Deux affaires sont sorties dans la presse ces derniers jours. Deux affaires qui posent une nouvelle fois le (dys)fonctionnement de la justice. Deux affaires de plus de fausses accusations, ayant conduits les accusés à être d’abord condamnés, puis acquittés en appel.
Les 6 de Mâcon
La première est celle des 6 ex-lycéens de Mâcon. Une femme de ménage de leur lycée les avait accusés de l’avoir violée en 2004. L’interrogatoire de police fut particulièrement scandaleux. Il a été révélé et visionné lors du procès en appel. On y voit notamment une enquêtrice faire du chantage à la prison sur l’un des jeunes hommes. Pris au piège, il avait alors avoué, croyant qu’il pourrait atténuer l’inexorable condamnation, et voyant que de toutes façons personne ne croyait à son innocence.
Les contradictions de l’accusatrice n’ont jamais été questionnées jusqu’au procès en appel. Par contre, grâce aux services d’un détective privé, on apprit qu’elle avait déjà proféré de fausses accusations contre un homme en 1991, qui avait été blanchi après 2 ans de détention provisoire.
Les 6 acquittés ont décidé de ne pas poser plainte contre elle. Voilà encore un délit grave qui restera impuni.
Le jeune père dans l’Aisne
Un père a fait 40 mois de prison pour rien. Il avait été condamné en première instance pour le meurtre de sa fillette, suite aux accusations de la mère. Or, surprise au procès en appel: on ne sait par quel miracle la mère est revenue sur ses accusations et a reconnu être elle-même l’auteure des coups qui ont tué leur fille. Elle a été condamnée à 15 ans de prison pour ce meurtre. Mais pas de condamnation pour la fausse accusation.
Ci-dessous en audio, l’information du 20 heures de France 2 de samedi dernier. (Je n'ai pas réussi à importer un fichier vidéo valide, en cas de besoin le JT se trouve sur le site de France 2).
Des sanctions sévères
Les auteur-e-s de fausses accusations ne sont quasiment jamais punis. Pourtant ces affaires sont très souvent d’une gravité extrême, comme le montrent ces deux cas. Devant la montée en nombre de ces délits, le code pénal devrait évoluer et poursuivre d’office les auteur-e-s, avec une sanction équivalent à au moins la moitié de la peine maximale encourue par l’innocent faussement accusé. Cela freinerait les vocations.
Les policiers et juges devraient suivre obligatoirement des stages pour dépister les fausses accusations lors de l’enquête, comme cela se fait déjà parfois.
Les dégâts des fausses accusations peuvent briser durablement une personne. L’affaire Salengro diffusée à la télévision la semaine dernière le montre bien. Roger Salengro était un élu socialiste au temps du Front populaire. Soupçonné par l’extrême-droite d’avoir déserté pendant la guerre de 14-18, ces accusations avaient été totalement démontées. Il a été prouvé qu’il était prisonnier. L’Assemblée Nationale l’avait totalement blanchi. Ce qui n’a pas arrêté les calomnies. Il n’a plus supporté et s’est suicidé au gaz.
On peut aussi penser à l’affaire Bérégovoy, premier ministre socialiste sous François Mitterrand, calomnié et poussé au suicide.
Comme le dit le commentaire de Wikipedia: “L'opinion publique, influencée par ces attaques à répétitions, ne retient que le soupçon.”
Commentaires
Bonsoir Hommelibre,
Parviendrez-vous à passe un jour à autre chose ?
N'avez-vous pas vous-même assez souffert au point de souffrir maintenant pour ceux qui sont, supposés, dans la même situation que vous ?
De telles accusations, pour reprendre vos propos, brisent durablement une personne. Libérez vous de tout ceci, pour vous sentir enfin apaisé, pour aller mieux. N'est-il pas enfin temps pour vous de reprendre pied dans votre propre existence ?
Votre accusation, puis votre acquitement ne vous ont-ils donc pas assez coûté au point de vous battre maintenant pour d'autres causes similaires ?
STOP
Un ami
@ xx, chaque fois que vous m'écrivez, il y a quelque chose qui me parle.
Ce dernier commentaire entre en résonance avec une réflexion que je fais depuis quelques jours. Je sui partagé. Me battre contre ces injustices ne m'apporte actuellement rien de particulier, sauf le sentiment de laisser un peu moins seuls dans leur souffrance ceux qui la subissent. Et peut-être arriver à ce que la conscience collective prenne en compte ces drames, que cela remonte jusqu'aux instances policières et judiciaires, et que l'on commence à réfléchir là où il le faut et comme il le faut.
Mais en effet ma vie est autre, et je travaille à la réinvestir tel que je suis au fond de moi. Je ne suis pas forcément ce combattant, je le suis devenu par nécessité, par cri, par une blessure extrême. Mais comment pourrais-je laisser sans soutien ceux qui sont broyés? Cela fait aussi partie de moi, quelle qu'en soit la raison inconsciente que j'analyse souvent, et sur laquelle je n'ai pas d'avis définitif. Saint-Bernard pour donner un sens à ma propre vie? Je crois qu'elle en a une de toutes façons. Chevalier blanc pour compenser quelque chose? Pourquoi pas, il n'y a pas de blâme.
Je me pose beaucoup de questions sans encore de réponse. Je sens bien que le choix que vous suggérez, celui de m'éloigner de tout cela, tourne autour de moi. D'un côté, il y a ma vie qui me demande de l'énergie actuellement. De l'autre il y a ces gens en prison que personne n'entend, et que moi je peux comprendre. Mais je sais aussi que je n'ai que ma parole: je n'ai aucun moyen financier pour faire avancer les choses, ni de place dans le monde qui me permette d'avoir une quelconque influence.
Voilà, voilà comment sont les choses actuellement. Alors je vous entends bien. J'y reviendrai, car je ne laisse pas tomber sans bonne raison, et je n'ai pas encore cette bonne raison. Par bonne raison je veux dire ce sentiment intérieur, centré, où je sais exactement où je dois aller.
Quand je touche par moment ce centre, c'est autre chose qui m'appelle, autre chose que je ne veux pas dévoiler ici, trop personnel. Je dois me faire une autre vie, et la transition est réellement difficile. Il y a des brouillards à traverser, des abîmes à sauter, où j'oscille entre mes rêves et la réalité. Je pourrais suivre uniquement mes rêves; mais j'ai appris que la réalité doit aussi être prise en compte.
Bon, tout cela n'est peut-être pas très clair, mais je me comprends... (:o)
Là où je désire être, depuis plus de 10 ans, la route est fermée. Et mon combat contre ces injustices n'est pas une route en soi. J'attends peut-être un signe qui m'aide à choisir. Sans avoir le sentiment d'abandonner ceux à qui je peux apporter un peu de réconfort.
Dans le même esprit, je crois au contraire qu'il importe de donner une voix à ces êtres broyés dans une machine qui n'a de justice que le nom afin d'éveiller les consciences et d'informer les citoyens. Malheureusement, et ces deux exemples récents cités par Hommelibre nous le confirment, la justice est davantage préoccupée par le sexe du prévenu que de l'infraction reprochée. La justice a beau être aveugle, je la soupçonne tout de même de deviner le sexe de l'inculpé à travers les mailles de son bandeau...
De plus, ces magistrats imbus d'eux-même ne sont pas à l'abri du trafic d'influence comme nous l'apprenons en parcourant cette dépêche traduite pour le bénéfice de la communauté francophone et qui nous vient de Pennsylvanie. Il s'agit d'un des cas les plus graves de corruption judiciaire de l'histoire récente des États-Unis d'Amérique. Avec la crise financière qui en accule plus d'un à la faillite et qui a permis d'injecter dans l,économie des sommes défiants l'imagination à hauteur de centaines de millard$, il est à craindre que ce genre de situation se multiplie.
http://bisbille101.blogspot.com/2009/04/scandale-du-siecle-dans-le-monde.html
En guise de conclusion, doit-on se méfier des magistrats ? À la lumière de ces exemples, une chose semble acquise, la prudence est de mise...