours gardé mes idéaux. La fumette n'a jamais fait de moi un légume, un irresponsable, ni rendu incapable de me gérer. Je n'ai jamais passé à plus fort alors que j'en aurais eu l'occasion. Je savais où j'allais. Je n'ai jamais fumé 5 joints par jour, ni d'ailleurs tous les jours, pas besoin de cela. D'ailleurs mes copains à l'époque ne fumaient pas non plus 5 joints par jour, jamais!

    J'ai ensuite cessé de fumer - cannabis et cigarettes pendant des années. J'ai par la suite traversé de gros stress, j'ai repris la cigarette et un peu le cannabis - je préférais cela à prendre des calmants. J'ai à nouveau totalement cessé le cannabis du jour au lendemain, sans difficulté, sans aucune dépendance physique ou psychologique. J'ai continué la cigarette, dont je suis maintenant dépendant, et cela me gêne beaucoup plus car je sens à ma respiration qu'elle m'enlève de l'énergie. Je l'arrêterai dès que possible.

    Ce que je veux dire c'est que le cannabis est parfaitement gérable, sans excès, sans risque de devenir légume, sans dépendance. Il a aussi ses risques toutefois, c'est pourquoi je ne suis pas certain de voter favorablement à l'initiative. Mais je suis quelque peu dérangé par la diabolisation qui en est faite, surtout quand on voit les coûts sociaux de l'alcool et du tabac, et les atteintes à la santé dont ils sont responsables.

  • A CE, qui se plaint que des soit-disant fumeurs de cannabis le dérange (ca doit plutot etre cause de l'alcool a mon avis), est-ce que ce ne serait pas mieux qu'ils soient dans un coffee-shop pour fumer en toute legalité justement ?

    Quand à l'affaire du jeune meurtrier blanchi c'est un scandale, il a un excellent avocat un point c tout.

    Je fume du cannabis quotidiennement depuis plus de 10 ans, j'ai passé avec succès tous mes diplomes et j'ai actuellement un tres bon poste dans une société de service informatique. Il faut voir ca aussi, pas que les points negatifs.

    Un de mes amis a sombré très tot dans l'alcool (16ans), il n'a aujourd'hui aucun papier et est a l'assistance sociale, c'est quoi le pire ???????!?!?!?

  • "Si transformer une part notable de notre population en légumes vous paraît relever du bon sens"

    Il n'est pas question de transformer une part de la population en légume, mais adapter la législation au fait que une part non négligeable de citoyen optent quand même pour la consommation de cette substance.

    Il s'ensuit qu'on pourra ensuite mettre réèllement une politique de prévention digne de ce nom en place : étudier et expliquer aux ados les risques REELS de cette drogue, qui pour eux est sont les dégats fait sur leurs poumons et le fait qu'ils vont ruiner leur études s'ils consomment trop. (Oui, la plupart de données alarmistes sur le cannabis sont le fruits d'études "scientifiques" biaisée par le fait qu'elle sont commanditées par des organismes de polices américains).

    Si on vous suit on devrait mettre au trou toute personne qu'on attrape joint à la main ? C'est exactement ce qui se fait aux USA ... et cela aboutit à une destruction de la vie de nombre de personne modeste ... mais à un florissant business de la gestion punitive de la pauvreté (lire "Prisons privées").


    (PS : et en plus je ne fumes pas .....)

  • @ Djinius: argument intéressant. Expliquer les risques aux ados en parallèle d'une décriminalisation pourrait être plus crédible. Tant que c'est interdit, les campagnes de prévention passent pour du paternalisme et pour une forme détournée de répression, ce qui peut être de nature à en désamorcer l'efficacité, voire à obtenir un effet incitatif.

  • Scandââââââle !

    La référence (Uni de Genève) de cette étude "scientifique" biaisée indique clairement que le département de psychiatrie de Genève est sponsorisé par des organismes de police américains:

    "13. Curtis L. Rey-Bellet P. Merlo MC. [Cannabis and psychosis]. [Review] [30 refs] [French] [English Abstract. Journal Article. Review] Revue Medicale Suisse. 2(79):2099-100, 2102-3, 2006 Sep 20.
    UI: 17073176
    Cannabis is abused by a progressively larger and younger proportion of our population. For the clinician, this can raise the question of what the relationship between cannabis and psychosis is. For the patient who is already psychotic, this relationship is most certainly adverse; cannabis worsens the symptoms and prognosis of a psychosis. What may be of even greater concern is the growing evidence that cannabis may cause psychosis in healthy individuals. Many studies now show a robust and consistent association between cannabis consumption and the ulterior development of psychosis. Furthermore, our better understanding of cannabis biology allows the proposal of a plausible hypothetical model, based notably on possible interactions between cannabis and dopaminergic neurotransmission. [References: 30]Status
    MEDLINEAuthors Full Name
    Curtis, L. Rey-Bellet, P. Merlo, M C G.Institution
    Departement de psychiatrie, Programme JADE, Geneve."

    Mais que fait Moutinot ?

    :o)

  • Le cannabis est utilisé avec succès dans la fibromyalgie. Des patients pour lesquels les médicaments courant n'opéraient pas ont vu leur vie changer par la prise régulière de tisane de chanvre légère. Le glaucome est nettement amélioré par le chanvre. Dans les trithérapies il redonne de l'appétit aux malades ce qui a pour effet de leur redonner des ressources physiques pour lutter. Dans certaines hépatites infectieuses, j'ai connu des malades dont les paramètres biologiques se sont améliorés après avoir commencé à prendre de la tisane de chanvre.

    Sur la fibromyalgie, j'aimerais faire part ici d'un témoignage d'une jeune femme, atteinte par cette maladie depuis l'adolescence. Au début elle a pris les traitements allopathiques habituels, sans résultats. Depuis des années elle prend la tisane de chanvre. Elle a vécu quelques années aux USA ou un médecin spécialiste reconnu lui prescrivait la fleur de chanvre. Elle a pu trouver une vie normale, s'est mariée, et est enceinte de jumeaux. De retour en France elle vient de m'écrire pour m'annoncer cette bonne nouvelle. Elle continue la tisane de chanvre en très faibles quantité. Son médecin lui a confirmé qu'à cette quantité son traitement (bien préférable, selon lui, en terme d'effets directs et secondaires aux traitement allopathiques proposés dans ce cas) était insignifiant vis-à-vis d'une grossesse et d'un allaitement. Sans aucun traitement elle n'aurait pas pu avoir d'enfants vu la sévérité de sa maladie, et un traitement classique serait beaucoup plus péjorant pour sa grossesse. Elle a prévu de suivre ensuite en France un traitement homéopathique pour drainer le bébé après sa naissance.

  • "La référence (Uni de Genève) de cette étude "scientifique" biaisée indique clairement que le département de psychiatrie de Genève est sponsorisé par des organismes de police américains"

    Je n'ai pas le temps de lire tout cela et d'ailleur plus accès a medline, mais vous citez une référence Unige, qui elle même cite d'autres études ... ce sont le financement et la métodologie de ces autres études dont il serait intéressant de valider la neutralité.

    Mais que fait Blondesen ?

  • Je retourne un peu ma langue deux fois dans ma bouche ...

    Ce que je voulais dire à Blondesen, c'est que le caractère illégale d'une drogue ne facilite pas les études "neutre" à son égars. Dans les années 70, une grande quantité d'information "préventive" dispensée aux jeunes aux USA étaient basé sur des études scientifiques complètement biaisées. (du style "Fumer du cannabis augmente la probabilité d'enfanter un bébé diforme ou rend les hommes stériles").

    Ce biais est probablement plus bas aujourd'hui, mais il serait naïf de croire qu'il a disparu.

    En effet, je ne nie pas les effets des la consomation du cannabis sur la psyché d'un individu, mais encore faut-il connaître par exemple les paramêtres comme la quantité consommée (une personne fumant 10 joints par jour ne s'expose par comme une personne en fumant un le week-end) afin de publier une information objective.

    Sinon, ce blog à la qualité intéressant de me permettre enfin de répondre à Stephane dont mes commentaires sur son blog on une méchante tendance à ne pas être publier tout comme le blog de Soli Pardo ... ahhh, l'UDC et son ouverture au débat d'idée ! Tout une histoire !

  • Blondesen est grassement sponsorisé par l'administration Bush (tout le monde s'en doute...) pour fumer, avec ses copains, tous les havanes produits à Cuba et, pillant ainsi les richesses naturelles de l'île, mettre à genoux l'économie déjà vacillante d'un Fidel Castro post-révolutionnaire et "Lider Maximo" des pensées les plus claires de Jean Ziegler.

    :o)

  • "Le cannabis cause des dommages irréversibles au cerveau."

    Certaines études tendent à prouver, au contraire, qu'après la prise de thc le cerveau se reconstitue à l'état initial. Sauf, bien-sûr, on peut l'imaginer, dans les cas de surdosages massifs. Je cite ça de tête. Je n'ai plus les sources (non plus).

    Mais pour revenir au titre du billet, "pourquoi tant de haine", peut-être que certaines personnes ont le chanvre en grippe suite à une première expérience foirée (bad trip) car effectuée dans des conditions non-optimales (désecurisation, agitation, mal-être) ou avec un produit trop fortement dosé ou à effet trop corporel (indica).

  • Le rapport de l'Uni de Genève cite en fait plusieurs études faites ailleurs. Quelles observations peuvent être faites de cette lecture?

    1. Plusieurs études sont des interviews d'usagers de marijuana, parfois interrogés par téléphone. Certaines études ont fait une observation clinique de patients connus comme sujets aux troubles psychotiques ou les ayant déjà développés. Il en ressort que dans certains cas il semble que l'usage de cannabis à favorisé la manifestation desdits troubles, essentiellement chez des sujets déjà atteints ou à risque.

    2. Une seule étude fait états de jeunes suivis pendant des années, et n'ayant présenté aucun troubles psychotiques avant l'usage de cannabis, puis en présentant par la suite. Toutefois cette étude n'affirme pas que ces jeunes n'auraient pas pu développer de troubles psy même sans cannabis.

    3. La majorité des études reconnaît que l'action spécifique du cannabis sur l'apparition de désordres psychotiques n'est pas claire ou est difficile à établir.

    4. Toutes reconnaissent que c'est l'usage immodéré, abusif de cannabis qui contribue à faire émerger des désordres psychiques, en particulier sur les sujets connus comme vulnérables.

    5. Plusieurs reconnaissent ne pas pouvoir trancher entre l'influence unique du cannabis ou son mélange avec d'autres facteurs.

    6. Les quantités de cannabis consommé ne sont pas citées, pas plus que la qualité (force, coupage avec des produits dûs au marché noir, etc).

    Ces études montrent donc certaines contradictions entre elles, beaucoup d'incertitudes, avec quand-même la prévalence du fait que l'usage immodéré du cannabis chez des sujets psychotiques favorise la manifestation du désordre.

    Elle me montrent pas formellement que le cannabis en usage modéré (ce qui est le cas de la grande majorité des consommateurs) est de nature à créer des troubles psychotiques chez des sujets préalablement sains, ni qu'il fait automatiquement des consommateurs des légumes.

    Loin de moi l'idée d'affirmer que le cannabis est inoffensif. Je serais fou de le prétendre, de même si je prétendais que l'alcool et le tabac sont inoffensifs. Mais il ressort que les risques sont très faibles en usage modéré, qu'il n'y a pas de création automatique de psychoses là où il n'y en avait pas avant.

    Il faut aussi savoir qu'une psychose peut exister pendant des années sans être repérée (en phase compensée, on peut ne rien voir), et qu'elle peut se déclencher pour de nombreux prétextes: alcool, gros stress, décès d'un proche, perte du travail, grossesse, etc.

    Donc désolé Blondesen, mais le document que vous citez n'est en aucun cas une preuve formelle et doit être pris avec l'objectivité nécessaire. Mais il a le mérite de proposer des pistes de recherches qu'il faudra approfondir dans l'avenir.

  • @ Fufus: En effet, un premier joint fumé en mauvaise compagnie, dans un climat de paranoïa (peur de la police), et avec une substance incontrôlée, peut être néfaste sur un esprit prédisposés. De plus le cannabis a été diabolisé à l'époque de la chasse aux sorcières aux USA. Il a ensuite été associé aux contestataires des années 60-70, donc la conso était peut-être perçue comme anti-sociale.

    Mais je vois autour de moi bien des personnes fumant de longue date, sans aucun problème. Et quand on sait combien de gens fument dans notre République, je veux dire des adultes de toutes classes sociale et de tous âges, des notables aux ouvriers, en passant parfois par la voisine de palier qui a l'air si innocente quand elle va faire ses courses, la diabolisation du cannabis me fait plutôt sourire...

  • Bien sûr transformons notre population en légumes, c'est fantastique. Plus personne ne s'opposera à une décision. On aura plus le cerveau pour.
    Ceux qui nous dirigent organisent cela de façon à pouvoir faire ce qu'ils souhaitent sans plus rencontrer d'obstacles.
    Comme après nous ne serons plus en état de travailler parce que nos neurones ne fonctionneront plus que croyez-vous qu'il arrivera ... ? Les assurances ne pourront pas payer.
    Alors ?

  • "Scandââââââle !

    La référence (Uni de Genève) de cette étude "scientifique" biaisée indique clairement que le département de psychiatrie de Genève est sponsorisé par des organismes de police américains"

    Blondesen prend des raccourcis terrifiants et qui mériteraient une plainte immédiate à son égard. Mais surtout, Blondesen est bien loin du terrain concret de la réalité de nos jeunes ! Sur quelle planète vit ce cher homme ? Il suffit de voir le nombre de cas psy augmenter progressivement auprès d'une population âgée entre 15 et 25 ans, très souvent fumeurs de joints réguliers. Le cannabis d'aujourd'hui n'est plus celui de nos parents, le THC est quasiment à multiplier par 10 et peut causer des dégâts irreversibles sur le cerveau.

  • C'est interressant comme l'alcool semble etre le principal argument pro cannabis, malgré que ses adeptes denigrent le vin comme la pire des drogues...

    D'accord il y a probablement autant de risque de sombrer par acloolisme que par cannabisme. Et c'est bien pour ça qu'on interdit la vente d'alcool au moins de 16 ans, qu'on fait des controls routiers etc... Mais l'alcool a un ancrage culturel profond, des vignerons en vivent, ce qui n'est pas le cas du cannabis (même si certain retorqueront qu'ils en fument depuis 20 ans). Donc quel est le sens de le legaliser alors que rien ne nous y oblige ?

    D'autre par l'aspect le plus absurde de l'initiative est bien la "protection de la jeunesse". En fait de protection ça va surtout transformer les jeunes de juste 18 ans en dealer pour les moins de 18 ans et ça tous ceux qui ont fumé une fois ou l'autre*, ou qui cotoyent des fumeurs NE PEUVENT PAS L'IGNORER !

    CE

    Oui, oui, moi y compris.

  • Voyez votre e-mail, hommelibre: je vous ai envoyé un document de 16 pages de références universitaires et médicales. Je m'empresse de préciser que "Lancet", par exemple, n'est pas une version anglo-saxonne expurgée de "Spirou et Fantasio" ou de "Gaston Lagaffe".
    Quand vous aurez fini de consulter tous les documents référencés, je pense que nous serons loin du 30 novembre et que vous aurez compris la signification de "dommages irréversibles".
    Pour ce qui est du reste, les adultes peuvent faire comme ils veulent: ce sont leurs oignons.
    En revanche, je m'oppose à une vente "libre" qui permettrait l'accès par tous et partout à ce qui est, que vous le vouliez ou non, une drogue qui détruit les cerveaux. Les enfants, eux, ne sont pas défendus et ce n'est pas un "Interdit aux moins de 18 ans" qui changerait quoi que ce soit. A moins d'être particulièrement naïfs...

    :o)

  • Certes Blondesen, j'ai bien lu le document que vous m'avez envoyé. Et c'est après l'avoir lu que j'ai fait le commentaire plus haut. Certes le Lancet n'est pas Spirou. Mais j'imagine que les conclusions exposées dans ce document reflètent les études. Et je ne vois pas de conclusion formelles, confirmée, revérifiée, d'atteintes au cerveau. Je vois des psychoses favorisées par le cannabis, avec nombre de nuances et d'incertitudes. Je vois qu'il s'agit essentiellement de sujets prédisposés et abusant du cannabis, dont par ailleurs on ne connaît pas la force précisément.

    Par ailleurs les liens entre certaines psychoses et la structure du cerveau sont loin d'être clairement établies en l'état actuel.

    J'essaie d'être objectif dans ce débat qui l'est trop peu. Vu le nombre de personne que j'ai connues ou que je connais encore, fumeurs réguliers et non abusifs, vu qu'ils n'ont développé aucune psychose, que leur intellect reste vif, qu'ils ne sont pas des légumes, et quand j'ai pu recevoir des informations de malades soignés au chanvre pendant des années et qui ne sont pas des légumes et sont mieux dans leur corps, je n'arrive pas à trouver un lien commun entre les alarmes des opposants et la réalité que je vois.

    Alors bien sûr que le cannabis est devenu plus fort, comme le souligne duda ci-dessus. Et c'est bien un problème, lié d'ailleurs au marché noir et à l'absence de contrôle. Quand à l'âge inférieur, je trouve que 16 ans pour l'alcool c'est trop jeune. Et je pense que la conso très violente d'alcool comme font maintenant des ados est particulièrement destructrice pour les neurones.

    Je propose plus de mesure dans cette réflexion jusqu'au 30 novembre, et de soupeser le pour et le contre avec des arguments suffisament objectifs. Et, hélas, le document que vous m'avez envoyé ne me convainct pas et ne présente pas de preuve formelle.

  • hé didon duda ?
    Z'êtes sûr d'avoir bien compris le sens de mon commentaire ?

    :o)

  • @Blondesen

    La dernière étude publiée par "Lancet" n'apporte pas grand chose de nouveau, elle identifie un risque plus élevé de psychose chez les usagers de cannabis (On le savait déjà), avec une réponse à la dose, c'est à dire que plus on fume plus le risque est grand. Tous ceux qui ont testé savent exactement quels sont ces effets: Angoisses prolongées, risques de dissociation, etc. Mais tout celà reste bien flou. Je ne connais pas beaucoup de schyzophrènes, pourtant le bon 50% de mes fréquenstations fument. Je reste sceptique face à ces affirmations et à leur portée, et les études parues restent contradictoires entre elles, même si le risque de fond est connu: c'est le cancer du poumon et les problèmes cardio-vasculaires (Les tachicardies à répétition ce n'est pas vraiment bon, et les goudrons bouchent les artères). Surtout que les psychiâtres devraient d'abord veiller à considérer les études récentes sur les anti-dépresseurs qu'ils diagnostiquent quotidiennement et qui semble augmenter le taux de suicide chez les jeunes...

    En fait je vais faire comme Jacques Martin en son temps: Vous avez, hommelibre et vous-même, raison les deux. Moi il me semble qu'il y a beaucoup de naïveté/exagération dans les deux camps... Et je me garde de faire de la propagande pour un camps ou pour l'autre.

    En tous cas j'affirme une seule chose: Si vous êtes abstinents, restez-le, être dépendant des clopes, des bignous ou de la picole ça craint quoi qu'il en soit, et ça a des conséquences mortelles sur la santé, voilà...

    Mais la consommation de canna, au moins, devrait être dépénalisée, par égard pour les fumeurs de weed qui ne sont pas plus criminels que les alcooliques... Et on devrait laisser les gens majeurs cultiver librement pour eux et leurs proches (majeurs), sans avoir à demander à l'Etat d'officialiser et de vendre le produit, ce qui est, j'en conviens, un mauvais signal... Il vaut mieux que celà reste confidentiel. Mais les 20 ans collés en première instance à Rappaz, alors que de petits assassins s'en tirent avec 8 ans, je trouve ça disproportionné, et là je m'insurge et je crie à la diabolisation excessive...

  • "les goudrons bouchent les artères"

    Euh, ça c'est faux, la cigarette (et le cannabis) ont surtout des effets sur la pression artérielle, enfin, je ne connais pas tous les méchanismes, mais abuser de ces substances est sans aucun doute la meilleure manière d'abréger son existence... Et ce risque là me semble plus significatif que les psychoses...

  • J'ajoute un dernier argument pour les opposants: Le risuqe d'échec scolaire est significativement augmenté chez els jeunes consommateurs réguliers, et là il y a vraiment un argument en défaveur de la légalisation...

  • Bponjour, je n'ai pas eu le temps de lire l'ensemble des posts, mais il est clair qu'il faut ne jamais avoir fumé pour prétendre que le H d'aujourd'hui est dix fois plus dosé que celui de nos parents (heu, je fais partie des parents, justement) c'est de la propagande exagérée, c'est tout. Ce n'est pas vrai et c'est ridicule. Comme le dit Homme libre, je connais aussi plein de gens qui fument régulièrement après le boulot et se lèvent sans problèmes le lendemain, qui ont une vie sociale normale, et ne sont pas des légumes malgré des années de consommation.
    Que ceux qui veulent la vérité essaient le canabis, afin de se faire une idée par eux-mêmes...;=)) alors ils sauront de quoi ils parlent...:=))

    Bonne soirée!

    Ark

  • "J'ajoute un dernier argument pour les opposants: Le risuqe d'échec scolaire est significativement augmenté chez els jeunes consommateurs réguliers, et là il y a vraiment un argument en défaveur de la légalisation..."

    Par votre commentaire, vous sous-entendez qu'une légalisaton impliquerait une augmentation de la consomation chez les jeunes en âge d'étudier. Affirmation totalement gratuite ! On pourrait au crontraire dire que le produit étant devenu licite, il perdrait son attrait induit par l'envie de briser les interdits propre à l'adolescence. Ceci couplé à une prévention enfin intelligente, on pourrait donc au contraire parier sur une baisse de la consomation.

  • "mais il est clair qu'il faut ne jamais avoir fumé pour prétendre que le H d'aujourd'hui est dix fois plus dosé que celui de nos parents (heu, je fais partie des parents, justement) c'est de la propagande exagérée, c'est tout"

    C'est faux, les taux enregistrés sont en effet beaucoup plus importants, et tous les fumeurs que je connais le reconnaissent... Y compris moi... Mais les conséquences de cette augmentation sont mal connues, et mal instrumentalisées par ceux qui voudraient faire du cannabis un équivalent de l'héroïne...

  • @Blondensen, j'ai peut-être trop fumé la moquette et ai des problèmes de concentration, la fumée de mon joint doit me troubler la vue et l'esprit. Vous disiez quoi au juste dans votre message sybillin ?

  • Pour l'histoire des taux de THC ... affirmer que étant donné que les taux d'aujourd'hui sont plus élevés que par le passé est exact : de par les croisements et les techniques de cultures, la plante est amenée à secréter des quantités plus élevées de la substance active.

    Ensuite, la conséquence sur la consomation ... et bien c'est comme si vous avez l'habitude de boire de la bière à 3% d'alcool, puis que vous passiez à bière forte à 9% ... la première fois vous finissez saoul, les fois d'après vous adaptez votre consomation et vous finissez par consommer des volumes moindre de la bière forte.

    Pour le cannabis, c'est la même chose ... demandez à des fumeurs.

  • @Duda

    "Il suffit de voir le nombre de cas psy augmenter progressivement auprès d'une population âgée entre 15 et 25 ans, très souvent fumeurs de joints réguliers"

    Voilà qui est pour moi le parfait exemple de généralisation abusive: rendre le cannabis responsable de tous les cas psy, c'est facile mais surtout c'est archi-faux.

    "Le cannabis d'aujourd'hui n'est plus celui de nos parents, le THC est quasiment à multiplier par 10 ..."

    Le taux de THC a augmenté, c'est vrai. Pour quelles raisons ? Certainement, entre autre, à cause de la prohibition qui a poussé à la concentration du produit, parce qu'il est plus facile de faire passer illégalement la douane à 1kg de produit qu'à 10.

    @Clint Eastwood

    "Mais l'alcool a un ancrage culturel profond, des vignerons en vivent, ce qui n'est pas le cas du cannabis"

    Le chanvre, puisque c'est de lui dont on parle, a été une des premières plantes domestiquées par l'homme.
    voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_chanvre
    Il est vrai qu'aujourd'hui - officiellement - personne ne vit du chanvre en Suisse. Mais quand on pense aux centaines de milliers de consommateurs suisses, cela représente un beau paquet de brouzouf en jeu quand même. Si l'initiative passe, ça remettra dans le circuit légal la filière du cannabis. Sachant que le chanvre aime bien les sols acides comme le raisin, on pourrait imaginer en voir quelques plantations sur le Lavaux, entre autres.

    "Donc quel est le sens de le legaliser alors que rien ne nous y oblige ?"

    Rien n'oblige, certes, mais il y a un choix à faire: sachant qu'interdit ou non, le cannabis est consommé, on peut soit laisser la situation telle quelle, avec des produits douteux et une filière criminalisée, soit essayer la "légalisation" dans le but de réduire les risques du consommateur.

  • L’effet du cannabis et les conséquences sur la psychose débutante : aspects neurobiologiques
    Lecture recommandée in Médecine et Hygiène, l'article est vraiment à lire dans son intégralité :
    Les conséquences de la prise de cannabis au niveau neurobiologique, ses conséquences sur la psychose débutante et son évolution sont discutées dans cet article. L’action stimulante du cannabis sur les voies mésolimbiques dopaminergiques, impliquées dans le système de récompense notamment, engendre certains troubles cognitifs (attention, mémoire notamment) semblables à ceux observés dans la phase prodromique de la psychose. Des études récentes montrent une aggravation des symptômes psychotiques, une augmentation du risque de développer un trouble psychotique et une plus grande difficulté à traiter les personnes souffrant de troubles psychotiques et consommant du cannabis. Des études épidémiologiques confirment les liens étroits entre psychose et cannabis, et les problèmes soulevés par cette comorbidité ne cessent de croître.
    ...............................................................................
    conclusion
    La recherche neurobiologique met en évidence de forts liens entre cannabis et psychose avec la découverte des récepteurs cannabinoïdes et de leur relation avec le système dopaminergique (entre autres le système de récompense). L'expérience clinique confirme ce lien, en montrant que les symptômes psychotiques sont aggravés lors d'une intoxication aiguë, et que les consommateurs de cannabis sont plus difficiles à traiter. Le début plus précoce et l'évolution plus négative des troubles psychotiques, chez des adolescents vulnérables abusant de cannabis, confirment l'aggravation de l'évolution d'une psychose débutante par le cannabis. Des études récentes ont montré une susceptibilité plus élevée de développer des dysfonctions cognitives et émotionnelles chez les adolescents qui abusent de cannabis, amenant à penser que la vulnérabilité pour la psychose au niveau biologique est augmentée chez eux, vraisemblablement au travers, entre autres, de l'action dopaminergique sur le système mésolimbique.

    Par ailleurs, dans la prévention et le traitement de la psychose débutante, il faut tenir compte des effets délétères du cannabis sur la relation thérapeutique avec le jeune malade et sa famille. L'action du cannabis à long terme sur le système de récompense, pourrait impliquer une moindre capacité à intégrer des expériences émotionnelles ainsi que conduire à un désinvestissement des expériences émotionnelles importantes de la vie. Dès lors, on peut aussi supposer que le cannabis est à même de compliquer singulièrement le développement d'une relation thérapeutique au sens large, base indispensable du traitement de la psychose débutante, comme de tout traitement.

    Les études récentes confirment les effets délétères du cannabis chez les adolescents, et son usage devrait donc être très fortement découragé par les parents, les enseignants, les intervenants sociaux et les professionnels de la santé. Les efforts des pouvoirs politique et législatif devraient également se concentrer à différer l'âge de début de son utilisation.
    Article de M. C. G. Merlo, P. Rey-Bellet, W. Gekle et F. Ferrero

    http://titan.medhyg.ch/mh/formation/article.php3?sid=22989

  • Loin de moi l'idée que vous ayez fumé ou bu quoi que ce soit, duda.
    Il faut en revanche éviter de nettoyer ses verres de lunettes avec un chiffon gras ou imbibé de chocolat chaud.
    Repartez du sommet des commentaires, descendez-descendez-descendez et - si vous n'avez pas le vertige au cours de cette prodigieuse descente - arrêtez-vous au premier commentaire signé de mon nom auguste et commençant par "Scandââââle", décryptez la phrase sybilline à l'aide de vos lunettes nettoyées depuis à l'Ajax Vitres, réfléchissez 5 secondes (allez... 6... d'accord), puis faites:
    "Aaaaaaaaah..."
    Voilà, c'est tout simple et il suffisait d'y penser.

    :o)

  • @Blondensen. J'ai suivi votre marche à suivre, finalement ai essuyé mes doigts graisseux sur mon jeans, ai posé mes triple foyers et j'ai lâché exactement comme vous l'aviez prévu : un long "Aaaaaaaaah..." soulagé ! Nous sommes enfin d'accord et nous nous sommes bien compris ! Quel doux sentiment que celui de se sentir sur la même longueur d'onde, je plane littéralement et sans joint.

  • Salutations à tous

    Quelques faits:
    - Le cannabis est de facto déjà en vente libre.
    - L'argent généré nourrit des organisations mafieuses dont l'impact est encore plus dangereux que le produit lui-même.
    - Les conditions de production et de vente ne sont pas contrôlés. Ainsi l'âge du consommateur ou du producteur est indifférent.
    - La qualité du produit n'est pas contrôlée. Le produit devient dès lors encore plus dangereux qu'il ne l'est déjà.
    - La prévention est suspect et peu crédible car le produit est illégal.
    - La légalité n'a rien à voir avec la moralité. (L'adultère ou le porno sont licites) Elle se contente de nous permettre d'atteindre les objectifs que nous nous fixons.

    Quelques objectifs(?):
    - Réduire l’exposition de la jeunesse à la drogue et à la délinquance.
    - Assurer des moyens de prévention efficace.
    - Affaiblir l'économie parallèle et les organisations criminelles.
    (bonus) Renflouer les caisses de l'État.
    (bonus) Valoriser la liberté individuelle.


    Quelques notions de socio-économie:

    Politique répressive: faire baisser l'offre. Le prix du produit explose et les petits criminels sont évincés du réseau. La criminalité la plus virulente et la mieux organisée survit et se renforce en raison de son monopole. Une baisse de la demande est envisageable si les moyens de répression parviennent à instaurer une terreur suffisante. (ex: Singapour)

    Politique préventive: faire baisser la demande. Le prix du produit chute et les gros producteurs cèdent leur place aux petits délinquants (souvent consommateurs-dealers), plus nombreux, mais moins dangereux.

    Voici les deux options à disposition dans un régime punitif.
    Pourtant, malgré leur addition, elles sont insuffisantes et limitées, la Suisse ayant un des taux de consommateurs le plus élevé d'Europe et spécialement au niveau de la jeunesse. (bien + que les Pays-Bas dans les deux cas.)
    Ne serait-il pas temps d'avouer que l'interdiction n'est pas une solution, mais simplement un principe irrationnel de bonne conscience?

    Mon avis sur l'initiative:
    Le principe est bon. Le contenu l'est beaucoup moins. L'initiative est flou et trop laxiste. Pour légaliser et contrôler, il faudrait tout d'abord analyser les failles et les réussites de la légalisation hollandaise et y fournir quelques améliorations.
    Exemple: Pour éviter le tourisme de la drogue (principal problème de la dépénalisation), la vente pourrait être limitée aux résidents ou/et détenteurs du passeport suisse.

    Je voterai OUI à l’initiative de dépénalisation pour deux raisons: 1) car j’adhère à son principe; 2) car elle ne passera pas.


    Quentin Adler

  • Pour les consultations en augmentation chez les psy, en effet cela me semble un peu cavalier d'incriminer le cannabis. On oublie les divorces, les parents absents, les ados issus du règne de l'enfant-roi, la psychologisation grandissante du moindre problème, le recours aux anti-dépresseurs pour la moindre rupture affective, etc. A mon avis, cela doit faire du nombre!

    Merci Quentin pour ce commentaire d'une grande clarté. Et merci à Duda pour l'article qu'il cite. Il mérite une vraie réflexion, sans nul doute. Pour moi la question est de savoir qui est sujet à risque de psychose et qui ne l'est pas. Car ce sont les ados à risque ou qui ont déjà développé une psychose qui sont péjorés par la conso de cannabis. C'est-à-dire un infime pourcentage. De plus l'âge du début de la conso, ainsi que la quantité (et aussi la qualité) jouent un rôle.

    S'il y a dépénalisation, le garde-fou de l'âge est nécessaire, je n'en doute pas. Je pense qu'il faut attendre le palier de maturation psychique que constitue la majorité des 18 ans. Que les adultes responsables des ados mettent un frein sur l'âge me paraît tout aussi évident.

    Je rejoins Quentin sur la question de l'interdit, ainsi que sur la qualité incontrôlable du produit à cause du marché noir.

    La criminalisation du cannabis n'a pas empêché quoi que ce soit. On pourrait mettre des policiers derrière chaque groupe de 2 ou 3 adolescents, et de les menacer de 5 ou 10 ans de prison: même pas sûr que cela change quelque chose.

    Et encore une fois, et je ne suis pas le seul à citer cela: nombre d'adultes fument régulièrement depuis des années, modérément, et vont très bien, sont bien dans leurs bottes, n'ont ni psychose ni crème brûlée à la place du cerveau.

    En fait le sentiment grandissant que j'ai est qu'il y a une sorte d'ancrage contre le cannabis chez nombre de personnes, et qu'il faudrait pas mal de temps pour faire le tour de la question. Les jugements sociaux jouent un rôle (la bonne conscience) mais aussi peut-être des expériences personnelles, des peurs, et l'on se trouve là comme ailleurs dans un maelström de ressentis, jugements, arguments fortement teintés d'émotionnel.

    Il me paraît important d'entendre ceux qui ont fumé ou fument depuis longtemps, et ceux qui côtoient des fumeurs sans problèmes (soit la très grande majorité). Car encore une fois, je constate qu'entre le contenu par exemple de l'article cité par duda, et la réalité des fumeurs que je connais, et moi-même aux deux époques où j'ai fumé, il y a un sérieux décalage. D'un côté on nous parle de psychose, on nous promet le pire, de l'autre il y a une réalité bien plus tranquille et non pathologique.

  • Et le plaisir, alors?

    Oui, j'ai oublié dans mon billet de mentionner une raison majeure qui fait que les fumeurs fument: le plaisir. Plaisir des sens, d'écouter la musique avec plus de détails, d'en jouer avec plus d'inspiration. plaisir de faire l'amour.... là, je n'en dis pas plus. Ceux qui ont essayé savent...

    =:o))...

  • Mazette !

    "Alors, pour ou contre? Je me contente ici de poser des questions, j’y réfléchis encore."
    (dans votre billet)

    "D'un côté on nous parle de psychose, on nous promet le pire, de l'autre il y a une réalité bien plus tranquille et non pathologique."
    (dans votre dernier commentaire)

    en moins de 24 heures chrono...

    Z'êtes encore plus fort que Kiefer Sutherland, vous hommelibre !

    :o)

  • Par contre il y a une dérégulation des besoins nutritionnels, avec parfois un besoin excessif de sucré. Et ça, sûr, ça n'est pas bon pour la santé!

    Il faut bien être objectif.

    Je ne sors pas du débat en écrivant cela, au contraire je suis même au coeur du débat: car avant même d'être pour ou contre, il y a une réalité simple, vécue par des centaines de milliers de fumeurs et fumeuses en Suisse. Il ne faudrait pas l'oublier. Et ces fumeurs ne font pas des centaines de milliers de psychotiques qui se prennent le pied en bavant les yeux croisés...

    Mais bien sûr, on peut vivre sans, et trouver des extases ne dépendant pas d'une substance. C'est le chemin que je fais, sans renier les autres chemins que j'ai pris à d'autres périodes.

  • "J'ajoute un dernier argument pour les opposants: Le risuqe d'échec scolaire est significativement augmenté chez els jeunes consommateurs réguliers, et là il y a vraiment un argument en défaveur de la légalisation..."

    Moi, je vois exactement les choses dans l'ordre inverse: c'est le risque d'échec scolaire et l'échec scolaire confirmé (voyez les causes du côté de la famille) qui augmente significativement le nombre de jeunes consommateurs, qui sont d'abord des consommateurs de cigarettes.

  • Ouaip Blondie, ce débat excellent me fait avancer dans ma réflexion. Mais je n'ai pas encore décidé. Cependant je dois bien reconnaître ce décalage: chez les fumeurs de longue date que je connais, il n'y a ni psychose ni cerveau ramolli. Ils sont simple, cool, actifs, intellectuellement à niveau, bref, si on ne sait pas qu'ils fument on n'y croirait pas. C'est ainsi, je n'y peux rien!

  • Intéressante suggestion Johann. C'est vrai que même sans parler de fumette, le décrochage scolaire fait zoner les ados, plus que l'inverse.

  • "Sans parler des médicaments! N'empêche qu'au moment où il est politiquement correct de bannir la clog des lieux publics, la dépénalisation de la consommation du chanvre reste un message un peu paradoxal. Mais il est vrai que l'art de bien vivre en société requiert de ménager leur places aux paradoxes."

    Le paradoxe n'est certainement pas là! Il est clair que de toute façon la consommation de cannabis serait également interdite dans les lieux publics. Il s'agit dans tous les cas de protéger les non consommateurs des effluves nocives. Le paradoxe bien réel est que l'une des drogues est légale et l'autre illégale.

    Maintenant, il serait bien plus utile de se demander ce que voteront les trafiquants de cannabis. En cas de légalisation leurs profits s'effondreront.

    Et où sont passés les défenseurs de la LIBERTE??? Quand il s'agit du tabac bien sûr! Une bande d'hypocrites qui vocifèrent contre l'Etat totalitaire et liberticide quand des mesures (basées sur une décision démocratique) sont prises contre la pollution tabagique des lieux publics et qui s'accommodent parfaitement d'une INTERDICTION d'une drogue qu'ils ne pratiquent pas!

    Ces hypocrites invoquent des risques pour la santé! Et pour les jeunes! Comme si les dégâts dus au tabac et à l'alcool sur la santé et sur les jeunes n'étaient pas sans commune mesure avec les risques liés au cannabis!

    S'il faut donc continuer à interdire le cannabis pour protéger la jeunesse et la santé de la population, alors il faut aussi interdire le tabac et l'alcool qui sont bien plus dangereux et coûteux. Cf l'intro de John...

  • Ah j'allais oublier! John, j'espère que vous arriverez très prochainement à vous passer définitivement de cigarettes. Il y a d'autres moyens pour gérer le stress. Bonne chance!

  • Merci Johann! (:o)... Pas encore prêt, mais ça vient peu à peu. Mais bon faudra que je m'aide...

  • Tu as raison, Hommelibre....:=)))))))))ceux qui ont essayé savent.....:=)

  • Encore un peu de littérature pour ceux qui auraient quelques doutes et une insomnie certaine:
    DEPENDANCE AU CANNABIS CHEZ L’ADOLESCENT EN RUPTURE DE FORMATION de Pablo Cascone -
    L’expérience clinique au sein d’un centre de jour pour adolescents (CPPA)2 en rupture scolaire ou de formation montre que ces adolescents, souvent consommateurs de cannabis et pour un grand nombre d’entre eux dépendants à cette substance, connaissent également un
    parcours de vie chaotique ainsi qu’une situation de crise qui affaiblit les liens qu’ils
    entretiennent avec leur entourage social. En effet, les liens avec la famille, les pairs et l’école
    sont souvent très conflictuels et parfois complètement rompus. L’accès à une population
    clinique telle que celle-ci, ainsi qu’à une population d’adolescents scolarisés qui ont pu à
    priori, maintenir une configuration stable des liens sociaux, représente une opportunité pour
    réaliser des comparaisons entre des sujets dépendants et non dépendants au cannabis ainsi
    qu’entre des sujets en rupture de liens sociaux et des adolescents intégrés socialement.
    Dans la présente recherche, la dépendance au cannabis chez l'adolescent est étudiée dans une
    perspective multifactorielle, en relation au parcours développemental de l’individu et à la
    qualité des liens qu’il établit avec son entourage social. Pour mieux comprendre les raisons
    qui mènent un adolescent à une consommation pathologique de cette substance, il est en effet
    important de tenir compte de sa trajectoire de vie ainsi que des éléments qui font partie de sa
    problématique actuelle. Impact sur la problématique de la dépendance au cannabis.
    Enfin, une évaluation de l'anxiété ainsi que la gestion de celle-ci à travers les stratégies de
    coping ont été effectuées dans le but de mieux comprendre la part active du sujet dans
    l’établissement de ce comportement pathologique.

    Thèse universitaire FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L’EDUCATION


    http://www.unige.ch/cyberdocuments/theses2007/CasconeP/these.pdf

  • Ce texte confirme ce qui a été dit plus haut: les ados en rupture, avec vie chaotique, problèmes scolaires, familiaux et peut-être autres, sont sujets à faire un usage pathologique du cannabis. Il s'agit dans cette étude d'un groupe très particulier, sur lequel on peut imaginer aussi l'effet qu'aurait eu l'alcool: le même.

    Le texte ne dit pas que le cannabis a été la cause de leur situation chaotique. Il est question d'une étude multifactorielle où le cannabis a été perçu comme engendrant une dépendance sur des sujets perturbés. Nous sommes bien d'accord.

    Heureusement la grande majorité des ados ne vit pas une situation aussi chaotique que celle décrite ici. Ce qui ne veut pas dire qu'ils doivent fumer: si la dépénalisation est acceptée il n'y a aucune raison de les laisser fumer ou de les y inciter. Pas plus qu'actuellement.

    En ce qui concerne la dépendance, il faut préciser qu'il n'y a pas de dépendance physique au cannabis, mais parfois une dépendance psychologique, surtout quand le cannabis représente une fuite d'une réalité trop dure, comme dans le cas cité dans ce texte.

  • Et puisque l'on cite des études et rapports, voici un extrait d'un rapport médical paru dans la revue médicale de Bruxelles:

    "Les auteurs concluent en mettant en doute les fondements scientifiques de la pénalisation de la consommation de cannabis, pour recommander la dédiabolisation de ce produit. Les poursuites pénales prévues en Belgique font l’objet d’une synthèse. Rev Med Brux 2004 ; 25 : 87-92"

    http://www.amub.be/rmb/article.php?id=19

  • Je cherche, je cherche, et je trouve encore d'autres sources. N'arrivant pas à faire le lien entre les consommateurs-légumes supposés et les consommateurs réels que je connais, je cherche où est le bug. Quand des études affirment que le cannabis fabrique des légumes, et quand on voit dans la réalité que les fumeurs tranquille, modérés, fumant de longue date, sont normaux, intelligents, actifs, intégrés, ça ne colle pas.

    Voici un autre extrait avec le lien du site, sur lequel on peut trouver un autre lien utile:

    "Rapport sur l'impact éventuel de la consommation des drogues sur la santé mentale de leurs consommateurs

    CABAL Christian
    FRANCE. Sénat

    Paris;Assemblée nationale/Sénat;2002;206 pages
    (Sénat, n° 3641/259)

    Partant de l'approche scientifique des catégories de drogues, ou substances psychotropes, et de leur impact sur le cerveau, le fonctionnement neurologique et la santé mentale, le rapport souligne l'insuffisance des connaissances et les divergences d'appréciation sur l'effet des produits (troubles cognitifs, troubles de la personnalité et du comportement, schizophrénie), en particulier sur les comorbidités (existence de prédispositions ou de pathologies préalables à la consommation) et sur les effets à long terme (dépendance physique ou psychologique). "

    http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/024000129/index.shtml

  • S.L.C. . quelques remarques en passant. Les psys de Belle-Idée n'ont pas tout tort, il est évident que la consommation régulière et intensive de pêtards hyperchargés en THC ramollit le ciboulot. Comme Homme Libre, j'ai aussi pas mal de copains et connaissances qui fument régulièrement depuis des décennies, mais franchement je ne dirai pas qu'ils ne sont pas un peu ramollos. Voire carrément crâmés pour certains. Sans parler de ceux qui ne sont jamais redescendus d'un bad trip, mais ça, c'est une autre histoire.
    Il y a donc le ramollissage, la perte de mémoire et la préparation du terrain pour la schyzo. D'ailleurs, j'ai aussi des potes qui ont arrêté net le jour où ils ont commencé à avoir des allus avant d'avoir allumé leur pêtard... Cela étant, comme souvent, les toubibs négligent un biais pourtant essentiel, à savoir que les cas qu'ils traitent sont ceux qui consultent alors que ceux qui ne consultent pas n'entrent pas dans leurs statistiques.
    Pour le taux de THC, comme déjà dit il y a quelques jours, il a été plusieurs fois multiplié pour la production locale, qui avait tout du gazon fraichement coupé il y a 30 ans... Parc contre, à l'époque il y avait déjà des produits d'appellation contrôlée (Acapulco Gold, 00 riffain ou special naft - ça c'est un private joke-) qui vous remettait illico presto les idées à l'envers.
    Johann, fidèle à lui-même semble croire à ce qu'il dit en prétendant que c'est parce qu'ils sont mauvais à l'école qu'ils fument comme des pompiers. L'oeuf ou la poule... N'empêche que l'argument est stupide, parce qu'une chose est sûre, s'ils sont mauvais à l'école, le dernier truc à faire pour s'en sortir, c'est de s'exploser la tête tous les matins avant d'entrer en cours...
    Parce qu'à part ça, on parle beaucoup des effets nocifs à long terme pour la santé de toutes ces drogues, légales ou pas, mais on semble négliger leur action immédiate. Le tabac, objectivement ne sert à rien. Blondesen claque une petite fortune en volutes inutiles. C'est beau ! Soi-disant l'herbe à Nicot aide à réfléchir, mais c'est vrai à court terme, car pris régulièrement, elle sclérose les vaisseaux sanguins cérébraux. Et elle est diaboliquement mortelle à long terme. Et là je ne plaisante plus. Ma soeur est décédée d'un cancer du fumeur à 45 ans, en laissant trois enfants de 6 à 11 ans à l'époque...
    Le canabis serait aussi nocif si on fumait 20 à 40 joints par jour, mais c'est rarement le cas. Pris à petites doses espacées, il est nettement moins dangereux qu'un paquet quotidien de Gauldos ou de Camel. Par contre, il fait de l'effet, bien plus que le tabac. Rire d'abord, et puis dormir ensuite. Avec entre deux, pas mal d'états seconds, plus ou moins comateux, agressifs (ça arrive aussi)ou flippants (dans le sens premier de pas joyeux du tout). C'est pour ça qu'on le prend, et c'est ce qui en fait le danger. C'est une forme de fuite loin des douleurs du monde, lorsqu'on n'ose pas aller franchement jusqu'au suicide
    L'alcool est à la fois très nocif à long terme et très actif dans l'instant. Doublement dangereux. Mais comme il fait vivre des vignerons (qui lorsqu'ils sont UDC, vont voter contre le cannabis les yeux fermés) et que c'est la soupape officielle, on tolère. Et on encaisse les taxes.
    Tout cela pour dire que lorsqu'on est ado (et entre mon fils et les enfants de ma soeur, j'en ai quelques uns sous ma responsabilité), il n'est pas facile de s'y retrouver dans la logique du monde des adultes. J'essaie de leur tenir un discours honnête et clair: oui, j'ai essayé pas mal de trucs, et mes copains autour de moi aussi et beaucoup en sont morts, ou ont fini légumes. Ou à moitié légumes. Ou éponges. Rien que des images repoussoirs.
    Ces conneries là sont sournoises, enjôleuses et dangereuses. Très dangereuses. Le cannabis comme le reste. Le plus éloigné vous vous en tiendrez, et mieux vous vous en porterez. Alors finalement après avoir beaucoup hésiter, je vais voter oui à la loi - qui tente d'offrir une ultime chance aux junkies et non à l'initiative, car quand on voit la mode des botellones, franchement, cela ne me donne aucune envie d'avoir une drogue légale de plus.
    Ce que dit Dji (ouaf ouaf) n'est pas faux, à savoir que légaliser ôtera une raison de fumer à ceux qui le font pour braver l'interdit. Sauf que même à l'adolescence, il y en a qui ne fument parce que c'est illégal... Et qui se soûleront sans arrière-pensée, parce que c'est légal. Je ne sais pas qui sont les plus nombreux. Mais je ne crois pas que les jeunes paumés (qui râtent leur scolarité enrobés d'un nuage de fumée), deviendront straight tout à coup, parce que le joint est léglisé. Je ne crois pas qu'un seul le fera. Mais je sais que plusieurs ne commenceront pas, parce que c'est interdit.

  • Erratum, dernier paragraphe, il manquait un mot : "il y en a aussi qui ne fument pas parce que c'est illégal... Et qui se soûleront sans arrière-pensée, parce que c'est légal".

  • Bon Messieurs un peu de provoc ! je le lâche tout de go. Le cannabis dont on ne devient pas dépendant est toutefois débandant. Pour une femme qui se retrouve avec un homme qui a fumé un joint mieux vaut parler littérature, philo, refaire le monde que des pirouettes sous la couette !

  • Je crois qu'il est nécessaire de clarifier quelques points. La nicotine, le chocolat et les magasines (lol) ne sont pas considérées comme des substances psychotropes, au contraire de l'alcool et du cannabis.
    Quand au fait de justifier la dépénalisation de ce dernier par la légalité de la consommation d'alcool, je trouve cela complètement absurde. C'est le fruit d'un raisonnement immature et enfantin du genre "Maîtresse, mon camarade a fait une bêtise moi aussi je devrais pouvoir le faire". Personnellement, j'ai quitté depuis fort longtemps les bancs de l'école enfantine et je considère qu'il est très malvenu d'autoriser la consommation d'une substance psychotrope de plus, au vu des ravages que commettent celles déjà sur le marché.
    De plus, comment parler de "liberté de consommer le cannabis". On est pas libre de consommer du cannabis, comme on est pas libre de consommer de l'alcool. Ces substances induisent en effet une dépendance chez certaines personnes. Elles auto-entretiennent la satisfaction que l'on obtient en les consommant (documentez-vous un peu, le Femina n'est pas une source d'information sûre). Certes, certaines personnes sont plus vulnérables que d'autres. Pour protéger cette minorité de personnes vulnérables, je propose que l'on interdise toute consommation de substances psychotropes. Sans compter l'économie que l'on ferait sur les coûts directs et indirects de la consommation (argent que l'on pourrait investir dans la santé et l'éducation).
    Mais bien sûr je me fourvoie complètement, car les personnes qui vont voter, qu'elles soient de droite ou de gauche, ne sont certainement pas altruistes (bien que certaines pensent qu'elles le sont) au point de se priver d'un petit plaisir pour le bien d'une frange minoritaire et vulnérable de la population

  • @ Striker parler d'altruisme est peut-être vraiment le mot juste, abstenons-nous pour les plus fragiles qui ont besoin de notre soutien à tous.

  • Avez-vous lu cet article ?

    www.svp.ch/index.html?page_id=4094

  • Dans ce débat il y a un premier constat - où nous semblons tous d'accord: la conso excessive fait des dégâts. Ce qui est valable d'ailleurs dans tous les domaines: nutrition, tabac, alcool, sport extrême, l'excès fait des dégâts.

    Deuxième constat: le cannabis, l'alcool, sont casse-gueule pour les ados, pour différentes raisons. Maturité psychique encore en construction, qualité douteuse du produit à cause du marché noir, ghettoïsation, etc.

    Il semble admis que les ados à problèmes, en rupture familiale ou scolaire, aux vies perturbées, sont plus sujets à consommer excessivement. De plus les ados dont la structure psychique est encline à la psychose, qu'elle soit déjà déclarée ou qu'elle soit latente, sont sujets à une aggravation de leurs troubles par l'usage du cannabis, et à faire des conso excessives (ce qui ressort des études). L'excès d'alcool chez ces sujets ne semble pas meilleur.

    Troisième constat: ceux qui assument avoir fumé ou fument encore ne se sentent pas dépendants, ni ramollis - et s'il y en a quelques-uns comme le cite Philippe, il faudrait voir les quantités, les qualités, les mélanges qu'ils ont fait. Car les ramollis ne semble pas du tout être nombreux à lire les commentaires.

    Quatrième constat: on déplore aussi l'excès d'alcool chez les ados, les botellons, les bitures graves dont on sait qu'elles déguillent des paquets de neurones à chaque fois. Pour autant l'alcool n'est pas pénalisé et sa vente est contrôlée ainsi que sa qualité. L'ancrage culturel de l'alcool le justifie, soit, mais on oublie que le cannabis a été cultivé dans toute l'Europe pendant des siècles, pour ses qualité industrielles, thérapeutiques et récréatives.

    Cinquième constat: le cannabis est une plante thérapeutique particulièrement efficace dans certaines pathologies chroniques ou dégénératives, et son usage par des milliers de patients en Europe n'a pas fait d'eux des dépendants ou des ramollis.

    Sixième constat: les études sur les effets nocifs, si elles s'accordent sur certains points (perte de vigilance, troubles de la mémoire si usage prolongé et quantitativement significatif, idem pour l'intégration des expériences émotionnelles, etc), sont contradictoires ou relatives sur le risque d'induction de psychoses dues à l'usage exclusif du cannabis. Toutefois il est admis que la conso, en quantité et en période troublée, peut avoir un effet anxiogène même chez l'adulte en place de son effet sédatif et récréatif. Je précise ici que l'effet d'endormissement cité par Philippe est relatif à la concentration, à l'origine du produit (en particulier aux résines contenant une partie d'opiacé, ce qui est en soi un problème), mais que selon le type et la quantité de produits, l'effet peut être au contraire une stimulation intellectuelle et produire de longues discussions - ce qui était plutôt mon cas dans les périodes où j'ai fumé.

    Enfin septième constat: la pénalisation en vigueur n'empêche pas une large consommation, mais induit le risque de produits frelatés et favorise l'ancrage de mafias.

    Bien. Tous nous admettons que le cannabis n'est pas un produit inoffensif. Comme l'alcool, le tabac, etc. Les divergences se portent sur le risque pour les ados, la dangerosité intrinsèque du cannabis dans l'apparition de psychoses, le fait de légaliser une drogue supplémentaire, le bien-fondé de l'usage de drogues, la recherche de paradis artificiels pour fuir la réalité.

    Je souhaite mentionner un point supplémentaire dans la réflexion sur l'insertion du cannabis dans notre culture. Les années 60 et 70 ont été un moment d'expansion du cannabis. Sortant d'une période très "carrée" dans la mentalité occidentale, il a participé à l'explosion des libertés de ces années, à la reprise de son propre choix de vie. Il a également été conceptualisé comme participant à un élargissement de la conscience.

    En effet il ne faut pas oublié que quel que soit la raison et l'attente de la consommation, il y avait une recherche de modification culturelle, presque philosophique, des états de conscience courant. Ce genre d'expérience fait partie de toutes les culture sous une forme ou une autre. La transe, le chamanisme, la méditation, la prière, le tantrisme, le sport extrême, ont en commun cette quête de repousser les limites de la conscience ordinaire. Cette quête est légitime. Elle fait partie d'une démarche permanente de progression de l'humain. La psychologie cherche aussi à comprendre des états de consciences nouveaux (l'inconscient).

    A titre de comparaison, les modifications d'états de conscience produits par l'alcool ou les drogues dures n'ont pas la même valeurs, car leur effet est très rapidement réducteur de la conscience, contrairement au cannabis.

    On pourrait arguer que l'évolution de la conscience peut se faire autrement, par soi-même, sans substance comme par la méditation, l'auto-analyse sincère et profonde, etc. Bien sûr et l'on a raison. Mais chacun son chemin.

    La question de la liberté de choix est valable dans ce débat. Les adultes décident de comment ils veulent vire, ce qu'ils veulent consommer. La protection des mineurs n'a jamais empêcher les adultes de faire ce qu'ils veulent, il y a là une barrière normale.

    Les questions qui restent sont: la protection des mineurs est-elle vraiment assurée par la pénalisation? A l'évidence non. Et il n'est pas démontré que c'est le cannabis qui engendre les troubles scolaires ou familiaux. La dangerosité du produit, si elle est confirmée dans les abus, est-elle la même dans un usage modéré? Les avis divergent nettement.

    N'en déplaise à Striker, la comparaison avec l'alcool est valable, puisque nous avons là un élément de référence. Et l'argument de s'abstenir par altruisme pour le bien d'une petite minorité de personne vulnérables, je ne le partage pas. L'altruisme est pour moi autre chose. On pourrait pousser ce raisonnement dans tous les domaines jusqu'à l'absurde: car c'est pareil pour l'alcool, abstenons-nous pour la petite minorité qui devient dépendante; pour tabac idem: abstenons-nous pour ceux qui contractent un cancer; et dans l'absurde, interdisons les voitures à cause de la petite minorité moins cadrée dans sa tête et qui prend la route pour une compétition de vitesse; même idée absurde: interdisons les antidouleurs en vente libre à cause d'une petite minorité qui fait des allergies; etc, etc. Absurde, certes, et discutable comme contre-argument, mais aussi discutable que l'argument initial. Pour moi l'altruisme n'a pas vraiment à voir dans cette question, il n'est pas à sa bonne place.

    Dernier mot pour duda: vu la durée et la stimulation sensorielle que j'ai connues dans les rapports amoureux après avoir fumé, je peux vous dire que nous n'aurions pas vraiment eu le temps de discuter philo... car côté érection, pas de problème, et la durée était très, très sensiblement rallongée...

  • @ Victor: L'article cité reprend des thèmes qui sont débattus ici et n'apporte rien de très différent. On reste à des approximations, à des peurs par méconnaissance et à des soutiens à l'initiative par expérience personnelle.

    Une phrase mérite juste d'être commentée: "De nombreuses études et des observations empiriques montrent que les jeunes consommateurs de cannabis glissent souvent vers la consommation de drogues encore plus dévastatrices telles que l’héroïne, la cocaïne ou d’autres substances de synthèse.". C'est très discutables, et les études ou observations empiriques ne sont pas documentés, bien dommage. Car à ma connaissance c'est une très petite portion des fumeurs qui passent à plus fort. L'enchaînement n'est pas systématique du tout.

    On ressort là des arguments classiques mais qui ont déjà été battus en brèche. Ca me dérange de les retrouver ici. Ce sont des clichés.

    Que l'on soit pour ou contre, le débat mérite mieux que cela. On est là devant une pensée toute faite pour plaire à l'opinion, car elle rejoint justement une opinion publique mal informée et qui réagit selon le degré de diabolisation (justifiée ou non, c'est la question) que l'on fait du produit.

    A lire cet article, j'ai l'impression de lire un traité de morale du 19e siècle où la morale justifiait l'ordre établi sans en scruter les fondements.

    Sans nier les risques du cannabis dans certains cas comme il a été largement parlé plus haut (quantité, fréquence, type de produit, sujets fragiles), je reste toujours sur ce décalage entre les stigmatisation que je vois contre le cannabis, et ma propre expérience ainsi que celle de beaucoup d'autres personnes, qui consomment ou ont consommé sans problème pour leur santé, leur vie, leur cerveau, et sans être des marginaux ni des dépravés.

    Ce hiatus ne passe toujours pas pour moi.

  • Je crois qu'il est nécessaire de clarifier quelques points. La nicotine, le chocolat et les magasines (lol) ne sont pas considérées comme des substances psychotropes, au contraire de l'alcool et du cannabis.
    Quand au fait de justifier la dépénalisation de ce dernier par la légalité de la consommation d'alcool, je trouve cela complètement absurde. C'est le fruit d'un raisonnement immature et enfantin du genre "Maîtresse, mon camarade a fait une bêtise moi aussi je devrais pouvoir le faire". Personnellement, j'ai quitté depuis fort longtemps les bancs de l'école enfantine et je considère qu'il est très malvenu d'autoriser la consommation d'une substance psychotrope de plus, au vu des ravages que commettent celles déjà sur le marché.
    De plus, comment parler de "liberté de consommer le cannabis". On est pas libre de consommer du cannabis, comme on est pas libre de consommer de l'alcool. Ces substances induisent en effet une dépendance chez certaines personnes. Elles auto-entretiennent la satisfaction que l'on obtient en les consommant (documentez-vous un peu, le Femina n'est pas une source d'information sûre). Certes, certaines personnes sont plus vulnérables que d'autres. Pour protéger cette minorité de personnes vulnérables, je propose que l'on interdise toute consommation de substances psychotropes. Sans compter l'économie que l'on ferait sur les coûts directs et indirects de la consommation (argent que l'on pourrait investir dans la santé et l'éducation).
    Mais bien sûr je me fourvoie complètement, car les personnes qui vont voter, qu'elles soient de droite ou de gauche, ne sont certainement pas altruistes (bien que certaines pensent qu'elles le sont) au point de se priver d'un petit plaisir pour le bien d'une frange minoritaire et vulnérable de la population

  • Mon cher homme libre, la liberté s'achète!
    Je me méfie des statistique, car on cite des chiffres pour dire ce qu'on a envie de dire, bien qu'il y ait une base de vérité. Je laisse parler mes sentiements et ajoute:

    Le canabis est une fort joli plante ornementale. Laissons la fleurir dans le pot.
    Légaliser la drogue "douce"? Un interdit en moins!!! Cela aurait un effet salutaire pour Chandollon etc. et pour le corps de police. Cela rapporterait à l'état et procurerait du travail; dans un premier temps. Mais, avons-nous pensé à la suite?
    C'est vrai, l'alcool n'est pas interdit en dessus de 18 ans. Entre nous, je ne serais point fâché, si montait l'âge à 21 ans, pour trop de jeunes immatures (botelònes etc).
    Bien que je sois contre les drogues (qui dit drogue, dit dépendance), il faut regarder la vérité en face:
    La responsabilité est située au niveau de la famille et de l'éducation. Et au centre ... c'est la famille, qui doit non seulement nourrir, mais éduquer et responsabiliser ses enfants. N'est-ce pas la plus noble des tâches de la mère et du père, en un mot des parents? Malheureusement, c'est là que cela pêche, car la famille ne vit souvent pas en harmonie(pour moi, la base de l'état est la famille).
    Il faudrait attaquer le mal par la racine, mais comment?
    Donc, il nous reste malheureusement que la solution de mettre des gardes-fous, ee plus en plus de gardes-fous, en espérant que ceux-ci ne soient pas détournés, comme tous les interdits! Pour ces raisons, je voterai OUI = pour la modif. du 20 mars 2008 de la loi fédérale sur les stups, comme le recommande le Conseil fédéral et le parlement.
    La société est en train de changer et peut-être un jour, on interdira d'interdire, mais ce n'est pas demain la veille!

  • Intéressante la remarque d'Homme Libre sur les états de conscience alternés (ou altérés ???). Vrai que le joint (et pas que le joint, le LSD aussi) a puissament contribué à l'ouverture des têtes, à la fin des années soixante.
    De même que bien des cultures tribales ont des pratiques cérémonielles, incluant rythmes, musiques et psychotropes pour parvenir à des états de conscience dit seconds, parfois visionnaires. Mais il s'agit de pratiques cérémonielles, très loin du petit joint du matin, dans le train avant d'aller en cours...
    Par ailleurs, John, il existe effectivement d'autres moyens d'y parvenir à ces états de transes. Le fait d'y avoir eu recours à fait de moi ce que je suis, et sans doute serais-je différent sans cela. Mais je reste persuadé que si j'avais continué à y avoir recours, au lieu d'une mémoire parfois défaillante, j'aurais de vrais problèmes d'adaptation sociale. Et qui vous dit que sans fumette, vous n'auriez pas été encore plus performant?
    Parce qu'à plusieurs reprises je me suis rendu compte que ce que je prenais pour un aiguisement de l'esprit ne l'était pas forcément. Je prenais des notes géniales sur le moment, qui le lendemain n'étaient que confusion... Aujourd'hui je médite sans adjuvant j'ai des idées, je les note la nuit et elles sont claires et limpides.
    Je dis ça, mais j'ai un copain de lycée, as de la sécurité bancaire informatique aujourd'hui, ex-polytechnicien et ex-guitariste de King Crimson, qui un matin en amphi de maths, après avoir beaucoup fumé parce qu'il songeait à arrêter ses études, a vu au tableau la solution à l'équation impossible que le prof exposait. Depuis son nom est dans les bouquins spécialisés.

    Mais John, la consommation d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec cela. On est clairement dans une logique de botellones: plus vite on s'abrutit, mieux c'est. Franchement je préfère emmener mes ados au ski. Et leur expliquer en chemin ce que c'est que les états de conscience auxquels on parvient par la transe, la drogue, l'hypnotisme ou autre...

  • Un ami psy me racontait une anecdote très drôle, un jour il testa une substance hallucinogène. Se prenant ensuite pour un poète génial, il se mit à écrire toute la nuit, inspiré et se comparant à un Musset ou un Baudelaire. Le lendemain, après un atterrisage un peu difficile, il relut sa note d'une banalité déconcertante et qui disait :"Un hommme aime une femme !"

  • @ Etoile, Philippe et duda: Duda, mdr à votre note! Oui en effet, cela arrive de se prendre pour un génie et d'être cruellement déçu une fois redescendu sur terre! :o)))... Notez bien que cela arrive aussi avec l'alcool. Si tous les poivrots qui changent le mode les soirs de bitures avaient inventé la poudre (hum... :o) ), ça se saurait! De plus, il m'arrive d'écrire un texte en toute lucidité, mais par exemple dans le moment d'une émotion, et de le jeter à la poubelle le lendemain au vu de sa vacuité déprimante... :o)

    Philippe et Etoile, bien d'accord. Donnons aux enfants l'envie de se réaliser, de rester clairs et maîtres de leur vie, de développer leur autonomie et leurs propres facultés. Et l'éducation, en particulier dans la famille, tient une place très importante dans ce processus. Le milieu familial peut être toxique ou au contraire valorisant, et là réside la pose des bases de la vie future.

    Il est vrai qu'en pensant à l'extraordinaire complexité de l'humain, à son intelligence, à ce que des milliers d'années d'évolution ont mis au point, je suis souvent désolé de le voir bousiller tout cela. Avec un bémol toutefois: l'humain est réparable jusqu'à un certain point. Et j'en suis toujours à ce constat qu'un petit joint occasionnel ne fait pas plus de tort qu'un petit verre occasionnel. Mais pas le matin avant les cours!

    Quand j'ai fumé je ne l'ai jamais fait pendant mes heures de travail. Là j'ai besoin de toute ma concentration, d'être plus vif, très attentif, de toute ma mémoire, donc exclu. De même je ne bois pas non plus, même pas un verre à midi, si je travaille l'après-midi. J'ai besoin d'être maître de mon énergie.

    Sur l'idée, Philippe, que j'aurais pu être plus performant sans fumer, c'est intéressant. Je pense utile au débat de faire part de ma propre expérience. J'ai eu ma deuxième période de fumette pendant l'instruction de mon affaire. Je n'arrivais plus à gérer mon sommeil, et sans sommeil j'étais cassé de chez cassé. A cette période c'était donc un facilitant du sommeil. Toutefois je ne fumais pas la journée mais uniquement une fois avant le coucher. Et bien j'ai arrêté un an avant le procès car je me rendais compte que malgré que le sommeil fût amélioré, je ne disposais pas de toute l'énergie dont j'avais besoin pour faire face à cette situation exceptionnelle. Pour le sommeil j'ai remplacé par des plantes, et quand cela ne suffisait pas, un demi stilnox parce que sans sommeil je ne gérais plus ma vie. C'était ma survie. Mais j'étais très content d'avoir cessé de fumer. Cela dit, j'ai fait ensuite des mois de colite, somatisation de mes tensions, tensions qui étaient auparavant masquées par le cannabis. Je pense important de parler de mon expérience car je connais un peu le produit de l'intérieur, et c'est aussi ma raison de tenter dans ce débat de dédramatiser.

  • @Philippe Souaille

    "Je dis ça, mais j'ai un copain de lycée, as de la sécurité bancaire informatique aujourd'hui, ex-polytechnicien et ex-guitariste de King Crimson"

    @8-)) Il a joué combien de temps avec Fripp votre pote?...

  • Une année.
    Il vit à Paris

  • Nous sommes tous différents et "l'art" est d'accepter la différence. Et si je prétends que nous sommes quelque part tous des drogués, sans être des psychopathes, que direz-vous? Je m'explique: tout excès est mauvais! Est-ce pour cacher quelque chose à soi-même (un refuge)? Ne vivons-nous pas dans un artifice et sommes condamnés à nous accomoder à notre environnement? Oui, les drogues peuvent rendre indépendantes, à commencer par les sucreries, l'info, des déplacements irrationnels etc.
    Intéressant à suivre tous les commentaires, aussi bien des novices que des personnes ayant "succombé" aux artifices; par curiosité ou pour échapper à quelque chose?
    Mais, n'est-ce pas éphémaire de se droguer, car les problèmes chassés reviennent au galop? Je pose beaucoup de questions, peu de réponses et pas de solutions. A nous de nous responsabiliser et trouver la "sortie". Hélas, trop de faibles ne trouvent la force pour résister, raison pour laquelle il faut mettre des gardes-fous pour leur tenir une béquille!
    Pour clore, je suis agréablement surpris que l'homme de ce blog sais maintenir le dialogue, en répondant très avec des arguments édifiants. Ceci rend la discussion intéressante. Bonne journée

  • Ce qui saute aux yeux avec cette initiative, c'est l'attitude paradoxale que l'on adopte face à des substances dont la nocivité à été prouvée. D'un côté on tente par tous les moyens de restreindre la consommation de tabac en interdisant progressivement sa consommation, de l'autre on pense diminuer la consommation de cannabis (mais est-ce vraiment le but avoué de l'initiative?) en légalisant sa consommation...
    D'autre part, le cannabis est une substance psychotrope, au contraire du tabac, il est donc illusoire de les placer sur un pied d'égalité. Il engendre en outre la dépendance chez une minorité de personnes.
    Autoriser sa consommation à toute la population exposerait cette minorité à des conséquences néfastes dans la conduite de leurs études, de leur vie familiale et de leur travail. Certes, la majorité des consommateurs ferait du cannabis un usage récréatif, mais il convient de penser aux personnes vulnérables et de faire part d'un peu d'altruisme à leur égard. Une interdiction respectée permettrait de moins exposer ces personnes au cannabis (sinon c'est comme si on boit à côté d'un alcoolique et que des bistrots se trouvent à chaque coin de rue) et de les préserver.

    D'autre part, il convient de se demander si les mesures prônées par les initiants conviendraient à faire baisser la consommation (si tel est le but poursuivi, ce dont je doute vu le mélange invraisemblable qui compose leur argumentaire)

    1)L'ouverture de points de vente contrôlés avec contrôle de l'identité et de l'âge de l'acheteur est une mesure illusoire pour épargner la jeunesse. Il suffit de voir les kiosques vendre de l'alcool après 22heures à tout un chacun ou des jeunes se procurer de l'alcool fort à la coop pour comprendre que de telles mesures sont inapplicables. De plus, les adolescents pourraient cultiver eux-mêmes leur propre cannabis puisque des plants seraient en vente libre et facile d'accès ou encore profiter des cultures de leurs parents. Il serait en outre naïf et déplacé de penser que les agents de police effectueraient des contrôles d'identité à chaque personne croisée dans la rue et porteuse d'un joint. Actuellement, c'est beaucoup plus simple, chaque personne porteuse d'un joint faisant l'objet d'un contrôle. Impossible donc de compliquer la loi actuelle, celle-ci étant déjà difficile à mettre en oeuvre, notamment en raison de la faiblesse du message politique en la matière.
    2) J'en viens aussi à me demander qu'est-ce qui peut bien passer par la tête de certains politiciens (de gauche notamment, veuillez m'en excuser), pour croire que l'offre ne module pas la demander. Un accès facilité au cannabis, par la multiplicité des points de vente et l'autorisation de culture, ne saurait que satisfaire une demande actuellement restée dans l'ombre. Entendez par là que de nombreuses personnes ne consomment pas ou peu de cannabis en raison de la difficulté (toute relative) de s'en procurer. Et ces personnes sont la plupart du temps des adolescents qui craignent des conséquences judiciaires (très rares) et les sanctions de leurs parents s'ils venaient à l'apprendre.
    L'hypocrisie politique face à un tel raisonnement est flagrante. Prenons par exemple "la clause du besoin" à Genève. Les médecins du canton de Genève ont en effet l'interdicition formelle, depuis de nombreuses années déjà, d'ouvrir un nouveau cabinet médical sous prétexte que la demande en matière de soins de santé dépend de l'offre, c-à-d. de la densité de cabinets médicaux. Que des politiciens tiennent un discours semblable vis-à-vis de la santé, et un autre en matière de politique du cannabis, est à mon sens un non-sens flagrant
    3) Le fait de taxer le cannabis vendu dans les magasins ne servirait pratiquement à rien. Il en va de même pour le contrôle du taux de THC. Premièrement, tout le monde, à condition d'y consacrer un peu de place et de temps, peut en cultiver chez lui, quel qu'en soit la variété et la quantité. Deuxièmement, une augmentation du prix pousserait les consommateurs à s'approvisionner sur un marché parallèle. Ce marché parallèle serait relativement aisé à maintenir en raison de la multiplicité des producteurs.
    Et est-il moral que l'Etat remplisse ses caisses sur la santé de ses citoyens?? A ce moment, autant déménager en Birmanie.. N'est-il pas absurde d'autoriser une troisième substance nocive alors que le tabac et l'alcool sévissent depuis décennies? De plus, l'initiative ne parle par des coûts indirects, en termes sociaux, engendrés par le cannabis.
    4)Dans la grande majorité des cantons, où la fumée n'est pas interdite dans les espaces publics et les cafés, le cannabis pourra être fumé en toute impunité en public. C'est déjà le cas pour le tabac, à la différence près que le tabac n'a pas d'effet psychotrope. C'est un peu comme si qqn qui consommait de l'alcool à la terrasse d'un café vous en versait un peu dans le gosier à chaque gorgée... C'est sans oublier la présence d'enfants qui pourrait quelque peu compliquer la chose (surtout si on fume chez soi, en espace fermé).
    5) L'initiative autorise le commerce, l'importation et l'exportation de cannabis.. Merci pour nos voisins européens, qui, il me semble, ne verraient pas ça d'un très bonne oeil surtout que la Suisse appartient maintenant à l'espace Schengen... Et que penser (surtout à Genève), des afflux de frontaliers??? Je ne pense pas que les personnes tenant un magasin de cannabis procéderaient scrupuleusement à des contrôles d'identité... (mais c'est une opinion personnelle:)
    6) Que deviendrait l'image de la Suisse. Certaines personnes osent tenir la comparaison avec Amsterdam. Je suis désolé, mais la première image qui me vient quand on parle de cette ville, certes très belle, c'est le tourisme sexuel et des drogues...
    7) Quels contrôles proposez-vous pour lutter contre le cannabis au volant, quand on sait qu'il est très difficile de dater la prise de THC?
    8) Il est un peu enfantin de vouloir autoriser une nouvelle substance psychotrope quand bien d'autres sévissent déjà. C'est un peu comme sur les bancs de l'école primaire "Maîtresse mon camarade a fait la même bêtise que moi, pourquoi moi j'ai pas le droit?". Personnellement, j'ai dépassé ce stade, je ne sais pas pour vous. Cf. le commentaire de SnakeGun posté sur un autre forum et que je trouve adéquat:

    Admettons, le cannabis n'est pas plus dangereux que l'alcool ou la cigarette. Disons qu'il est aussi dangereux. Avant d'en déduire qu'il faut le légaliser, demandons-nous pourquoi le tabac et la cigarette sont légaux. Premièrement, quand on a commencer à légiférer sur les stupéfiants, en 1924, le commerce et la consommation d'alcool et de tabac sont tellement répandus qu'il est illusoire de penser les interdire. En outre, leurs effets nocifs ne sont pas encore vraiment connus, contrairement à ceux de la cocaine et de l'opium, seuls substances visées par la loi de 1924. L'apparition de cette loi fait écho à une tendance internationale de prohibition qui n'inclut pas encore le cannabis. Celui-ci est cultivé légalement au Maroc depuis le XVe siècle - essentiellement a des fins religieuses et médicinales - et n'est pas perçu comme un danger pour la santé public.
    Après la guerre, la consommation de cannabis explose, sûrement porté par le malaise sociale, et les conséquences sur la criminalité et la santé publique sont suffisamment importantes pour pousser la plupart des pays à légiférer... mais un peu tard. Ce n'est qu'en 1954 que la suisse interdit la consommation de chanvre en tant que stupéfiant, à un moment ou il y a déjà tellement d'usagers que la loi se heurte à de grosses difficultés d'applications jusque dans les corps de police, de nombreux agents fermant les yeux sur la consommation. Si aujourd'hui encore on parle de légalisation, c'est probablement parce qu'on a légiféré trop tard, laissant le cannabis devenir une part importante de notre culture comme le tabac ou l'alcool.
    Alors, effectivement, les consommateurs adultes et responsables profitent de cette situation de semi-tolérance qui leur permet tout de même de mettre quelques pots sur le balcon sans trop avoir à s'inquiéter et je ne le déplore pas. Seulement, est-ce une raison suffisante pour faire marche arrière et revenir à la situation de 1954? Soyons bien conscient que si on légalise maintenant, on ne pourra plus jamais interdire. La consommation s'ancrera à nouveau profondément - comme l'alcool et le tabac - dans les traditions et il ne sera plus possible de s'y opposer.
    Après on peut considérer que cela relève des responsabilités individuelles et que l'Etat n'a pas à s'en mèler. Par contre, chacun conviendra que le trafic dépasse largement les libertés individuelles et relève de la responsabilité de l'Etat, n'est-ce pas? Or, bien que l'initiative ait pour but de diminuer ce trafic grâce à une alternative légale, permettez-moi d'en douter: si le cannabis n'est plus un secteur d'activité intéressant pour les trafiquants demain, que feront les dealers d'aujourd'hui pour préserver leur mode de vie? Ils se tourneront vers des substances plus dures. Vous me rétorquerez que ce n'est pas l'offre qui fait la demande. Encore une fois, permettez-moi d'en douter. Car dans le cas de stupéfiants, il est prouvé que les premières fois sont quasiment toujours le fait d'une mise en relation hasardeuse entre le consommateur et la substance et pas celui d'une recherche active de la substance par le futur consommateur. En terme plus concret, on consomme la première fois parce qu'on nous en propose. Pas parce qu'on se réveille un matin en se disant "et si j'essayais une nouvelle drogue?"!
    Pour conclure, je reste persuadé qu'assouplir la législation sur les stupéfiants feraient de la Suisse la cible idéale des criminels étrangers. En effet, la ou l'on sait qu'il y a de la vente, on sait qu'il y a des acheteurs. Et quelqu'un qui achète du cannabis est potentiellement plus interessé par des champignons ou de la cocaïne qu'une personne qui n'en achète pas. Sinon, comment expliquer le nombre de proposition de cocaïne que l'on se voit offrir en se promenant simplement le soir dans le Red Light District d'Amsterdam?

    9) Peut-on parler de liberté de consommer alors que le cannabis engendre la dépendance et pousse à sa propre consommation? (tapez "système limbique" sous google, vous comprendrez) Certes, certaines personnes sont plus vulnérables que d'autres, mais si vous faites preuve d'un peu d'altruisme vous qui êtes fort et non dépendant, vous pouvez vous priver de votre propre joint pour éviter d'exposer votre prochain.
    10) Fumez chez vous (ou dans un café pour les cantons n'ayant pas interdit la fumée en public) si vous voulez et exposez vos enfants, ce sont malheureusement les vôtres et les enfants ne choisissent pas leurs parents. Il faut cependant préciser que votre liberté s'arrête là où celle des autres commence. Exposer quelqu'un qui ne l'a pas choisi à sa fumée et à mon sens une violation de sa liberté. Soyez donc égoïste et individualiste et faites abstraction de votre prochain. Cela vous rendra peut-être heureux, c'est ce qui compte.
    11) Le cannabis diminue les capacités d'attention et ceci est indéniable, ce qui est préjudiciable en milieu scolaire (et il n'y a pas beosin de fumer durant les heures de cours, un petit joint avec papa le matin suffit). De quoi rater ses études et retarder toute la classe. De plus, c'est un manque de respect flagrant envers l'enseignant.
    12) Si la légalisation d'une drogue (il s'agit bien d'une drogue, consultez-en les critères de définition) était un moyen efficace de lutte, pourquoi ne proposez-vous pas d'ouvrir des shops de cocaïne ou d'héroïne?????

    Mon avis tout personnel est que les initiants cherchent à nous tromper en tenant un message contradictoire. Ils n'ont aucune considération pour les votants et espèrent nous faire tomber dans le panneau. Il est évident que le but premier de l'initiative est d'autoriser la consommation de cannabis pour que ces personnes puissent s'addoner à un usage récréatif du cannabis sans en être inquiétées. Cette initiative ne vise pas du tout à protéger la jeunesse (si la politique du tout libertaire était prouvée ne matière de protection de la jeunesse et de diminution de la consommation, on aurait qu'à libéraliser la consommation de cocaïne et d'héroïne) ni les personnes vulnérables face à de telles susbtances. Il convient aussi de se demander pourquoi la politique actuelle en matière de chanvre ne parvient pas à faire régresser la consommation (qui a augmenté lentement mais sûrement depuis les années 80). N'est-ce pas la faute à des messages politiques contradictoires, telle cette intiative? N'est-ce pas la faute à un laxisme avoué des autorités? La loi actuelle n'est pas respectée et les sanctions inexistantes, et on voudrait lui faire porter le chapeau d'un échec de la lutte contre la consommation, et la remplacer par une loi beaucoup plus complexe et quasiment inapplicable du point de vue pratique.. Cherchez bien où est l'hypocrisie et demandez vous qui pense jouer sur la naïveté de l'électorat en lui exposant des arguments fallacieux pour assouvir des besoins tout personnels en faisant abstraction de son prochain... ++

    PS: Ce message est la copie de celui que j'ai posté sur un autre forum portant sur le même sujet. Je n'avais pas le courage de tout réécrire... :)

  • Ce qui saute aux yeux avec cette initiative, c'est l'attitude paradoxale que l'on adopte face à des substances dont la nocivité à été prouvée. D'un côté on tente par tous les moyens de restreindre la consommation de tabac en interdisant progressivement sa consommation, de l'autre on pense diminuer la consommation de cannabis (mais est-ce vraiment le but avoué de l'initiative?) en légalisant sa consommation...
    D'autre part, le cannabis est une substance psychotrope, au contraire du tabac, il est donc illusoire de les placer sur un pied d'égalité. Il engendre en outre la dépendance chez une minorité de personnes.
    Autoriser sa consommation à toute la population exposerait cette minorité à des conséquences néfastes dans la conduite de leurs études, de leur vie familiale et de leur travail. Certes, la majorité des consommateurs ferait du cannabis un usage récréatif, mais il convient de penser aux personnes vulnérables et de faire part d'un peu d'altruisme à leur égard. Une interdiction respectée permettrait de moins exposer ces personnes au cannabis (sinon c'est comme si on boit à côté d'un alcoolique et que des bistrots se trouvent à chaque coin de rue) et de les préserver.

    D'autre part, il convient de se demander si les mesures prônées par les initiants conviendraient à faire baisser la consommation (si tel est le but poursuivi, ce dont je doute vu le mélange invraisemblable qui compose leur argumentaire)

    1)L'ouverture de points de vente contrôlés avec contrôle de l'identité et de l'âge de l'acheteur est une mesure illusoire pour épargner la jeunesse. Il suffit de voir les kiosques vendre de l'alcool après 22heures à tout un chacun ou des jeunes se procurer de l'alcool fort à la coop pour comprendre que de telles mesures sont inapplicables. De plus, les adolescents pourraient cultiver eux-mêmes leur propre cannabis puisque des plants seraient en vente libre et facile d'accès ou encore profiter des cultures de leurs parents. Il serait en outre naïf et déplacé de penser que les agents de police effectueraient des contrôles d'identité à chaque personne croisée dans la rue et porteuse d'un joint. Actuellement, c'est beaucoup plus simple, chaque personne porteuse d'un joint faisant l'objet d'un contrôle. Impossible donc de compliquer la loi actuelle, celle-ci étant déjà difficile à mettre en oeuvre, notamment en raison de la faiblesse du message politique en la matière.
    2) J'en viens aussi à me demander qu'est-ce qui peut bien passer par la tête de certains politiciens (de gauche notamment, veuillez m'en excuser), pour croire que l'offre ne module pas la demander. Un accès facilité au cannabis, par la multiplicité des points de vente et l'autorisation de culture, ne saurait que satisfaire une demande actuellement restée dans l'ombre. Entendez par là que de nombreuses personnes ne consomment pas ou peu de cannabis en raison de la difficulté (toute relative) de s'en procurer. Et ces personnes sont la plupart du temps des adolescents qui craignent des conséquences judiciaires (très rares) et les sanctions de leurs parents s'ils venaient à l'apprendre.
    L'hypocrisie politique face à un tel raisonnement est flagrante. Prenons par exemple "la clause du besoin" à Genève. Les médecins du canton de Genève ont en effet l'interdicition formelle, depuis de nombreuses années déjà, d'ouvrir un nouveau cabinet médical sous prétexte que la demande en matière de soins de santé dépend de l'offre, c-à-d. de la densité de cabinets médicaux. Que des politiciens tiennent un discours semblable vis-à-vis de la santé, et un autre en matière de politique du cannabis, est à mon sens un non-sens flagrant
    3) Le fait de taxer le cannabis vendu dans les magasins ne servirait pratiquement à rien. Il en va de même pour le contrôle du taux de THC. Premièrement, tout le monde, à condition d'y consacrer un peu de place et de temps, peut en cultiver chez lui, quel qu'en soit la variété et la quantité. Deuxièmement, une augmentation du prix pousserait les consommateurs à s'approvisionner sur un marché parallèle. Ce marché parallèle serait relativement aisé à maintenir en raison de la multiplicité des producteurs.
    Et est-il moral que l'Etat remplisse ses caisses sur la santé de ses citoyens?? A ce moment, autant déménager en Birmanie.. N'est-il pas absurde d'autoriser une troisième substance nocive alors que le tabac et l'alcool sévissent depuis décennies? De plus, l'initiative ne parle par des coûts indirects, en termes sociaux, engendrés par le cannabis.
    4)Dans la grande majorité des cantons, où la fumée n'est pas interdite dans les espaces publics et les cafés, le cannabis pourra être fumé en toute impunité en public. C'est déjà le cas pour le tabac, à la différence près que le tabac n'a pas d'effet psychotrope. C'est un peu comme si qqn qui consommait de l'alcool à la terrasse d'un café vous en versait un peu dans le gosier à chaque gorgée... C'est sans oublier la présence d'enfants qui pourrait quelque peu compliquer la chose (surtout si on fume chez soi, en espace fermé).
    5) L'initiative autorise le commerce, l'importation et l'exportation de cannabis.. Merci pour nos voisins européens, qui, il me semble, ne verraient pas ça d'un très bonne oeil surtout que la Suisse appartient maintenant à l'espace Schengen... Et que penser (surtout à Genève), des afflux de frontaliers??? Je ne pense pas que les personnes tenant un magasin de cannabis procéderaient scrupuleusement à des contrôles d'identité... (mais c'est une opinion personnelle:)
    6) Que deviendrait l'image de la Suisse. Certaines personnes osent tenir la comparaison avec Amsterdam. Je suis désolé, mais la première image qui me vient quand on parle de cette ville, certes très belle, c'est le tourisme sexuel et des drogues...
    7) Quels contrôles proposez-vous pour lutter contre le cannabis au volant, quand on sait qu'il est très difficile de dater la prise de THC?
    8) Il est un peu enfantin de vouloir autoriser une nouvelle substance psychotrope quand bien d'autres sévissent déjà. C'est un peu comme sur les bancs de l'école primaire "Maîtresse mon camarade a fait la même bêtise que moi, pourquoi moi j'ai pas le droit?". Personnellement, j'ai dépassé ce stade, je ne sais pas pour vous. Cf. le commentaire de SnakeGun posté sur un autre forum et que je trouve adéquat:

    Admettons, le cannabis n'est pas plus dangereux que l'alcool ou la cigarette. Disons qu'il est aussi dangereux. Avant d'en déduire qu'il faut le légaliser, demandons-nous pourquoi le tabac et la cigarette sont légaux. Premièrement, quand on a commencer à légiférer sur les stupéfiants, en 1924, le commerce et la consommation d'alcool et de tabac sont tellement répandus qu'il est illusoire de penser les interdire. En outre, leurs effets nocifs ne sont pas encore vraiment connus, contrairement à ceux de la cocaine et de l'opium, seuls substances visées par la loi de 1924. L'apparition de cette loi fait écho à une tendance internationale de prohibition qui n'inclut pas encore le cannabis. Celui-ci est cultivé légalement au Maroc depuis le XVe siècle - essentiellement a des fins religieuses et médicinales - et n'est pas perçu comme un danger pour la santé public.
    Après la guerre, la consommation de cannabis explose, sûrement porté par le malaise sociale, et les conséquences sur la criminalité et la santé publique sont suffisamment importantes pour pousser la plupart des pays à légiférer... mais un peu tard. Ce n'est qu'en 1954 que la suisse interdit la consommation de chanvre en tant que stupéfiant, à un moment ou il y a déjà tellement d'usagers que la loi se heurte à de grosses difficultés d'applications jusque dans les corps de police, de nombreux agents fermant les yeux sur la consommation. Si aujourd'hui encore on parle de légalisation, c'est probablement parce qu'on a légiféré trop tard, laissant le cannabis devenir une part importante de notre culture comme le tabac ou l'alcool.
    Alors, effectivement, les consommateurs adultes et responsables profitent de cette situation de semi-tolérance qui leur permet tout de même de mettre quelques pots sur le balcon sans trop avoir à s'inquiéter et je ne le déplore pas. Seulement, est-ce une raison suffisante pour faire marche arrière et revenir à la situation de 1954? Soyons bien conscient que si on légalise maintenant, on ne pourra plus jamais interdire. La consommation s'ancrera à nouveau profondément - comme l'alcool et le tabac - dans les traditions et il ne sera plus possible de s'y opposer.
    Après on peut considérer que cela relève des responsabilités individuelles et que l'Etat n'a pas à s'en mèler. Par contre, chacun conviendra que le trafic dépasse largement les libertés individuelles et relève de la responsabilité de l'Etat, n'est-ce pas? Or, bien que l'initiative ait pour but de diminuer ce trafic grâce à une alternative légale, permettez-moi d'en douter: si le cannabis n'est plus un secteur d'activité intéressant pour les trafiquants demain, que feront les dealers d'aujourd'hui pour préserver leur mode de vie? Ils se tourneront vers des substances plus dures. Vous me rétorquerez que ce n'est pas l'offre qui fait la demande. Encore une fois, permettez-moi d'en douter. Car dans le cas de stupéfiants, il est prouvé que les premières fois sont quasiment toujours le fait d'une mise en relation hasardeuse entre le consommateur et la substance et pas celui d'une recherche active de la substance par le futur consommateur. En terme plus concret, on consomme la première fois parce qu'on nous en propose. Pas parce qu'on se réveille un matin en se disant "et si j'essayais une nouvelle drogue?"!
    Pour conclure, je reste persuadé qu'assouplir la législation sur les stupéfiants feraient de la Suisse la cible idéale des criminels étrangers. En effet, la ou l'on sait qu'il y a de la vente, on sait qu'il y a des acheteurs. Et quelqu'un qui achète du cannabis est potentiellement plus interessé par des champignons ou de la cocaïne qu'une personne qui n'en achète pas. Sinon, comment expliquer le nombre de proposition de cocaïne que l'on se voit offrir en se promenant simplement le soir dans le Red Light District d'Amsterdam?

    9) Peut-on parler de liberté de consommer alors que le cannabis engendre la dépendance et pousse à sa propre consommation? (tapez "système limbique" sous google, vous comprendrez) Certes, certaines personnes sont plus vulnérables que d'autres, mais si vous faites preuve d'un peu d'altruisme vous qui êtes fort et non dépendant, vous pouvez vous priver de votre propre joint pour éviter d'exposer votre prochain.
    10) Fumez chez vous (ou dans un café pour les cantons n'ayant pas interdit la fumée en public) si vous voulez et exposez vos enfants, ce sont malheureusement les vôtres et les enfants ne choisissent pas leurs parents. Il faut cependant préciser que votre liberté s'arrête là où celle des autres commence. Exposer quelqu'un qui ne l'a pas choisi à sa fumée et à mon sens une violation de sa liberté. Soyez donc égoïste et individualiste et faites abstraction de votre prochain. Cela vous rendra peut-être heureux, c'est ce qui compte.
    11) Le cannabis diminue les capacités d'attention et ceci est indéniable, ce qui est préjudiciable en milieu scolaire (et il n'y a pas beosin de fumer durant les heures de cours, un petit joint avec papa le matin suffit). De quoi rater ses études et retarder toute la classe. De plus, c'est un manque de respect flagrant envers l'enseignant.
    12) Si la légalisation d'une drogue (il s'agit bien d'une drogue, consultez-en les critères de définition) était un moyen efficace de lutte, pourquoi ne proposez-vous pas d'ouvrir des shops de cocaïne ou d'héroïne?????

    Mon avis tout personnel est que les initiants cherchent à nous tromper en tenant un message contradictoire. Ils n'ont aucune considération pour les votants et espèrent nous faire tomber dans le panneau. Il est évident que le but premier de l'initiative est d'autoriser la consommation de cannabis pour que ces personnes puissent s'addoner à un usage récréatif du cannabis sans en être inquiétées. Cette initiative ne vise pas du tout à protéger la jeunesse (si la politique du tout libertaire était prouvée ne matière de protection de la jeunesse et de diminution de la consommation, on aurait qu'à libéraliser la consommation de cocaïne et d'héroïne) ni les personnes vulnérables face à de telles susbtances. Il convient aussi de se demander pourquoi la politique actuelle en matière de chanvre ne parvient pas à faire régresser la consommation (qui a augmenté lentement mais sûrement depuis les années 80). N'est-ce pas la faute à des messages politiques contradictoires, telle cette intiative? N'est-ce pas la faute à un laxisme avoué des autorités? La loi actuelle n'est pas respectée et les sanctions inexistantes, et on voudrait lui faire porter le chapeau d'un échec de la lutte contre la consommation, et la remplacer par une loi beaucoup plus complexe et quasiment inapplicable du point de vue pratique.. Cherchez bien où est l'hypocrisie et demandez vous qui pense jouer sur la naïveté de l'électorat en lui exposant des arguments fallacieux pour assouvir des besoins tout personnels en faisant abstraction de son prochain... ++

    PS: Ce message est la copie de celui que j'ai posté sur un autre forum portant sur le même sujet. Je n'avais pas le courage de tout réécrire... :)

  • Striker, ce qui saute d'abord et avant tout aux yeux, c'est l'intitulé même de l'initiative: "Pour une politique raisonnable en matière de chanvre PROTÉGEANT EFFICACEMENT LA JEUNESSE"...
    Dans le genre faux-cul, difficile de faire mieux.

    :o)

  • Il est difficile de lutter contre, surtout en prenant en considération le fait que cannabis fait partie intégrante de la plupart des cultures, orientales en particulier. Mais grâce aux processus migratoires cette lubie a été répandue partout. Bienvenu dans le monde de douces drogues.

  • @Mon cher Brooke, d'après le nom cela ressemble beaucoup au flamand, pays trop libertain par rapport à la drogue. En tant que grand-père, je n'aimerais pas que mes petits-enfants (14 ans et plus bas) commencent à toucher à la drogue, même douce. Hélas, il est prouvé que rarement les individus restent dans la "douceur", mais demandent de plus en plus "strong", spécialement quand des difficultés sociales se présentent, soit affection, soit professionnels !!!

  • HAHAHAHAHAHAA - DEPENDANCE PHYSIQUE CANNABIS : INEXISTANTE PSYCHE/ TRES FAIBLE
    - DEPENDANCE PHYSIQUE FORTE PSYCHE : TRES FORTE. Alors, pourquoi le cannabis est-il interdis et l'alcool autorisé. Tout simplement car le cannabi permet une réflexion importante et très développée de soi-même et des questions existentielle. Ainsi, le cannabis permet une ouverture d'esprit et en résulte très souvent des comportement anti-belliqueux et des pensés anti-capitalistes. Le gouvernement, qui, gouverne chacun de nous comme des pions et qui nous projette une réalité illusoire ne peux tolérer une telle chose. l'alcool ne pose absolument pas ce genre de problème, donc sa consommation est tolérée. Voila la réalité, et ceux qui disent que l'alcool est dans l'histoire de la france et que l'alcool modéré provoque moins de dégats que le cannabis. 1, le cannabis a petite dose est moins néfaste que l'alcool, 2 l'alcool est dans notre histoire pour la raison que j'ai expliqué prédédemment.

  • désolé , c'est dependance physique forte alcool en deuxieme

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