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A propos des votations du week-end

Le peuple a décidé. La démocratie est ainsi et elle doit être respectée. Réflexion sur deux objets soumis au vote.

Imprescriptibilité

Pédo.jpgLa chose étant votée, il ne s’agit pas de revenir dessus ou de regretter. Toutefois, il faut garder en mémoire les problèmes que va poser cette décision populaire.

D’abord, la hiérarchie des crimes est bousculée et le principe même de la loi déséquilibrée. Que les crimes sexuels contre les enfants fassent émotion est une chose. Mais il faut se rendre compte que le meurtre d’un enfant ou la torture seront considérés comme moins graves puisque prescriptibles. Est-ce bien raisonnable? On voit bien comment les crimes d’infanticides sont parfois traités avec légèreté: Une mère a été condamnée à 4 ans avec sursis pour avoir tué son nouveau-né. Circonstance pourtant aggravante: elle avait peur d’être mise au ban de sa famille musulmane, n’hésitant pas pour cela à jeter son bébé par la fenêtre.

A ce sujet, il vaut mieux être la mère que le père quand on tue ses enfants: un père a été condamné à la réclusion à vie pour avoir tué ses deux enfants. On sait que la justice protège les femmes et charge les hommes, c’en est une démonstration supplémentaire.

Avec la votation de ce week-end le meurtre d’enfants ou d’adultes est considéré comme moins grave que l’abus sexuel sur enfant. Comme le souligne Pierre Ruetschi dans l’édito de la Tribune de ce jour auquel je souscris entièrement, ce n’est guère raisonnable.

De plus tous les gens de loi savent qu’une dénonciation trop tardive devient improuvable. Soit l’émotion guidera les juges, et tant pis si le-la supposé-e abuseur-euse est innocent. Soit la victime ne pourra faire la preuve de l’acte et sera déboutée.

Enfin la tendance à considérer la justice comme une thérapie est une erreur complète. Un procès ne répare pas la victime. Il condamne la personne qui a commis un crime.

Dans son application, l’imprescriptibilité ne sera pas aisée.


Cannabis
cannabis.jpg
Le refus de l’initiative ne résoudra rien de la consommation. Ce qui pose d’ailleurs problème, comme pour l’alcool, c’est la consommation abusive, et trop jeune, de produits dont la qualité est hors de contrôle.

Que le peuple ait refusé la dépénalisation est une chose. Que la question de la consommation de cannabis reste entière en est une autre. Et la ghettoïsation des jeunes continuera, faisant plus de dégâts que ne l’aurait fait une libéralisation mesurée.

A suivre, n’en doutons pas!



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Catégories : société 6 commentaires

Commentaires

  • Homme libre, je ne signe pas aveuglement à votre message.

    1) L'imprescriptilité des abus sexuels sur les enfants est pour moi un message beaucoup plus fort, qu'une prescription après tant d'année. Est-ce aussi un signal fort pour le pédophile? Conscient que cela posera des problèmes à la justice de prouver après x années la véracité des dires d'une victime. Ceci même après 2-3 ans. Aussi, il faudra tenir compte de la gravité des faits. Dans cet ordre d'idée, est-ce que la peine de mort retient un criminel de commettre l'acte? Si oui, il faudra aussi envisager de durcir nos lois, sans venir aux excès des pays islamiques ! Pour ma part, je plaiderais aussi pour l'inprescriptilité de tout meurtre, pour rester dans la logique!!!

    2) La dépénalisation du canabis et autres a été balayé par le peuple, plus par peur que par raison. Pourquoi on irait pas un peu plus loin et interdirait aussi les cigarettes et l'alcool pour les jeunes en dessous de 20 ans? De toute façon, on pourrait toujours apprendre les règles de la vie et les excès à l'Ecole de recrue ou autres institutions. Ainsi les jeunes immatures entreraient dans la vie de plein pied et en connaissance de cause!!! Avec cette logique, trouvez-vous un être mature et équilibré, s'il n'a pas donné dans sa jeunesse un peu de temps pour sa patrie (service militaire, civil ou autre institution)??? C'est là la question que je me pose. Par la suite, tout acte devient plus mesuré, plus réfléchi et dans le respect d'autrui!!! Si je devais être dans la peine, malgré l'interdiction, je noyerais mon chagrin dans l'alcool et fumerai un cigare plutôt qu'une "clope"; mais quelqu'un m'a dit que ... depuis le temps, le chagrin a appris à nager et à supporter la fumée. Donc, vivons et responsabilisons-nous en tant qu'adulte! Et sachez, bonheur partagé = double bonheur, tandis que peine partage = moitié de peine °°° à bon entendeur

  • Salutations,

    Je suis ravi que ce soient ces deux résultats qui, comme moi, vous laisse sceptique.
    L'imprescriptibilité est une fausse solution à un vrai problème et cela risque malheureusement de créer beaucoup de déçus.
    Le non massif à la dépénalisation n'est pas une bonne chose car, même si l'initiative n'était pas bonne dans sa composition et dans sa portée, le débat doit rester ouvert jusqu'à ce qu'une vraie solution soit trouvée et celle-ci passera certainement par un marché sous le contrôle de l'État, plutôt qu'au simple bénéfice des narcotrafiquants.
    Cependant les résultats sont conformes à mes prédictions donc du scepticisme certes, mais sans surprise.

    Bien à vous,

    Quentin A.

  • *oui, Quentin, le sceptisme est de mise quant à l'application de la loi et ses mesures.
    A la relecteur de mon article, je constate avec horreur mes nombreuses fautes et il faudra fermer les yeux sur mes imperfections (Je suis conscient ... imprescriptilité ...un peu de son temps ...Pourquoi on n'irait pas ...), mais ceci ne change en rien le fond de mon écrit.

  • Bonsoir John,

    Vous indiquez je cite:
    "A ce sujet, il vaut mieux être la mère que le père quand on tue ses enfants: un père a été condamné à la réclusion à vie pour avoir tué ses deux enfants. On sait que la justice protège les femmes et charge les hommes, c’en est une démonstration supplémentaire."

    Vous détaillez le cas de cette mère ayant tué son nouveau-né mais ne donnez étonnament aucun détail sur le cas de cette homme ayant tué ses 2 enfants, pourquoi ?

  • Bonne remarque, xx. Il faudrait faire un billet entier sur les infanticides, en détaillant comparativement plusieurs cas. Ici c'est un exemple, que je pourrais multiplier. Les mères infanticides sont quasiment toujours analysée sous l'angle du trouble mental. les pères infanticides sont quasiment toujours analysés sous l'angle de la volonté de détruire leur ex ou leur volonté de pouvoir.

    Dans cette perspective, les mères sont considérées comme irresponsables avec des circonstances atténuantes, les pères comme des salauds totalement responsables, sans nuance ni analyse de la situation.

    Vous me donnez l'idée de faire une fois un billet plus développé sur la question.

  • merc à toi pour ces images :)

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