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Les loyautés parasites

La loyauté est une valeur importante. Elle instaure la confiance et la durée dans les relations humaines. Mais toute loyauté n’est pas bonne à prendre.

Loyauté6.jpgUn enfant est en principe loyal envers ses parents, parce qu’ils sont présents à lui, le nourrissent et le protègent. Cette loyauté-là contient à la foi de la gratitude et l’angoisse secrète de perdre la sécurité dont il jouit dans sa famille.

En amitié la loyauté est un fondement indispensable. Quand un véritable ami fait une confidence sous le sceau du secret, il attend que nous le gardions comme tel. Il serait déloyal d’aller répandre cette confidence à tous les vents: c’est alors la trahison, face inverse de la loyauté.

En amour elle consiste à mettre son énergie en priorité dans la relation et à la protéger contre les possibles attaques extérieures, ou contre ses propres pulsions.

L’entreprise suppose aussi une loyauté aux intérêts communs, comme de ne pas divulguer des informations pouvant lui porter préjudice.

Mais certaines loyautés peuvent nous perdre. Ce sont les loyautés parasites.

Par exemple, dans une bande flirtant avec la délinquance, il est mal vu d’être bon élève. Les nouveaux membres décrochent peu à peu de leurs Loyauté7.jpgétudes pour s’assimiler à leur nouvelle “famille” au préjudice de leur propre vie.

Au bistrot, les loyautés factices qui exigent de continuer à payer des tournées et à boire plus que de raison sont particulièrement désastreuses. Mieux vaut être considéré comme un lâcheur que de suivre un mouvement que plus personne ne contrôle.

En politique aussi on trouve des loyautés parasites. Suivre, et même adhérer à une formation politique, n’implique pour moi aucunement d’être en accord avec tout et de suivre automatiquement les mots d’ordre. Nous restons fondamentalement libre de voter dans le sens ou contre le sens que la formation propose.

En amitié, imaginons que notre meilleur ami devienne cambrioleur et nous demande de receler le butin de ses rapines. Le ferions-nous par amitié? Irions-nous jusqu’à faire un faux témoignage en justice par loyauté? Ce serait alors une loyauté parasite particulièrement toxique pour nous.

Bien des gens savent capter nos sentiments et nous attacher à eux. Puis demandent, presque comme un dû, de les soutenir dans des prises de positions qui nous sont contraires. Si au mépris de notre propre éthique ou liberté nous les soutenions dans leurs manipulations, à coup sûr nous serions perdants de quelque chose d’intérieur qui nous est essentiel: notre propre estime de nous et notre capacité de jugement.

La loyauté s’installe souvent d’elle-même, car elle semble être un ciment pour de nombreuses espèces vivantes. Nous entrons parfois en loyauté contre nous-même, sans qu’on nous le demande. Il n’y a parfois pas loin de la loyauté à la soumission.

Nous ne sommes jamais obligés à rien que nous ne choisissions en conscience et en accord avec notre éthique. Et il est préférable d’être déloyal aux yeux de certains, mais de rester intègre en soi.


7LybieTime.jpg

Catégories : société 43 commentaires

Commentaires

  • Je me demande bien à quoi vous faites allusion mon petit poulet ;))))

    Bisous

  • Je ne sais pas pourquoi, mais j'aime bien votre billet.
    Ce n'est d'ailleurs pas le seul.
    Il y aurait un débat à tenir sur la loyauté en amitié qui ne s'use... que si l'on s'en sert !

  • Hello Boo mon coquelicot... A rien de particulier, c'est un thème que je traite dans ma vie et avec mes étudiants depuis des années, car on peut tellement se trouver empêtrer dans des loyautés parasites. Je connais d'ailleurs, c'est pour cela que j'en parle.

    @ Philippe: merci. Oui il y a une réflexion et un débat sur ce thème, qui pourrit parfois la vie des gens et les conduit là où ils ne voudraient pas aller, à cause d'une loyauté parasite. En particulier en amitié et en amour, où adhérer à l'autre tout en gardant la distance de la réflexion n'est pas toujours aisé. Comment ne pas se sentir déloyal quand on est en désaccord sur des sujets majeurs avec quelqu'un qui compte pour nous?

    ce thème induit pour moi la notion de clarté intérieure, clarté de positionnement, indépendance d'esprit, même quand il y a affection ou amitié.

  • Boo: coquelicot c'est parce que vous rougissez si bien derrière l'écran...

    Et remarquez je ne vous ai pas dit: "Ma délicieuse graine de maïs"... sinon je vous aurais avalée tout rond...

    ):o)) Bisous.

  • Vous étiez sur la liste MCG Constituante n'est pas?
    Alors que pensez vous de l'alliance du MCG avec la Léga?

    Vous avez pris des prises de positions anti Hammas et aujourd'hui vu vos amitiés avec le MCG on est en droit de se demander si vos divers commentaires était à tendance fascisante.

    Votre note ci-dessus veut elle dire que vous avez quittà le MCG?

  • Très bonne expression : « les loyautés parasites »
    Je retiens !

  • Bonjour à toutes et à tous,

    Bonjour Hommelibre,

    je crois sincèrement que vous avez entièrement raison.

    Il y ait des loyautés qu'il convient de ne pas honorer.

    La seule vraie loyauté résidant dans le fait de pouvoir se regarder la matin dans la glace...

    Parce ce reflet nous suit toute la vie.

    Admirable billet.

    Bien à vous,

    Stéphane

  • @ hamir: Je m'attendais à ce que cette question me soit posée dans ce billet. J'en ai eu l'intuition au moment où je l'ai posté. Je répondrai sans me dérober et sans langue de bois. J'ai besoin de prendre un peu de longueur pour vous répondre. Je ressens votre sincérité dans votre question, et je ne m'en sens nullement agressé, au contraire. Je vous remercie d'avance de m'accorder cette longueur, et j'apprécie que vous mettiez des nuances dans votre question. J'y suis très sensible.

    Un point après l'autre. Je réponds d'abord par rapport au Hamas. J'ai écrit un billet récemment sur le thème de la paix, que vous avez peut-être lu: http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2009/01/09/je-n-ecouterai-que-des-chants-de-paix.html.

    Il m'est difficile de reprendre une position qui sera forcément taxée de partisane, après ce billet où j'appelais à retrouver l'esprit du 4 novembre 1995. Mais d'accord, je vais au charbon, et j'assume mes contradictions à défaut de pouvoir en être exempté.

    Je n'accepte pas le Hamas, ni dans son fondement (charte), ni dans sa stratégie. Je ne peux imaginer qu'il ignorait ce qui allait se passer quand il a rompu la trêve et recommencé à tirer des rockets. Je ne crois à aucun moment à la sincérité de ses dirigeants, que je différencie du peuple palestinien même si celui-ci semble encore le soutenir.

    Ce que je vous dis là n'est ni une position fascisante (j'ai une horreur profonde du fascisme) ni un mot d'ordre clivé a priori. Il y a chez le Hamas une stratégie et un double langage d'agresseur-victime. J'ai vu les vidéos où il tire dans les genoux des opposants (c'était en 2007 je crois, après qu'il ait éliminé par la force l'autorité palestinienne à Gaza). Je n'oublie pas qu'il est soutenu et armé par l'Iran, dont il n'est qu'un instrument. Est-ce fascisant ou trop clivé de dire celà? Sincèrement je ne le crois pas. Je pense qu'il a voulu cette guerre pour prendre place dans le mauvais jeu qui se joue au proche-orient. Il a déjà gagné en partie, puisqu'en Cisjordanie il prend de l'ampleur. Etre victime est toujours "rentable", pardonnez-moi ce mot car les morts civils sont toujours de trop. (Mais y a-t-il une guerre propre?). Gagnant ou perdant sur le terrain, il a gagné la guerre idéologique.

    D'autre part, je regrette profondément que les faucons aient repris la main en Israël après l'échec des accords d'Oslo. Il y a eu des hommes de paix de part et d'autres, et il n'y en a plus. Je comprends la crainte d'Israël d'être rayée de la carte, car c'est une tension depuis 1948 et même avant. Je comprends aussi que les palestiniens ne veulent plus être d'éternels réfugiés, et massacrés par leurs frères comme au Septembre noir (même s'ils avaient leur responsabilité).

    Ma position est que les palestiniens doivent avoir un Etat sûr et garanti. Mon désir est que les peuples vivent en paix et en respect mutuel. Je ne reviens pas sur l'existence d'Israël, que je soutiens, et sur ce point vous pourriez me faire critique. Mais ce n'est pas le sujet de votre question.

    Voilà pour ce qui est du Hamas en particulier.

    J'en viens maintenant au point de départ de votre question: l'alliance du MCG avec la Lega. Quand j'ai accepté d'être sur la liste de la Constituante, je n'étais - et je ne suis pas - membre du parti MCG. La liste Constituante était ouverte, et certaines thèse du MCG me parlaient: ni gauche ni droite, souveraineté, remise en cause des fonctionnement claniques de la république, par exemple. Je n'ai pour autant pas du tout suivi les consignes du MCG en ce qui concernait l'initiative sur l'imprescriptibilité des actes de pédophilie, ni sur le cannabis. J'ai pris ouvertement des positions contraires, j'ai ouvert un dialogue franc sur le cannabis, j'ai largement argumenté contre l'imprescriptibilité. je n'ai pas de loyauté à ce sujet et je n'ai pas de raison d'en avoir.

    De même je voterai pour la libre circulation le 8 février, contrairement aux consignes du MCG.

    J'en viens à l'essentiel: Je n'ai jamais apprécié la Lega. Ses positions sur de trop nombreux thèmes me sont totalement contraires. Et je ne soutiens pas l'alliance MCG-Lega. J'assume pleinement ce que je dis, je n'ai aucune "loyauté parasite" à ce sujet. Je pense même que c'est une erreur et que le MCG paiera ce choix un jour ou l'autre. C'est un choix stratégique, politique, opportuniste, avec quelques thèmes communs comme le soutien aux travailleurs locaux. Mais cela ne suffit pas à faire un parti national cohérent.

    Pour autant, j'ai un peu côtoyé des membres du MCG parti, et je n'ai jamais vu ou entendu de position fascisante, et sur ce point je veux leur rendre clairement justice. Aucun propos, aucune attitude, aucune théorie n'a été dans ce sens. Jamais je ne serais allé sur une liste soutenue par un parti fascisant. Je ne suis pas convaincu par la position sur les frontaliers, qui me semble ne pas tenir compte de la globalité de la question. Mais il y a au MCG des personnes de qualité, sincères, ouvertes, libres dans leur tête. Je pense à Valérie Cuenca et à d'autres. Si j'avais à voter pour elle je le ferais sans hésiter. Voilà, donc pas d'accord avec tout, pas d'accord avec l'alliance MCG-Lega, mais d'accord avec le concept de liberté (au sens libéral) et social.

    J'ai été longtemps plutôt de centre-gauche, parce que le volet social est indispensable à mes yeux. Mais un volet social sans une économie forte est impossible. Je ne pourrais donc pas être de gauche, sans compter l'aspect trop idéologique de la gauche et l'analyse socio-économique qui est trop clivée pour être prenable.

    C'est pourquoi je ne pourrais pas être politicien: nulle part il n'y a la globalité à laquelle j'aspire.

    Voilà Hamir, j'espère avoir répondu avec franchise à votre question. N'attendez pourtant pas de moi de traiter le MCG de parti fascisant, ce qui me semble contraire à la réalité, mais je ne peux soutenir les options récentes.

  • @ Stéphane: d'accord, pouvoir se regarder et se sentir intègre est une force incomparable.

  • @ Stéphane: posté trop vite. Manquait ceci: ce sentiment de mon intégrité (même si j'ai mes défauts et mes faiblesses) est ce qui m'a tenu au cours des 7 années de feu de mon affaire pénale. Je savais où j'en étais, sans risque d'erreur, et même si cette affaire m'a atteint profondément et a peut-être cassé mon job (j'en parlerai peut-être une autre fois) j'avais toujours cette force. Et quand je jury est venu me serrer la main à la fin du procès, je savais que j'avais eu raison de développer l'intégrité dans ma vie.

  • Bonsoir à tous,

    J'étais, tout comme notre ami John, sur la liste MCG pour la Constituante en candidat hors parti.

    Comme lui, je n'ai pas le sentiment que le MCG puisse être catalogué comme étant un parti fasciste. Cette appelation arrange, manifestement, ses opposants qui se sont rués dans la brèche.

    Amitiés à tous.

  • Bonjour,
    J'aime assez votre façon de voir les choses, il est vrai qu'il peut être plus "facile" d'être loyal en toute circonstance plutôt que de garder son libre arbitre.
    Cependant la loyauté doit, à mon sens être réciproque, dans votre exemple de "l'ami cambrioleur" s'il demande le faux témoignage, le recel, l'alibi ou n'importe quoi, de lui même il a rompu la loyauté due à un "vrai" ami et par conséquent vous libère de toute loyauté à son égard.

  • Cher John,
    content de vos explications. Je rééxpliquerai peut-être un jour pourquoi j'estime que le MCG a un certain ombre de caractéristiques communes à des partis fascistes. Ce qui ne signifie pas forcément, loin de là, que tous ses membres le soient. Par ailleurs le fascisme est une invention des années 20-30 et nous sommes 80 ans plus tard, dans un monde bien différent.
    Je ne suis pas non plus tout à fait sur la même ligne que vous, concernant le Proche-orient. Mais je peux vous assurer que le soutien du Hamas par l'Iran est une invention de la propagande israélienne.
    Le Hamas est un parti islamo-fasciste, c'est vrai, à l'image du régime des mollas iraniens, c'est vrai, mais il est sunnite. Et les Iraniens sont shiites. Comme le Hezbollah. Qui n'a pas levé le petit doigt pour soutenir le Hamas, alors même que certains palestiniens sunnites ou chrétiens ou marxistes du Fatah, outrés par ce qui se passe, apportent un soutien discret à ceux qui restent leurs frères, même s'ils leur ont tiré des balles dans les genoux...
    Il y a des loyautés parasites et des antagonismes irréversibles. Ces derniers étant souvent d'essence religieuse...
    Sur ce point au moins, je crois que nous nous rejoignons.
    Bon maintenant je vais écouter un peu de musique...

  • @ salegueule: en effet, une vraie amitié ne peut fonctionner sur le mensonge et la malhonnêteté. Dans un tel cas (que j'ai connu) l'affect ne doit surtout pas prendre le pas sur l'éthique. C'est souvent par l'affect que des loyautés parasites se mettent en place.

    Un autre exemple: je me souviens d'avoir été, vers 20 ans, dans un appartement où des gens se shootaient. C'était la première fois - et la dernière! J'étais assez choqué car si j'ai assumé d'avoir fumé des joints, jamais je n'aurais fait le pas vers l'héroïne. Il se trouvait qu'un des consommateurs était un ami. Il s'est piqué devant moi, puis m'a proposé de le faire, avec un ton gentil, et en me présentant la chose avec naturel. Et bien ami ou pas, je suis parti de ce lieu et j'avais fini avec cette amitié. J'avais heureusement un instinct, car à l'époque je n'aurais pas su mettre en mots comme aujourd'hui. C'est pourquoi j'insiste sur l'éthique personnelle, plus importante que l'affectivité qui dans certaines circonstances prend le visage de la soumission ou d'une obligation dans laquelle on se met sans y être à l'aise mais sans savoir comment y résister. Bien d'accord avec vous en tous cas sur le fait que le respect - une des conditions de la loyauté - est rompu quand on nous demande d'aller à sens contraire de notre conscience. Et j'en profite pour vous dire que j'apprécie comme nos échanges sur le blog ont évolué positivement, avec écoute et respect.

  • @ Philippe: L'Iran a-t-il besoin d'un Hamas chiite pour le soutenir? les alliances contre nature ne sont pas rares dans l'Histoire. Je ne suis pas convaincu que ce ne soit que propagande israélienne, mais à défaut de pouvoir prouver ce que je dis autrement que par les affirmations que j'ai lues y compris par des palestiniens, je n'insisterai pas sur ce point. Sur la question du fascisme, je vais peut-être vous choquer ou être taxé d'extrême droite: je ne considère pas l'UDC comme un parti fasciste. De toutes façons je me fiche des étiquettes tant que le jeu démocratique est respecté, et je vote selon mes convictions. J'aurais voté Bayrou au premier tour en France si j'y votais, mais par contre surtout pas Ségo. par contre si Jacques Delors avait été présent j'aurais voté pour lui.

    Tout est complexe, pfff... mais c'est la vie même qui est complexe!

  • Souaille : « Mais je peux vous assurer que le soutien du Hamas par l'Iran est une invention de la propagande israélienne.»

    Dites, Sousou : et si vous commenciez à vous informer sérieusement, au lieu de raconter des carabistouilles (bobards) à longueur de posts... Parce que, pour l'instant: soit vous passez pour un malhonnête, soit vous passez pour un con !

  • Hommelibre : « J'étais assez choqué car si j'ai assumé d'avoir fumé des joints, jamais je n'aurais fait le pas vers l'héroïne. [...] Et bien ami ou pas, je suis parti de ce lieu et j'avais fini avec cette amitié.J'avais heureusement un instinct, »

    Bravo ! A l'époque de ma jeunesse (bien antérieure), on était très mal informés. Certains prétendaient que la Marijuana était même moins nocive que la cigarette. Instinctivement, je sentais que ce n'était pas vrai. Et je me suis toujours refusée à fumer un seul joint, à une époque où c'était d'une parfaite banalité.

  • A lire: Hallucinant mensonge sur un Hamas magnifié
    Par Lucien SA Oulahbib
    http://www.drzz.info/article-26391568.html

  • John, je ne crois pas avoir jamais dit ou écrit que l'UDC était un parti fasciste. Il est incontestablement un parti de droite très à droite, nationaliste et populiste et parfois démagogique, mais il lui manque certaines caractéristiques pour en faire un parti fasciste, comme par exemple le douteux mélange de nationalisme et de socialisme et la personnalité sérieusement déjantée de son leader charismatique.
    Blocher n'en était pas très loin, mais il a toujours su garder une certaine dignité de ton. Contrairement au Duce, au Führer, à un Bignasca et à un certain leader politique genevois qui n'est pas, justement, à l'UDC...
    Naïbed, d'abord on n'a gardé ni les cochons ni quoi que ce soit ensemble. Ensuite, l'article que vous citez n'apporte aucune information ni analyse. Juste de la propagande haineuse au ras du sol. Prétendre que le Hamas affame sa population quand Israël a maintenu le blocus durant la trêve, c'est assez gonflé.
    Nier la haine farouche qui oppose shiites et sunnites, c'est répéter l'erreur de Bush dans l'affaire irakienne. Sauf que les néo-cons avaient une excuse, ils n'avaient aucune idée de ce qu'était le Moyen Orient. Le Mossad au contraire connaît le monde musulman comme sa poche et Israël tente donc de tromper les gens sciemment. Il est vrai que quand on voit que Sarkozy, à l'époque Ministre de l'Intérieur (donc de la sécurité anti-terroriste et aussi des cultes) ne connaissait pas la différence, ce n'est pas difficile.
    Les armes du Hamas passent par l'Egypte. Terre sunnite. Derrière, il y a peut-être, sans doute même, des réseaux proches d'Al Qaïda, mais l'Iran certainement pas. Et le Hezbollah, chiite, n'a pas bougé.
    Sur le fond, il faudrait vraiment arrêter avec cette histoire de mélanger l'antisionisme et l'antisémitisme. La CICAD genevoise à cet égard joue un jeu très dangereux.
    S'en prendre à des juifs en tant que juif, par lettre ou de toute autre manière, appeler au boycott de magasins juifs, comme à Rome, parce qu'ils sont juifs, c'est totalement inadmissible, c'est du racisme, de l'antisémitisme. Et je flanquerai personnellement mon poing dans la figure de quiconque me ferait une proposition pareille. Mais appeler au boycott de produits israéliens, c'est une action politique démocratique.
    Il y a des juifs antisionistes, il y en a toujours eu, y compris et notamment parmi des survivants de l'holocauste qui n'ont jamais admis que l'on spolie de leur terre des gens qui n'avaient rien demandé.
    Au même titre que la majorité des musulmans ne sont pas des terroristes et condamnent fermement les attentats suicides. Et souffrent tous les jours des brimades des religieux fondamentalistes.
    Il est vital, pour la clarté des choses et aussi pour l'avenir des communautés et de la paix que les extrêmes cessent de prendre leurs communautés réciproques en otage.

  • J'aime bien votre description de la loyauté parasite.
    Mais, hommelibre, pas d'accord avec votre exemple sur le shoot. Je me suis retrouvée dans la même situation, face à un ami, j'ai refusé mais je suis restée. Parce que je restais un lien pour lui avec le monde "normal". Et j'étais toujours là lorsqu'il a réussi à se sortir de cette merde. Dans ce cas, ce n'est pas de la loyauté parasite.

  • Pascale, merci de votre témoignage. J'apprécie votre attitude dans une situation analogue. Et votre réaction a certainement été plus humaine et intelligente que la mienne. A l'époque je n'ai pas su faire autrement que de rejeter, sans faire la part des choses. Et puis c'était un ami, mais pas mon meilleur ami. Il était dans un 2e cercle par rapport aux 3 amis les plus proches. J'ai quand-même fait preuve d'une certaine inhumanité, votre commentaire me permet de ré-analyser autrement ma réaction de l'époque. Avais-je une peur trop forte? Une lâcheté? Un sentiment d'impuissance? Je revois très bien la scène, la cuillère, la bougie, mais j'ai un peu de difficulté à retrouver mon ressenti. Je crois que j'étais paralysé. Mais j'ai évolué et aujourd'hui j'aurais une attitude moins tranchée, plus proche de la vôtre à l'époque.

    Bien à vous.

  • Très intéressant. Pascale reste (mais est-ce qu'on l'incitait à des actes aussi grave que de prendre de l'héroïne) , Hommelibre est parti (mais il risquait, ni plus ni moins que de se laisser avoir par des drogues dures, de plonger avec son copain). En comparaison, je n'ai jamais connu de véritables drogués (pour moi, un joint, c'est déjà de la drogue ! Mais j'ai connu la situation où j'essayais de sauver quelqu'un de la noyade. Mais il était fort, et s'agrippait à moi et entravait mes mouvements au lieu de se laisser faire. J'ai essayé de le calmer d'un coup de poing sur la tête, car il allait nous entraîner tous les deux vers le fond. J'ai encore fait une tentative, mais il était complètement paniqué, il n'y avait rien à faire. J'ai dû me dégager, ...et m'éloigner.

    Je continue à penser que, dans le cas d'hommelibre, il a choisi la meilleure solution.

  • En effet Naibed, même si c'est difficile de retrouver longtemps après quel était la motivation prédominante de ma réaction. Mais dans tous les cas j'avais à me protéger, et c'est probablement la seule manière qui m'est apparue à l'époque. Et c'est vrai que dans certains cas notre survie passe avant tout. Dans votre exemple, vous noyer tous les deux n'était pas un choix possible.

  • C'est étonnant comme certaines scènes reviennent. L'exemple que j'ai donné est précis dans ma tête, je revois la petite table où il préparait son shoot, la position physique où nous étions, le quartier où était l'appartement, la coiffure de cet ami, je me souviens qu'il était hémophile. Incroyable. Comme quoi cela avait dû me stresser assez fortement pour avoir autant de détails. Mais quand même aujourd'hui je réagirais autrement. Probablement que je me sens assez solide pour ne plus être menacé par une telle situation.

  • bonjour John...

    je viens de lire votre post et les comments....très bon texte, courageux... je constate que vous avez pris la bonne décision...
    et concernant les analyses du MCG...M.SOUAILLE a très bien résumé les faits..

    en effet, le MCG est a forte tendance fascisante, et d'ailleurs, une question se pose sur la Légitimité de cette formation...
    mais cela fera l'objet du prochaine note sur Alerte...

    à bientôt cher John...e

  • Oui hommelibre, c'est sûr que dans la même situation, on réagit différemment selon sa propre position.

    C'était un ami proche, et qu'il me propose de prendre de l'héroine, m'a d'abord affectée, non pas pour le danger que cela représentait, mais parce qu'il me le proposait. Ce qui signifiait quelque part, vouloir m'entraîner avec lui dans cette peuffe. Mais comme je n'y aurais touché pour rien au monde, il n'y avait aucun danger pour moi. Ce qui semble diférent dans votre cas. Je ne serais pas montée dans une voiture pour faire une course par exemple, c'est sûr, je serais partie également. A chacun ses démons!

    Et Naibed, vous avez aussi pris la bonne décision, ce qui n'a pas dû être facile après coup. Difficile d'être impuissant algré sa bonne volonté.

  • Cher John, question loyauté, je vous rejoins totalement! Sans n'avoir jamais été membre, je reste tout de même "loyale" en ne succombant pas à la facilité de cracher dans la soupe! Tout comme vous, j'ai été sur la liste MCG pour la Constituante et je garde un bon souvenir de nos discussions le mardi midi ou nos agapes avec des gens de valeur. Le fait qu'on ait fait un petit bout de chemin ne m'autorise pas à renier ou vomir contre qui que ce soit.

    Pour le reste, chacun y va de son chapelet! Les critiques de M. Souaille à propos du ce parti ou même de l'UDC montrent seulement qu'il ne sait pas de quoi il parle (même Pardo le lui a fait remarqué!)... On pourrait en faire autant de beaucoup de formations politiques, d'ailleurs. Celui qui le stipendie se démarque aussi par son incompétence crasse sur les dossiers chauds mais personne ne le traîne dans la boue car il y a aussi des électeurs radicaux de valeur. Les polémiques vaines n'intéressent au final que ceux qui les éructent. Des socialo caviar ne valent pas mieux alors que des personnalités de gauche de grande valeur ont jalonné ce parti ... mort depuis 30 ans. Gardons-nous donc de jugements à l'emporte-pièce!

    Merci Hommelibre pour la franchise de votre billet!

  • Merci Micheline pour votre commentaire. En effet je ne considère pas le MCG comme fasciste, et je le redis: les gens que j'y ai vu n'ont rien de cela. J'ai cité Valérie Cuenca, je peux citer Patrick Dimier, Roger, Patricia, et d'autres personnes - je ne vais pas en faire une liste exhaustive ici, d'autant plus qu'elle serait subjective car les personnes qui m'ont moins marqué ne sont pas de moindre qualité, mais moins en affinité avec moi.

    Mais vous connaissez ma franchise, et je suis en recul par rapport à cette alliance avec la Lega. Je n'ai d'ailleurs jamais caché mon désaccord avec certaines recommandations du MCG, comme je l'ai dit plus haut. Et avec un peu de recul je pense que je ne peux adhérer à sa philosophie malgré ce qui m'en rapproche, à cause de ce qui m'en éloigne. Ce parti devrait à mon avis théoriser davantage sa vision, car à être sur le terrain on ne voit pas toujours le fondement de son action. Cela fait, on verra ce qu'il y a de prenable ou non.

  • PS: Micheline, merci pour le comm sur Schopenhauer sur l'autre billet!

  • "De même je voterai pour la libre circulation le 8 février, contrairement aux consignes du MCG."

    Je savais qu'on était fait l'un pour l'autre au fond ;)

  • Salutations,

    Excellent billet! Je ne vois pas très bien pourquoi les commentaires s'égarent sur le conflit israélo-palestinien ou sur les tendances fascistes du MCG, mais je trouve que vous avez raison de rappeler que le pas est vite franchi entre loyauté et soumission.
    Une réflexion me travaille tout de même: Si on ne peut être loyal envers personne d'autre que soi, peut-on l'être envers quelque chose..?

    Sincérement,

    Q.

  • @ Quentin: les digressions sur le conflit et sur le MCG sont liées à la question pertinente que m'a posé hamir, et j'ai développé pas mal. Le lien est indirect mais il avait du sens. Dois-je être loyal au MCG par rapport à son alliance avec la Lega? La loyauté était présente dans cette question, et je souhaitais répondre sans langue de bois. L'aspect du conflit était, comme je l'ai compris dans la question de hamir: mes positions contre le Hamas exprimées dans de précédents billets sont-elles le fruit d'une loyauté envers le MCG.

    Sur votre réflexion, je pense que l'on peut être loyal à quelqu'un d'autre, mais pas à n'importe quelle condition. La distance et l'analyse critique doivent équilibrer le risque d'une loyauté aveugle. Les loyautés parasites nous possèdent parfois de manière invisible, et j'essaie de les rendre visibles dans ma vie. Mais en effet la loyauté est limitée par nos propres convictions et nos propres valeurs, ce qui fait qu'au final on reste prioritairement loyal à soi-même.

    Quand à être loyal à quelque chose, à quoi pensez-vous? A un principe? A un travail?

    Cela m'intéresse de mieux saisir votre interrogation car le thème me passionne.

  • Boo, c'est vous qui me faites rougir cette fois... une vraie pivoine!...

    (:o))

    Bizz

  • @Hommelibre

    Merci pour votre réponse qui se veux trés claire.

    Mais expliquez moi pourquoi vous jugez que l'UDC n'est pas un parti facsiste?

    Vous nous dites ne plus suivre le MCG ce que je pense vous rendra votre libértée d'action et de loyauté.

    Concernant vos positions sur le Hamas/israël, je dirais que seul la paix doit prévaloir.
    La recherche du coupable n'est qu'une fuite en avant qui donne lieu à des positions qui arrangent les extrêmiste de tous bords.

    Merci hommelibre pour vos réponses...

  • excusez moi j'ai fais une erreur en envoyant plusieurs commentaires.

  • Pas de problème je vais enlever ceux qui sont à double.

  • Pascale : « Et Naibed, vous avez aussi pris la bonne décision, ce qui n'a pas dû être facile après coup. Difficile d'être impuissant malgré sa bonne volonté. »

    ça n'a pas été facile sur le moment même non plus. C'était même horrible ! J'ai longtemps nagé autour de cet homme (mais à bonne distance). Je lui ai crié de se calmer, qu'aussinon je ne pourrais pas l'aider. Rien à faire. Les secours sont arrivés trop tard...

    S'il était resté calme, j'aurais certainement pu le maintenir la tête hors de l'eau, le temps que les secours arrivent, voire même le ramener, malgré son poids (je suis plutôt costaude). J'ai appris ensuite que c'était un pêcheur. Il pêchait sur ce lac, quand sa barque s'est retournée (j'ai pourtant cherché aux alentours, mais je n'ai rien vu). Il pêchait depuis des années ...et ne savait pas nager ! Incroyable et triste à la fois !

  • @Naibed

    Brrrrr, ça aussi me fait froid dans le dos, vous avez été très courageuse. Comme quoi, on ne peut pas raisonner quelqu'un pris de panique.
    Cela confirme un peu la rumeur qui dit que nombre de marins ne savent pas nager (ne savaient pas, car je suppose que ce n'est pas vrais pour les nouvelles générations).

  • @Pascale

    Effectivement, même pour un bon nageur (ou une bonne nageuse), il est très difficile de secourir quelqu’un en train de se noyer et qui panique. J’ai eu beau essayer de le convaincre que les secours allaient arriver, qu’il ne devait pas paniquer, qu’il devait me laisser approcher, etc. J’ai aussi aidé au repérage au moment où les secours arrivaient (il venait de boire la tasse). S’il n’avait pas paniqué, il serait vivant aujourd’hui. Mais même ainsi, en sachant que j’avais fait tout ce qui était en mon pouvoir, il m’a fallu du temps pour surmonter un pénible sentiment d’échec, même injustifié.

  • @Naibed
    Oui je comprends. Ca ne tient qu'à un fil, et le fil se rompt.
    Mais bravo tout de même!

  • Dans le précédent billet,
    le "Quelque Chose" incarne tout ce qui n'est pas quelqu'un. Mais pour être plus précis, je pensais aux valeurs. Vous vous dites "humaniste" comme je me dis "démocrate", mais n'y a-t-il pas aussi des limites à la loyauté envers nos valeurs? Et si oui, pour quel juste motif pourrait-on "trahir" ses valeurs?
    L'animalité et ses instincts me semblent être les seuls maîtres intangibles de l'être. (Sans que cela me réjouisse!) La faim n'est-elle pas la seule loyauté immuable?

    Qu'en pensez-vous?

    Q.

  • La première des loyautés, celle qui conditionne toutes les autres, c'est la loyauté à soi-même, l'amour de soi, la volonté de se préserver avant l'autre. Que ce soit lorsqu'il s'agit d'apporter une aide à l'autre ou pour s'en défendre (légitime défense).

  • @ Quentin: Oui vous avez raison. la loyauté n'est pas limitée à des personnes. En effet on peut être loyal à des valeurs, à un idéal. Bonne question: y a-t-il des limites à cette loyauté aux valeurs?

    Je prends un exemple extrême. Imaginons un homme épris de paix, non-violent par conviction, qui aurait été en situation de supprimer Hitler quand on savait déjà de quoi il était capable. La loyauté à sa non-violence lui aurait interdit de le tuer. Mais la monstruosité de la guerre mondiale, et l'humanité massacrée, n'aurait-elle pas dû l'inciter à le faire en contradiction de ses propres valeurs? Dilemme.

    Je n'ai pas de théorie sur une telle situation. Mais qu'aurais-je fait à sa place? Je n'en sais rien! Et pourtant que de vie épargnées, que de destructions évitées, si quelqu'un l'avait assassiné.

    Autre exemple: je donne de la valeur au libre choix de chacun, sans vouloir le forcer à autre chose. Le choix c'est la responsabilité, et donc la liberté. Mais si je passe sur un pont et que je vois une personne prête à se jeter à l'eau, vais être loyal à mon respect du libre choix? Je sais que non: je retiendrai la personne. De quel droit? Peut-être du droit d'une impulsion animale vers la vie.

    Dans les deux exemples, la préservation de la vie est un juste motif.

    Autre exemple: imaginons un employé dont le patron gagne 1'000'000 par mois, alors que lui touche seulement 3'000 francs. L'honnêteté fait partie des valeurs nécessaires aux relations humaines et à la marche du monde. Si cet employé a la possibilité de voler 1'000.- à son employeur, peut-il prétexter que c'est si peu que cela ne se verra même pas? Peut-il se justifier de l'inégalité de traitement pour brader son éthique? A mon sens non.

    Les "justes motifs" doivent à mon avis être de nature exceptionnelle.

    D'autre part, certaines personnes sont loyales à leurs valeurs ou leurs idéaux contre vents et marées, même si tout va contre eux. Doivent-ils rester entêter dans leur loyauté ou changer de valeurs? Je n'ai pas de réponse.

    L'important est pour moi que l'on puisse se regarder dans la glace, comme dit plus haut, et finir sa vie avec estime de soi.

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