Le cratère du Chicxulub, cela vous dit quelque chose? Je vous donne une date: 65 millions d’années. La disparition des dinosaures, à cause peut-être d’un objet venu du ciel et qui a creusé ce cratère. Une météorite d’un diamètre de 10 km, repérée par la marque encore présente du cratère, et par les trace d’iridium, les diamants, le zircon.
Près de l’épicentre, Mérida. Ville d’un millions d’habitants, capitale de la province du Yucatan, au Mexique. Là où est né Michelito. Michelito, le champion, le héros, le presque dieu. Il est au centre de l’arène. La foule se lève à chaque coup d’éclat. Des enfants défavorisés, invités au spectacle, acclament leur idole. A la fin il est porté en triomphe. Il a 11 ans.
Dans l’arène de la corrida, l’un après l’autre, les taureaux s’effondrent. J’ai vu par hasard un jour une corrida. J’ai vu le taureau se battre en combat déloyal. J’ai vu son calme quand il a reçu le coup d’épée. Puis il s’est mis lentement à genoux. Il est resté un moment sur le ventre. Il regardait sans les voir ces hommes en habits de lumière. Lui n’avait qu’un habit de sang sur sa robe noire. Peu à peu sa tête s’est penchée, ses yeux se sont clos. Il s’est laissé aller de côté, puis a cessé de bouger. Il n’entendait plus les cris de joie de la foule, il ne voyait plus le regard d’arrogance de son bourreau.
Hier Michelito a tué 6 taureaux en une seule corrida. Un record à cet âge. Un score qui sera envoyé au Livre des records. Car 6 taureaux morts, c’est un score. Le prochain devra en tuer 7, puis 8, 10, 20. Pas de raison que cela s’arrête. L’on devrait mettre dans ce livre: “Record: 6 taureaux assassinés pour rien”.
Que l’on ne me parle pas de la mythologie de la corrida, ni du courage de l’homme face à la bête. Quand, comme les adolescents Masaï, les toreros iront combattre un lion adulte dans la savane, seuls, sans témoins, nus, avec leurs mains et un lance de bois, alors peut-être pourrai-je considérer qu’ils ont du courage.
Commentaires
En Espagne, le duende exerce un pouvoir illimité sur le corps des danseuses, sur la poitrine des chanteurs, ainsi que sur la liturgie de la corrida, authentique drame religieux, où, de même qu'à la messe, on adore et on immole un dieu. On dirait que tout le démonisme du monde classique se trouve rassemblé dans cette fête sans défaut ou se manifeste la culture d'un peuple et qui découvre en l'homme ses plus belles colères, ses plus belles rages et ses plus belles larmes. Car ni la danse espagnole ni la corrida ne sont des divertissements ; le duende se charge d'y faire naître la souffrance au moyen du drame.
C'est dans la course de taureaux que le duende prend son aspect le plus impressionnant, car il doit alors lutter, d'un côté, contre la mort qui peut le détruire, et de l'autre, contre la géométrie, contre la mesure, base fondamentale de cette fête .
Le taureau a son orbite, le torero la sienne. Entre les deux orbites, le point de péril extrême de ce terrible jeu. La muse peut guider la muleta ; l'ange, les banderilles . Avec eux, on peut passer pour un bon torero ; mais dans le travail de la cape, face au taureau encore intact, et au moment de tuer, il faut le secours du duende pour mettre le doigt sur la vérité artistique.
Le torero qui effraie le public de l'arène par sa témérité ne torée pas : il se met dans la situation ridicule - à la portée du premier torero venu -de celui qui " joue sa vie ", tandis que le torero mordu par le duende donne à la foule une leçon de musique pythagoricienne et lui fait oublier qu'il expose à tout moment son cœur aux cornes. "
(extrait de " Théorie et jeu du duende " - Conférence de F. Garcia Lorca à Cuba - 1930)
Etant sensible à la transcendance et à l'ineffable, je dois avouer que je suis sensible à ce texte vibrant de Garcia Lorca. Même s'il est de bon ton aujourd'hui de tout aplanir à l'aune du "politiquement correct".
Et à l'attention d'hommelibre, je ne déteste pas aussi, à l'occasion prendre le contre pied de la majorité bien pensante ;-)
Ces corridas ont encore leurs adeptes, parce qu'elles ritualisent cette angoisse profonde qui nous touche tous, plus ou moins inconsciemment dans nos tripes. Le vertige de se débattre sur ce fil mince entre la vie et la mort. Le mystère total de sentir cette vie pulser dans nos chairs, s'y accrocher et savoir qu'à chaque instant tout peut s'effacer et nous envoyer dans un néant que nous ne connaissons pas, nous effraie au plus au point dans notre corps. Encore plus que dans l'esprit qui peut s'apprivoiser.
Ce mystère fondamental, dont l'angoisse est transcendée dans un art de trouver l'état de grâce à travers un rite de mort est cultuel. Cela peut paraître une injure à l’esprit, mais cela donne quand même une hauteur culturelle à cette émotion viscérale. Finalement, c'est quand même mieux que de chercher à se transcender en se faisant exploser pour une cause autrement destructrice et manipulée par des ayatollahs de tous bords.
Je me demande souvent si ce vieux rite, n’est pas un des derniers cultes qui fait office de garde-fou contre d’autres aberrations meurtrières qui secouent la planète dans bien des régions.
A part cela, je me sens plus vivant quand je pense aux taureaux qui meurent au milieu d’une arène, chargée d’émotion que quand je pense à la vie et au destin des volailles qui finissent dans nos assiettes. Question culture finalement…
En ce qui me concerne, la transcendance qui touche au mystère, au corps, à la vie et à la mort devrait se développer à travers le tantra, c’est quand même plus inoffensif et tout aussi intense … Hummm … Une petite mort orgasmique !
A moins que cela ne déplaise au « politiquement correct », mais si c’est le cas je vais chercher ma kalachnikov ! ;-)))
je vais vous raconter l’histoire de Julio Cesar Rincòn Ramirez né à Bogota, el Matador de Toros,
« Dans Bogota la grande ville, un enfant nommé Cesar insiste auprès de son père pour la énième fois :
- Papa, je veux devenir Matador de Toros et porter el traje de luces (l’habit de lumière).
- Non, mon fils, regarde-moi, je travaille dur comme fonctionnaire, j’économise sou après sou pour que tu étudies et que tu ailles à l’Université.
Deux ans, puis trois ans plus tard, l’enfant insiste toujours. Le père, dépressif, se suicide en respirant les gaz d’échappement de sa voiture dans le garage.
Julio Cesar Rincòn Ramirez continue inlassablement à dire :
- Je veux devenir Matador de Toros.
Sa mère et à sa tante se mettent à tricoter, broder, coudre, vendre leurs broderies pour économiser et finalement parvenir à payer la Haute École taurine de Bogota au jeune Cesar Rincòn.
Après quatre ans de privation et force économie, le jeune est enfin prêt à passer son alternative, c’est-à-dire l’examen qui le fera passer de Novillero à Matador. Ce jour-là, seul dans l’arène, il doit tuer son premier taureau pesant 520 kg.
Le jour de gloire est enfin arrivé, toute la famille se retrouve sur l’estrade dans la première rangée au-dessus du toril près de la tribune du jury. Les oncles, tantes, cousins, grands-mères, grands-pères, tout ce que compte la famille de membres proches et lointains, s’alignent dans leurs plus beaux habits pour fêter comme il se doit la future victoire du jeune Cesar.
La mère, elle, très pieuse, décide de rester dans son petit appartement à prier pour la réussite de son fils. Elle allume un cierge, puis deux, devant l’autel installé au fond du salon, rajoute quelques bougies pour chaque saint qui pourrait intercéder en faveur du jeune Novillero. Tandis qu’elle est là, agenouillée, perdue dans sa prière, une bougie tombe, embrase le tapis, les flammes s’accrochent aux rideaux. La pauvre malheureuse périt brûlée dans les flammes. À quelques kilomètres de là, le jeune Novillado est consacré matador. Il fait fièrement le tour de l’arène dans son traje de luces et ses zapatillas noires, étincelantes au soleil, en montrant au public l’oreille tranchée du taureau que le jury lui a accordée.
Il embrasse la foule et remercie en public sa mère qui l’a soutenu dans son rêve le plus cher. Sans savoir, à ce moment-là, que celle qu’il porte aux nues est déjà morte, brûlée vive. »
Extrait de mon livre Les Clandestins de ma grand-mère"
@ Duda: Oups... Saisissant contraste...
Puisque vous parlez de l'oreille coupée, n'est-ce pas humilier un peu plus le taureau après sa mort que de le mutiler ainsi? Lui qui d'entrée n'avait aucune chance de s'en sortir?
C'est un des protagonistes colombiens du roman qui raconte l'histoire de Rincon. Tout ce rituel me stupéfait, mais c'est un rituel qui permet sans doute d'exorciser la peur de la mort. Goya dans ses aquarelles à Madrid montre bien que la tauromachie a été importée par les Maures qui enturbannés et portant des habits longs ne devaient pas être très efficace à la course, tenez-vous bien, entre le taureau et l'homme ils plaçaient l'âne qui ramassait les cornes du taureau.
Bon, j'ai fait un commentaire pour Soli et Aoki, mais il n'apparaît pas encore (parfois il y a des mystères techniques sur les blogs: un code, et apparition du commentaire seulement le lendemain. Raaahhh...). Je voulais ajouter: peut-être que ce rituel est un garde-fou et dévie des pulsions meurtrières. Ou peut-être qu'il les alimente symboliquement.
@ Soli et aoki: oui, non, oui, non... Garcia Lorca, grande, très grande référence, bien sûr. Comment moi infirme vermisseau pourrais toucher une telle référence? Vous mettez la barre très haut. Et peut-être n'y a-t-il pas encore assez de taureaux mort dans un simulacre de rite pour combler le vide entre le sol et cette barre...
Je pourrais dire, très insignement: "Tout le monde peut se tromper". Et je pourrais citer un veule humoriste, Jacques Martin: "La corrida, ce sont les abattoirs de la Villette dans les costumes du Châtelet." Ou cet autre non moins vil, Jean Yanne: "Corrida: les bouchers à l'arène!"
Je pourrais citer aussi Francis Wolff, dans "Pourquoi le taureau meurt": "Pourquoi tue-t-on les taureaux ? Pourquoi, dans la tauromachie espagnole, le taureau meurt-il ? La question est simple, rarement posée, et la réponse ne va pas de soi. On avance parfois que la corrida serait une sorte de rite sacrificiel. Le sacrifice d'un animal est un des actes essentiels du culte dans de nombreuses religions : les hommes immolent collectivement une bête, au cours de cérémonies soigneusement ordonnancées, afin d'obtenir en échange quelque grâce de la part des divinités destinataires de l'offrande. Certes, dans la corrida, il n'y a guère d'esprit divin, sinon ce duende capricieux qui descend parfois inspirer les artistes andalous lunatiques... Pour rendre justice à la thèse 'sacrificialiste', il faudrait dire que la corrida est, sinon l'accomplissement effectif d'un rite profane qui aurait pour finalité le sacrifice du taureau, le simple vestige d'un tel rite, fossilisé en spectacle, dont le sens originel et profond se serait perdu."
Je pourrais citer en Picasso: "En Espagne, le matin on va à la messe, l’après-midi à la corrida et le soir au bordel."
Ou Salvatore Adamo:
"La foule crie, l'enfant est debout
Tout nu, tout seul devant la mort
Le taureau croule à ses genoux
C'est le plus grand des matadors"
Je pourrais citer le Dr Ernest Bornemann, et son terme de zoosadisme pour décrire le comportement de ceux qui prennent du plaisir à infliger des souffrances à un animal, parfois avec une composante sexuelle.
A l'excès (mais là vous me reprendriez à juste titre), je pourrais confirmer que tout le monde peut se tromper en pensant à Aragon magnifiant le régime soviétique de Staline - n'y avait-il pas aussi un aspect cultuel à enfermer et tuer des millions de gens pour justifier la théorie du Leader et sa possible jouissance transcendantale à savourer sa victoire?
Mais si la corrida devait être considérée comme un exutoire dérivant des violences incontrôlables, pourquoi pas? Après tout, Jésus lui-même n'a-t-il pas volontairement offert son sang en sacrifice? Jésus était un taureau. (hum... son sacrifice n'a pas empêché ses disciples de se faire massacrer pendant des siècles... avant de massacrer allègrement eux-mêmes... ce qui réduit la valeur expiatoire du sacrifice).
Alors, aoki, bien sût que je préfère un taureau mort à des dizaines de victimes humaines déchiquettées par un attentat suicide.
Mais je vous rejoins mieux, et même sans réserve, quand vous citez la voie tantrique de l'extase (sexuel, mental, émotionnel) comme manière de transformer les pulsions de mort.
@hommelibre- Oui ! posons-nous la question. Les peuples férus de tauromachie sont-ils moins violents que les autres?
La corrida... un sujet qui soulèvera toujours les passions.
Mais bon...
En l'occurrence, il s'agit - une fois n'est pas coutume, n'est-ce pas ? - d'une sordide affaire de fric facile.
A-t-on affaire à un petit Mozart de la tauromachie ?
Que nenni !
On a affaire à des promoteurs de "spectacle" qui envoient dans l'arène un gamin de 11 ans qui tue vaillamment de gros veaux de 200 kg.
(copié/collé):
"L'enfant a reçu deux oreilles en récompense pour avoir tué six jeunes taureaux de deux ans et 200 kg chacun."
Un vrai "toro", c'est tout de même une demi-tonne de muscles et de nerfs furieux.
... oups!
:o)
En 1946, Michel Leiris ajoute comme préface à L'Âge d'homme l'essai « De la littérature considérée comme une tauromachie.» L’auteur, anthropologue et ami de Georges Bataille, y analyse le projet autobiographique.
Cet amoureux de l’Afrique et de l’opéra nous livre sa conception de la littérature comme sublimation, transcendance à sa nature mortelle et fuite devant l’inéluctable par la pratique d’un art!
Voilà encore une référence-clé ...
Alors oui, Micheline, qu'écrire soit un rituel expiatoire, une transcendance, une lutte contre la mort toujours sur le fil du crayon (ou du clavier), un appel à revêtir un habit de lumière psychique, d'accord.
@pace - et c'est bien pour cela que l'autobiographie devrait être la dernière passe, une dernière révérence de muleta avant de se donner le coup fatal. A 59 ans, Virginia Woolf entamant son autobiographie sous l'insistance réitérée de ses proches mettra fin à ses jours. L'oeuvre de l'écrivain est de tourner autour de sa vie, lorsqu'il l'écrit, c'est la fin de son oeuvre. Il a tout dit.
@ duda: terminer un livre, c'est comme une mort, une paix, un repos, et aussi un vide, une fin, une dérision: tout cela, toute cette tension d'écrire, pour ça? Pour s'achever, avec toutes les incomplétudes du récit, les traits de génie évaporés plus vite que la main ne peut aller, les banalités insupportables à la relecture, les autosatisfactions temporaires, et cette attente comme un hiver ou un après-orgasme, avec la totale incertitude d'avoir encore quelque chose à dire, les questions qui se posent sur l'utilité et la futilité. Je viens de terminer mon deuxième livre, j'en suis aux corrections et retouches. Mais quelle moment d'euphorie aussi d'arriver au bout et à un moment de se dire: je l'arrête là.
@hommelibre - en effet il y a des mystères techniques sur les blogs et j'espère que mon premier commentaire ne va pas paraître une deuxième fois dans une version à peine plus longue demain matin.
Il n'est pas question d'avoir raison ou tort, il s'agit juste d'observer des paradoxes - gloire et malheurs- qui se juxtaposent dans le texte de duda par exemple. Ainsi je me sens touché par l'intensité et la poésie du duede décrit par l'immense Garcia Lorca et en même temps je trouve superbe la chanson de Cabrel sur les corridas. Les deux aspects sont vrais.
A part cela je ne pense pas que ce soit un exutoire à la violence, mais plutôt à celui de l'angoisse de la mort. Bon c'est une nuance.
En définitive, c'est vrai que c'est cette sensation de voler haut avec Garcia Lorca qui m'a soufflé l'envie d'empoigner le clavier en me détournant de mes tâches. Et c’est bon !
Zut je commence à prendre goût à ces papotages numériques !
@duda- je ne sais pas si les peuples féru de tauromachie sont moins violent que d'autres. Apparemment il ne s'agit pas de peuples engagés dans les conflits armés de la planète pour l'instant. La violence a tellement d'expression différente. Les peuples du sud féru de tauromachie vivent en tous cas des sentiments et des émotions de manière très intense et parfois violente. A l'inverse d'autres cultures du nord qui intériorise plus, mais qui ne sont pas exemptes de violence exprimée parfois très froidement et qui peut aussi à l'occasion contaminer le système de pensée dans une philosophie gravement pathologique. Difficile d'estimer tout cela.
Mais j'aime les ambiances de cette culture hispanique, précisément pour l'intensité , la chaleur entremêlée de musique de drame et de légèreté.
Mais ce texte, c'est une nouvelle ou une introduction à un grand récit épique ?
@Blondesen Fric facile pour les parents et les organisateurs, sans doute. Mais tous les autres? Les plus grandes bassesses des hommes ont toujours eu les chantres les plus prestigieux, dirais-je à propos de Lorca. Sur un autre site consacré au même sujet, j'ai cité Hemingway et son obsession de la mort, presque toujours exprimée dans un duel entre un homme et un animal (le grand Koudou dans Les vertes collines d'Afrique, le marlin géant dans Le vieil homme et la mer, le taureau dans Mort dans l'après-midi). Et alors, ne sait-on pas que la bonne littérature peut se faire avec mauvais sentiments, pour paraphraser Henri Jeanson? Il suffit de citer cette maxime en entier, pour avoir une leçon sur le sacré qui vaut bien un cours d'anthropologie "on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. Ainsi la Bible, quel chef-d'oeuvre!"
Les sacrifices humains (avec, chez les Aztèques, l'impressionnante coutume de l'écorchement de la victime, dont la peau était ensuite revêtue par le prêtre), le cannibalisme rituel (avec sons choix des bons morceaux à rôtir suivant l'ethnie qui le pratiquait), ainsi qu'une dizaine d'autres pratiques rituelles abominables à nos yeux (les détails croustillants sont à disposition dans des ouvrages spécialisés et certains même dans Wikipedia), ont certainement eu leurs afficionados et leurs chantres à l'époque. Est-ce que cela les rend plus acceptables à nos yeux et à nos esprits d'aujourd'hui? Ils ont été sacrés et ils sont maintenant considérés comme pathologiques dans les rares cas où un individu les pratique dans sa folie. Le temps a passé, l'histoire a fait son travail et il serait bien que ceux qui continuent à sacraliser la tauromachie acceptent qu'elle fasse son travail aussi en ce qui concerne cet art ou cette boucherie, selon les conceptions (et rappelez-vous du grand art des prêtres Aztèques). Quelqu'un ose-t-il sérieusement prétendre que les ethnies ou les civilisations qui ont pratiqués ces rites se sont éteintes à cause de leur abandon, qu'elles seraient encore florissantes et admirables si elles avaient duré en les maintenant? Que chacun s'interroge dans le secret de sa conscience la plus intime, il y trouvera sûrement une trace d'une action plus ou moins abominable qu'il lui aurait plu ou qu'il lui plairait d'accomplir, mais à laquelle il a renoncé ou à laquelle il renonce, parce qu'il se veut digne de la qualification d'être humain selon les critères d'aujourd'hui. Et s'il est un saint, il doit connaître assez bien les autres hommes pour savoir que ces tentations ou ces faiblesses existent, mais qu'elles se tarissent en général avant que leur oeuvre honteuse ait été accomplie.
P.S. Je ne suis pas pasteur, ni même croyant, mais j'ai un certain plaisir (pervers?) à m'essayer à un certain art oratoire traditionnel. Pour en revenir à la littérature et à Hemingway en particulier, je ne saurais faire mieux que de vous recommander les histoires de Nick Adams (The Nick Adam's Stories) où il parle de manière admirable de la mort dans l'histoire d'une squaw indienne dont le mari se suicide ... et d'un garçon que la présence de son père rassure. Il y a un fusil, mais on ne chasse et ne tue pas.
@ aoki: j'apprécie vos propos sur le paradoxe. La culture du paradoxe, sa constatation, est un gage de ne pas s'enfermer dans une vision unilatérale. La réalité est multiples, et toute analyse peut être théorisée ou fondée sur quelques aspects. J'en conviens avec vous. Le Tantra n'est-il pas, sous un certain angle, l'intégration, voire la fusion des paradoxes dans un espace où tous les termes ont leur place? Une expansion unifiée du multiple?
Je sais qu'en faisant ce genre de billet je mets en avant un regard et que j'en occulte d'autres. Je cite Allais dans ma présentation: "N'être qu'un oui, mais lequel?". Et j'admets aussi le paradoxe dans ma vie. Accepter mes contradictions c'est en partie leur ôter leur caractère déstabilisant. Rien n'est tout noir ou tout blanc. Mais j'avoue avoir aussi mes inclinations. J'apprécie ce que vous dites du sud, pour autant j'ai fait un choix dans le paradoxe de la tauromachie: j'ai choisi de voir dans la mise à mort du taureau le cri éclatant de l'arrogance dans un risque hyper-protégé.
Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Hommelibre,
certains de ces "toros" passent à la postérité... curieuse manière pour l'homme de rendre hommage à la bête qui lui résiste le temps d'une corrida...
Murcielago étant probablement le plus célèbre d'entre eux, son nom est mondialement connu même si peu de gens savent que c'est le nom d'un taureau.
En revanche qui se souvient du nom du torero qui l'aura achevé ?
Moralité, il vaut mieux être un taureau qui finit en boeuf qu'un humain qui se prend pour un torero.
Bien à vous,
Stéphane
@ Mère - Rien à dire, l'art oratoire transposé en texte est superbement maîtrisé "Les plus grandes bassesses des hommes ont toujours eu les chantres les plus prestigieux" C'est si c'est bien dit. Mais un peu sévère tout de même, en ce qui concerne l'ensemble du message ou un peu unilatéral ?
A mes yeux faire le choix de s'abstenir d'agir ou de penser aux abominations potentielles ou réelles que la vie a inscrites d'une manière ou d'une autre en nous, pour se définir digne de la qualification d'humain me paraît juste jusqu'à un certain point. Cela pourrait nous faire occulter que ce dilemme existera toujours apparemment et qu'aujourd'hui les abominations existent toujours autant qu'au premier jour. Bien des horreurs d'aujourd'hui pourrait nous faire passer pour des monstres aux yeux de civilisations précédentes.
Enfin, j'ai l'impression que les horreurs changent de peaux , d'images , de formes et nous donne une certaine illusion du mieux. En ce sens la phrase suivante "Et s'il est un saint, il doit connaître assez bien les autres hommes pour savoir que ces tentations ou ces faiblesses existent, mais qu'elles se tarissent en général avant que leur oeuvre honteuse ait été accomplie." cela me parait bien beau, mais terriblement exigeant, voir un peu décalé tout de même de la réalité. (A moins que je sois passé à côté et que j'interprète mal votre langage très riche).
Dès le moment ou un humain affirme ce qui doit être, il fait peut être le premier vers ce qui peut devenir une violence plus tard.
Quitte à prendre la notion d'évolution de l'humain, je ne citerai personne, mais je crois à la nécessité de chacun de se pacifier, vis à vis de sa nature, de ses conflits et de ces paradoxes. A prêcher sans contraindre, inspirer plutôt qu'affirmer.
J'apprécie particulièrement la dernière image des dix tableaux de la vache dans l'art Zen qui montre l'ancien pasteur ventripotent qui s'en va sur les chemins. Rien ne le distingue plus des autres, sauf que sous chacun de ses pas les cerisiers fleurissent.
@hommelibre- He bien oui, suivre ses inclinations dans la balance des paradoxes est finalement bien normal et à quelque part, je suis bien volontiers cette même pente aussi, au fond de moi. En fait, c'est plutôt les poncifs et les stéréotypes qui fusent dans ce genre de débat, dès lors que l'on choisi un côté, qui "grincent" en moi.
En ce sens, je suis d'accord avec mère, quand elle affirme que l'histoire change les valeurs et qu'il faut laisser faire ce travail d'érosion.
Mais dans les changements d'histoire est-ce vraiment indispensable d'exécuter en formules un peu réductrices ces autres valeurs pour mieux se faire croire qu'on les fait disparaître ? Ceci pourrait être une transposition de l'acte de boucherie.
Toutes proportions gardées évidemment.
Bien amicalement
Il y a une vraie grâce dans la chorégraphie du toréro, en plus j'ai jamais entendu hurler un taureau dans l'arène autant qu'un cochon à l'abattoir. Un taureau ça chiâle pas, c'est comme les vrais hommes.... @;-)
Et il se trouve que ceux qui veulent faire interdire la corrida sont les mêmes qui veulent m'empêcher de bouffer du jambon.
CQFD, je suis contre l'interdiction de la corrida parce que je veux continuer à bouffer mon jambon en paix.
PETA GO HOME!!
Oh, bien sûr, et ce recueil de texte de mon bon maître Miguel de Unamuno, pas encore lu, mais comme il est sans aucun doute l'un des plus brillants théoricien de l'âme mystique du peuple espagnol, je crois qu'il est plus que recommandable:
http://fondeursdebriques.neuf.fr/argu-toro.html
A noter qu'il est très critique envers la corrida (comme il le serait aujourd'hui envers le football je présume), mais refuse toute forme d'interdiction...
Oh, et pour revenir à Lorca, ce poème fondamental en hommage à Ignacio Sanchez Mejillas, mort après deux jours d'agonie et de gangrène suite à un coup de corne mortel (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ignacio_S%C3%A1nchez_Mej%C3%ADas), la dramaturgie de la corrida n'est pas un mythe, et le toréro, parfois, paie le prix fort!
Le coup de corne et la mort
A cinq heures du soir.
Il était juste cinq heures du soir.
Un enfant apporta le blanc linceul
à cinq heures du soir.
Le panier de chaux déjà prêt
à cinq heures du soir.
Et le reste n'était que mort,rien que mort
à cinq heures du soir.
Le vent chassa la charpie
à cinq heures du soir.
Et l'oxyde sema cristal et nickel
à cinq heures du soir.
Déjà luttent la colombe et le léopard
à cinq heures du soir.
Et la cuisse avec la corne désolée
à cinq heures du soir.
Le glas commença à sonner
à cinq heures du soir.
Les cloches d'arsenic et la fumée
à cinq heures du soir.
Dans les recoins, des groupes de silence
à cinq heures du soir.
Et le taureau seul, le coeur offert!
A cinq heures du soir.
Quand vint la sueur de neige
à cinq heures du soir,
quand l'arène se couvrit d'iode
à cinq heures du soir,
la mort déposa ses oeufs dans la blessure
à cinq heures du soir.
A cinq heures du soir.
Juste à cinq heures du soir.
Un cercueil à roues pour couche
à cinq heures du soir.
Flûtes et ossements sonnent à ses oreilles
à cinq heures du soir.
Déjà le taureau mugissait contre son front
à cinq heures du soir.
La chambre s'irisait d'agonie
à cinq heures du soir.
Déjà au loin s'approche la gangrène
à cinq heures du soir.
Trompe d'iris sur l'aine qui verdit
à cinq heures du soir.
Les plaies brûlaient comme des soleils
à cinq heures du soir,
et la foule brisait les fenêtres
à cinq heures du soir.
A cinq heures du soir.
Aïe, quelles terribles cinq heures du soir!
Il était cinq heures à toutes les horloges.
Il était cinq heures à l'ombre du soir!
Les roots, le duende, tous ces alibis de soit-disant KKKulture! Il serait plus que temps de définir ce qui ressort de la tradition, des moeurs, des us et des coutumes et ce qui est de la culture...
Oui, gnagnagna... il faut être noir pour comprendre le Blues, Gitan pour le flamenco, suisse pour la youtze, et 1432 nick le 3572, et tout le monde jouera bientôt de la Kalach'! Pfff... c'est lourd ce XXIème siècle!
F-Garcia Lorca s'est-il senti comme un taureau dans l'arène avant dêtre abbatu par les franquistes?
"Donnez-lui du café, beaucoup de café" (ça vous dis quelque chose?)
Ras-le-bol, mais ras-le-bol, de ces justifications sanguinolentes...
Inutile de me répondre, c'est sans appel!
Très intéressant de vous lire dès le matin (oui j'ai quand même pris le parti de me coucher hier soir...). J'y reviens certainement plus tard.
pour une plus grand connaissance de la tauromachie
Un acteur et un torero se rencontrent. L'acteur dit au torero : ‘Finalement, nous faisons tous les deux le même métier. Nous nous produisons tous les deux devant des spectateurs, et à la fin nous revenons tous les deux à la vie’. Le torero lui rétorque : ‘Certainement, seulement toi tu peux mourir plusieurs fois, moi non ‘ ». En racontant sa plaisanterie, Eduardo Dávila Miura ne manque pas de s’esclaffer avant de me lancer un regard espiègle.
Une relation proche
Au moment où Dávila Miura a mis un terme à sa carrière, en octobre de l'année dernière, il était l'un des toreros les plus connus d'Espagne. Tout au long de sa carrière, il a reçu de nombreux hommages. L’homme n’a pas seulement fréquenté les arènes andalouses, sa région d’origine : il a toréé dans le reste de l'Espagne, au Portugal, dans le sud de la France et en Amérique latine.
Sa retraite, à 33 ans seulement, en a surpris beaucoup. « J'ai tout gagné et j'ai atteint le plus haut niveau possible. Je me suis dit que le moment était venu de tirer ma révérence », justifie t-il aujourd’hui.
Dávila Miura est tombé dans l’univers de la corrida dès le berceau. L'andalou, né à Séville où sa carrière a commencé et s'est arrêtée, est le fils d'une famille d'éleveurs de taureaux. Il raconte comment, alors qu'il n'était qu'un petit garçon, il s'entraînait avec les taureaux de la ferme de ses parents : depuis, il connaît leur comportement et leurs sautes d'humeur sur le bout des doigts.
Ce lien particulier avec les bête est selon lui la marque d'un bon torero. « En tant que torero, on a une relation plutôt fusionnelle avec les taureaux », précise-t-il. « Et c'est ce que la plupart des gens ne veulent pas comprendre ».
Dávila Miura in Aktion (Foto: elyuyu/flickr)C'est dans ce duel intensif contre le taureau que l'âme du torero se dévoile dans toute sa splendeur. Dávila Miura n’hésite pas à reprendre à propos les mots du célèbre torero andalou Juan Belmonte : « Dis-moi comment tu te bats, je te dirai qui tu es ». « Un torero éprouve une solitude indescriptible, même lorsqu'il se bat devant des milliers de spectateurs », poursuit-t-il.
« Il doit saisir le caractère du taureau dans toutes ses subtilités pour ensuite choisir la manière d'approcher et de combattre la plus appropriée. Mais il y a aussi de faux taureaux et de véritables acteurs », plaisante-t-il.
Quand on entend Dávila Miura parler des taureaux, on ressent parfaitement l'amour qu'il leur porte depuis sa jeunesse, même s'il les a tant de fois conduit à la mort.
Art et cruauté
Kunst oder Grausamkeit? (Foto: varyamo/flickr)L’homme compare volontiers la corrida à une oeuvre d'art et le torero à un artiste. « La corrida est un spectacle qui suit une chorégraphie précise », continue-t-il. Cette pièce se compose de trois actes que l’on appelle les ‘Tercios’. Pour commencer, on taquine et on blesse le taureau à plusieurs reprises, jusqu'à arriver au dernier acte, quand « le torero porte le coup fatal avec son épée ».
Dávila Miura joint le geste à la parole et nous regarde du coin de l'oeil. « Il faut être particulièrement concentré pour sentir quand le moment est venu. Il s'agit bien d'art, mais à la différence du peintre ou de l'écrivain, le torero n'a qu'une seule chance », dit-il. Le seul but de la corrida est la mort du taureau. Pour cela, chaque torero met sa vie en danger.
A-t-il déjà pensé qu'il pourrait en faire les frais pendant un combat ? Dávila Miura secoue la tête et murmure avec dédain : « un torero ne pense jamais à sa mort ».
Cependant, la corrida n'est pas uniquement le spectacle de l'art : elle montre aussi la cruauté dans toute sa splendeur. L'ultime coup du matador est soigneusement préparé par les assistants, les ‘picadores’ et ‘banderilleros’ qui attaquent continuellement le taureau à l'aide de 'puya' -les piques- et de lances sur l'échine et les épaules jusqu'à ce que ce dernier hurle de douleur. La corrida a d’ailleurs toujours eu plus ou moins mauvaise presse en Espagne, en particulier chez les jeunes générations.
« Il paraît que la corrida traverse une période de crise en Espagne, mais nous les toreros, nous n'y prêtons pas trop attention ». D’un revers de la main, Dávila Miura balaie toutes ces mauvaises opinions. A cette « poignée de critiques », il ne répond que par le mépris. Comment pourrait-il alors convaincre un sceptique de mettre un jour les pieds dans une arène ? « Simplement en assistant à une corrida et en en comprenant l'essence : le taureau est né pour mourir ».
Eduardo Dávila Miura n'aime pas particulièrement entendre parler du revers de la médaille, propre à son métier.Quand il s'enthousiasme pour la tauromachie, la passion ressort de chaque fibre de son corps vigoureux. Et après avoir mis un terme à sa carrière, il est particulièrement difficile pour lui de n'être plus qu'un simple spectateur. « C'est dur aujourd’hui de se contenter de regarder les autres combats. La corrida est plus qu'un métier pour moi, c'est une vocation »
Lui a quand même une famille et des enfants et exercer un métier aussi dangereux finit par poser un problème : il a déjà échappé à la mort huit ou neuf fois. Que répondrait-il si son fils voulait un jour suivre ses traces et devenir torero ? Dávila Miura reste un moment interdit avant de lancer : « J'aurai très peur pour lui car c'est une vie difficile et dangereuse. Mais je lui donnerai ma bénédiction car cela reste le plus beau métier du monde ».
Miura : saison après saison, la dégénérescence se poursuit.
Béziers. Dimanche 17 août (tarde).
Antonio Miura a beau claironner qu'"un Miura restera toujours un Miura" [1], l'époque où la seule évocation du nom de Miura inspirait la peur et la fascination chez les aficionados et les professionnels est bien révolue ; aujourd'hui le nom est source d'inquiétude et de désolation chez l'afición torista qui assiste, depuis une décennie, à l'amoindrissement continu de la sauvagerie et des caractéristiques originelles des pensionnaires de Zahariche. En revanche, saison après saison, leur "toréabilité" [2] n'a cessé d'augmenter. Antonio Miura reconnait d'ailleurs sans vergogne ce changement de cap mercantile et suicidaire : "les éleveurs évoluent avec la tauromachie. Nous préservons les caractéristiques [on se demande bien lesquelles] qui ont fait la réputation de nos toros en recherchant des toros difficiles et d'autres permettant le succès des toreros" [3]. Par on ne sait trop quel miracle de la sélection, il arrive qu'on rencontre encore (mais pour combien de temps ?) quelques Miura isolés rappelant ceux d'antan : des toros puissants, sauvages, braves, retors et avisés, se retournant vite entre chaque passe et ne pardonnant aucune erreur au matador.
Le lot envoyé par les frères Miura, des cuatreños [4] longs, lourds [5], d'armures larges et de robes variées, fut inégal en trapío. Il y eut dix-sept piques au total (sabotées pour la plupart comme de coutume) mais l'encierro fut marqué par des problèmes de faiblesse affligeants, par un manque criant de bravoure et de sauvagerie, et, à des degrés divers, par une dose de noblesse dans le dernier tiers contrariée par une mobilité déficiente.
Le maestro "El Fundi" (silence et salut) ne m'a pas semblé être au meilleur de sa forme, excepté lors de sa grande démontration muleteril face à son second adversaire. Son premier, un gros sardo, prit trois piques sans bravoure à l'issue desquelles les cornes sortirent escobillées des rencontres avec le peto. Dès le second tercio, le toro, langue pendante, multiplia les signes de faiblesse. A droite, "El Fundi" reçut un sérieux avertissement et lors de sa tentative à gauche, le Miura lui sauta deux fois au cou. "El Fundi" décida alors d'en finir s'attirant les sifflets et les lazzis d'une poignée d'ignares. Pour l'anecdote, "El Fundi" brinda respectueusement ce premier toro de la course à l'ancien Premier ministre M. Jean-Pierre Raffarin, présent en barrera aux côtés du sénateur-maire de Béziers M. Raymond Couderc (le Poitevin, en campagne dans la région pour la présidence du Sénat, fut sifflé et chahuté tout le long de la course par quelques spectacteurs). Son second adversaire, un beau cardeno veleto, haut et à la tête haute, prit trois piques : la première (très mal exécutée) en s'employant et en poussant fort ; la deuxième (carioquée) en poussant à nouveau, et la troisième, encore carioquée (le picador finit deux mètres à l'intérieur du cercle tracé pour le toro !) en s'employant moins. Ce toro fut le seul de l'encierro qui garda la bouche fermée jusqu'à l'issue du combat. Muleta en main, "El Fundi" fut de nouveau pris à partie par des spectacteurs ; le maestro de Fuenlabrada visiblement enervé, fit signe aux energumènes de se taire, de patienter et de regarder. Il toréa d'abord à mi-hauteur et en ligne droite, dans des séquences de passes isolées, ce toro à la charge pesante qui refusait d'humilier un tant soit peu et qui donnait des coups de tête. Une fois le port de tête de son adversaire "réglé", "El Fundi" baissa la main et lia quelques magnifiques séries de naturelles, templées, profondes et engagées ; une grande leçon de dominio et de bon toreo malheureusement gâchée à l'épée : sans aucun doute la faena la plus méritoire et la plus consistante de la feria.
Le lot de Padilla (oreille et salut) fut le plus laid de l'encierro. Son premier adversaire, un negro bragado bas et fin, beugla dès sa sortie en piste et prit trois piques assassines sans s'employer et en multipliant les signes de faiblesse. Ce spectacle pitoyable (les beuglements, les signes de faiblesse et la langue pendante) dura jusqu'à l'issue du "combat". Padilla, trop heureux de rencontrer ce matériau-là, agrémenta son toreo électrique et rectiligne de son répertoire effectiste et populiste habituel (molinetes, faroles, desplantes, regards vers les gradins, etc.) avant de planter une épée basse sur le côté et de laisser le soin à sa cuadrilla de faire tomber la bête en lui donnant le tournis sans la moindre considération pour le règlement et l'éthique de la corrida. Son second adversaire, un colorado à la ligne dorsale échancrée et à l'encornure affreuse, prit trois piques sans bravoure. Dans le dernier tiers, Padilla, très démonstratif et brouillon, se fit avertir trois fois à droite et subit deux désarmés par un toro qui finit lui aussi par beugler et tirer la langue. Un mauvais maniement du descabello lui fit perdre l'oreille et la sortie a hombros.
Difficile de passer après le maestro "El Fundi" et le "voyou de Jerez" quand on s'appelle Javier Valverde (oreille et silence). Le Salmantino est l'extrême opposé du Jiennense : humble, son toreo est austère et rustique à l'image du Campo Charro et des Charros. Son premier adversaire, un negro lourd, beugla dès son entrée en piste. Il prit deux piques : la première en mettant un genoux en terre et en beuglant, et la deuxième (carioquée) de façon anodine en sortant du peto les cornes escobillées. À retenir, l'estocade très engagée (au second essai) du Salmantino. Son second adversaire, un beau cardeno, haut, pesant 720 kg (le plus lourd de l'encierro) prit trois piques : il ne s'employa que lors de la première et il sortit de la dernière genoux en terre ; il arriva fort logiquement dans le dernier tiers sans mobilité.
S'il n'y avait pas eu la démonstration du maestro "El Fundi" face au quatrième toro de la tarde et ce mémorable repas dégustation d'après corrida partagé entre amis, je regretterais m'être déplacé à Béziers : une arène où à côté des Héraultais, des Gardois et des Buccorhodaniens dont on connait les inclinations toreristas, se mêlent les fêtards alcoolisés et les nombreux touristes en vacances dans la région, tout droit venus des contrées nordiques avec leur air supérieur, leurs certitudes et leur ignorence des choses taurines ; un vrai calvaire pour les rares aficionados a los toros présents ce jour-là dans ce coin de notre géographie taurine appelé "plateau de Valras" (cela ne s'invente pas !).
http://pagesperso-orange.fr/Don.Miguel/jeucadre.html
@Y.Diot
Vous portez bien votre pseudo, mais quel abruti... et quel inculte! Pauvre type!
le lien que j'ai mis permet de mieux comprendre le monde de la tauromachie
"le taureau brave lui au moins est respecté"
MASSACRE CONSENSUEL
ou COMMENT EPROUVER DE LA COMPASSION POUR UNE BARQUETTE CELLOPHANE ?
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'prion' mon frere agriculture bio et labels special vegetarisme: viande ou pas? plaisir vegetal lait vraie vacherie
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ODIEUX POINTS COMMUNS
+ antibiotiques DES EXEMPLES AFFLIGEANTS ACTION ?
JUSTE un CHOIX
+labels +Asso
LAIT, VACHE, VEAU PORCS et TRUIES DINDES, POULETS CANARDS POULES PONDEUSES
des oeufs sains?
Arguments (?) professionnels Animaux
transgeniques Foie Gras
Foie malade Impact ecologique + usines à toxines
accueil nos produits FAQ reactionslibrairie contactvenirgavage bientot interdit modele animal nouveau sur le site
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voir aussi le livre expliqué: Tous vegetariens demain::liberons nous, liberons les
AGRICULTURE BIO /ELEVAGE BIO >> CAHIER BIO: QU'EST CE QU'UN PRODUIT BIO?Pr LabouzeAGRICULTURE BIOLOGIQUE: FACTEUR DE SURVIEBIO: MODE D'EMPLOI-REGLEMENTATIONS-LABELSAGRICULTURE RAISONNEE: RAISONNANTE ET TREBUCHANTELA FERME BIODYNAMIQUE: Cours aux Agriculteurs de Rudolf SteinerJARDIN BIO, JARDIN d'HARMONIESTOP AU SANITARISME: ERADICATION DE LA QUALITEVACHE FOLLE: CONTRE LA DESINFORMATIONELEVAGE INDUSTRIEL USINE A TOXINES: MASSACRE CONSENSUELGENERATION PHYTOSANITAIRES: PESTICIDES INTELLIGENTS?CHAOS AU ROUNDUPOGM, OPACITE ET REFLEXIONSOGM: BALLADE DES GENESVERS LE TRANSGENOCIDE: TRANSGENIQUE: Catastrophe ProgramméeFIEVRE APHTEUSE: SERIAL KILLERSBECHAMP:"Pasteurisation" de l'AGROBIOLOGIE
voir aussi :STOP AU SANITARISME: Surproduction d'Oeufs? Bannissons les meilleurs!!
QUALITE ZERO: OUI ..MAIS POUR TOUS !!
La consommation de ces morceaux de chairs industrielles qualité zéro, s’accroît régulièrement : 6,8 kg par Français en 1940 à 22 kg aujourd’hui (environ 2x la moyenne européenne !).En France, 9 porcs sur 10 sont élevés industriellement, 9 veaux sur 10 viennent du secteur intensif. Et sur 100 oeufs consommés par les Français, 95 sont pondus par des poules de batteries.
Moins chers mais beaucoup plus cruels, ces résultats d'un productivisme effréné posent aussi des gros problèmes à la santé des consommateurs et à l'environnement...
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ODIEUX POINTS COMMUNS+ Question Antibiotique / Elevage
Gigantisme des hangars, dimensions internationales des lobbies avicoles et porcins, centaines de millions de victimes, potentiel collossal de nuisances environnementales, destruction sociale du secteur primaire -agriculteurs et eleveurs, danger public à moyen et long terme pour la santé humaine, .. le systeme industriel appliqué à l'elevage peut se caractériser de nombreuses façons.
4 règles d'or lui ont permis de s'imposer :
* BUT n°1 et Suivants:la RENTABILITE, quoi qu'il en coûte aux animaux, à l'environnement, à la santé du consommateur à qui l'on fait croire à coup de "communication" que le systeme industriel est LE vecteur du bonheur humain (prix cassé et qualité zero défaut) voire même animal (pseudos labels).
* ENTASSEMENT: pour économiser l'espace, on fait vivre le maximum d'animaux dans un minimum de place (à peu près la surface de leur corps) à l'intérieur de bâtiments clos où les mouvements les plus dérisoires et les instincts les plus naturels (maternité) oscillent entre l'impossible et le suicidaire.
* RATIONNEMENT : La nourriture est un poste de dépenses important. Ainsi les reproducteurs sont-ils rationnés, et ceux destinés à l'abattoir reçoivent-ils une nourriture industrielle qui les fait grossir vite pour peu cher. Dans le même but, on castre les mâles (sans anesthésie) et on immobilise les animaux qui, de fait, dépensent moins de calories. La profonde obscurité dans laquelle ils vivent réduit encore leurs mouvements, mais pas leurs besoins, ni leur ennui profond..
* MEDICAMENTS: L’entassement, l'ennui et le stress provoquent des maladies et donc une large consommation de médicaments, occasionnelle pour soigner, mais aussi régulière pour favoriser la prise de poids (antibiotiques, hormones) et compenser le stress (anxiolytiques). En Europe, 70% des antibiotiques mis sur le marché sont donnés aux animaux industriels! Les traces et résidus de tous ces produits, autorisés ou pas, ont des conséquences réelles sur la santé publique (résistance aux antibiotiques absorbés quotidiennement en petites quantités dans la viande). Ceci sans parler des hormones, des béta-agonistes et autres promoteurs de croissance...
Question visiteur (25/02/01): ELEVAGE POSSIBLE SANS ANTIBIOTIQUES ?
"Les Huiles Essentielles peuvent elles remplacer les antibiotiques dans le soin des animaux d'élevage ?"
Le medicament allopathique et en particulier antibiotique, a du mal à se justifier, excepté en urgence absolue dans le cas d'un echec de la prevention et du traitement naturel, si l'animal est atteint de maladie infectieuse.
Il faut qd même savoir que les huiles essentielles permettent le plus souvent de se passer de molécules allopathiques pour les maladies bénignes et dans le traitement de pathologies graves puisqu'elles agissent à la fois sur le corps physique grâce à leurs propriétés biochimiques, et sur le plan vibratoire grâce à leurs propriétés énergétiques.
Mais l'utilisation des antibiotiques en elevage industriel ne repond pas prioritairement à des criteres therapeutiques car
1) dans un souci de precaution, on administre à l'ensemble du troupeau les antibiotiques prescrits pour une seule, ce qui est un non-sens therapeutique.!!
2) les antibiotiques sont de plus, ajoutés en petites doses, aux "aliments" des animaux, pratique tout à fait légale en France
(la quasi-totalité de la production conventionnelle -volailles, cochons et bovins- est supplementée en additifs antibiotiques).
En fait, les antibiotiques sont destinés à accelerer la croissance des animaux et à reduire leur besoin en nourriture sans perte de poids (les petites doses d'antibiotiques font obstacle au metabolisme de la flore bacterienne intestinale, laquelle demande moins de nutriments).
Ces doses massives les aident, de plus, à supporter les stress intensifs auxquels elles sont soumises.
Le systeme antibiotique aboutit donc à l'affaiblissement du systeme digestif, du systeme immunitaire et a une large influence sur le systeme nerveux central..
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DES EXEMPLES AFFFLIGEANTS :
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LE LAIT, LA VACHE ET LE VEAU
GROSSESSES PERMANENTES DU LAIT JUSQU'ALA MORT DESTINS DE VEAUX
Pour pouvoir survivre, l’industrie laitière perpétue 2 mythes.
- on ne prend à la vache que le surplus de lait, lorsque le veau est rassasié.
- le lait de vache est indispensable à la santé des humains .. (voir edito: LAIT, VRAIE VACHERIE!)
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GROSSESSES PERMANENTES
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Pour fournir au marché lait, fromage, crème et beurre, on enlève le veau à sa mère quelques jours seulement après sa naissance, et parfois immédiatement. Souvent la vache pleure et cherche son veau (idem pour le veau).
Si la vache fournit continuellement du lait, c’est parce qu’elle est soumise à une grossesse chaque année. La 1ère a lieu à 2 ans, et chaque grossesse dure 9 mois. Après avoir donné naissance, elle sera traite durant 10 mois, mais dès le 3e mois, elle sera de nouveau fécondée, le plus souvent par insémination artificielle (65 à 75% des conceptions, et 100% des bêtes de concours présentées au Salon de l’Agriculture, puisque les autres y sont interdites: pourquoi?). C’est seulement 6 à 8 semaines après qu’elle n’ait plus de lait qu’elle devra de nouveau donner naissance. Donc, durant 6-7 mois chaque année, la vache est traite alors qu’elle est enceinte.
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DU LAIT JUSQU'A LA MORT
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Elle devra fournir jusqu’à 6000 litres de lait par an, soit 5x plus qu’une vache dans les années 50. Son estomac d'herbivore, ne pouvant supporter les grandes quantités nécessaires pour un tel rendement, on augmente sa production en lui donnant également des pastilles concentrées de protéines de céréales (les farines d'os sont, depuis peu, interdites .. aux vaches seulement).
On estime que 25% des vaches sont traitées pour boiteries et maladies des pattes, causées par la mauvaise alimentation et souvent aggravées par l’environnement des fermes industrielles, où de grands troupeaux passent de longues périodes sur le béton, avec leurs pieds immergés dans les excréments, foyer d’infection que seule une grande quantité d’antibiotiques, drogues et suppléments nutritionnels permet d’éviter les maladies, fièvres, pneumonies, etc..
La vache laitière sera poussée jusqu’à sa limite. Quand, après 3 années de souffrance et d’exploitation (son espérance de vie normale est de 20 ans), son rendement baissera, elle sera immédiatement envoyée à l’abattoir: le boeuf de supermarché est de la vache 8 fois sur 10.
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DESTINS DE VEAUX
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Certains veaux seront séparés de leur mère souvent dès le 1er jour de leur vie (en liberté, le veau téte une année : autant de lait gaspillé!)
- Les veaux les plus faibles seront abattus immédiatement pour fournir de la viande pour animaux, farine animale, et autres aliments ; ou pour extraire la présure, qui provient de l’estomac, utilisée pour fabriquer presque tous les fromages.
- Certaines femelles seront nourries de substituts de lait et subiront un développement forcé pour devenir à leur tour vaches laitières, et entreront à 18-24 mois dans le cycle des grossesses continuelles.
- Ceux destinés à produire de la viande de bœuf, sont envoyés dès l’âge de 2 semaines dans des unités d’engraissement intensif où ils seront gavés principalement de céréales jusqu’à l’obésité et maintenus à l’étroit pour éviter la moindre perte de poids.
- Quelques-uns seront sélectionnés pour devenir des taureaux reproducteurs, et passeront leur vie confinés dans l’isolement, fécondant des éprouvettes pour l’insémination artificielle. Les taureaux âgés sont souvent castrés avant d’être enfermés et engraissés pour la boucherie.
- Les autres seront destinés à la viande de veau, passant leur vie dans d’étroits boxes (60x150cm), sur des lamelles de bois, sans paille. Exclusivement nourris d’un liquide à base de substitut de lait ; on leur crée volontairement des carences en fer et en fibres qui provoquent l’anémie, afin que leur chair ait la couleur blanche exigée par les consommateurs. On leur administre de grandes quantités d’hormones et d’antibiotiques pour accélérer leur croissance et prévenir les nombreuses maladies causées par le stress du confinement et la malnutrition, mais ils souffriront cependant de pneumonies, diarrhées, carences en vitamines, ulcères et abcès, teignes, septicémies. Après 14 semaines, les pattes à peine capables de les supporter, ils seront conduits à l’abattoir à travers de longues distances (à titre indicatif, un bœuf perd en moyenne 30kg pendant le transport et l’attente - voire le spectacle- précédant son propre abattage).
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PORCS ET TRUIES
TRUIES ENCEINTES ET SANGLEES SYNDROME DE STRESS PORCIN DERNIER TRANSPORT ET ABBATOIR
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L'élevage porcin, c'est l'industrialisation maximum : 95% de la production est industrielle.
En France, 15 000 exploitations produisent 2600 porcs charcutiers l'an, avec un nombre moyen de 144 truies. L’Union européenne a produit plus de 206 millions de porcs en 1999, mais surtout avec des petites unités faisant néanmoins du «hors-sol». Le caractère intensif d'une exploitation n'est pas forcément lié à sa taille.
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TRUIES ENCEINTES ET SANGLEES
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Après l'insémination, la truie attend environ 3,5 mois enchaînée dans un box individuel. Moins les reproducteurs bougent, moins ils ont besoin de nourriture. Une semaine avant la naissance des porcelets, la truie est enfermée dans une cage de mise bas, l'empêchant de bouger, mais conçue pour que ses petits puissent venir têter.. sans qu'elle ne les écrase en se couchant, ce qui n'arrive jamais dans la nature. Les truies passent ainsi la majeure partie de leur vie enceinte et sanglées. Elles ont 2 portées par an soit 18 porcelets qu’elles allaitent 2 semaines (8 normalement). A l’accouchement, elles sont transférées pour 7 jours dans des cages spéciales. Il y a une totale frustration des instincts maternels (pas de "nid", ni de contact direct avec les petits) «traitée» à coup d’anxiolytiques et d’ antibiotiques. Une semaine après qu’on leur ait retiré leur portée, on les immobilise et on les met en présence d’un verrat. Le sol de la partie arrière est fait de lattes pour que les excréments et l’urine passent à travers, ce qui provoque des douleurs vertébrales.
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SYNDROME DE STRESS PORCIN
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Les porcelets, dès 3 semaines, sont transférés dans des cages en batterie sur 3 rangées superposées. Ceux qui survivent reçoivent une injection d'antibiotiques, ont la queue et les dents coupées avec des pinces, sans anesthésie, pour minimiser les plaies des bagarres, car le stress rend ces animaux pourtant sociables, très agressifs. Les mâles sont castrés à vif.
Les jeunes sont sevrés anormalement tôt afin que la truie recommence le même cycle au plus vite. Puis ils sont placés sur un sol en claire-voie qui blesse les pattes (boiteries, déformations, nécroses...)
Les porcs sont nourris d'aliments composés de céréales, de farines animales et d'accélérateurs de croissance, tandis que les femelles sont traitées avec hormones et stéroïdes divers pour tenter d'augmenter le nombre de porcelets et de stabiliser les cycles de fécondité.
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L'ennui, l'entassement, l'obscurité et l'odeur irrespirable provoquent des maladies graves et le « syndrome de stress porcin » : rigidité, peau pustuleuse, halètement, anxiété et souvent – mort subite.
DERNIER TRANSPORT et ABATTOIR
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Après une vie entière d'immobilisation et de malnutrition, leurs membres sont trop faibles pour les porter. Alors, elles sont traînées par treuil dans le camion. Ces conditions déplorables de transport (de nuit) et de dechargement entraînent fractures et lésions diverses. En conformité avec la loi qui preserve les apparences morales, les animaux sont étourdis avant abattage, ce qui d’ailleurs permet au cœur continuant à battre d’aider le sang à s’écouler après l’égorgement (il passe alors dans un conduit jusqu’à un bac). Plusieurs méthodes d’etourdissemnt, plus ou moins fiables : tenailles électriques de 90V, «pistolet à retenue» (un cylindre de métal vient percuter très violemment la tête de l’animal).
Les bêtes les plus abimées de plaies et bleus, pas présentables en jambon, feront rillettes ou saucissons.
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DINDES, POULETS, CANARDS "DE CHAIR"
LES POULETS CAPTURE ET TRANSPORT L'ABATTAGE FOIE GRAS =MALADE
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Plusieurs dizaines de milliers par hangar, ils sont entassés au sol. L'ammoniaque de leurs fientes brulant pattes et abdomen, occasionnant des ampoules à la poitrine – parfois visibles au travers de l’emballage "prêt à cuire", les plus abîmés seront commercialisés comme "blancs ou cuisses". On fait artificiellement "pousser" leur chair, et leurs os ne supportant pas toujours leur poids, sont souvent fracturés...
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POULETS ..
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Un poulet industriel grandit plus vite que son cœur et ses poumons, d’où des problèmes cardiaques et un gonflement de l’abdomen par des fluides corporels (1% des poulets meurent d’ascite, c'est-à-dire plus de 7 millions chaque année en France).
Les reproducteurs ont été génétiquement sélectionnés pour une croissance rapide, ils ont donc beaucoup d’appétit. Mais les nourrir à leur faim n’est pas rentable...
Fertilité réduite, boiteries et problèmes cardiaques seraient leur lot. Une étude de Savory, Maros et Rutter en 1993 indique qu’ils ne disposent que de 25 à 50% de leurs besoins...
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CAPTURE ET TRANSPORT
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Une équipe de ramasseurs saisit les oiseaux par une seule patte, occasionnant de fréquentes dislocations du fémur au niveau de la hanche et autres traumatismes. Les poulets terrifiés assimilent la capture à une prédation aux conséquences mortelles. Ils sont entassés sans precautions : fractures ou déboîtements d’articulations touchent entre 15 et 20 millions d’oiseaux selon certaines études.
Surcharge du camion, chocs, stress, chaleur, froid, suffocation et blessures diverses : 0,4% des animaux meurent pendant le transport (plus de 3,5 millions). Les arrêts cardiaques causent la moitié des décès, les traumatismes divers (os brisés, foie éclaté, tête écrasée…) en causent un tiers. Les morceaux de poulets séparés (ailes, cuisses) proviennent d’oiseaux blessés ou malades, invendables entiers.
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ABATTAGE
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Alors qu’un poulet vit naturellement 6 ans, l’abattage a lieu au bout de 41 jours pour un poids moyen de 1,7kg, (2x plus tôt qu’il y a 30 ans). À l’abattoir, pendus par les pattes sur une chaîne automatique, ils sont étourdis électriquement par une machine pas toujours efficace pour les rendre inconscients. La technique courante où l’animal est abaissé pour que la tête trempe dans un bain d’eau électrifiée n’est pas fiable car beaucoup d’oiseaux relèvent la tête et ne sont pas du tout étourdis. Et le courant n’est pas toujours assez fort, mais cela est volontaire, pour éviter des problèmes de coagulation sanguine dans la viande, alors peu appétissante.
Les 2 carotides devraient être tranchées, mais c’est loin d’être toujours le cas, ce qui maintient les oiseaux conscients 2 mn de plus. Les couteaux automatiques pour la gorge sont réglés sur une taille moyenne : les petits oiseaux les reçoivent dans la tête, les plus gros dans la poitrine.
Des millions, pleinement conscients puisque non étourdis, s’agitent encore et les lames tranchent n’importe où. Certains entrent donc vivants dans un système de plumage par eau bouillante…
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@aoki- ce texte est un extrait d'un roman. Un clandestin colombien qui s'occupe d'une vieille dame et qui en a assez de la regarder plongée, jour après jour, dans la série américaine "Les feux de l'amour" décide de lui raconter l'histoire du Matador Rincon. La vieille dame, très émue finira par verser une larme sur le destin tragique et vrai du Matador de toros de Bogota.
@aoki je vous remercie de votre intérêt et je souscris à ce que vous dites, sauf sur quelques points. "s'abstenir d'agir ou de penser aux abominations potentielles ou réelles que la vie a inscrites d'une manière ou d'une autre en nous" n'est pas ce que j'ai écrit, en tout cas pas ce que je veux dire: s'abstenir de penser certainement pas, s'abstenir de se complaire dans des pensées que l'on reconnaît néfastes pour soi-même ou pour les autres, et d'y céder, oui.
Vous semblez avoir un affection pour les Zen et les dix Tableaux du Boeuf, comme on les désigne aussi. J'aime particulièrement la dernière étape, celle du retour vers le village ou le marché où l'on accepte de se mêler de nouveaux à la vie de tous les jours. On ne peut pas, me semble-t-il éviter dans cette vie-là, ne serait-ce que dans l'éducation des enfants, d'affirmer ce qui doit être, non pas sur la plan de l'absolu, mais sur celui du relatif et du transitoire. Il me semble que je le fais ici aussi, mal peut-être, en affirmant que je comprends la passion que certains peuvent éprouver pour la tauromachie tout en espérant que, comme d'autres rites anciens ou présents auxquels les hommes ont renoncé, celui-ci subira le même sort. Je tente aussi de montrer que la notion de sacré est elle-même relative et qu'elle ne permet pas non plus d'inscrire dans l'éternité ce à quoi nous attachons cette qualification, sauf pour les tenants des religions du livre, semble-t-il, qui l'utilisent pour ce qui touche à leur dieu incréé et éternel. Je crois avoir répondu ainsi à votre deuxième remarque "Dès le moment ou un humain affirme ce qui doit être, il fait peut être le premier vers ce qui peut devenir une violence plus tard."
Je vous souhaite de voir beaucoup de fleurs de cerisier.
Merci à Mère et duda pour leurs réponses et à hommelibre car ce feuillet crée beaucoup de réaction. Plus que je ne l'aurais imaginé.
@Mère- merci pour ces souhaits fleuris. Quand il est tard, parfois l'expression et la compréhension deviennent un peu floues. (je dis cela pour moi). C'est vrai à propos du "relatif transitoire" où un enfant a besoin d'être guidé.
En ce qui me concerne, je n'ai pas du tout la passion de la tauromachie, ni de sentiment de sacré. Simplement un ressenti dans les tripes de ce que cela peut représenter d'ineffable... mais on ne va pas recommencer les débats...
Mais c'est tout à fait vrai que j'affectionne les dix tableaux de l'apprivoisement du boeuf. Dans le contexte des corridas, cela me semblait être un clin d'oeil intéressant et de circonstance. Car je ressens que le boeuf des tableaux et les taureaux des corridas nous parlent de la même chose.
Juste une approche culturelle très différente.
@duda- une histoire dans l'histoire qui joue un rôle de catalyse. J'aime bien ce genre d'emboîtement. Car cela ressemble beaucoup à la vraie vie où nous vivons avec plusieurs histoires simultanées qui s'imbriquent en nous et qui finalement forment les ondes qui tissent notre trajet.
Comme s'entremêlent passion et art du beau tauromachique et passion de la vie pacifique.
@ aoki et tutti: J'apprécie aussi les méandre de nos échanges, qui passent pas Lorca, le zen, les animaux de batterie, l'alimentation, la liberté, la philosophie, le sacré, même l'agressivité... Il y a matière à rebondir 10 fois, 100 fois, et peut-être continuerons-nous à le faire ici ou à une autre occasion.
Je reprends le dernier thème du "relatif transitoire", que l'on pourrait nommer illustrer de bien des façons. Je me suis souvent trouvé dans la situation d'être à la fois observateur et acteur. Le plus souvent ces deux "états" ou "positions" de la conscience sont successifs, car n'appartenant pas au même mouvement de l'attention et/ou de la volonté. Mais il arrive parfois que les deux se passent simultanément, état de conscience dédoublé et non divisé. Agir, faire un choix (ce qui limite forcément la position de l'observateur, le contingente) et rester en éveil de l'ensemble; un "niveau" (désolé pour mettre autant de guillemets, c'est que tous ces mots peuvent eux-même être sujets à deux nombreuses perceptions et définitions) sélectionne l'action adaptée à une condition particulière, l'autre reste en contact avec la multiplicité des conditions, n'en considérant aucune comme prédominante sur les autres.
L'exemple de Mère à propos de l'éducation en est typique: le parent limite, délimite, montre une direction comme meilleure ou plus adéquate qu'une autre, et en même temps il considère que le libre de choix reste entier. Un enfant peut être réprimandé pour une bêtise, et en même temps le parent sait que cette bêtise n'est pas grave et que lui-même en a fait sans altérer son avenir.
Cela a toutefois des limites: la survie étant une priorité forte (pas absolue mais très forte), elle conditionne même la perception que l'on peut avoir des choses dans la position de l'observateur. De même, un observateur peut analyser l'histoire, les crimes de guerre commis depuis des millénaires, et considérer que certaines invasions et tueries ont quand-même eu un effet positif sur l'évolution. Mais dans le quotidien, on ne peut dire à un enfant que tuer est parfois utile! Car tuer c'est admettre que l'autre aussi peut tuer et cela fragilise la survie même de l'espèce (si tout le monde tue, nous resterons bien peu pour assurer notre descendance).
Ainsi une forme de morale s'installe inévitablement dans les relations humaines et dans les comportements, et cette morale sélectionne et choisit. Voir tous les aspects d'une chose aura la limite de cette morale. Ainsi vendre un enfant à un riche marchand a parfois été considéré comme normal et utile - utile à l'enfant qui ne mourrait peut-être plus de faim (mais qui pouvait être esclave), utile pour la famille qui ne pouvait le nourrir. Aujourd'hui la norme morale estime que vendre un enfant est un crime en toutes circonstances. La corrida (petit clin d'oeil au thème de départ) est dans une place intermédiaire, entre un résidu de "sacré" et une morale du vivant qui cherche à se définir encore.
A propos du zen, que j'ai toujours affectionné pour la liberté à l'égard de toutes croyances et dogmes, et pour l'expérience intérieure, intime, qu'il propose, je ne connais pas les 10 tableaux du boeuf. Mais un proverbe zen m'accompagne depuis des années:
"Au début, la montagne est la montagne;
Ensuite la montagne n'est plus la montagne;
Enfin la montagne est à nouveau la montagne".
On peut illustrer bien des choses avec ce proverbe. Géographiquement, quand on est loin, on voit la montagne; quand on la gravit on ne voit plus que le sentier et les éboulis autour de soi sans plus voir l'entièreté de la montagne; arrivé au sommet on voit à nouveau l'entièreté. Concrètement c'est aussi l'évolution de l'individu. Ah, le bonheur de l'universalité de l'enfance; ah, la souffrance de quitter cette universalité quand il faut prendre place dans la vie et faire des choix; ah, le bonheur de l'universalité retrouvée par le vieillard baigné de sagesse.
C'est aussi le politicien qui avant d'être élu représente une multiplicité de possible, puis une fois élu va au charbon et voit augmenter le nombre de ses adversaires, puis des années après son mandat on voit mieux les choses importantes qu'il a fait.
Je me souviens de la difficulté à choisir une voie quand j'avais 20 ans. Tout choix était réducteur. Il fallait bien aller au charbon, mais quelle mine choisir? J'ai finalement suivi une vocation - ce qui contournait le choix - et même dans cette vocation j'ai développé plusieurs aspect, plusieurs formes de concrétisations de cette vocation. Et cela continue...
Et j'ajoute (je dis souvent: j'ajoute, car rien n'est jamais fini, tout au plus j'atteins des paliers transitoires...) j'ajoute donc que dans mon vocabulaire, une expression revient souvent: "en même temps". "Il y a tel aspect, et en même temps il y a tel autre aspect". De même je travaille à circonscrire la pensée binaire, à être davantage dans le ET/ET et moins dans le OU/OU.
Oh, Hommelibre !! Vous semblez souhaiter circonscrire la pensée binaire. La recette donnée serait d'abonner le OU/OU au profit ... d'un ET/ET. Mais la coordination ne relève-t-elle pas aussi d'un système binaire d'après vous???
Tauromachie : malaise sur les arènes
Plus impressionnants, mais aussi plus dociles : les taureaux de combat sont aujourd’hui élevés comme des bêtes de scène. Le spectacle est garanti, mais, pour les puristes, la corrida risque de perdre son âme, alors que les défenseurs des animaux plantent leurs banderilles.
François Musseau
© Susana Vera - Reuters
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Même en Espagne, elle souffre. La corrida n’est pas en crise, mais elle est chahutée, les aficionados sont sur la défensive, désorientés face aux attaques qui se multiplient tous azimuts contre son bien-fondé. Défenseurs des animaux, nationalistes catalans, certains lobbys européens souhaitent lui porter l’estocade... A quoi il faut ajouter la crise de la vache folle, l’épidémie de la langue bleue (une maladie virale transmise par des moucherons) et des normes sanitaires de plus en plus contraignantes. La fiesta nationale doit se défendre bec et ongles dans un monde globalisé où son caractère anachronique saute aux yeux de tous. « Cette singularité culturelle si difficile à exporter, c’est toute sa force », estime José Carlos Arevalo, directeur de l’hebdo taurin 6 Toros 6 . Peut-être. Mais, depuis le franquisme, la popularité de la tauromachie est en perte de vitesse dans le pays qui l’a vu naître. En 1971, 43 % des Espagnols disaient s’y intéresser. Ils ne sont plus qu’un quart, et à peine 15 % chez les jeunes.
Paradoxalement, l’an dernier, le nombre de spectacles taurins a battu un record en Espagne : 11 700 au total, dont un bon millier de corridas. Selon leurs organisateurs, regroupés dans l’association Anoet, on recense 40 millions d’entrées par an dans les arènes pour un divertissement qui n’a rien de bon marché. Derrière le football roi, il s’agit du spectacle « sportif » le plus couru, même si les retransmissions télévisées battent de l’aile. Le secteur rapporte 1,5 milliard d’euros par an à l’Etat et fait vivre près de 200 000 personnes. Il n’y a donc pas péril imminent. Ce qui n’empêche pas un malaise diffus. Alors que les droits des animaux constituent une valeur montante, les mouvements antitaurins dénoncent « une pratique éhontée et d’un autre âge » reposant sur la souffrance imposée à un animal. Entre les deux camps, le dialogue de sourds est total. Les aficionados, eux, font valoir qu’il s’agit d’un « art », non d’une « torture ». Et enragent d’autant plus contre les écologistes qu’ils estiment contribuer à la défense de l’environnement. Si la corrida était proscrite, se défendent-ils, la race du toro bravo disparaîtrait sans tarder. Isabel Carpio, secrétaire générale de l’Union des éleveurs, l’UCTL, une organisation centenaire représentant 368 élevages sur les 1 300 existants (essentiellement dans l’ouest et le sud de l’Espagne), va plus loin : « Nous sommes de grands défenseurs de l’environnement. La tauromachie permet d’entretenir 540 000 hectares de prairies semi-sauvages, les dehesas , un espace où trouvent refuge des espèces en voie de disparition telles que la cigogne noire, la grue blanche ou le lynx ibérique. »
On passe un portail façon western, nous voici sur les terres d’Eduardo Miura, qui possède 600 têtes réparties sur 50 hectares de prairies, à La Campana, non loin de Séville. Depuis le milieu du XIXe siècle, les taureaux Miura effraient par leur seul nom. Réputés agressifs et imprévisibles, ils ont tué plus d’un matador dans les arènes, d’Espartero à Pepete, jusqu’au grand Manolete, en 1947. Eduardo reçoit en jean et en bottines dans la finca familiale, pleine de têtes de taureaux empaillées. Chaque saison, lui et son frère Antonio vendent une soixantaine de bêtes à des arènes dites « difficiles »-Séville, Pampelune, Béziers...- « On a toujours notre public. Mais, de plus en plus, on nous demande des taureaux dociles qui collaborent avec le torero. Même nous, dans la sélection génétique, on suit cette tendance. »
Une corrida light ? « De plus en plus, les taureaux ne font pas peur, ils font de la peine, soupire Antonio Lorca, chroniqueur taurin au quotidien El Pais . Dans cette société du divertissement, l’animal a perdu de son agressivité et de sa férocité. Pour moi, l’essence de la corrida, c’est cette sensation de danger que transmet la bête. Or j’assiste souvent non à des combats, mais à des ballets. » Comme lui, d’autres dénoncent tout ce qui amoindrit le taureau, notamment l’ afeitado , une pratique répandue consistant à scier la pointe des cornes des bêtes pour leur substituer des cornes artificielles et réduire ainsi le risque pour le torero. Beaucoup y voient une perversion de l’art taurin, envisagé comme un affrontement avec la mort. A l’inverse, d’autres applaudissent. « Jamais on n’avait élevé un taureau qui permette au matador d’exprimer son art aussi pleinement », dit José Maria Baviano, de l’UCTL.
Au-delà du vieux débat opposant toristas et toreristas (les premiers accordent davantage d’importance aux taureaux, les seconds aux toreros), un constat s’impose : l’animal a la partie plus difficile qu’autrefois. Fruit de la sélection génétique et d’une alimentation moins naturelle, il est plus volumineux et plus robuste. Mais il endure des affrontements plus longs avec le torero. Sans compter que « la technique du matador est supérieure à celle d’il y a cinquante ans », dit José Carlos Arevalo. Autant d’obstacles pour un animal sommé, lors de son premier et dernier combat, de réaliser des prouesses. Pourtant, la reconnaissance n’est pas au rendez-vous : « En Espagne, seul le torero brille, le taureau reçoit peu de gratitude. C’est pourquoi je respecte beaucoup les aficionados français. Eux mettent en valeur les mérites du taureau et ceux des élevages dont ils proviennent », admet Isabel Carpio, dans un hommage inattendu.
LE SACRE DE JOSE TOMAS
Le jeudi 5 juin restera gravé dans les annales comme une date mythique de la corrida. Cet après-midi-là, dans les arènes madrilènes de las Ventas, la Mecque de la tauromachie, le matador José Tomas obtient un triomphe récompensé par quatre oreilles. Une gratification rarissime. « Je n'ai pas vu une corrida aussi sublime en cinquante ans », s'enflamme le critique José Carlos Arevalo. José Tomas, qui faisait son retour à Madrid après cinq ans d'absence, était déjà considéré comme un crack. Mais cette performance, d'autant plus portée aux nues qu'elle n'avait pas été télévisée-à la demande du matador-, marque un tournant. A seulement 32 ans, José Tomas entre dans l'Olympe des toreros de légende. Du Mexique à la France, il fait l'unanimité : son courage, qui lui vaut d'être souvent encorné gravement-comme le 3 mai à Ferez-, et la pureté de son style le rapprocheraient de Belmonte, Manolete ou Paco Ojeda.
@ Micheline: certes, certes. La marche sur les deux jambes est un exemple incontournable du OU/OU - je nous vois mal appuyer en permanence les deux pieds au sol pour avancer... (:o).
Le courant alternatif est aussi un modèle de OU/OU.
D'ailleurs, par nature, le ET/ET ne saurait exclure le OU/OU, sans quoi ce se serait plus et ET/ET (hé hé hé...).
Les domaines d'applications ne sont simplement pas les mêmes. Le OU/OU s'applique, me semble-t-il, plutôt à des fonctions simples et basiques: cadence d'un mécanisme d'horlogerie, rythme cardiaque, programmation informatique. Pour autant ce n'est qu'un mécanisme, fondamental oui, mais pas plus qu'un mécanisme. Il ne saurait, à mon sens, comprendre l'ensemble des phénomènes et la complexité des choses, par exemple des choses abstraites.
Si la pensée était simple, elle se suffirait du OU/OU, du OUI/NON, du BLANC/NOIR. Mais, dites moi Micheline, la pensée est-elle simple? Pensez-vous que le OU/OU suffirait à décrire votre somptueuse complexité dont votre photo sur votre blog n'est qu'un pale écho?
Imaginez-vous la littérature française, des livres entiers de Maupassant, d'André Breton ou de Christian Bobin, réduits à des OUI/NON, des OU/OU, sans nuances, sans l'approche des paradoxes humains, sans description du sensible, là justement où le ET/ET seul peut induire une compréhension plus vaste que ce que procure la lecture du catalogue de la Redoute ou le mode d'emploi en japonais d'une brosse à dents électrique?
Même les manuels de physiologie sont contraints d'utiliser le ET/ET tant la matière est complexe, même si les vibrations électriques des cellules sont d'ordre binaire. A chaque niveau son langage, à la mécanique et l'électrique le binaire, à la physiologie l'interaction d'un ensemble complexe, à la pensée la multidimensionnalité.
Pfff... je vais retourner un moment au binaire...
Et si le binaire était simplement le Yin et le Yang, équilibre parfait. Forces contradictoires, mais complémentaires, tandis que le ou /ou est une quête salvatrice, douce hésitation entre deux voies qui invitent l'esprit à la contemplation subtile de notre complexité. Mais de ou en ou, on s'y perdrait, il est bon de se reposer sur le chemin de nos longues interrogations par un et/et bien mérité.
Yesss duda...