Plusieurs SDF sont morts en France depuis le début du mois. Le même manège funèbre recommence comme chaque année. Avec cette étiquette, ces trois lettres: S.D.F. qui en deviennent abstraites à force de s’étaler quotidiennement sur les pages des journaux.
SDF, cela ne veut pas dire SDF, ni OVNI, ni rien d’autre que ceci: humain ne disposant pas d’unt logement. Derrière le sigle, et même devant, il y a d’abord des humains, comme vous et moi.Comment en sont-ils arrivés là? Certains ont-ils choisi cette vie? Ou bien n’ont-ils pas eu la force, l’opportunité, les soutiens, la possibilité matérielle pour faire autrement?
La polémique revient comme chaque hiver. J’entendais sur France 3 un auditeur affirmer avec force qu’il y a déjà trop d’assistanat en France. Ca ne mange pas de pain de dire cela anonymement depuis son petit appartement douillet. Bien sûr cet auditeur a bossé pour être au chaud. Pas de jugement. Juste un sentiment de décalage avec la réalité. Car s’il y a trop d’assistanat, ce que je pense aussi, encore faut-il savoir quels sont les vrais abus.
Refuserions-vous de tendre la main à quelqu’un qui se noie sous prétexte qu’il y a trop d’assistanat? Même si la personne s’est jetée elle-même dans le fleuve, la regarderions-vous se noyer sans bouger? Si oui, nous aurions de sérieuses questions à nous poser sur notre humanité.
Car si dans le règne animal on laisse mourir les plus fragiles, dans l’espèce humaine nous avons la conscience, et cette conscience nous dit qu’une société qui laisse mourir ses membres a un problème. Il n’est pas humain de laisser crever l’autre sans bouger. Il est humain de tendre la main à celui qui, pour quelque raison que ce soit, a besoin d’aide.
Bon, allez, bonne soirée!